Dysphasie dyslexie D.LASSERRE

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TROUBLES SPECIFIQUES DU
LANGAGE ORAL
• Le bilan orthophonique : du diagnostic
à la prise en charge
• Les difficultés observées et les
adaptations proposées
• Liens entre langage oral et langage
écrit
Bilan orthophonique
(selon l’avenant de la convention signée avec le
Ministère de la Santé paru au Jo le 27.02.03)
•
Un des éléments du bilan neuro-cognitif pluri-disciplinaire
•
Constitue un des éléments du diagnostic
•
Base départ de la prise en charge
•
Est réalisé par une orthophoniste
•
Nécessite une prescription médicale
•
Recueil de données et analyses quantitatives et qualitatives
•
Document confidentiel, sous couvert du secret médical restitué au(x) médecin(s) et aux
parents
•
Utilisation de tests étalonnés et standardisés
Bilan orthophonique
• pourquoi utiliser des tests étalonnés et standardisés?
-le bilan a besoin de s’appuyer sur des tests car il
s’adresse aux pathologies du langage qui n’obéissent
pas à des critères systématiques et spécifiques.
Chaque enfant présente des troubles qui lui sont
propres.
-le bilan cherche à mettre en évidence des déficits qui
ne peuvent être justifiés que par rapport à une
norme correspondant à des chiffres fournis par un
étalonnage.
-Le seuil de pathologie est estimé à – 2 écarts-types.
Bilan orthophonique
• La standardisation est le fait de présenter la
même tâche à tous les sujets dans les mêmes
conditions et en appliquant les mêmes
critères de correction.
Le bilan orthophonique
Anamnèse
•
Antécédents médicaux
-grossesse, accouchement
-développement de la communication ,du langage (babil, 1° mots…)
-développement psychomoteur
-ORL, vision
-traitements en cours
-chirurgie, chutes
-trouble de la déglutition
-qualité du sommeil, de l’appétit
•
Antécédents personnels
-parcours scolaires
-comportement
•
Antécédents familiaux
-trouble du langage, moteur
•
Comportement de l’enfant
Bilan orthophonique
• Au niveau du langage on différencie le versant
compréhension (réceptif) du versant expression
(production)
• Il est également le produit de l’intégration de soussystèmes :
– Niveau phonologique
– Niveau lexico-sémantique
– Niveau morphosyntaxique
– Niveau pragmatique
– Niveau discursif
Le test balaie l’ensemble de ces systèmes.
Bilan orthophonique
• Analyse quantitative
• Production
-phonologie (dénomination, répétition de syllabes ou de mots)
-lexique (dénomination: vocabulaire courant, couleur, parties du corps…)
-morpho-syntaxe (fin de phrases, description d’images)
-morphologique: genre/nombre des articles, noms, pronoms, adjectifs, personne temps et
mode des verbes
-syntaxique : accords grammaticaux, types de phrases, de syntagmes…
• Réception
-lexique (vocabulaire courant, couleur, parties du corps…)
-morpho-syntaxe
-morphologique: genre/nombre des articles, noms, pronoms, adjectifs, personne temps et
mode des verbes
-syntaxique : accords grammaticaux, types de phrases, de syntagmes…
Bilan orthophonique
• Mémoire
-auditivo-verbale : répétition de chiffres (endroit et envers
(mémoire de travail), de phrases, de mots
-de rythmes
• Praxies bucco-faciales
Mobilisation des joues, de la langue des lèvres
• Attention et discrimination auditive
• Examen buccal
Bilan orthophonique
• Analyse qualitative
-comportement de l’enfant
-qualité du contact
-attention conjointe
-contact oculaire
-pointage
-appétence à la communication
-qualité de la communication
-moyens utilisés pour se faire comprendre
-réaction aux changements d’épreuves
Bilan orthophonique
• Conclusion
-suspicion ou non d’un trouble
-points forts/faibles de l’enfant
-type et intensité du trouble
-examens complémentaires
-prise en charge (intensité, type)
-adaptations
LES MARQUEURS DE DEVIANCE
•
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•
•
•
•
Hypospontanéité
Trouble d’évocation lexicale (manque du mot)
Trouble d’encodage syntaxique
Dissociation automatico-volontaire
Trouble de l’informativité
Trouble de la compréhension verbale
+ troubles phonologiques souvent très importants
PRESERVER LA VOLONTE DE
COMMUNIQUER
• Risque de développer des troubles du comportement
secondaires aux troubles du langage
• Nécessité de proposer un système augmentatif de
communication
- pour des enfants de 2 ans ou plus qui ne présentent aucune
