Master GPO ERP

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MAE
Cours de SI
IAE de Caen Basse-Normandie
Pierre-Marie Guern
Sofivo (Groupe Soparind-Bongrain) - IAE de Basse-Normandie (CIME)
Concepts des SI
Plan
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Systèmes de communication et aide à la décision
– Concepts des systèmes d'information
• Introduction aux systèmes d'information
–
–
–
–
Pourquoi les systèmes d'information ?
Qu'est-ce qu'un système d'information ?
Design et management des systèmes d'information
Approches contemporaines des systèmes d'information
• Typologies décisionnelles
–
–
Décisions sur horizon temporel, compétence hiérarchique et niveau d'agrégation
Décisions structurées et non structurées
– Systèmes de communication et de gestion du savoir
• Systèmes de communication
– Workflow
– Agendas partagés
– Base collective documentaire
• Système à base de connaissance
–
–
–
Le 27/09/05
Données, informations et connaissances
Processus de création des savoirs
Système d'information d'aide à la décision (SIAD)
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Plan
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Applications fonctionnelles et stratégie des systèmes d'information
– Typologie des systèmes d'information
• Applications fonctionnelles
–
–
–
–
Applications de gestion commerciale
Applications de gestion de production et de logistique
Applications de gestion comptable et financière
Hétérogénéité des systèmes : vers les systèmes intégrés
• Systèmes d'information intégrés
–
–
–
Particularités des ERP
Les projets de déploiement des ERP
Limites des ERP
– Management du système d'information
• Conception d'un système d'information
–
–
–
Le cahier des charges
La modélisation des données
Validation du schéma conceptuel et structure projet
• Liens entre systèmes d'information et stratégie
– La logique de planification des systèmes d'information
– L'émergence d'une nouvelle approche
– Urbanisation et évolution des systèmes d'information
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Préambule
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Ce thème a pour but d'étudier :
– les domaines d'application des systèmes d'information ainsi que le périmètre
fonctionnel de leur mise en œuvre,
– il s'intéresse d'une part aux interactions entre les systèmes d'information et
l'organisation de l'entreprise,
– d'autre part aux liens entre les systèmes d'information et la stratégie d'entreprise,
avec une attention particulière consacrée à la mise en œuvre des ERP.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Préambule
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Les systèmes d'information représentent une fonction support destinée
à soutenir les activités des systèmes opérationnels en permettant de
procéder aux décisions les plus adéquates. Ils permettent :
– de piloter les activités de transformation physique, spatiale et temporelle,
– en procédant aux choix de décisions stratégiques, tactiques ou opérationnelles.
•
Pourquoi les systèmes d'information ?
– La prise en compte plus importante des problématiques relatives aux systèmes
d'information s'est imposée au fil des années avec l'augmentation de la
concurrence.
– Par ailleurs, l'intensification de la concurrence a conduit à une augmentation du
maillage des organisations, au travers des flux d'achats et de ventes et ce sur des
zones géographiques de plus en plus étendues. Ainsi, le volume d'informations
est devenu de plus en plus important en même temps que s'est compressé le
temps de réponse avoisinant dans certains cas le temps réel. Les volumes
d'information se sont donc rapidement accrus et la pérennité des organisations
dépend désormais d'une gestion efficace de leurs flux.
– Comment, dans de telles configurations, les organisations peuvent-elles opérer
les bonnes décisions ? Quels sont les outils à utiliser et à mettre en œuvre afin de
faciliter la prise décision ?
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Des systèmes pour décider
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Typologies décisionnelles
– Les systèmes d'information constituent des supports aux processus de décision
qui s'opèrent au sein des organisations. Les typologies décisionnelles étant très
différentes les unes des autres, en conséquence la nature des informations à gérer
va conditionner le choix des systèmes d'information à mettre en place. En effet,
le succès de la mise en place d'un système d'information est conditionné par
l'adéquation de celui-ci à la nature et au type de décisions que l'organisation
entend prendre.
– Les auteurs en gestion classent traditionnellement les décisions de gestion selon
deux grilles qui permettent de déterminer les outils et les approches à mobiliser.
La première s'appuie sur un classement par horizon temporel, compétence
hiérarchique et niveau d'agrégation. La seconde grille s'appuie sur la notion
d'anticipation relative à la décision et se traduit par la dichotomie entre les
décisions programmables et les décisions non programmables .
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Des systèmes pour décider
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Typologies décisionnelles
– Décisions sur horizon temporel, compétence hiérarchique et niveau d'agrégation
• Décisions sur niveau hiérarchique
–
–
–
Le 27/09/05
Décisions stratégiques : elles sont prises sur des horizons de long terme et elles traduisent la
politique de développement de l'entreprise. La définition de la politique de l'entreprise
s'entend comme la détermination du portefeuille d'activité et des ressources, qu'elles soient
matérielles, financières ou humaines, dont elle entend se doter. Les ressources matérielles
sont entendues comme les équipements industriels à acquérir ou à céder. Les ressources
financières aux capitaux à mobiliser et les ressources humaines correspondent aux
connaissances et aux compétences nécessaires au bon fonctionnement des organisations.
Décisions tactiques : elles sont réalisées sur des horizons de moyen terme. Elles
correspondent par exemple à des décisions relatives à la planification de la production qui se
traduit par l'organisation prévisionnelle des fabrications pouvant être réalisée sur des horizons
mensuels à période hebdomadaire glissante, au plan d'approvisionnement des matières
premières. Cependant, ces décisions sont réalisées sur des horizons trop courts pour qu'il
puisse y avoir une réorientation des capacités de production de façon significative (Giard,
1994).
Décisions opérationnelles : elles assurent une certaine flexibilité et la réconciliation entre des
demandes à satisfaire et des aléas dus aux processus de production ou aux ressources
(matérielles, humaines, matières…). Dans les décisions opérationnelles, sont inclues les
décisions relatives à la gestion des stocks, l'ordonnancement qui se traduit par la
programmation détaillée des fabrications et qui détermine l'enchaînement des tâches unitaires
par mobilisation des ressources fines (opérateurs, équipements et outils de production), et
dans une maille encore plus fine, des équipements de pilotage en temps réel (commande
numérique, magasins automatiques…).
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Des systèmes pour décider
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Typologies décisionnelles
– Décisions structurées et non structurées
• Pour compléter la typologie des décisions rencontrée au sein des organisations, on
mobilise les travaux de Simon sur la rationalité limitée qui l'ont amené à opérer une
distinction entre les décisions dites programmables ou structurées et les décisions dites
non programmables ou non structurées. Une catégorie intermédiaire, les décisions
semi-structurées peut également être envisagée.
–
Une décision programmable est une décision pour laquelle il existe une routine ou une
procédure de fonctionnement qui prend en charge son traitement sans qu'il ne soit nécessaire
de reconstruire un nouveau protocole . Selon Simon, cité par Le Moigne : une décision est
programmable lorsque peut être formulé a priori " l'ensemble des prescriptions ou stratégies
qui définiront la séquence des réponses du système considéré à un environnement plus ou
moins complexe " ce sera donc " les décisions répétitives, de routine, pour lesquelles on
dispose d'une procédure définie " (H.A. Simon, 1960, pp. 5-6).
– A contrario, une décision non programmable nécessite la mise en place d'un processus de
résolution de problème inexistant dans l'espace-temps relatif au choix à opérer. Le tableau 1
permet de faire la synthèse des différentes typologies de décision et met en évidence certains
exemples en gestion de production.
La notion d'agrégation s'entend comme le niveau de finesse des objets manipulés en fonction de l'action à
mener. Pour des décisions tactiques ou stratégiques, les niveaux d'agrégation sont proportionnellement
élevés et en cohérence avec la profondeur de l'horizon. Dans ces conditions, les notions d'agrégats
représentent des familles de produits, de formules de composition sans différenciation du conditionnement
final ou des milliers d'heures travaillées.
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Concepts des SI
Des systèmes pour décider
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
– Exemples d ’informations mobilisées dans la prise de décision de production de
produits manufacturés (Giard, 2003)
Tactiques
Stratégiques
Catégorie de
décisions
Opérationnelles
Management des SI
Le 27/09/05
Décisions
Exemple de
Structurée
Semi-structurée
Non structurée
Décision
Révisions des tables de décision
utilisées en gestion des
approvisionnements
Réaménagement de l’implantation
des équipements d’une usine
(décision assistée par ordinateur)
Acquisition d’un système
interactif d’aide à
l’ordonnancement en ateliers
spécialisés
Données
utilisées
Caractéristiques des demandes des
références visées, ainsi que de
certains coûts (possession,
passation de commandes…)
Caractéristiques des flux de
production, des équipements et
outillages, des magasins…
Caractéristiques du logiciel, essais
comparatifs, caractéristiques des
ressources et des flux concernés
Décision
Révision d’un programme de
production de planification
glissante
Gestion d’un projet de lancement
de produit nouveau
Réponse à un appel d’offre pour
une entreprise d’ingénierie
électrique
Données
utilisées
Gammes de nomenclatures de
planification, positions de stock…
Liste des tâches, de leurs relations
d’antériorité, des ressources
mobilisées
Toute information technique et
économique tirée d’affaires
similaires déjà traitées
Décision
Exécution d’une gamme sur une
machine à commande numérique
Ordonnancement en ateliers
spécialisés
Allocation de ressources de
maintenance corrective
Données
utilisées
Gamme d’usinage pour machine à
commande numérique
Gamme d’ordonnancement et
Programmation prévisionnelle des
portefeuille d’ordres de fabrication opérations, descriptif de l’incident
à exécuter
et de ses conséquences
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Notion de système
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Définition générale
– Un système se définit comme une entité individualisable de son milieu ou de son
environnement mais avec lequel elle procède à des échanges. Un système peut
être définit selon son degré d ’ouverture et en conséquence peut être isolé, quasiisolé ou ouvert. Nous postulons que dans cette présentation, les systèmes
auxquels nous auront à faire son des systèmes quasi-isolés (Walliser, Boulding).
