Recommandations dans le traitement de l’asthme JM DEGREEF Recommandations d experts Gina 2004 Gina2006 Asthme allergie SPLF 2007 Epidémiologie de l’asthme en France Adolescents : 10 à 18% d’asthmatiques (1) Adultes : 5,1% d’asthmatiques (1) Gradient de prévalence : (1) – Est – Ouest (prévalence plus basse à l’est) – Nord – Sud (prévalence plus basse au sud) 117 308 patients en ALD (2) (1) Godard P et al. Epidémiologie. In: Godard P et al. Asthmologie. Editions Masson, Collection Abrégés. Paris, 2000: 5 – 21 (2) HAS. Guide – Affection longue durée : Insuffisance respiratoire chronique grave secondaire à un asthme. 2006 Diminution des hospitalisations pour asthme (1) (1) InVS. Hospitalisations pour asthme en France métropolitaine, 1998 – 2002. Evaluation à partir des données du PMSI. 2007 Forte baisse de la mortalité liée à l’asthme (1) (1) Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (INSERM). Effectifs des décès dus à l’asthme: 1998 – 2004. Disponible sur: http://www.cepidc.vesinet.inserm.fr/ L’asthme, une priorité de santé publique (1) 60 000 à 100 000 hospitalisations/an 1 000 décès/an chez les moins de 65 ans 7 millions de journées d’arrêt de travail/an 1 milliard d’euros de dépenses de santé (1) N. Roche, P. Godard. Le colloque : « Prise en charge de l’asthme : quel bilan à la fin du plan asthme? »: Introduction et points clés. Rev Mal Respiratoire Vol 22 - N° 2-C3 - Avril 2005 p. 7 - 12 Coût de l’asthme en France Coût de l’asthme en France : 1.1 Milliard d’euros en 1994 En 2001, ces dépenses peuvent être estimées à 1.5 milliards d’euros (1) Ministère de l’emploi et de la solidarité. Programme d’action, de prévention et de prise en charge de l’asthme (2002-2005) En synthèse Prévalence de l’asthme en France : 5,1% pour les adultes, de 10 à 18 % pour les adolescents (1) Diminution des hospitalisations de 18% en 5 ans (51 256 en 2002) (1) Diminution de la mortalité de près de 55% depuis 1996 (1 100 décès attribuables à l’asthme en 2004) (2) Coûts de l’asthme : 1,5 milliards d’euros en 2002 (3) 38% liés à l’hospitalisation 37% liés à l’absentéisme et/ou invalidité Définir la gravité des épisodes d’asthme (1) Crise Accès paroxystique de symptômes de durée brève (< 1 jour) Exacerbation Episode de dégradation progressive sur quelques jours, d’un ou plusieurs signes cliniques, ainsi que des paramètres fonctionnels d’obstruction bronchique Asthme aigu grave Pouls >110, FR ≥ 25, impossibilité de terminer ses phrases en un seul cycle respiratoire, DEP ≤ 50% de la valeur théorique ou de la meilleure valeur connue, bradycardie, hypotension, silence auscultatoire, cyanose, confusion ou coma, épuisement (1) ANAES. Recommandations pour le suivi médical des patients asthmatiques adultes et adolescents. 2004 Classification de l’asthme selon severite Intermittent Persistant léger Persistant modéré Persistant sévère < 1/sem > 1/sem, < 1/j Quotidiens Quotidiens Exacerbatio ns Brèves Affectent Affectent l’activité l’activité physique et le physique et le sommeil sommeil Symptômes nocturnes ≤ 2/mois > 2/mois > 1/sem Fréquents Activités physiques Normales Normales Normales Limitées ≥ 80 % ≥ 80 % 60 – 80 % ≤ 60 % Symptômes VEMS ou DEP Fréquentes VEMS ou DEP < 20 % < 20 – 30 % > 30 % > 30 % (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma (variabilité) management and prevention. Issued Nov 2006. Evolution vers le contrôle (1) la sévérité de l’asthme varie au cours du temps et dépend à la fois de la sévérité de la maladie mais aussi de la réponse au traitement. Les experts du GINA 2006, ont donc revu les recommandations afin d’aider au mieux les médecins dans la prise