
METAPHORE DU CHIEN DE PAVLOV ET
INFLUENCE DE LA PUBLICITE
ETUDE CRITIQUE DU
CONDITIONNEMENT CLASSIQUE DANS
LE CADRE DE LA SOCIO-COGNITION
IMPLICITE
Didier Courbet - Université de Nice-Sophia Antipolis
Marie-Pierre Fourquet - Université d’Avignon
“ Avec la publicité, on est tous comme le chien de Pavlov : on est
conditionné…”. Cette idée est un véritable adage pour le grand public. Dans
le domaine de la publicité, la métaphore du chien de Pavlov et, plus
généralement, les travaux sur le conditionnement classique, sont cependant
l'objet d'un double paradoxe. Alors que le grand public pense effectivement
que la publicité est capable de conditionner les consommateurs, les
publicitaires, quant à eux, ne parlent plus, depuis plus de vingt ans, de la
publicité en ces termes. Un paradoxe existe également chez les chercheurs en
sciences humaines appliquées. La littérature scientifique française n'évoque
quasiment pas le conditionnement classique quand il s'agit d'expliquer le
mode d'influence de la publicité. A l‟opposé, dans la littérature internationale,
les travaux sur ce thème sont abondants et ont même tendance à se multiplier
ces cinq dernières années (Hassin et al. 2003 ; Olson et Fazio, 2002).
Cet article tente de clarifier ces différentes contradictions. Il mène une
étude critique du conditionnement classique au sein d'une problématique où
sont mobilisées la psychologie sociale cognitive et les théories de la
persuasion. Après avoir décrit le conditionnement classique tel que Pavlov l'a
mis en évidence chez le chien, le premier objectif est d‟expliquer comment