complexe (il y a des fumeurs qui ne font pas de cancer du poumon et
des non-fumeurs en sont atteints et pourtant, il est indiscutable que le
tabagisme est un facteur de risque de cancer du poumon).
Une fois identifiés, les risques doivent être caractérisés, et ce clas-
siquement en 3 phases :
— « risk assessment ». L'évaluation par des spécialistes : « Vous
êtes à risque. » ;
— « risk perception ». La perception par les personnes : « Je suis
à risque. » ;
— « risk management ». La prise en charge partagée [5] : « Que
fait-on ? ».
Pour ces interventions, on distingue 3 types d'outils [6] :
1. la prévention qui vise à diminuer la fréquence d'apparition de
l'événement, (exemple : le tamoxifène) (« Mieux vaut ne pas
être malade que d’être guéri ») ;
2. la minimisation qui limite la gravité de l'événement (exemple :
les mammographies de dépistage) ;
3. et enfin l'assurance-réparation (le traitement).
Cette séquence linéaire (cartésienne) : évaluation, délibération,
décision, gestion ne peut s’affranchir d’une dimension subjective : la
communication du risque et son appropriation par les personnes.
La communication du risque devrait être considérée comme une
« sous-discipline » autonome [7] particulièrement importante permet-
tant le passage de l’évaluation à la perception.
Concernant l'appropriation par les personnes du risque et les
modifications de comportements (je m’arrête de fumer), on peut iden-
tifier trois types de facteurs qui interviennent (graphique 1) :
— les caractéristiques des individus (sexe, âge…),
— les caractéristiques du risque (cf. infra),
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LE RISQUE,SON APPRÉCIATION,SA GESTION.QUELQUES POINTS DE REPÈRE
Tableau I : Nature du lien (nécessaire ou suffisant) entre la « cause » et la maladie
Cause non nécessaire Cause nécessaire
Cause non suffisante Irradiation et cancer du sein Exposition au bacille de KOCH
Mutation de BRCA1 et cancer du sein et tuberculose
Cause suffisante Mutation de APC et cancer du côlon Mutation et Chorée de Huntington