– Un système quasi-isolé présente les propriétés suivantes :
• il est influencé par son environnement selon certains processus déterminés
dénommées entrées,
• il fait subir aux entrées des modifications internes,
• il exerce une influence sur son environnement par l ’intermédiaire de certains
processus dénommés sorties.
– Extension aux systèmes de production
• Un système de production peut être défini comme une transformation entrée-sortie où
des entrées (E) sont transformées en sortie (S) par une transformation (T) de telle sorte
que S=T(E) (Tarondeau).
• Dans la mesure où entrées et sorties d ’un système de production sont de même nature,
il est possible de définir un système de production comme un réseau d ’unités de
production ayant pour rôle de transformer un ensemble d ’information, d ’énergie et de
matières en un ensemble différent d ’information, d ’énergie et de matières
(Tarondeau).
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Notion de système
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• Les entrées et les sorties, étant de même nature, servent de liens continus dans un
réseau de systèmes liés où la partie et le tout ont les mêmes propriétés générales
(Tarondeau).
• Le système constitue donc un modèle de l ’organisation permettant de définir un
ensemble d ’intrants et d ’extrants. A partir de ce postulat, l ’ensemble des processus
organisationnels, opérationnels ou de supports, peuvent suivre cette modélisation :
Management des SI
–
–
–
Processus de production
Filtre
Flux d ’informations
Le 27/09/05
Filtre
Flux physiques
Entrées
processus d ’achat,
processus de production,
processus de logistique amont…
Sorties
Régulateur
Contrôle
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Concepts généraux
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Qu'est-ce qu'un système d'information ?
– Contexte
• L'information de gestion n'est donc pas un concept nouveau et l'expression " système
d'information " date des années soixante. Elle désignait l'utilisation de l'informatique à
la gestion des entreprises. Plus particulièrement à l'informatisation des activités les
plus fastidieuses à l'instar de la comptabilité et du traitement de la paie et seuls les
individus faisant partie des structures administratives étaient concernés par le
déploiement des systèmes d'information.
• Le développement de la notion de système d'information est donc intimement lié à
celui des technologies informatiques. Toutefois, des systèmes d'information peuvent
exister indépendamment des technologies évoluées de traitement de l'information. Une
gestion des stocks ou un calcul de coûts sous forme papier constitue un système
d'information.
– Projection
• On appelle système d ’information du système un sous-système (ou plus exactement la
projection du système selon la composante informationnelle) qui traite
l ’information nécessaire au système hôte pour le maintien de sa propre identité, pour
son fonctionnement et concourant à sa viabilité (Oudrhiri).
• La notion de projection est importante car elle confère au système d ’information une
valeur de représentation qui conditionne la façon dont l ’organisation sera analysée. Ce
qui signifie que si la projection est en décalage, soit pour des raisons techniques ou des
anomalies, la prise de décision peut être fortement impactée.
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Concepts des SI
Concepts généraux
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Définition(s)
• Reix (2000) définit le système d'information comme étant un ensemble de ressources
(matériels, logiciels, données, procédures) permettant la collecte, le traitement, le
stockage et la communication de l'information.
• « Tout système d ’information concerne un individu, pourvu d ’un profil psychologique
donné, confronté à un problème décisionnel précis, dans un contexte organisationnel
déterminé. Il y a nécessité d ’éléments de décision perçus au travers d ’un mode de
représentation propre au décideur. » R.O. Mason et J.L. Mitroff, Management
Science, vol. 19, n° 6, 1975
• « Un système d ’information est un système qui utilise des technologies de
l ’information pour saisir, transmettre, stocker, retrouver, manipuler ou afficher de
l ’information utilisée dans un ou plusieurs processus de gestion » S. Alter,
Information Systems : a Management perspective, Benjamin Cummings Publishing
Company, 2ième édition, 1996, p.2
Le 27/09/05
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Concepts des SI
Concepts généraux
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Organisation
• Les trois activités de base d'un système d'information sont la génération des données
entrantes, leur transformation et la génération des données sortantes :
–
–
–
Le 27/09/05
La première étape consiste à collecter les données produites au sein de l'organisation ou
générées par l'environnement de l'organisation. Les flux de données représentent des
événements qui peuvent être plus ou moins erratiques en fonction des périodes concernées.
En outre, la proximité de l'environnement avec le système va conditionner l'éventail
typologique des données ainsi que leur fréquence d'apparition.
L'étape de transformation a pour but de produire des informations à partir des données brutes
pour permettre aux individus de les exploiter. Ainsi, les données deviennent informations et
sont dès lors accessibles aux individus dans des formats connus.
L'étape finale est la phase de génération des informations de sortie destinées à alimenter les
diverses activités de l'organisation. Il est intéressant de noter l'existence de boucles de
rétroaction qui permettent de corriger, voire de réorienter, l'étape de sélection et d'acquisition
des données d'entrées.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Concepts généraux
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Fonctions d ’un système d ’information (Laudon, 1998)
Fournisseurs
Environnement
Clients
Organisation
Agences
de régulation
Données
d ’entrée
Produire
Classifier
Organiser
Calculer
Données
de sortie
Concurrents
« Feedback »
Actionnaires
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Concepts des SI
Concepts généraux
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Approches contemporaines des systèmes d'information
– Le champ des systèmes d'information met en avant plusieurs approches. Dans ce
champ disciplinaire, il y a cohabitation entre les différentes perspectives sans
que l'une ou l'autre ne prenne véritablement l'ascendant. Généralement, il peut y
avoir une distinction entre les approches purement techniques et les approches
cognitives ou comportementales.
• L'approche technique utilise les outils mathématiques et la modélisation pour analyser
les systèmes d'information. Cette approche va concerner tout ce qui se rapporte des
sciences informatiques relatives au stockage et à l'accessibilité des données, et aux
modèles de computation logiciels ; à la recherche opérationnelle en relation avec
l'optimisation de variables organisationnelles comme les fonctions d'inventaires, de
localisation, etc. ; aux modèles de décision relatifs aux fonctions de planification,
d'ordonnancement, etc.
• L'approche comportementale concerne l'ensemble des problématiques relatives aux
problèmes de déploiement et d'utilisation des systèmes que l'approche technique ne
traite pas. Elle s'emploie à analyser, selon des postures sociologiques, politiques et
cognitives l'impact du recours aux systèmes d'information. Par exemple, l'incidence de
la mise en place d'un système d'information sur les groupes et les communautés ou
l'attitude des individus appelés à interagir avec un système d'information.
• Enfin l'approche socio-technique se positionne comme la réunion des problématiques
techniques et comportementales. La figure en page suivante met en évidence
l'articulation de l'approche socio-technique selon la notion de co-évolution : le système
d'information et l'organisation avancent et se remodèlent de paire.
Le 27/09/05
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Concepts des SI
Concepts généraux
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Une perspective socio-technique des systèmes d ’information (Laudon, 1998)
Technologie
Organisation
Alternative 1
Alternative 1
Alternative 2
Alternative 2
Alternative 3
Alternative 3
Structure
Strucuture
technologique organisationnelle
finale
finale
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Concepts des SI
Systèmes de communication
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Les besoins d'accessibilité rapide aux informations, dus aux contextes
de réactivité accrue, sous des niveaux de sécurité élevés, conduisent les
entreprises à développer de systèmes permettant de partager des
informations techniques, financières, commerciales et
organisationnelles hébergées dans des bases de données internes.
– Systèmes de communication
• La communication est une activité indispensable au fonctionnement des organisations.
Qu'elle soit interne ou externe, la communication mobilise une bonne partie du temps
et de l'énergie des employés et des cadres des entreprises. La recherche de
l'amélioration de l'efficience de la communication en recourant aux technologies de
l'information semble une piste intéressante et prometteuse.
• Les systèmes de communication se positionnent comme des outils permettant de
faciliter les échanges d'information entre les collaborateurs soit d'une même entité soit
d'entités différentes. Les technologies mobilisées dans les processus de communication
sont extrêmement variées. Cette variété trouve son origine dans la nature des
informations transmises (données, textes, images, sons) et les fonctions remplies
(production, transmission, stockage des messages).
