Phe
´nothiazines antihistaminiques H1 seules
(ex : alimemazine (The
´rale
`ne
®
)), ou associe
´es
(aceprometazine, acepromazine et clorazepate
(Noctran
®
))
Elles provoquent une sédation équivalente aux molécules
précédentes, elles limitent les troubles mnésiques et créent
peu de dépendance. Mais les effets résiduels diurnes sont
importants avec un risque de somnolence diurne accru
et/ou des sensations vertigineuses pouvant favoriser les
chutes surtout chez le sujet âgé ( ex : Mépronizine
®
, asso-
ciation de méprobamate et d’acepromazine).
Indications
La prescription des hypnotiques doit se limiter aux insom-
nies réactionnelles et/ou transitoires. La durée de prescrip-
tion doit être la plus courte possible en ne dépassant pas
quatre semaines (arrêté du 7 octobre 1991) sauf excep-
tion et deux semaines pour le flunitrazepam (Rohypnol
®
)
depuis la publication de l’arrêté du 1
er
février 2001.
De plus, le Rohypnol
®
est soumis aux mêmes dispositions
réglementaires de prescription sur ordonnance sécurisée
que les médicaments stupéfiants pour éviter les risques
de détournement et de consommation abusive.
L’indication se fonde sur trois critères :
–la place de l’insomnie dans le cycle du sommeil,
–la pathologie qui la favorise ou la détermine,
–la notion de consommation antérieure d’hypnotiques.
La zopiclone et le zolpidem sont utilisés préférentiellement
dans le traitement des insomnies de l’endormissement et
chez les personnes âgées. L’Afssaps vient de déconseiller
l’utilisation de Mépronizine
®
chez le sujet âgé et d’en limi-
ter la posologie à un comprimé par jour pour une durée de
traitement inférieure à 5 jours. Dans le cas où le patient est
également anxieux, il convient d’utiliser une benzodiazé-
pine à action rapide et à longue durée d’élimination
comme le clorazépate ou le diazépam, l’effet anxiolytique
se prolongeant durant la journée.
La durée de réduction de la dose doit être aussi brève que
possible [16, 25, 26, 36, 37].
Contre-indications
Benzodiazépines
On distingue les contre-indications absolues (insuffisance
respiratoire sévère, insuffisance hépatique sévère, réac-
tions d’hypersensibilité aux benzodiazépines, syndrome
d’apnée du sommeil) de ce qui est déconseillé (myasthé-
nie, insuffisance hépatique, insuffisance respiratoire
modérée, insuffisance rénale, association avec l’alcool,
enfant de moins de 15 ans, grossesse, personnes âgées
(posologie diminuée de moitié), toxicomanie, antécédent
de pharmacodépendance)
Zopiclone et zolpidem
Les contre-indications comprennent des insuffisances respi-
ratoires et hépatiques sévères, l’apnée du sommeil, les
femmes enceintes, les enfants de moins de 15 ans,
l’association avec alcool et d’autres molécules déprimant
le système nerveux central, et enfin l’hypersensibilité.
L’insuffisance rénale impose d’adapter la posologie de la
zopiclone.
Phénothiazines
Le glaucome par fermeture de l’angle et le risque de réten-
tion urinaire par obstacle urétroprostatique constituent les
contre-indications majeures en raison de leur composante
anticholinergique [38, 43].
Effets inde
´sirables
Les effets à court terme sont la somnolence, les troubles de
la concentration, les vertiges, les céphalées, les troubles de
la coordination et de l’équilibre. Ils sont liés à la persis-
tance des effets hypnotiques après le réveil (effets rési-
duels).
Les effets à long terme comprennent des troubles de la
mémoire et du jugement, l’instabilité caractérielle, la modi-
fication de la libido, les éruptions cutanées, la fatigue chro-
nique, les nausées et vomissements, enfin les arthralgies.
L’insomnie rebond apparaît lors de la cessation du traite-
ment au bout d’un délai variable fonction de la cinétique
d’élimination.
Il existe également des risques de dépendance physique et
psychologique [16, 42, 43].
Conduite du traitement
La durée de prescription doit être la plus brève possible et
il faut prescrire la plus faible posologie efficace. Il est éga-
lement recommandé d’arrêter le traitement de façon pro-
gressive si de fortes posologies sont utilisées.
Le choix de l’hypnotique est fonction de la place de
l’insomnie dans le cycle du sommeil, du délai et de la
durée d’action du médicament.
L’insomnie occasionnelle sera traitée par des inducteurs
du sommeil de courte durée d’action pendant 3 à
5 jours : tranquillisants comme l’oxazepam (Seresta
®
), le
lorazepam (Temesta
®
), ou hypnotiques comme zolpidem,
zopiclone ou loprazolam (Havlane
®
).
L’insomnie transitoire de 1 à 3 semaines liée à des
problèmes familiaux ou professionnels est traitée par un
hypnotique à demi-vie moyenne (8 à 12 heures) lormeta-
zepam (Noctamide
®
), nitrazepam (Mogadon
®
) ou estazo-
lam (Nuctalon
®
).
L’insomnie secondaire à une maladie organique ou
psychiatrique est souvent un signe d’appel, elle nécessite
un traitement étiologique de la maladie. Dans le cas des
maladies psychiatriques, il est possible d’avoir recours aux
antidépresseurs sédatifs ou aux neuroleptiques sédatifs.
Quelques cas particuliers :
–Chez l’enfant : troubles survenant lors de l’endormisse-
ment (peur du noir) ou pendant le sommeil (cauchemars).
On utilise l’hydroxyzine (Atarax
®
), l’alimémazine
(Théralène
®
).
–Chez la femme enceinte : les hypnotiques sont contre-
indiqués durant le 1
er
trimestre de la grossesse.
–Chez la personne âgée : une réduction de posologie est
préférable.
Recommandations et re
´fe
´rences me
´dicales opposables
–On ne doit pas associer deux hypnotiques.
–L’association d’un hypnotique et d’un anxiolytique
devra être exceptionnelle.
–Aucun traitement hypnotique de plusieurs semaines ne
devra être arrêté brutalement.
–Aucune reconduction de prescription d’hypnotique ne
doit être systématique.
–Le traitement doit toujours débuter par la posologie la
plus faible.
Conseils aux patients
–Les patients doivent respecter les doses et la durée de
traitement prescrites pour éviter toute accoutumance.
H. Alber, et al.
J Pharm Clin, vol. 29, n
o
4, octobre-novembre-de
´cembre 2010
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