chap 17 : Polynômes Lycée Henri IV HKBL Polynômes Dans toute la leçon K = R ou C. I L’ensemble K[X] 1.1 définition définition 1.1 : On dit que P est un polynôme de degré n à une indéterminée X et à coefficients dans K si et seulement si il existe (a0 , ..., an ) ∈ Kn+1 tels que : P (X) = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 Le coefficient ak s’appelle coefficient de degré k . exemples : en cours cas particuliers 1.2 : Un polynôme qui n’a qu’un coefficient non nul est appelé monôme 1.2 degré d’un polynôme définitions 1.3 : Soit un polynôme P (X) = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 tel que an 6= 0. – On appelle degré de P et on note deg(P ) l’entier n. – par convention le degré du polynôme nul est −∞ – on appelle coefficient dominant de P le coefficient an et terme dominant le monôme an X n . – Un polynôme dont le coefficient dominant est 1 est dit normalisé notations 1.4 : On note : – K[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K et d’inconnue X. – Kn [X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K, d’inconnue X et de degré infèrieur ou égal à n : Kn [X] = {P ∈ K[X] : degP ≤ n} exemples : en cours 1.3 fonction polynômiale définition 1.5 : Soit P (X) = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 un polynôme de degré n. alors la fonction qui , à tout réel x associe le réel P (x) = an xn + an−1 xn−1 + ... + a1 x + a0 est appelée fonction polynômiale associée au polynôme P . 1.3 Egalité de polynômes propriété 1.6 : Soient P (X) = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 et Q(X) = bp X p + bp−1 X p−1 + ... + b1 X + b0 deux polynômes. Alors : P =Q 2013/2014 ⇔ degP = degQ et ∀k ∈ {0, ..., n}, 1 ak = bk l. garcia chap 17 : Polynômes Lycée Henri IV HKBL 1.4 Opérations dans K[X] Combinaisons linéaires 1.7 : – la somme de deux polynômes est encore un polynôme, que l’on obtient en additionant les coefficients des monômes de même degré. De plus : deg(P + Q) ≤ max(degP, degQ) avec égalité si deg(P ) 6= deg(Q). – pour tout scalaire λ ∈ K, si P est un polynôme alors λP est un polynôme, que l’on obtient en multipliant tous les coefficients de P par λ. De plus : si λ 6= 0, deg(λP ) = degP exemples : en cours Il résulte de la propriété précédente que les ensembles de polynômes K[X] et, ∀n ∈ N, Kn [X], sont stables par combinaisons linéaires. Ces ensembles sont des parties non vides du K-ev F(K, K), l’ensemble des fonctions de K dans K, d’où : corollaire 1.8 : – (K[X], +, .) est un K-espace vectoriel de diemnsion infinie. – ∀n ∈ N, (Kn [X], +, .) est un K-espace vectoriel de dimension n + 1 et de base canonique la famille (X k )0≤k≤n (1, X, X 2 , ..., X n ) = produit de polynômes 1.9 : le produit de deux polynômes est encore un polynôme . De plus : deg(P.Q) = degP + degQ Remarques : 1. Si P (X) = n P P.Q(X) = k=0 n+p P ak X k et Q(X) = p P bk X k alors : k=0 ck X k avec, ∀k ∈ {0; ...; n + p}, ck = k P ai bk−i i=0 k=0 2. le coefficient dominant du produit est égal au produit des coeffcients dominants de chaque polynôme. 1.5 Intégrité propriété 1.10 : L’ensemble des polynômes est intègre , il vérifie : – P (X).Q(X) = 0 ⇔ P = 0 ou Q = 0 – A(X).P (X) = A(X).Q(X) et A(X) 6= 0 ⇒ P =Q 1.6 Composition propriété 1.11 : L’ensemble des polynômes est stable par composition : n n P P Si P (X) = ak X k alors P ◦ Q est un polynôme et P ◦ Q = ak Qk . k=0 k=0 De plus, deg(P ◦ Q) = degP.degQ exemples : en cours 2013/2014 2 l. garcia chap 17 : Polynômes Lycée Henri IV HKBL 1.7 Polynôme dérivé Définition 1.12 : Soit P (X) = n X ak X k = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 k=0 un polynôme. On définit le polynôme dérivé de P par : P 0 (X) = n P kak X k−1 = n.an X n−1 + (n − 1).an−1 X n−2 + ... + a1 k=1 exemples : en cours Propriété 1.13 : Soit P ∈ K[X] un polynôme. 1. si deg(P ) 6= 0 alors deg(P 0 )= deg(P ) − 1 2. P est constant si et seulement si P 0 = 0. preuve : en cours 1.8 Dérivées successives Définition 1.14 : Soit P ∈ K[X] un polynôme. On définit la dérivée n-ieme ( ou d’ordre n) du polynôme P par récurrence : – P (0) = P – ∀n ∈ N, P (n) = (P (n−1) )0 exemples : en cours Cas particulier 1.15 : La dérivée k-ième du polynôme X n est : n(n − 1)...