• Ce document s'adressant à des gestionnaires, nous privilégierons la présentation de
quelques outils du travail collaboratif assisté par ordinateur ou groupware. Cette
terminologie anglaise est la contraction de " software de groupe ". Elle a été traduite en
français par " collecticiel " et " synergiciel ". Le but de ces outils est d'améliorer le
travail coopératif soit entre les différents membres d'une même équipe soit entre
individus de différentes organisations, mais qui ont besoin d'échanger des
informations.
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Concepts des SI
Systèmes de communication
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Collectif
– La figure présente les différents outils de type Groupware. Seuls les outils les
plus importants seront abordés : Workflow, agendas partagés, base collective et
outil de publication.
Bases
collectives
Discussion
Forums
Agendas
partagés
(coordination)
Dossiers
partagés
Formulaires
Workflow
Agendas
Individu
Management des SI
Publication
Messagerie
Sens de
déploie ment
Stock
Flux
Périmètre du groupware
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Concepts des SI
Systèmes de communication
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Workflow
• La communication entre les services d'une entreprise ou avec l'extérieur était assuré la
plupart du temps par des documents, formulaires et dossiers. Chaque participant
conservait un exemplaire de ces documents comme trace de sa contribution au
traitement collectif. Le workflow résout un problème d'archivage en informatisant
cette fonction. C'est une dématérialisation des documents.
• Le workflow s'appuie sur cette dématérialisation pour prendre en charge les procédures
de traitement des documents d'un poste de travail à un autre. Le logiciel de Workflow
permet la circulation des documents entre les acteurs concernés par ces informations.
Le workflow résout le problème de la circulation des documents. Il n'a pas la
prétention de remplacer le travail des individus mais seulement de mieux l'organiser.
– Agendas partagés
• Les agendas partagés ne sont apparus que tardivement comparativement à l'utilisation
de la messagerie. Ces outils ont pour but de partager des agendas informatiques entre
plusieurs personnes. Ils permettent de :
–
–
–
–
gérer son emploi du temps,
organiser des réunions tout en évitant les temps de concertations destinés à déterminer une
plage horaire commune entre plusieurs individus,
déléguer à un tiers la gestion de son agenda tout en conservant un référentiel commun à jour,
gérer des ressources communes (salle de réunion, vidéo projecteur, etc.).
• L'agenda partagé se positionne comme une solution technique destinée à fournir à la
collectivité des solutions de planifications élaborées. Le but est de permettre une
meilleure coordination entre les membres d'une même organisation. Certains acteurs
sont, quelques fois, réticents à adopter de tels outils dans la mesure où ils se destinent à
aide le collectif plutôt que l'individu.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Systèmes de communication
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Base collective documentaire
• Ces outils sont destinés à remplacer les espaces de stockage présent sur les serveurs de
fichiers réseau . En effet, ceux-ci présentent rapidement des limites en raison :
–
–
–
de la difficulté à organiser et administrer une arborescence documentaire robuste car
fortement dépendante des desiderata de chacun,
du caractère fortement contextuel du nom des fichiers auxquels il n'est pas rare de vouloir
faire supporter une quantité trop importante d'informations,
et enfin en raison de l'absence de moteur de classement ad-hoc qui permet de retrouver
l'emplacement de tel ou tel fichier (ce dernier point s'ajoutant aux deux précédents).
• La base collective documentaire a pour but de fournir des règles très strictes et
rigoureuses de classement et de détermination des noms de fichiers. Une première
solution consiste à mettre en place des moteurs de recherche. Ceux-ci permettent
d'indexer le contenu des fichiers, leur recherche passe par l'interrogation du système
avec un ensemble de mots clés. La seconde solution se veut plus complète. Elle a pour
but d'indexer les documents comme dans la première solution, mais elle couvre
également les fonctions de stockage et de désignation.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Système à base de connaissance
• Depuis peu, et sous l'influence de certains courants de recherche, une nouvelle
typologie de systèmes d'information est en cours de développement. Ils sont chargés de
la gestion d'un capital devenu aujourd'hui stratégique : la connaissance. Ce capital est
devenu l'un des facteurs sur lequel les organisations travaillent pour éviter que les
départs et le turn-over des individus n'entraînent la disparition d'une partie de leurs
compétences ou expertise, source de leur avantage concurrentiel.
• Pour identifier la spécificité de ces systèmes, il faut analyser ce que l ’on entand par
données, informations et connaissances :
–
–
–
Le 27/09/05
Les données sont assimilables aux faits présents dans les systèmes opérationnels. Leur
structure est relativement basique et proche de la nature des modèles conceptuels présents
dans les différents outils opérationnels.
Les informations, quant à elles, sont plus élaborées et sont appréhensibles après avoir été
replacées dans des contextes particuliers. Si l'évolution d'un chiffre d'affaire de 1,5%
représente une donnée brute, alors la comparaison de ce chiffre d'affaires avec le budget et
l'évolution du chiffre d'affaires des concurrents représente une information. Le caractère
contextuel représente le facteur majeur de différenciation entre les données et les
informations.
La définition de la connaissance oblige l'intégration de l'individu dans le processus. Une
donnée préalablement replacée dans un contexte représente une information, celle-ci va
occasionner des interprétations, donc des connaissances aussi diverses qu'il y a d'individus.
C'est en fonction du vécu, des schèmes cognitifs et de la culture de l'individu ou du groupe
d'individus que l'intégration d'une information peut conduire à la formalisation de pratiques
paradoxales voire divergentes au sein d'une même organisation.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Processus de création des savoirs
• Pour identifier les processus permettant la création et le transfert des savoirs, nous
allons appuyer notre analyse sur un modèle élaboré par Nonaka et Takeuchi. Ce
modèle articule deux dimensions : la connaissance tacite et la connaissance explicite.
Le tableau permet de différencier les deux typologies.
Connaissance explicite
Connaissance tacite
Peut être formalisée et explicitée, par des Difficile à exprimer de façon formalisée, liée à des
concepts, modèles, procédures, etc.
facteurs intangibles (système de valeurs,
Facile à transmettre entre individus
croyances personnelles)
Rationnelle, objective
Liée à l’expérience personnelle
Domaine privilégié : théorie
Subjective
Dominante dans la culture occidentale
Liée à la pratique
Importante dans la culture japonaise
Tableau 1 - Connaissance explicite et tacite (d’après Delmond, Petit et Gautier, 2003)
–
Le modèle de création des connaissances de Nonaka et Takeuchi va constituer à articuler le
passage d'une typologie à une autre. Pour ce faire les deux auteurs ont déterminé quatre
modes de transferts des savoirs :
»
»
»
»
Le 27/09/05
Le premier mode est appelé socialisation. Celui-ci correspond au transfert de connaissances tacites vers
des connaissances tacites. Ce mode de transfert nécessite un contact prolongé entre l'individu détenteur
du savoir et celui ou ceux qui doivent l'acquérir. Ce mode de transfert est typiquement celui organisé
par le compagnonnage entre artisans et maîtres.
Le deuxième mode est appelé externalisation. Celui-ci correspond au transfert de connaissances tacites
en connaissances explicites. " La définition de concepts, la création de modèles, la rédaction de
procédures ou de mémos (comptes-rendus d'expérience) sont différents exemples du processus
d'externalisation " (Delmond, Petit et Gautier, p. 206, 2003).
Le troisième mode est appelé combinaison. Il correspond au processus d'intégration des connaissances
explicites qui sont disponibles car présentes sous une forme accessible mais d'origines diverses.
Le quatrième et dernier mode de transfert des connaissances est appelé internalisation. Cette dernière
étape correspond à la phase d'appropriation des connaissances par l'individu. Celles-ci peuvent à leur
tour venir interagir avec les savoirs en place et modifier les pratiques opératoires. " Au niveau du
groupe, une connaissance internalisée consistera en un ensemble de savoir-faire communs et une
représentation partagée de l'activité " (Delmond, Petit et Gautier, p. 206, 2003).
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
– Processus de création des savoirs
Le 27/09/05
Explicite
Tacite
Résultat de la connaissance
Tacite
Explicite
Origine de la connaissance
Management des SI
Socialisation
Externalisation
Exemples de savoirs :
- Communautés de pratiques
- Répertoire de compétences
Exemples de savoirs :
- Communautés de pratiques
Exemples d ’application :
- Base de connaissance
Exemples d ’application :
- Extension de la gamme de
connaissances gérées par les s ystèmes
informatiques
Internalisation
Combinaison
Exemples de savoirs :
- Communautés de pratiques
- Répertoire de compétences
Exemples de savoirs :
- Gestion de contenu
Exemples d ’application :
- Portails d ’entr epris e
- Outils de recherche (data-mining)
- GED et Wor kflow (pr ocessus)
Pierre-Marie Guern
Exemples d ’application :
- Entrepôt de documents
- Base de connaissance
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
Monde extérieur
Univers mental
Adjonction oblitérante
Information
Traitement de l ’information par
le sujet pour l ’intégrer dans ses structures
mentales, en même temps que
celles-ci évoluent.