en charge de l’asthme et recommandent désormais une classification basée sur le contrôle. La classification selon la sévérité des symptômes est désormais préconisée pour des usages de recherche dans le but de définir des groupes de patients asthmatiques (n’ayant jamais eu de CI) (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. Objectifs du traitement (1) Obtenir le contrôle des symptômes Garantir la pratique normale des activités physiques Maintenir une fonction pulmonaire proche de la normale Prendre en charge les exacerbations Eviter les effets secondaires du traitement Prévenir la mortalité liée à l’asthme (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. Le contrôle de l’asthme (1) Contrôlé (Tous les critères présents) Partiellement contrôlé (Au moins un critère présent lors d’une même semaine) Aucun (≤ 2/sem) > 2/sem Limitation des activités Aucune Au moins 1 Symptômes ou réveils nocturnes Aucuns Au moins 1 Aucun (≤ 2/sem) > 2/sem Symptômes Recours à un traitement des symptômes Non contrôlé Présence d’au moins 3 des critères présent dans l’asthme partiellement contrôlé sur une semaine Fonction* Chaque exacerbation implique de réévaluer si le traitement < 80 % est deadapté la ** Par définition, la présence d’une exacerbationvaleur dans la semaine pulmonaire Normale prédited’évaluation, ou correspond à un asthme non contrôlé mesurée (DEP ou VEMS) Exacerbation* Aucune ≥ 1/an 1/ semaine** (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. Prise en charge de l’asthme (1) Contrôlé Diminution Niveau de contrôle Non contrôlé Exacerbation Augmentation Partiellement contrôlé Action thérapeutique Maintenir le contrôle et rechercher la dose minimale efficace (step-down) Evaluer la stratégie d’augmentation des doses (step-up) pour gagner en contrôle Augmenter les doses (step-up) jusqu’à obtenir le contrôle Traiter comme une exacerbation (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. Le choix du traitement et sa réévaluation dépend du niveau de contrôle et du traitement reçu par le patient au moment de l’évaluation Diminuer Palier 1 Augmenter Palier 2 Palier 4 Palier 3 Palier 5 Education & Contrôle de l’environnement ß2-CDA à la demande Options de traitements de fond Aucun Sélectionner un traitement Sélectionner un traitement CSI faible dose CSI faible dose + ß2-LDA Preuve de niveau A Preuve de niveau A Anti-leucotriènes CSI dose moyenne ou forte Preuve de niveau A Preuve de niveau A CSI dose faible + anti-leucotriène Ajouter un ou plusieurs traitements CSI dose moyenne ou élevée+ ß2-LDA Corticoïdes per os Preuve de niveau A Anti-leucotriène Preuve de niveau A Anti-Ige Preuve de niveau A Théophylline Preuve de niveau A CSI dose faible + théophylline Palier1 : Asthme intermittent Option recommandée par le GINA Palier 2-5 : Asthme persistant (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. Evaluer, traiter et suivre le patients asthmatique (1) Le traitement de l’asthme repose sur le contrôle de la maladie. Le traitement doit être adapté en fonction d’un cycle continu basé sur le contrôle de la maladie. • Si le patient n’est pas contrôlé, le traitement doit être majoré (Step-up) jusqu’à obtention du contrôle. Evaluer • Si le patient est contrôlé depuis au moins 3 mois, le traitement peut être diminué (Step-down). Traiter Suivre • Un suivi régulier est indispensable afin de déterminer la plus faible dose de traitement permettant de maintenir le contrôle. (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. En synthèse (1) L’asthme est avant tout une maladie inflammatoire L’inflammation chronique des bronches est à l’origine d’une