(n − k + 1)X n−k (X n )(k) = 0 si k ≤ n si k > n propriété 1.16 : Si P est de degré n alors : – deg(P (k) ) = n − k si k ≤ n. – P (k) = 0 si k > n. preuve : en cours II Division euclidienne 2.1 Divisibilité définition 2.1 : Soient deux polynômes A, B ∈ K[X]. On dit que A divise B, ou que B est un multiple de A, ou encore que B est factorisable par A, si et seulement si il existe un polynôme Q ∈ K[X] tel que B = Q.A Exemple : en cours cas particuliers 2.2 : 1. Si B = λA, avec λ ∈ K, on dit que A et B sont proportionnels. 2. Tout polynôme est divisible par les polynômes constants non nuls et par les polynômes non nuls qui lui sont proportionnels. 3. Un polynôme dont les seuls diviseurs sont les polynômes constants ou proportionnels est dit irréductible. 4. Les polynômes de degré 0 et 1 sont toujours irréductibles 2013/2014 3 l. garcia chap 17 : Polynômes Lycée Henri IV HKBL Preuve : en cours exemples : en cours 2.2 Division euclidienne Théorème 2.3 : Soient A, B ∈ K[X] deux polynômes. On suppose que B 6= 0. Alors il existe un unique couple de polynômes (Q, R) de K[X] tel que : 1. A = BQ + R 2. degR < degB Le polynôme Q est appelé quotient, et R le reste, de la division euclidienne de A par B. Exemple : en cours En pratique on détermine le quotient et le reste à l’aide de l’algorithme de division euclidienne ( en cours) corollaire 2.4 : Le polynôme B divise le polynôme A si et seulement si le reste de la division euclidienne de A par B est le polynôme nul. Preuve : en cours III Racines d’un polynôme 3.1 Racine simple définition 3.1 : Soient P ∈ K[X] un polynôme et α ∈ K. On dit que α est une racine du polynôme P si et seulement si : P (α) = 0 exemples : en cours Théorème 3.2 : Soient P ∈ K[X] un polynôme et α ∈ K. On a équivalence entre : 1. α est une racine de P 2. On peut factoriser P par (X − α) : il existe un polynôme Q tel que P (X) = (X − α)Q(X) Preuve : en cours Exemple : en cours corollaire 3.3 : Soit P ∈ K[X] un polynôme. Si P possède n racines distinctes, α1 , α2 , ..., αp , alors le polynôme : p Q (X − αk ) = (X − α1 )(X − α2 )...(X − αp ) k=1 divise P . exemples : en cours corollaire 3.4 : Un polynôme P ∈ K[X] non nul de degré n possède au plus n racines dans K. 2013/2014 4 l. garcia Lycée Henri IV chap 17 : Polynômes HKBL preuve : en cours corollaire 3.5 : Un polynôme qui admet une infinité de racines est le polynôme nul. preuve : en cours 3.2 racines multiples Définition 3.6 : Soient P ∈ K[X] un polynôme, α ∈ K et p ∈ N. – On dit que α est une racine d’ordre p ( ou de multiplicité p ) de P si et seulement si (X − α)p divise P et (X − α)p+1 ne divise pas P . – Si α est racine d’ordre 1 de P , on dit que α est racine simple de P . – Si α est racine d’ordre p ≥ 2 de P , on dit que α est racine multiple de P . exemples : en cours Théorème 3.7 : Soient P ∈ K[X] un polynôme, α ∈ K et p ∈ K On a équivalence entre : 1. α est une racine multiple d’ordre p de P 2. On peut factoriser P par (X − α)p : il existe un polynôme Q tel que P (X) = (X − α)p Q(X) et Q(α) 6= 0. Preuve : en cours Exemple : en cours théorème 3.8 : Soient un polynôme P ∈ K[X], α ∈ K et r ∈ N. Alors : α est une racine d’ordre r de P si et seulement si : P (α) = P 0 (α) = ... = P (r−1) (α) = 0 et P (r) (α) 6= 0 preuve : en cours exemples : en cours 3.3 Le théorème d’Alembert-Gauss théorème 3.9 : le théorème fondamental de l’algébre Soit un polynôme P ∈ C[X] de degré ≥ 1, alors P possède au moins une racine dans C. Preuve : ADMIS On en déduit le théorème suivant dans C : théorème 3.10 : Factorisation dans C[X] : Soit P ∈ C[X] un polynôme non nul. Alors il existe α1 , ..., αm ∈ C non nécessairement deux à deux distincts, et a ∈ C∗ tels que : m Q P (x) = a (X − αk ) k=1 2013/2014 5 l. garcia Lycée Henri IV chap 17 : Polynômes HKBL et celui-ci dans R : théorème 3.11 : Factorisation dans R[X] : Soit P ∈ R[X] un polynôme non nul. Alors il existe α1 , ..., αr ∈ R non nécessairement deux à deux distincts, (b1 , c1 ), ..., (bp , cp ) ∈ R2 non nécessairement deux à deux distincts tels que ∆i = b2i − 4ci < 0 pour tout i ∈ {1, ..., p} et a ∈ R∗ tels que : p r Q Q P (x) = a (X − αk ) (X 2 + bj K + cj ) k=1 j=1 exemples : en cours Corollaire 3.12 : 1. Dans C[X] les seuls polynômes irréductibles sont les polynômes de degré 0 et de degré 1. 