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LE CLINICAL RISK MANAGEMENT
A.Vleugels, directeur, Centrum voor Ziekenhuis- en Verplegingswetenschap K.U.Leuven
Ces dernières années, un certain nombre de termes utilisés dans le monde de l’organisation et
de la politique des soins tels que evidence based medicine, medical technology assessment,
medical audit, peer review, benchmarking, systematic review, … nous sont venus des pays
anglo-saxons et surtout d’Amérique du Nord. Il est difficile de traduire la richesse et les nuances
contenues de manière condensée dans ces termes anglais, à tel point que même en français,
ces termes ne sont souvent pas traduits. A cette liste de mots quasiment intraduisibles, s’ajoute
l’expression “clinical risk management”dont une alternative en français serait La “gestion des
risques cliniques”, même si le terme évoque plus de questions que l’image d’un concept clair.
Pour cette raison, le texte s’en tiendra à l'expression en anglais: clinical risk management.
Le risk management
Le risk management englobe un ensemble de concepts, notions et activités pour identifier,
quantifier, évaluer et analyser les risques et pour, après évaluation d'un ordre de priorité,
éliminer ces risques, réduire au maximum les chances que de tels risques se produisent et/ou,
au cas où ils se produisent, de limiter au maximum les dégâts. Les risques dont il est question
concernent surtout les risques dus aux activités d’entreprise.
Le risk management fait partie intégrante de la politique de toutes les entreprises, y compris les
hôpitaux et les institutions de soins de santé, travaillant suivant des principes de gestion
modernes. Les activités d’entreprise sont susceptibles de conduire à de nombreuses formes de
dégâts. C’est la raison pour laquelle, le risk management est par définition multidimensionnel et
très varié. Les activités d’entreprise peuvent causer des dégâts à l’infrastructure matérielle et
l’équipement technique de l’entreprise. Le risk management se traduit par exemple dans des
programmes d’entretien technique préventifs, de solides contrats d’entretien, l’implémentation
de solutions de secours, etc.
Comme des collaborateurs peuvent subir des dégâts, toute la législation du travail est
concernée: la désignation de conseillers en sécurité, la mission des services médicaux de
l’entreprise, l’assurance accidents du travail, les techniques et les campagnes de prévention
des accidents par piqûres, protection contre les risques de rayonnements...: le risk management
dans tous ses aspects est une notion bien connue dans le secteur des soins de santé.
Il y a des risques pour l’entreprise en tant qu’entreprise: risques au niveau de la gestion ou des
finances mettant en péril l’existence même de l’entreprise (cf. les scandales récents chez Enron,
Parmalat, Lernout & Hauspie...). Le risk management se manifeste sous la forme d’audits
internes et externes, la désignation de réviseurs d’entreprise, l’application des principes de
gouvernance d’entreprise (corporate governance), le contrôle méticuleux par les banquiers et
les actionnaires des comptes financiers....
Comme les activités d’entreprise peuvent nuire à l’environnement, l’intérêt du risk management
pour l’environnement ne cesse de croître. Cet intérêt se manifeste par la désignation de
conseillers en environnement, le choix de processus de production plus respectueux de
l’environnement, un choix délibéré pour certains matériaux, des plans de mobilité pour les
collaborateurs…: tout est lié à cette dimension récente du risk management.
L’activité d’entreprise peut également nuire au client et les entreprises en sont, pour des raisons
évidentes, pleinement conscientes. Le risk management se concrétisera par exemple par les
principes du HACCP dans le domaine alimentaire, le labelling, l’étiquetage, des notices
interminables pour les médicaments mais sera également d’application pour la fenêtre d’une