hyper-réactivité bronchique et sous-tend toute la symptomatologie de la maladie La classification de l’asthme repose désormais sur le contrôle L’objectif du traitement est d’obtenir et de maintenir le contrôle L’évaluation du patient asthmatique repose sur le contrôle. Le niveau de contrôle permet ainsi de déterminer le choix de la stratégie thérapeutique. Un suivi régulier est ensuite indispensable afin d’évaluer régulièrement le contrôle et adapter la thérapeutique si nécessaire (1) GINA 2006 NIH/NHBLI. Global INitiative for Asthma updated 2006 from NHBLI/WO World Report Global Strategy for asthma management and prevention. Issued Nov 2006. Place de l’examen clinique chez l’asthmatique allergique Rhinite – L’existence d’une rhinite rendant plus difficile le contrôle de la maladie, sa recherche doit être systématique, ainsi que son traitement si le diagnostic est posé – Le recherche d’une rhinite se fait par l’interrogatoire et l’examen clinique – Il est recommandé de ne pas pratiquer d’imagerie des sinus (radio ou TDM) en première intention Dermatite atopique – Chez tout enfant asthmatique allergique, une dermatite atopique doit être recherchée à l’interrogatoire et à l’examen clinique (1) SPLF. Conférence d’experts SPLF 2007: Asthme et allergie. 2007 Place de l’enquête (1) allergologique après 3 ans Recommandée pour tout asthmatique Allergènes testés : – Les pneumallergènes domestiques (acariens, chat, chien) – Les pollens d’arbres, de graminées, d’herbacées – Les moisissures les plus fréquentes (Aspergillus, Alternaria, Cladosporium) – Autres allergènes en fonction du contexte (1) SPLF. Conférence d’experts SPLF 2007: Asthme et allergie. 2007 Place de l’enquête allergologique avant 3 ans (1) Recommandée en cas de symptômes respiratoires : – Persistants et/ou récidivants et/ou sévères – Et/ou nécessitant un traitement continu – Et/ou associés à des symptômes extra-respiratoires compatibles avec une origine allergique Allergènes à tester : – Pneumallergènes domestiques (acariens, chien, chat, pollens de graminées) – Certains trophallergènes (lait de vache, oeuf, arachide, soja, morue, noisette) – Autres allergènes en fonction du contexte (1) SPLF. Conférence d’experts SPLF 2007: Asthme et allergie. 2007 Place des prick-tests dans le bilan Recommandés en première intention dans le bilan allergologique A répéter : – En cas de persistance de l’asthme au cours de l’enfance – En cas d’évolution clinique défavorable Réalisation pratique : – Avec un témoin positif et un témoin négatif – Positif en cas de diamètre de la papule ≥ 3m Les prick-tests ne doivent pas être répétés pour évaluer l’efficacité d’une immunothérapie spécifique (1) SPLF. Conférence d’experts SPLF 2007: Asthme et allergie. 2007 Place des examens biologiques sériques Un test multiallergénique est recommandé si la réalisation de pricktest est impossible en 1ère intention. Le dosage des IgE sériques totales est recommandé : – Avant la mise en place d’un traitement par anti-IgE – En cas de suspicion d’une aspergillose bronchopulmonaire allergique Le dosage des IgE spécifiques à un pneumallergène est recommandé : – En cas de discordance entre les manifestations cliniques et les résultats des prick-tests – Lorsque les prick-tests ne peuvent être réalisés ou interprétés (1) SPLF. Conférence d’experts SPLF 2007: Asthme et allergie. 