2. Dans R[X] les seuls polynômes irréductibles sont les polynômes de degré 0, de degré 1 et ceux de degré 2 dont le discriminant est strictement négatif. preuve : en cours 2013/2014 6 l. garcia chap 17 : Polynômes Lycée Henri IV HKBL IV Fractions rationnelles 4.1 Définition définition 4.1 : On appelle fraction rationnelle le quotient de deux polynômes : F fraction rationelle à coefficients dans K ∃A ∈ K[X] et B ∈ K[X]∗ : ⇔ F = A B exemples : en cours 4.2 Décomposition en éléments simples La méthode exposée ci-dessous permet d’intégrer n’importe quelle fraction rationnelle à coefficients réels. Le cas général n’est pas à connaı̂tre par cœur, mais il faut savoir l’appliquer sur des exemples décomposition en éléments simples 4.2 : A Soit F = une fraction rationnelle. B 1. Étape 1 : Si deg A < deg B on passe à l’étape 3, sinon on effectue la division euclidienne de A par B : A = BQ + R avec deg R < deg B . 2. Étape 2 : On déduit de l’étape 1 la décomposition de la fraction rationnelle F : F =Q+ R B 3. Étape 3 : On va maintenant décomposer la fraction rationnelle l’étape 1) en éléments simples. R A ( ou si on avait deg A < deg B à B B R avec deg R < deg B . Alors : B (a) On factorise le polynôme B dans R[X] en produit de polynômes irréductibles dans R[X] : Supposons donc que l’on ait une fraction B(x) = a q Y (X − αk )rk p Y (X 2 + bj K + cj )sj j=1 k=1 Avec : – a ∈ R∗ . – α1 , ..., αq qui sont les racines distinctes de B, de multiplicités respectives r1 , r2 , ..., rq . – (b1 , c1 ), ..., (bp , cp ) ∈ R2 , tous deux à deux distincts et tels que ∆j = b2j − 4cj < 0 pour tout j ∈ {1, ..., p}. – Pour tout j ∈ [[1; p]], sj est un entier naturel égal au nombre de fois où le trinôme (X 2 + bj X + cj ) apparait dans la décomposition d’Alembert Gauss. R (b) On a alors la décomposition de suivante, dite en éléments simples : B q p X R 1 X = fk + Fk B a j=1 k=1 avec ∀k ∈ [[1; q]], fk = rk X i=1 et ∀j ∈ [[1; p]], Fj = sj X i=1 2013/2014 λi (X − αk )i βi X + γ i (X 2 + bj X + cj )i 7 où λi ∈ R, ∀i ∈ [[1; rk ]] où (βi , γi ) ∈ R2 , ∀i ∈ [[1; sj ]] l. garcia chap 17 : Polynômes Lycée Henri IV HKBL Exemples : en cours Remarques : cette méthode permet d’intégrer toutes les fractions rationnelles car les ”éléments simples” sont tous intégrables par des formules directes qui utilisent : – un logarithme – une puissance négative – la fonction Arctangente ( Chap 18). intégration des éléments simples 4.3 : Z 1 1. pour dx on a : (x − a)n Z Z 1 dx (x − a)n = ln |x − a| (x − a)−n+1 −n + 1 si sinon ax + b dx, avec ∆ = p2 − 4q < 0, on a : (x2 + px + q)n Z Z ax + b a 2x + p dx = dx (x2 + px + q)n 2 (x2 + px + q)n 2. pour n=1 Z + b − ap 2 dx (x2 + px + q)n puis a (a) 2 Z (b) Z 2x + p dx (x2 + px + q)n b − ap 2 dx (x2 + px + q)n a ln |x2 + px + q| 2 2 a (x + px + q)−n+1 2 −n + 1 = n=1 sinon Z 1 dx (x2 + px + q)n Z p 4 1 On pose alors la changement de variable t = x + , et le calcul de dx se 2 2 2 4q − p (x + px + q)n ramène au calcul de Z 1 dt 2 (t + 1)n Z 1 Enfin on calcule Jn = dt par récurrence sur l’indice n en faisant une IPP ( on prend pour (t2 + 1)n fonction ”u” la fonction u = 1 dans Jn ) . On trouve alors : = b− ap 2 si Jn = (x2 x + 2n(Jn+1 − Jn ) + 1)n Et comme J1 (x) = arctan(x), on en déduit J2 , puis J3 à partir de J2 ... Exercice 17.14 décomposer les fractions rationnelles suivantes puis en donner une primitive : X3 + X2 − X + 2 1. f (X) = X −3 X3 + X2 − X + 2 2. f (X) = (X − 3)2 X3 + X2 − X + 2 X2 − 9 3 X + X2 − X + 2 4. f (X) = X2 + 3 3. f (X) = 2013/2014 8 l. garcia