France métropolitaine 2016. Enseignement de spécialité EXERCICE 3 (5 points) (candidats ayant suivi l’enseignement de spécialité) Pour tout couple d’entiers relatifs non nuls (a, b), on note pgcd(a, b) le plus grand diviseur commun de a et b. ! − → → −" Le plan est muni d’un repère O, i , j . 2 5 x− . 4 3 a) Montrer que si (x, y) est un couple d’entiers relatifs alors l’entier 15x − 12y est divisible par 3. 1) Exemple. Soit ∆1 la droite d’équation y = b) Existe-il au moins un point de la droite ∆1 dont les coordonnées sont deux entiers relatifs ? Justifier. Généralisation On considère désormais une droite ∆ d’équation (E) : y = m p x − où m, n, p et q sont des entiers relatifs non nuls n q tels que pgcd(m, n) = pgcd(p, q) = 1. Ainsi, les coefficients de l’équation (E) sont des fractions irréductibles et on dit que ∆ est une droite rationnelle. Le but de l’exercice est de déterminer une condition nécessaire et suffisante sur m, n, p et q pour qu’une droite rationnelle ∆ comporte au moins un point dont les coordonnées sont deux entiers relatifs. 2) On suppose ici que la droite ∆ comporte un point de coordonnées (x0 , y0 ) où x0 et y0 sont des entiers relatifs. a) En remarquant que le nombre ny0 − mx0 est un entier relatif, démontrer que q divise le produit np. b) En déduire que q divise n. 3) Réciproquement, on suppose que q divise n, et on souhaite trouver un couple (x0 , y0 ) d’entiers relatifs tels que m p y0 = x0 − . n q a) On pose n = qr, où r est un entier relatif non nul. Démontrer qu’on peut trouver deux entiers relatifs u et v tels que qru − mv = 1. m p b) En déduire qu’il existe un couple (x0 , y0 ) d’entiers relatifs tels que y0 = x0 − . n q 7 3 4) Soit ∆ la droite d’équation y = x − . Cette droite possède-t-elle un point dont les coordonnées sont des entiers 8 4 relatifs ? Justifier. 5) On donne l’algorithme suivant : Variables : Entrées : Traitement et sorties : M, N, P, Q : entiers relatifs non nuls, tels que pgcd(M, N ) = pgcd(P, Q) = 1 X : entier naturel Saisir les valeurs de M , N , P , Q Si Q divise N alors X prend la # valeur 0 $ M P Tant que X − n’est pas entier N Q # $ M P et − X − n’est pas entier faire N Q X prend la valeur X + 1 Fin tant que M P Si X− est entier alors N Q P M Afficher X, X − N Q Sinon P M Afficher −X, − X − N Q Fin Si Sinon Afficher « Pas de solution » Fin Si http ://www.maths-france.fr 1 c Jean-Louis Rouget, 2016. Tous droits réservés. ⃝ a) Justifier que cet algorithme se termine pour toute entrée de M , N , P , Q, entiers relatifs non nuls tels que pgcd(M, N ) = pgcd(P, Q) = 1. b) Que permet-il d’obtenir ? http ://www.maths-france.fr 2 c Jean-Louis Rouget, 2016. Tous droits réservés. ⃝ France métropolitaine 2016. Enseignement de spécialité EXERCICE 3 : corrigé 1) a) Soit (x, y) un couple d’entiers relatifs. 15x − 12y = 3(5x − 4y) où 5x − 4y est un entier relatif. Donc, l’entier 15x − 12y est divisible par 3. b) Soient (x, y) un couple d’entiers relatifs puis M le point de coordonnées (x, y). 2 15x − 8 5 x− ⇔y = ⇔ 12y = 15x − 8 4 3 12 ⇔ 15x − 12y = 8. M ∈ ∆1 ⇔ y = Maintenant, 15x − 12y est un entier divisible par 3 et 8 n’est pas un entier divisible par 3. Donc, l’entier 15x − 12y n’est pas égal à l’entier 8. 5 2 On a montré qu’il n’existe pas de couple (x, y) d’entiers relatifs tel que y = x − ou encore, il n’existe pas de point 4 3 de ∆1 dont les coordonnées sont des entiers relatifs. Généralisation. 2) a) Soit M0 (x0 , y0 ) un point de ∆ à coordonnées entières. m p mqx0 − np x0 − ⇔ y0 = ⇔ nqy0 = mqx0 − np n q nq ⇔ q (mx0 − ny0 ) = np. M 0 ∈ ∆ ⇔ y0 = b) Ainsi, si il existe un point de ∆ dont les coordonnées (x0 , y0 ) sont des nombres entiers relatifs, alors q (mx0 − ny0 ) = np. On en déduit que l’entier q divise l’entier np. Puisque d’autre part, les entiers q et p sont premiers entre eux, le théorème de Gauss permet d’affirmer que l’entier q divise l’entier n. 3) a) Les entiers n et m sont premiers entre eux. D’après le théorème de Bézout, il existe deux entiers relatifs u′ et v ′ tels que nu′ + mv ′ = 1 ou encore tel que qru′ + mv ′ = 1. Si on pose u = u′ et v = −v ′ , u et v sont deux entiers relatifs tels que nu − mv = 1 ou encore qru − mv = 1. b) D’après la question 2)a), M (x0 , y0 ) est un point de ∆ à coordonnées entières si et seulement si q (mx0 − ny0 ) = np. Puisque q n’est pas nul, q (mx0 − ny0 ) = np ⇔ q (mx0 − ny0 ) = qrp ⇔ mx0 − ny0 = rp. Mais si on multiplie les deux membres de l’égalité nu − mv = 1 par rp, on obtient rp = m(−vrp) − n(−urp). Donc, le couple (x0 , y0 ) = (−vrp, −urp) est solution du problème. En résumé, il existe sur ∆ un point dont les coordonnées sont des entiers relatifs si et seulement si q divise n. 4) Ici, les fractions sont bien sous forme irréductible puis m = 3, n = 8, p = 7 et q = 4. Puisque 4 divise 8, ∆ possède un point dont les coordonnées sont des entiers relatifs. ! " ! " M M p P 5) a) Si Q divise N , que l’algorithme affiche un couple X, N + ou un couple −X, − X + , il s’agit N q N Q toujours d’un couple d’entiers relatifs qui sont les coordonnées d’un point de ∆. Dans un cas, l’abscisse du point est positive et dans l’autre l’abscisse du point est négative. Puisque Q divise N , il existe au moins un point à coordonnées entières sur ∆. Celui-ci sera atteint en un temps fini (X prend la valeur X + 1) et donc l’algorithme se termine. Si Q ne divise pas N , l’algorithme se termine immédiatement et en particulier se termine. On a montré que, dans tous les cas, l’algorithme se termine. b) Quand Q divise N , l’algorithme affiche le point de ∆ à coordonnées entières dont la valeur absolue de l’abscisse est minimum et si Q ne divise pas N , l’algorithme affiche « Pas de solution ». De manière générale, l’algorithme teste si la droite est rationnelle ou pas. http ://www.maths-france.fr 1 c Jean-Louis Rouget, 2016. Tous droits réservés. ⃝