2007 Traitements spécifiques de l’asthme allergique Immunothérapie spécifique (ITS) – Il n’est pas recommandé de pratiquer une ITS avec plus de deux allergènes appartenant à des familles différentes – Les allergènes pour lesquels l’ITS est recommandée sont : les acariens, les pollens de graminées, de bouleau et d’ambroisie – L’ITS est proposée aux patients asthmatiques ayant une fonction ventilatoire proche de la normale (VEMS > 70 % de la théorique) – . Anti-IgE – Le traitement par anti-IgE est réservé à l’asthmatiques allergique persistant sévère mal contrôlé, en plus du traitement conventionnel optimal Eviction allergénique (1) SPLF. Conférence d’experts SPLF 2007: Asthme et allergie. 2007 DEP (1) La mesure du débit expiratoire de pointe - Débitmètre de pointe DEP (débit expiratoire de pointe) ou PEF (peak flow) C’est le débit maximal atteint au cours d’une expiration forcée suivant une inspiration maximale Il ne permet ni dépistage, ni diagnostic Chez les asthmatiques, c’est une mesure importante pour le suivi et peut être pratiqué en auto-surveillance par le patient lui-même DEP (2) Courbe de DEP montrant la variabilité du DEP d’un jour à l’autre au cours d’un asthme Le rapport VEMS/VEM6 (1) Comment obtenir le rapport VEMS/VEM6 ? - Avec le Piko dont le maniement nécessite une courte formation Piko - Le patient est debout, bien stable - Il tient l’appareil à l’horizontale - Il doit successivement : • gonfler sa poitrine au maximum (à l’extérieur du Piko) • puis souffler dans le Piko très fort, très vite et très longtemps - Le médecin note la valeur du VEMS/VEM6 Le rapport VEMS/VEM6 (1) Comment interpréter le rapport VEMS/VEM6 ? Volume maximal expiré pendant la 1re seconde (VEMS) Volume maximal expiré pendant les six 1res secondes (VEM6) Ce rapport est considéré comme : normal s’il est > 0,8 douteux s’il est compris entre 0,7 et 0,8 anormal s’il est < 0,7 +++ Toute anomalie du rapport demande à être confirmée par la pratique d’EFR complémentaires (1) Demir T, et al. The role of FEV 6 in the detection of airway obstruction. Respir Med 2005 ; 99 : 103-6. EFR au repos Volumes pulmonaires EFR au repos VEMS EFR au repos Courbe débitvolume EFR au repos EFR au repos Courbe débit-volume avant et après bronchodilatateur – différencier asthme et BPCO Experience personnelle privilegier sprays avec chambre inhalation chez enfant et sujet age Privilegier poudres et associations fixes chez adulte jeune actif Si asthme non contrôle par corticoides inhales seuls si rhinite allergie plutot singulair si eveil nocturne reversibilite sous beta2 plutot beta2 retard Experience personnelle Si allergie toujours reevaluer le contrôle de l environnement eviction Si EFR distension importante privilegier sprays HFA pour traiter les petites bronches Ne pas hesiter a changer le mode d inhalation avant d alourdir le traitement Cas clinique 1 Patient 25 ans asthme depuis enfance Tabac 15 cig ; seretide spray 4b/j Destabilisation ventoline tous les jours Sensibilisation chien graminee cheval EFR vems 74 pour 100 non rev vr 187 pour 100 Que faire? Cas clinique 1 Revoir environnement: changement récent logement contact avec chien Quvar 4b/J singulair Sevrage tabagique Contrôle EFR 4 mois Cas clinique 2 Patient 50 ans cadre tabac=0 Asthme depuis enfance desensibilise acariens Sous pulmicort 200 4 b par jour bricanyl Depuis 6 mois crises nocturnes frequentes Eviction acariens faite EFRvems 65 pour 100 reversible vr 130 pour 100 Que faire ? Cas clinique 2 Bêta 2 retard Possibilité association fixe Réeavaluer a 3mois Cas clinique 3 Patiente 65 ans pas tabagisme Asthme severe ancien Polysensibilisation acariens graminees Sous seretide 500 4 b singulair ventoline Solupred 4 fois par an Toux expectoration visqueuse frequente Dyspnee importante Peak flow 220 Que faire? Cas clinique 3 Vérifier prise discus Evoquer mycose bronchopulmonaire allergique Si négatif discuter le xolair