• Extérieure au sujet
• Stockable et quantifiable
• Mise en forme et circulante
Connaissance
• Résultat de l ’expérience individuelle
• Intransmissible globalement (idiosyncrasique)
Réification
Rupture espistémologique
Transformation du processus
en un produit stabilisé, recouvrement
de la rupture épistémologique, remise
en continuité des savoirs.
Construction de sens par un processus de
« détachement »,d ’assomption de
l ’expérience (cf. travail de deuil, abandon
des certitudes de l ’intime).
Savoir
• Construite par le sujet en s ’appuyant sur un
•cadre théorique
• Transmet une partie de la connaissance du sujet, grâce
•à la création d ’un langage approprié
• Permet de poser de nouvelles questions
Source : d ’après J.P. Astolfi, Triptyque information, connaissance et savoir , 1992
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Système d'information d'aide à la décision (SIAD)
– Définitions générales
• Les systèmes d'information sont présentés comme des outils permettant de soutenir la
prise de décision indépendamment du niveau à laquelle elle se situe. De nombreuses
situations classiques du monde de l'entreprise (choix d'un mode de financement,
planification d'une tournée de livraison) conduisent à orienter les managers vers des
prises de décision peu ou pas structurées.
• Pour la résolution de ce type de problèmes, le décideur est maître des choix à opérer.
Le SIAD fournit aux gestionnaires un panel de solutions, un ensemble des possibles en
relation avec les modèles plus ou moins élaborés préalablement renseignés, tout en lui
assurant le contrôle du déroulement des opérations de résolution. Cette remarque est
importante car elle met en évidence la notion de décision non-automatisée.
• Le SIAD a donc pour but de fournir aux responsables opérationnels, fournisseurs des
informations collectées au sein d ’ateliers de fabrication… , des indicateurs de pilotage
permettant de d ’évaluer la qualité et la productivité du travail. Néanmoins, les
données présentes dans le SIAD ne transportent pas les informations contextuelles, il
est donc important de souligner que le SIAD n ’est qu ’un outil d ’aide à la décision et
que les rapports doivent être recoupés avec d ’autres informations. Ces informations
proviennent d ’autres sources que le SIAD.
• Dans tout projet de SIAD, il est donc important de dissocier l ’observation de
l ’explication. Pour comprendre de ce qui se passe, il faut donc associer l ’observation
à la connaissance des théories concernant l ’objet observé : rendre sa pleine mesure au
signifiant et au signifié.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Un exemple de SIAD, le datawarehouse ou l'entrepôt de données
– Définitions du datawarehouse
• Les données recueillies, traitées et mémorisées par l'entreprise dans les différentes
applications informatiques et durant un grand nombre d'années de fonctionnement
constituent une ressource qui est souvent sous-exploitée en raison du coût élevé de
manipulation de ces données.
• Le perpétuel progrès technologique dans le domaine du stockage des données a
entraîné une baisse sensible du coût de manipulation de ces données et a contribué à
l'émergence d'un nouveau concept : le datawarehouse ou l'entrepôt de données.
• Le DW est une forme de système d'information conçu pour des applications
décisionnelles : pilotage, contrôle et aussi intelligence. Le data-warehousing ("
entreposage des données ") est l'ensemble des outils, techniques et méthodes
permettant de rassembler en un ensemble cohérent des données issues de sources
multiples et de leur donner du sens (interpréter l'information qu'elles contiennent).
• Le datawarehouse (" entrepot ", " magasin ", " silo ", etc.) est la base de données
détaillées qui stocke ces informations. Cette base a pour vocation unique l'aide à la
décision (elles n'est pas utilisée pour les applications transactionnelles) " (Reix, p.204,
2000).
• Le datwarehouse constitue une véritable mémoire de l'organisation. Il permet de
conserver sous une forme structurée des informations relatives aux événements les
plus significatifs de la vie de l'entreprise. D'un point de vue pratique, un système de
datawarehousing est composé de plusieurs ressources matériels et logiciels articulées
selon trois grandes fonctions : l'acquisition, le stockage et l'exploitation.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Fonctions associées au datawarehouse
• Acquisition
–
Les données peuvent avoir plusieurs origines. Elles proviennent principalement des systèmes
opérationnels : les applications transactionnelles de gestion commerciales et de comptabilité
par exemple. Les bases de données utilisateurs (sorte de fichiers d'information à connotation
très locales qui sont maintenus et administrés par les utilisateurs) ainsi que les bases de
données externes (fichiers internet, médias, etc.) constituent les deux autres sources. Toutes
ces données alimentent la base par l'intermédiaire d'outils logiciels d'extraction, de sélection
et de filtrage qui permettent d'homogénéiser la présentation des données qui étaient à l'origine
sous formats différents.
• Stockage
–
Les données sont stockées sur un support de grande capacité grâce à un logiciel de gestion de
données multidimensionnel. Ce type de stockage permet d'éviter toute redondance de données
et assure également l'unicité du format. Les données sont classées par thème.
L'enregistrement des données suit une logique d'ajout et pas de remplacement, ce qui permet
d'historier les événements entre eux (ventes quotidiennes client par client sur telle et telle
référence article).
• Exploitation
–
Les utilisateurs mobilisent une ensemble d'outils du datwarehouse pour effectuer des
extractions d'informations significatives pour leurs activités. Plus particulièrement, ces outils
" permettent de créer des connaissances tirées de l'expérience (les résultats passés), de mettre
en valeur des corrélations cachées entre des groupes de données, donc d'assister le processus
d'interprétation, de création de sens " (Reix, p. 202, 2000). Les outils d'exploitation sont
variés, voici quelques exemples :
»
»
Le 27/09/05
outils d'interrogation de bases de données : langage d'interrogation de type SQL Structured Query
Language) qui permet d'exprimer des requêtes avec des mots standards. Exemple : SELECT NOM
FROM ETUDIANT WHERE DIPLOME = MAE E LIGNE AND ANNEE = 2005
outils de data-mining qui permettent l'exploitation et l'analyse statistique de grandes quantités de
données dans le but de mettre en évidence des formes et des règles. Ils facilitent ainsi la création de
sens en élaborant des modèles explicatifs et prédictifs.
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Typologie des SI
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– SIAD comme outil de pilotage
• Le SIAD est un outil d ’observation et de description qui a pour but de donner aux
managers d ’une entreprise les moyens d ’identifier des alertes de gestion, de suivre
l ’évolution des activités et de disposer d ’outils d ’investigation de sujets ou de
phénomènes particuliers.
• Cet outil ne fournit pas d ’explication quant au contexte dans lequel ces informations
ont été générées. Celles-ci requièrent une analyse complémentaire par une phase de
travail postérieure.
• Le SIAD s ’appuie et tire partie de l ’ensemble des données produites ou acquises par
l ’entreprise. Cet ensemble de données est formaté et apparaît sous une forme
synthétique. Ce postulat suppose :
–
–
que le SIAD soit alimenté par tous les applicatifs de l ’entreprise,
qu ’il ait la capacité de résoudre les problème d ’intégrité des données collectées en
provenance d ’applicatifs dont les architectures sont différentes et dont les périmètres
fonctionnels ne sont pas les mêmes. Il n ’est pas rare de devoir créer des tables de
transcodification permettant d ’homogénéiser les codes des champs en provenance
d ’application hétérogènes.
• Le but du SIAD est de présenter des informations utiles aux décideurs. Cela suppose :
–
–
Le 27/09/05
que les informations mises à disposition des décideurs soient déterminées par avance selon
divers critères de sélectivité,
cela implique également que les utilisateurs de l ’entreprise soient répartis en souspopulations plus ou moins homogènes afin de leur faire correspondre les restitutions relatives
à leur besoin.
Pierre-Marie Guern
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Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Aspects techniques
• Le SIAD est un outil qui doit permettre aux utilisateurs une recherche rapide et
ergonomique des informations et il doit faciliter la présentation des informations :
–
–
la recherche d ’informations par l ’envoie de requêtes en frontal des bases de données
opérationnelles est coûteux tant par le développement des requêtes en elles-mêmes que des
états de restitution,
cette méthode de travail est également dangereuse car elle vient « attaquer » la base de
données opérationnelle et peut le cas échéant diminuer pendant le temps de traitement, les
temps de réponse opérationnels (problème de priorisation des traitements).
• Le SIAD vient protéger les applicatifs en s ’intercalant sous la forme d ’un tampon
entre la ou les bases de données opérationnelles et les utilisateurs.
• La technologie « hypercube »
–
Cette technologie consiste à construire des bases de données intermédiaires consultables par
les utilisateurs. Ces hypercubes doivent être construits a priori afin de satisfaire aux besoins et
aux requêtes qui viendront extraire les données. Ceux-ci correspondent à des bases de
données multidimensionnelles permettant le croisement d ’un nombre d ’informations
extrêmement important et en provenance de bases de données opérationnelles différentes.
• Les sous-populations
–
L ’administration des hypercubes est assurée par une cellules spécialisée, souvent dénommée
info-centre, en liaison étroite avec les concepteurs des applications. La majeure partie du
temps, les hypercubes sont dédiés par sous-populations afin de faciliter la gestion des droits
d ’accès et la confidentialité.