compréhension orale,
- pour des enfants de 3 ans ou plus qui ne présentent aucune
production intelligible,
- pour des enfants de 4 ans ou plus qui ne disposent pas de plus d’une
centaine de mots isolés
LE PROGRAMME MAKATON
• Système de communication augmentatif
multimodal
• Signes et pictogrammes toujours
accompagnés du langage oral
• Considérés comme complémentaires
• Priorité accordée aux signes au début de
l’apprentissage
LES SIGNES
• Signes de la LSF en respectant la syntaxe
du français
• On ne signe que les mots clés
• Pas de gestes particuliers pour signer les
marqueurs grammaticaux
Cliquez pour ajouter un titre
• Cliquez pour ajouter un plan
Exemples symboles niveau 1
LA PRISE EN CHARGE
ORTHOPHONIQUE
Hypospontanéité : priorité à la communication, situations d’échange, système
augmentatif de communication…
Troubles phonologiques : discrimination auditive, lotos sonores,travail de la
conscience phonologique, exercices de rythmes, utilisation de gestes
permettant de coder les sons (gestes Borel…), praxies…
Lexique réduit et / ou manque du mot : enrichissement lexical, synonymes,
contraires, Taboo, Vocabulon, ébauche orale, aide contextuelle, complétion de
phrases, description d’images…
Trouble d’encodage syntaxique : utilisation de pictogrammes pour structurer la
phrase, expansions syntaxiques…
Manque d’informativité : construction du récit, sélection des informations
pertinentes…
Trouble de la compréhension : utilisation de supports visuels (pictos, gestes)…
Trouble pragmatique : situations de conversation, description de dessins, de
photos…
DIFFICULTES RENCONTREES EN
FONCTION DU NIVEAU DE SCOLARITE
CYCLE 1
- absence de langage oral, langage peu intelligible, difficultés à
verbaliser,
- phrases sans verbes, mal construites,
- l’enfant cherche ses mots, ne pose pas de questions, n’initie pas le
discours,
- il manifeste des difficultés de compréhension,
- difficultés de mémorisation des comptines …
CYCLE 2
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•
•
•
Lexique pauvre, manque du mot
Mots souvent déformés,
Mauvaise construction de la phrase, récit inorganisé, discours inadapté,
Utilisation excessive de gestes, mimiques,
Difficultés de compréhension des consignes, des histoires,
Difficultés d’attention, de concentration, de mémorisation,
Difficultés d’organisation spatio-temporelle, de coordination motrice,
maladresse,
• Difficultés de graphisme et de copie, lenteur, fatigabilité,
• Difficultés de conscience phonologique,
• Difficultés d’acquisition du langage écrit, de la numération…
CYCLE 3
•
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•
•
•
Lenteur, difficultés pour automatiser les apprentissages,
Dyslexie, dysorthographie,
Difficultés de copie et de prise de notes,
Écriture difficile,
Difficultés pour apprendre les leçons, transcrire les idées,
Discordance entre capacités de compréhension et expression orale,
Difficultés à se repérer dans l’organisation spatiale et temporelle du
texte, la chronologie des évènements,
• Dyscalculie,
• Persistance dans les difficultés pour classer, organiser, ranger…
Moyens d’adaptation scolaire
• Ces enfants ne comprennent pas et /ou
semblent ne pas « entendre »
-attirer l’attention quand on parle
-S’assurer d’un contact visuel, se rapprocher
-Parler lentement
-Renforcer les mots importants du message par des
gestes, des mimes, des pictogrammes et de
l’intonation afin de focaliser le regard et l’écoute
Moyens d’adaptation scolaire
• Ajuster la complexité du message verbal selon le niveau de
compréhension
-ralentir le débit verbal
-formuler les demandes en faisant des phrases courtes et simples
-segmenter les énoncés, les simplifier
-ne donner qu’une consigne à la fois et réduire la quantité d’informations
-utiliser les mots de vocabulaire connus
-favoriser la communication à travers des éléments concrets
-faire des démonstrations , réaliser des exemples : procéder par étapes et
renforcer une verbalisation d’accompagnement ( l’adulte dit ce qu’il
fait ou ce que fait l’élève au moment de l’action)
-utiliser des aides visuelles : vidéos, illustrations, images, photos,
pictogrammes…
Moyens d’adaptation scolaire
• Reformuler le même message
-utiliser la redondance
-répéter ou reformuler en utilisant d’autres moyens :
écrire, dessiner, utiliser des pictogrammes.