• Le datamining
–
Le 27/09/05
Le datamining vient en complément de l ’utilisation des bases de données intermédiaires,
dans ce cas précis les requêtes des utilisateurs ne s ’appuient pas sur les données à disposition
mais sur une recherche non anticipée. Ces requêtes ne sont pas manipulées par les utilisateurs
classiques car il est possible de constater des durée de rapatriement des données de l ’ordre de
plusieurs jours dans les cas les plus critiques.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
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Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Aspects techniques
• Un SIAD peut être présenté selon trois couches :
–
–
–
la première consiste en la couche opérationnelle : les applications,
la seconde constitue le stockage des données par règles d ’indexation, d ’historicité et
d ’agrégation,
la troisième couche constitue la restitution des informations (tableaux, graphiques…).
• La base de donnée du SIAD est maintenue par une équipe de spécialistes qui ont pour
tâche de produire des hypercubes et de répondre à la demande de requêtes complexes.
L ’alimentation des ces bases de données nécessitent :
–
–
de mettre en place une procédure périodique d ’extraction des informations en provenance
des applications opérationnelles, qui sont préalablement rangées dans le silo d ’échange et du
ressort des responsables de l ’application « source »,
de s ’assurer de l ’intégrité des informations dans le silo avant de les intégrer dans la base de
données du SIAD.
• La structuration de l ’entrepôt de données suit une logique permettant la réalisation
d ’états suivant certains axes (fiche article, responsabilité commerciale, gamme et
nomenclature...) et certains attributs relatifs aux indicateurs qui seront par la suite
ventilés (chiffre d ’affaire, quantités fabriquées…).
–
Le 27/09/05
La base de données du SIAD suit le découpage de l ’application opérationnelle. En effet, si
dans l ’application de gestion des stocks, la palette est identifiée par un numéro unique, il en
sera de même dans la base de données du SIAD. Il y a donc un fort couplage entre la structure
du système opérationnel et « son » SIAD. Contrairement à l ’application opérationnelle, qui
vit au rythme des transactions, alimentées par une gestion administrative ou par une gestion
opérationnelle donc représentée par un système plus ou moins dynamique, le SIAD est une
base « morte ». En effet, les informations présentes dans la base de données du SIAD suivent
les rythmes de mise à jour définis dans la procédure de rapatriement des données. La mise à
jour quotidienne de la base de données du SIAD doit permettre de recréer l ’enchaînement
chronologique.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Organisation du SIAD
• La mise à jour de la base de données du SIAD peut suivre deux logiques :
–
–
la première consiste à prendre une photocopie à cycle défini des données présentes dans
l ’application opérationnelle, ce qui se traduit par la création d ’un historique basé sur la
succession des différents enregistrements (tous les soirs à 20h00 ; l ’inconvénient avec cette
méthode réside dans l ’augmentation conséquente du volume de la base par l ’empilement des
fichiers),
la seconde consiste à ne rapatrier dans le silo que que les variables sélectionnées pour le
SIAD ayant subies une transformation datée ou un changement d ’état. Ces transformations
sont communément appelés évènements et elles peuvent, par exemple, correspondent à la
modification du tonnage d ’un produit sur une palette numérotée dans l ’application
opérationnelle.
• La seconde voie de mise à jour de la base de données du SIAD est la plus satisfaisante
car :
–
–
elle permet de ne prendre en compte que les variables ayant subis des transformations et de ce
fait le volume de la base de données reste maîtrisé,
de plus le fait que les évènements soient datés permet des exploitations selon des découpages
chronologiques quelconques alors que la première logique ne le permet pas.
• Un silo d ’échange est constitué par une base de données qui permet de stocker, selon
l ’organisation préalablement définie :
–
–
Le 27/09/05
soit des évènements associés à des variables que l ’on veut suivre,
soit des photocopies à fréquence fixe de la base de données opérationnelle.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• Il faut donc prévoir un moteur d ’alimentation du SIAD qui permette une consultation
périodique du silo afin d ’effectuer une recopie vers le sas (base temporaire). Cette
étape est un pré-requis au traitement conduisant à l ’intégration des évènements ou des
photos vers le SIAD.
• Cette phase est critique car elle nécessite un contrôle quant :
Management des SI
–
–
–
Le 27/09/05
à la non divergence entre l ’image de l ’application figurant dans le SIAD et la réalité de
l ’application (intégrité des données),
au bon déroulement de la purge du sas après intégration des données,
aux répercutions cohérentes dans le SIAD des choix de gestion opérés dans l ’application
opérationnelle.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Gestion des savoirs
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Architecture d'un entrepôt de données (data-warehouse)
Le 27/09/05
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Définitions
• Une application est dite fonctionnelle quand son périmètre d'action est circonscrit à un
certain domaine de gestion. Le périmètre d'action est souvent assimilé à la notion de
couverture fonctionnelle. Le fait de circonscrire le périmètre d'une application conduit
à spécialiser les types de transactions car elles sont relatives au métier concerné. En
effet, une application spécialisée dans la gestion des flux d'informations relatifs aux
activités commerciales aura tendance à ne traiter que des objets spécifiques à ces
activités : bons de commandes, bons de livraison, fiche article, fiche client, etc.
• Le second point important relatif aux applications fonctionnelles, concerne la
population qui sera en charge d'effectuer les transactions dans le système
d'information. Pour un système de gestion comptable et financière, seuls la population
des comptables et du personnel des directions gestion et finance sera missionnée pour
fournir des informations, contrôler et valider les processus informatiques. Outre le fait
que l'application fonctionnelle soit circonscrite sur un périmètre particulier de
l'entreprise, les saisies peuvent néanmoins se localiser dans des lieux et pour des temps
différents.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Applications de gestion commerciale
• Couverture fonctionnelle
–
–
Le 27/09/05
Traditionnellement les applications de gestion commerciale recouvrent les fonctions
associées à la saisie et au traitement de la commande, à la gestion du transport, à la gestion et
tenue des stocks et à la gestion de la facturation. Ces fonctions s'appuient sur le fichier des
articles, sur le fichier des clients et sur le fichier des fournisseurs. Cette dernière représente
les différents points de livraison et de facturation qu'il est possible de rencontrer. Elles
doivent également s'appuyer sur les notions de stocks, afin d'intégrer dans le processus de
commande, les stocks à disposition ou en cours pour satisfaire telle ou telle quantité à
expédier.
La figure qui suit fait apparaître les traitements et la nature des données manipulées dans une
application de gestion commerciale.
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
–
Management des SI
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Couverture fonctionnelle d ’une application de gestion commerciale
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Applications de gestion de production et de logistique
• Couverture fonctionnelle
–
–
–
–
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Une application de gestion de production est un système d'information dont le but consiste à
héberger les traitements associés aux suivis de production, à la tenue des stocks, à
l'organisation et à la préparation des activités de production en s'appuyant sur un certain
nombre d'informations de référence. Ces informations représentent les référentiels techniques
de l'entreprise : les gammes, les nomenclatures, les installations de production, les unités de
gestion, les standards de production, etc.
En parallèle des informations issues des référentiels techniques, les applications de gestion de
production transmettent aux responsables de production l'ensemble des informations relatives
au déroulement des transformations physiques : les changements d'état des différents flux
physiques.
La réalisation des activités de production, qu'elles soient automatisées ou effectuées
manuellement, requière un suivi permanent pour réagir aux incidents de production pouvant
survenir sous la forme de pannes, de défauts dans la qualité requise, de retards, etc. Ce
contrôle de l'état productif, qui se rapproche du temps réel pour certaines industries, exige de
nombreuses saisies tout au long des flux.
La collecte de ces informations peut être effectuée par deux types de populations. Si les
systèmes d'information sont déployés à des niveaux administratifs, leur collecte sera réalisée
par les individus en charge des flux industriels et leur saisie sera effectuée a posteriori par les
agents administratifs. A contrario, si le système d'information est déployé dans les ateliers de
production et dans les lieux où les informations sont générées, il n'est donc plus nécessaire de
mettre en place des outils connexes pour assurer leur collecte. Dans de nombreux cas, les
outils de lecture code à barres sont utilisés afin de faciliter la collecte des informations.
Pierre-Marie Guern
38
Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
–
Management des SI
Le 27/09/05
Couverture fonctionnelle d ’une application de gestion de production
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• Dans un déploiement très opérationnel, plusieurs remarques sont cependant
importantes à formuler.
Management des SI
–
–
–
–
Le 27/09/05
Bien que le système d'information soit destiné à fournir des éléments de décision pour les
niveaux tactiques, il n'en demeure pas moins que les informations générées le long des flux
physiques sont aussi destinés à orienter et à soutenir des processus de décision locaux.
Une des difficultés à résoudre va concerner la réconciliation entre des problématiques de
décisions très opérationnelles et de décisions agrégées. Certains niveaux de finesse associés
aux horizons de très court terme sont quelques fois trop riches en terme informationnel pour
des niveaux agrégés de décision. Par exemple, les différents types de conditionnement de
produits finis sont des données trop opérationnelles pour des planificateurs.