-écrire la consigne (qui peut être illustrée par des
pictogrammes ou des dessins) pour renforcer la
correspondance entre le mot dans sa forme
verbale/écrite
Moyens d’adaptation scolaire
• Vérifier la compréhension verbale
-permettre de répéter ou de reformuler le message
entendu
-ajouter les éléments qui manquent
-répéter ou reformuler si besoin
-s’assurer d’être bien compris en demandant à
l’élève de réexpliquer ce qu’il faut faire ou de
réaliser un exemple si son expression est trop
pauvre
PROBLEMES POUR S’EXPRIMER ET SE
FAIRE COMPRENDRE
• Propositions d’adaptations en classe
•
•
•
•
Aider à prendre sa place dans la communication (parler, écouter)
Laisser le temps de trouver ses mots
Inciter à produire des gestes de communication non verbale
Ne pas interrompre pour souligner et / ou corriger les erreurs ne pas
faire répéter, mais reformuler ce qui a été dit
• Favoriser les activités en petit groupe ou en relation individuelle
• Si l’intelligibilité est insuffisante pour vérifier la compréhension et / ou
comprendre le raisonnement ou la démarche, demander d’illustrer
Difficultés pour apprendre
•
•
•
•
Favoriser de nombreuses démonstrations
Favoriser la modélisation, l’imitation
Automatiser le plus possible
Contrôler les efforts (rythmes des activités,
comprendre, se faire comprendre…) ce qui
occasionne une très grande fatigabilité, voire
instabilité, irritabilité, éventuellement des attitudes de
repli
• Alterner des activités nécessitant attention,
concentration et écoute avec des temps de pause,
d’activités libres
Difficultés d’organisation
-établir une routine très simple au départ (planifier de façon
détaillée les « temps » de travail, les déplacements…)
complexifier progressivement
-prévoir des supports visuels : illustrer par des images, des
pictogrammes, des photos…utiliser des couleurs (classeurs,
cahiers…)
-aider à se repérer dans le temps et dans l’espace à l’aide de
calendriers, éphémérides, emploi du temps, plans… (étiquettes
et /ou jetons pour visualiser les
emplacements/déplacements…)
-établir des règles claires de communication (ne tolérer qu’un
seul élève à la fois)
Difficultés d’organisation
• Prévoir des activités de courtes durées
• Alterner des activités verbales et celles impliquant
des manipulations
• Favoriser la coopération, le tutorat entre pairs
• Placer les élèves près de l’enseignant (bruit,
distraction) et de manière à ce qu’ils puissent voir
l’enseignant (lecture labiale, expression du regard,
gestuelle)
• Éviter les sur-stimulations : trop d’images peut
être aussi dommageable que trop de mots
• Utiliser les supports télévisuels et informatiques
Difficultés d’organisation
• Ces enfants ont besoin d’une prise en charge cohérente
(famille, école et intervenants extérieurs)
-communiquer régulièrement
-cahier de liaison
-échanger sur les méthodes de travail pour être
complémentaires et agir dans le même sens (PAI, PPS)
-indiquer la progression, les thèmes étudiés en classe pour
renforcer les apprentissages en tenant compte des points
forts et points faibles de l’élève
Préserver la volonté de
communiquer
• Les activités de groupe : sport, théâtre, travail
expression corporelle basée sur le mime, écoute
musicale
• Jeux de rythmes, jeux mettant en jeu la
chronologie, orientation spatiale, la connaissance
du schéma corporel
• La communication à travers des situation
concrètes.
LES PRECURSEURS DE LA LECTURE
• Conscience phonologique : capacité d’isoler et de
manipuler volontairement les éléments phonologiques du
langage oral, syllabes puis phonèmes
• Corrélation entre la réussite à une tâche de conscience
phonologique proposée à 4 / 5 ans et le niveau de lecture à
8 / 9 ans
• Meilleur prédicteur de la compétence en lecture que le QI
ou la mémoire de travail
• Autres précurseurs : connaissance de l’alphabet,
discrimination auditive et visuelle, niveau de vocabulaire,
intelligence, capacités mnésiques et attentionnelles,
motivation et persévérance, expérience du langage oral
LIENS ENTRE LANGAGE ORAL ET
LANGAGE ECRIT
• Plus de 75 % des enfants dysphasiques auront des
difficultés en lecture
• Nécessité d’aborder la lecture tôt, mais
différemment (Borel-Maisonny, planète des
Alphas, Imprégnation syllabique…)
• L’apprentissage de l’écrit aide au développement
de l’oral
• Pas de maintien en GSM
PERSPECTIVES
• On sait qu’il restera dans la plupart des cas
- des difficultés avec l’écrit
- un accès difficile à l’abstraction
- des difficultés en mathématiques
Le choix peut alors se poser d’un maintien en
milieu ordinaire avec des aménagements
adaptés et une PEC intensive ou de
l’intégration dans une structure spécialisée
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