Par conséquent, les modalités de déploiement des outils de collecte auront des impacts
conséquents dans l'organisation du processus de décision. Plus les outils seront proches des
flux industriels, moins l'utilisation de systèmes connexes de collecte de type saisie papier,
saisie sous un tableur, etc. sera importante. L'objectif de ces outils locaux de collecte des
informations est de compenser les ruptures informationnelles qui auraient tendance à venir
dégrader le processus de décision par accumulation de tâches permettant de réconcilier des
informations locales et hétérogènes.
La question fondamentale consiste à déterminer les critères permettant d'étendre la couverture
fonctionnelle tout en prenant garde à ne pas venir polluer certaines fonctions de l'organisation
avec des notions qui leurs sont étrangères et inutiles.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Applications de gestion comptable et financière
• Couverture fonctionnelle
–
–
–
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Les applications de gestion comptable sont les premières à avoir été mises à disposition sur le
marché des systèmes d'informations. Elles ont été développées au début des années 1960 afin
d'automatiser un certain nombre de tâches administratives à faible valeur ajoutée : saisie des
écritures comptables pour les transactions d'achats, de ventes et autres flux. " La majorité des
transactions s'effectuant à crédit, le système d'information comptable a pour objectif
immédiat de fournir une représentation exacte de la situation des tiers, clients et fournisseurs
vis-à-vis de l'entreprise. Les dettes et créances constatées se dénouent ensuite par des
opérations d'encaissement et de paiement qui doivent également être enregistrées " (Reix, p.
161, 2000).
Les règles de gestion relatives à une application comptable sont très strictes et déterminent les
transactions à enregistrer et la manière de le faire. Elles s'appuient sur le plan comptable
général qui permet d'identifier la nature de l'écriture comptable et les règles d'évaluation. Les
différents enregistrements sont effectués dans des journaux qui par la suite mettent à jour un
grand livre. Chaque écriture est archivée et identifiée.
La figure qui suit permet de rendre compte de façon macroscopique les flux entrants pris en
compte et qui alimentent une application comptable.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Applications fonctionnelles
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
–
Management des SI
Le 27/09/05
Couverture fonctionnelle d ’une application de gestion comptable
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Concepts des SI
Limites d ’une structure éclatée
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Hétérogénéité des systèmes : vers les systèmes intégrés
• Traditionnellement et selon une vision classique du découpage organisationnel, les
systèmes d'information sont spécialisés et déconnectés les uns des autres. L'évolution
des technologies, les acquisitions successives et les différents développements
spécifiques aboutissent à l'existence de systèmes fonctionnels hébergés sur des platesformes informatiques différentes et fonctionnant sur des cycles de mise à jour
asynchrones. Le développement et la mise en œuvre de ces systèmes fonctionnels
renforcent le cloisonnement des organisations et réduisent leur capacité de réactivité
face à des environnements de plus en plus turbulents. En effet, la mise en œuvre de ces
outils fonctionnels n'assure pas la cohérence de l'information au sein des organisations.
Chaque fonction dispose de sa propre base de données dont le contenu est
généralement différent de celui des autres fonctions.
• Cette vision hiérarchique d'héritage taylorien a montré ses limites voire ses effets
pervers. En conséquence, les cloisonnements entre sous-unités organisationnelles
doivent disparaître. Ils doivent faire place à une vision transversale et où les transferts
d'information sont fluides et non contraints. Si initialement les systèmes d'information
étaient organisés selon le découpage fonctionnel, il devient important de mettre en
place des systèmes d'information présentant des zones de couverture fonctionnelle plus
étendues et, dans tous les cas, indépendantes des clivages par responsabilités.
• L'évolution des systèmes d'information doit permettre un maillage plus conséquent et
plus important, en s'appuyant sur l'évolution des activités selon une structure en
processus.
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Pierre-Marie Guern
43
Concepts des SI
Limites d ’une structure éclatée
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Inconvénients d ’une architecture fonctionnelle
– L ’architecture globale des systèmes d ’information devient rapidement très
complexe. Il y a complexité d ’abondance due au nombre de liens à maintenir.
– La montée de version des systèmes d ’information est dépendante des liens entre
les différents systèmes et de leurs montées de version.
– Il est nécessaire de maintenir des tables de transcodification entre application de
langages différents.
•
Impacts sur l ’organisation
– Les organisations sont cloisonnées. Les indicateurs sont optimisés localement
sans réelle cohérence avec les indicateurs globaux.
– L ’optimisation des processus internes selon une logique transversale est difficile
à mettre en œuvre. La mise en tension des flux d ’informations, appréhéndés
comme le résultat des flux de produits, se heurte au découpage du système
d ’information par fonctions.
•
Approche historique
– L ’émergence des ERP est issue à la fois :
• De l ’adaptation des entreprises aux structures de marché, aux besoins de réduire les
stocks, aux besoins de produire au plus juste, au moindre coût ...
• Et également à l ’évolution des technologies de l ’information qui ont vu leurs
capacités de traitement augmenter de façon exponentielle.
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
44
Concepts des SI
Limites d ’une structure éclatée (cartographie de SI)
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
GED (gestion
électonique
documentaire)
Ordonnancement atelier
Qualité
Non couvert
Gestion industrielle et
contrôle de gestion
Recherche et
Développement
Achats
Achats
Ventes et
Administration
Logistique
des Ventes
CRM
Force de vente
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Production
45
Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Préliminaires
– Derrière les sigles ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de
Gestion Intégré) se cache la notion de système d'information intégré.
• Elle se traduit dans les faits par la non-spécialisation du système d'information à une
fonction de l'entreprise mais, en l'occurrence, à la volonté de construire un système
d'information capable de couvrir l'ensemble des fonctions de l'entreprise.
• Ces systèmes répondent au vieux rêve de n'avoir qu'un système d'information unique,
indépendamment des particularités inhérentes aux différentes fonctions d'une
organisation. Particularités qui peuvent se retrouver dans la nature des objets et des
transactions que les individus doivent manipuler.
– Historiquement, les ERP ont vu le jour au début des années 1990 sous
l'extension du périmètre fonctionnel des systèmes MRP.
• Les MRP I et II sont des systèmes d'information initialement destinés à héberger les
fonctions de gestion de production. Les ERP ont donc des liens de filiations très étroits
avec les systèmes MRP mais incluent des fonctions non plus essentiellement relatives
à la gestion de production mais aux fonctions financières, aux ressources humaines,
aux fonctions logistiques étendues… La philosophie sous-jacente consiste à intégrer
l'ensemble des fonctions de l'entreprise.
Le 27/09/05
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46
Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
Les parts de marché des principaux éditeurs d'ERP en France
en 2001 (en %)
Autres
SAP
Génerix
14%
29%
2%
Viveo
3%
Adonix
3%
JD Edwards
4%
Intentia
7%
Peoplesoft
11%
Cegid
8%
Oracle
11%
Sage
8%
Source : IDC France 2002, in Progiciel Expert, Hors série n°1
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Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
Produit
Editeur
Plate-forme
Linux, OS/400, Unix, NT
SAP R/3
SAP
Peoplesoft
Oracle EBusiness
suite
Peoplesoft Unix, NT/2000
Sage CS3
Sage
Oracle
Cegid PGI S5 Cegid
Linux, Unix, NT
NT/2000
OS/400, Unix, NT/2000
Intentia
Movex
Oneworld XE JD Edwards OS/400, Unix, NT/2000
Adonix X3
Adonix
Linux, Unix, NT/2000
Suite Iris
Viveo
OS/400, Unix, NT/2000
Générix
Générix
Linux, Unix, NT/2000
Commentaire
Progiciel de gestion intégré pour
l'optimisation des processus backoffice de
l'entreprise
NC
Comprends plusieurs modules : CRM,
distribution,
GRH, ventes, finances, production
NC
Gestion intégrée : comptabilité,
finances,
GPAO, SCM, RH, B2B, décisionnel.
NC
Finance, logistique et services, gestion
de production,
commerce électronique
A partir de 22 800 €
Comptabilité, finances, paie, GRH,
gestion commerciale,
e-commerce
NC
Gestion de production, gestion
commerciale, qualité,
Selon le nombre de modules suivi de production, ordonnancement
\
De 45 700 à 152400 €
Gestion intégrée incluant la finance, le
négoce, la GPAO,
le CRM pour les PME-PMI en mode
client serveur et Internet.
2500 € par poste
Comptabilité, paie, immobilisations, RH,
gestion
Selon le nombre de modules commerciale, gestion de production
Vente, achat, logistique, finance,
gestion commeciale,
Selon le nombre de modules CRM, SCM, e-commerce
Prix
Spécialisation
Grands comptes
Grands comptes
Grands comptes
Midmarket
Midmarket
Midmarket
Grands comptes
Midmarket
Midmarket
Midmarket
Source : CXP, in Progiciel Expert, Hors série n°1
Le 27/09/05
Pierre-Marie Guern
48
Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
SCM: Supply Chain Management ou chaîne logistique globale
CRM : Customer Relationship Management
JAT : Juste A Temps
SPC : Statistical Process Control
Intégration des systèmes,
des fonctions de
l ’entreprise et de son
environnement
SPC
JAT
SCM CRM
Systèmes ERP
Planification intégrée
des ressources de
l ’entreprise
Finance
Ressources Humaines
Logistique
Systèmes MRP 2
Planification des
ressources de la
production
Stocks
En-cours
Achats matières
Hommes
Systèmes MRP 1
Planification des
besoins en composants
GPAO
Gammes
Nomenclatures
1970
Le 27/09/05
1980
Pierre-Marie Guern
1990-2000
Décennies
49
Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
Le 27/09/05
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Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Définition
– « Un progiciel de gestion intégré (PGI) ou ERP (Enterprise Resource Planning)
est une application informatique paramétrable, modulaire et intégrée, qui vise à
fédérer et à optimiser les processus de gestion de l ’entreprise en proposant un
référentiel unique et en s ’appuyant sur des règles de gestion standard. » R.Reix,
Systèmes d ’information et management des organisations, 3ième édition, p.
174,2000
•
Caractéristiques générales des PGI
– Solutions progicialisées
• Ensemble de programmes qui sont conçus par un éditeur pour correspondre aux
besoins de plusieurs entreprises et commercialisés avec des prestations externes.
– Paramétrables
• Le PGI est à la base un produit standardisé qui est susceptible de satisfaire les besoins
d ’entreprises diverses. L ’adaptation aux besoins de l ’entreprise (différents secteurs
d ’activités, langues, règles de gestion …) est réalisée au travers du paramétrage.
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51
Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
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– Modulaires
• Les PGI sont un ensemble de programmes ou de modules qui ont la faculté de pouvoir
fonctionner séparément. Leur utilisation et leur mise en œuvre peut être réalisée de
façon simultanée ou séquentielle sans que ceci n ’altère le système d ’information.
– Intégrés
• Les différents modules sont étroitement liés les uns aux autres. Les informations
collectés dans un module, pour un processus de gestion bien déterminé, peuvent être
utilisées dans un second module pour un autre traitement. Ceci évite la redondance de
saisie, de stockage des informations et facilite leur cohérence.
– Référentiels uniques
• Les données et les objets sont standardisés et ceci indépendamment des modules. Un
langage unique facilite la communication entre les fonctions de l ’entreprise qui sont
intégrées dans le système.
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Concepts des SI
ERP, principes
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Optimisation des processus de gestion
• L ’architecture des PGI s ’appuie sur une analyse des meilleures pratiques pour les
entreprises d ’un même secteur. Cette réplication des meilleures pratiques capitalise les
savoir-faire.
• La vision globale permet de décloisonner les fonctions entre elles. Elle permet
d ’optimiser plus efficacement les processus internes par une vision transversale basée
sur les flux.
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Concepts des SI
Principes détaillées
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Particularités des ERP
• En comparaison avec les systèmes d'information fonctionnels, les ERP présentent des
particularités en relation avec la notion d'intégration que l'on veut leur faire supporter.
Ces systèmes ont la possibilité de couvrir un nombre important de fonctions de
l'organisation bien que celles-ci mettent en jeu des processus très différents.
• Le système intégré doit donc être capable de gérer des objets et des processus aussi
divers et variés que l'étendue de leur couverture fonctionnelle. Cette faculté doit se
décliner à la fois dans l'architecture du système, tel qu'il a été construit, mais
également dans les modalités de déploiement que les organisations décideront de
mettre en œuvre.
• Un système modulaire
–
–
Le 27/09/05
L'ERP est un ensemble de modules fonctionnels (finance, ressources humaines, production,
logistique, marketing, vente, etc.) intégrés autour d'une base de données unique. Un ERP est
un système modulaire. Cela signifie que son architecture informatique représente des
partitions correspondantes à des ensembles de transactions spécifiques. Celles-ci sont aussi
appelées des processus : processus achat, processus de prise de commande, processus de
préparation - expédition, etc. Outre le fait que ces processus correspondent à des partitions
fonctionnelles distinctes, elles peuvent fonctionner sans que l'ensemble des processus associés
aux autres fonctions soit mis en œuvre. Cela signifie que le système intégré est un système
modulaire qui présente l'avantage d'un déploiement processus par processus.
Cette particularité présente un avantage conséquent dans la mesure où une organisation peut
décider de ne déployer que certains processus. Elle peut également décider de déployer
différents processus les uns après les autres. Traditionnellement les processus sont circonscrits
au sein d'un seul module, ce qui n'empêche pas le partage des informations captées et
générées entre les modules et par conséquent entre les différents processus.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Principes détaillées
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• Un système paramétrable
Management des SI
–
–
Un système intégré présente la faculté d'être paramétrable. Il tente de concilier le souci de
standardisation de l'outil et l'exigence de son adaptation aux spécificités de l'entreprise. Les
ERP sont paramétrables en fonction des caractéristiques et des besoins des entreprises.
L'acquisition d'un ERP s'apparente à l'achat d'une coque vide munie de règles de gestion
actionnables en fonction des paramétrages que l'organisation souhaite opérer. Il peut être
décidé de gérer les stocks de produits finis à la palette ou au lot. Le fait de gérer les stocks à
la palette conduit à paramétrer le système d'information de façon à générer à chaque unité de
manutention un numéro unique. Au contraire, décider de gérer les stocks de produits finis au
lot, ne va pas conduire à générer un numéro unique pour chaque palette manutentionnée au
sein des entrepôts de stockage.
La notion de paramétrage est équivalente aux degrés de liberté que l'organisation peut trouver
au sein des ERP. Elle a pour but de faire correspondre la variété des situations que
l'organisation est susceptible de rencontrer avec la variété des paramétrages envisageables ou
à disposition. Le rapport entre la couverture fonctionnelle d'un système et le champ
fonctionnel à couvrir s'appelle étude d'adéquation. Cette étape a pour but de déterminer si
l'implantation de tel ou tel système d'information est viable ou non en fonction des écarts
constatés. S'il n'est constaté que des écarts mineurs, il peut être décidé de le déployer avec
trois alternatives pour le traitement des écarts :
»
»
»
Le 27/09/05
première alternative, les écarts sont comblés en faisant développer au fournisseur du logiciel la ou les
parties manquantes ou inadaptées,
deuxième alternative, les écarts ne sont pas pris en charge pour le fournisseur et c'est soit l'organisation
soit un intégrateur qui prend à sa charge le développement des spécifiques ,
troisième alternative, l'organisation travaille son processus dans le but de le faire coïncider avec la
logique de traitement mise en œuvre au sien de l'ERP .
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Principes détaillées
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• Un système intégré
Management des SI
–
–
–
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Les systèmes ERP sont dotés d'interfaces natives qui facilitent le transit des informations
entre les différents modules. Ces interfaces évitent la redondance des traitements et l'unicité
des informations entre les différents processus. De plus, les organisations, devant réagir de
plus en plus rapidement aux sollicitations de leurs clients, sont contraintes à déployer des
systèmes d'informations en temps utile où les interfaces nécessitant des batch nocturnes sont
à proscrire. Cette remarque est cruciale dans la mesure où les ERP permettent un chaînage
cohérent et robuste des processus entre eux, mais où ils doivent également permettre la mise
en œuvre d'une réponse en adéquation avec la réalité des flux physiques.
Dans un ERP la base des référentiels est unique. Cela signifie que tous les objets que les
individus sont sensés manipuler sont homogènes indépendamment de la fonction de
l'organisation à laquelle ils appartiennent. La base des articles est identique pour les
acheteurs, pour les producteurs ou pour les comptables. Ceci permet d'éviter ou dans la
mesure du possible de diminuer les polysémies et les contresens éventuels. De même que les
objets sont standardisés, les écrans de saisie utilisent la même symbolique et permettent de
réduire les freins à l'apprentissage.
Le principe d'intégration permet aux entreprises de décloisonner les fonctions à l'intérieur
d'une entreprise. Arrivés à maturité, ces outils proposent des fonctionnalités riches qui
intègrent les spécificités métiers (automobile, distribution, aéronautique, etc.). Ils jouent les
rôles d'outils de normalisation et de standardisation des processus au sein des organisations.
Pour les groupes multinationaux, les ERP constituent un ingrédient facilitateur de leur
stratégie de globalisation.
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Concepts des SI
Principes détaillées
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• Un système dépositaire des meilleures pratiques
Management des SI
–
Un éditeur d'ERP a pour but de vendre son produit au plus grand nombre de clients
potentiellement intéressés par un tel système. La stratégie opérée par ces éditeurs consiste
donc à intégrer les meilleures pratiques dans un outil standard pour un secteur déterminé.
Cette remarque est importante notamment en raison des spécificités entre secteurs d'activités.
Les entreprises agroalimentaires devant traiter des matières premières périssables
fonctionnent en flux poussés tandis que les industries d'assemblage raisonnent plus facilement
en flux tirés.
Encadré : le marché et l’offre des ERP (à MAJ)
Au 1er janvier 2000, environ 25% des entreprises de plus de 500 salariés avaient mis en
place un ERP. En 2003, le marché des ERP devrait atteindre la barre des 10 milliards
d’euros.
Les principaux éditeurs en quelques chiffres :
SAP R/3 de l’entreprise allemande SAP (premier ERP du marché mondial) : assure
toutes les fonctions de la gestion opérationnelle de l’entreprise. En 1997, l’entreprise
disposait de 7999 références clients et réalisait un chiffre d’affaires de 5 milliards de
dollars.
Oracle Applications du fournisseur américain Oracle (également connu pour ses SGBD).
En 1997, la firme réalisait un chiffre d’affaires de 1,8 milliards de dollars pour 3800
références clients.
Baan, éditeur de logiciels hollandais associé à Microsoft. L’entreprise réalisait en 1997
0,735 milliards de dollars pour 2850 références clients.
JD Edwards, éditeur de logiciel américain. L’entreprise disposait en 1997 de 4300
références clients et réalisait 0,934 milliards de dollars.
People soft spécialisé pour la gestion des ressources humaines. L’entreprise réalisait en
1997 1,313 milliards de dollars pour 2200 références clients.
Sunsystems élaboré par une SSII britannique
ASW de l’entreprise suédoise IBS spécialisée dans la chaîne logistique
CEGI éditeur français qui produits des ERP spécifiques à une douzaine de secteurs
d’activités
Suite de gestion pour PME : SAGE, EBP, ARES
Source : Peaucelle , 1999
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Concepts des SI
Principes détaillées
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
–
Management des SI
–
Le 27/09/05
La place centrale occupée par les éditeurs dans le secteur informatique est toute récente et
résulte de profondes transformations vécues par les acteurs de ce secteur. En effet, il est à
noter qu'au début de l'informatisation les constructeurs occupaient un statut particulier : ils
étaient longtemps seuls face à leurs clients et utilisateurs.
La banalisation croissante du matériel a conduit ensuite à un déplacement du " centre de
gravité " des systèmes d'information vers les éditeurs de systèmes d'exploitation et de réseaux
dont la généralisation a ouvert la voie aux éditeurs de systèmes de base de données, devenus
le noyau dur de ce secteur en constante mutation.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Projets ERP
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
Tenue centralisée des
comptes clients (banques)
Améloiration des procédures de fabrication et de gestion
par possibilités d ’accès en temps réel,
à des bases de données et des capacités de traitement
Accès des responsables de
l ’entreprise au fichier du
personnel
Firm infrastruture
Human resource management
Support
activities
Technology development
Suivis en temps réels, du prix des
approvisionnements sur les marchés
Procurement
Inbound
logistics
Operations
Gestion des transferts
de pièces et de
composants
Enregistrement
des contrats
Sales &
marketing
Outbound
logistics
Sales &
marketing
Service
Information sur
les stocks en
temps réel
Primary activities
Source : d ’après PORTER’s value chain in McAdam, R and McCormack, D. (2001), “ Integrating
business processes for global alignment and supply chain management ”, Business Process Management
Journal, Vol. 7 No. 2, pp. 113-130.
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Concepts des SI
Projets ERP
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
•
Les projets de déploiement des ERP
– Le processus comme fondement
• Le déploiement des ERP doit passer par une analyse approfondie des modes de gestion
et des procédures de fonctionnement. L'informatisation de transactions (tenue des
stocks, achats des matières premières, etc) est un exercice difficile car il doit
réconcilier des coutumes héritées de l'historicité des pratiques, plus ou moins tacites
en fonction des organisations, avec un système qui par nature décloisonne les fonctions
les unes des autres et par conséquent les hommes.
• A une vision très verticale d'une organisation, les industriels doivent désormais prôner
une vision horizontale et transversale. Sous l'impulsion de la variabilité des marchés,
de la versatilité des clients, de l'augmentation des niveaux de qualité, flexibilité et
coûts, les organisations se doivent de compresser les temps qui ne participent pas à la
création de valeur dans le produit fini ou le service client. Cette vision, qui induit la
modification des angles de vue, conduit à opérer une modification dans les
comportements individuels et collectifs pour venir mailler et synchroniser plus
étroitement les sous-systèmes organisationnels entre eux. Synchroniser plus
efficacement les individus, qui font partie de services, de directions ou d'unités
différentes, conduit à augmenter la vitesse de transit des informations et à faciliter les
processus de décision.
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Concepts des SI
Projets ERP
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
• L'axe majeur d'analyse est le processus, car il permet une approche à la fois cohérente
entre l'architecture fonctionnelle du système d'information et la volonté de
décloisonner l'organisation. Avant toute chose, la question fondamentale à laquelle les
organisations doivent répondre est quel est le périmètre fonctionnel, donc le ou les
processus à informatiser. Cette question n'est pas simple à résoudre car elle suppose
que l'organisation se positionne dans une vision transversale, vision qui est en conflit
avec l'approche hiérarchique et pyramidale qui caractérise encore aujourd'hui de
nombreuses entreprises.
Management des SI
– Mise en œuvre des ERP et nouvelle organisation
• Comme nous l'avons déjà abordé précédemment, le déploiement des ERP peut suivre
une première voie : celle du BPR. En France cette logique a été très critiquée car
faisant peu de cas des individus et prônant plus une logique de licenciement que
d'amélioration des processus. Une approche moins radicale est mise en avant, celle-ci
est nommée refonte des processus et elle tend à mailler plus étroitement la
réorganisation et le nouveau système d'information. Celle-ci se rapproche d'une
logique d'amélioration en continu prôné par l'école japonaise : le Kaizen.
• Dans tous les cas ces projets sont critiques car ils perturbent et remettent en cause les
organisations dans leurs manières de fonctionner et dans leurs pratiques opératoires. Ils
ont également tendance à redéfinir les zones de pouvoirs initialement établies par une
diffusion et une accessibilité accrue des informations. Celles-ci n'étant dorénavant plus
circonscrites, à un espace fonctionnel particulier, mais partagées entre des acteurs de
services ou de directions différents.
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Projets ERP
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
Management des SI
– Limites des ERP
• Difficultés à intégrer la totalité des processus de l'entreprise
–
–
–
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Un ERP se positionne comme une réponse éventuelle aux systèmes d'informations
hétérogènes par leur langage de programmation, par les plates-formes informatiques sur
lesquelles ils sont hébergés et par une cohabitation forcée pour des systèmes fonctionnant sur
des cycles différents. Bien que cet objectif soit séduisant car il permet de résoudre de
nombreux problèmes non pas dus essentiellement aux systèmes informatiques mais
également à la tendance lourde des organisations à ne raisonner que sur des niveaux
essentiellement locaux, l'ERP ne peut englober l'entièreté des processus d'une organisation.
En effet, il serait abusif de dire que le système intégré est une réponse à tous les maux des
organisations post-modernes.
Premièrement, en raison de la spécificité des processus opérationnels de certains secteurs
d'activité. Le tout ERP est dangereux car les règles de planification sont très différentes entre
les secteurs d'activité mais également au sein d'un même secteur. Notamment due au fait que
les spécificités des modes d'organisation de la production n'entraînent pas l'utilisation des
mêmes outils de gestion et, de ce fait, spécifient la nature et la fréquence des informations à
collecter.
Deuxièmement, en raison de la nécessité pour les organisations de maintenir des ambiguïtés
quant à leurs modes de fonctionnement. Si ceux-ci font partie du " core system " de l'ERP, ils
peuvent être accessibles à leurs concurrents en tant que meilleures pratiques et neutralisent les
avantages concurrentiels.
Pierre-Marie Guern
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Concepts des SI
Projets ERP
Systèmes Com&Savoir
Typologie des SI
–
Management des SI
Et troisièmement, en raison du besoin de maintenir au sein des organisations des
apprentissages locaux qui sont sources d'innovations dans la mesure où ces derniers
constituent des zones d'expérimentation. Celles-ci sont souvent assimilées à des espacestemps où des processus opérationnels se déterminent par jeux d'essais - erreurs qui sont dans
la majeure partie des cas incompatibles avec une informatisation qui aurait tendance à
rigidifier l'ensemble et à scléroser l'expérimentation. Derrière cette remarque, il est important
de noter que la détermination du périmètre fonctionnel est extrêmement important car cette
étape doit permettre à l'organisation de statuer sur l'état de maturité de ces processus et/ou des
ses sous-systèmes organisationnels.
• Le coût de mise en œuvre
–
Plus encore que les développements des logiciels spécifiques, les délais de mise en place des
ERP sont très difficiles à prévoir. D'où un travail de longue haleine et un coût élevé qui
explique pourquoi les clients des éditeurs ERP sont pour la plupart de grandes entreprises. La
mise en œuvre d'un ERP exige des investissements considérables en études techniques et en
paramétrages. Cette consommation de ressources est nécessaire à chaque fois que l'on passe à
la génération suivante des logiciels proposés par l'éditeur. Le tableau suivant illustre le coût
de la mise en œuvre d'un ERP.
Coûts d’acquisition du PGI
Mise en place
Formation
Assistance technique
Coût fixe initial
Coût d’exploitation sur un an, y compris serveur,
maintenance, assistance, télécommunications
Coût annuel par utilisateur sur une durée de vie de 5 ans
150 000 euros
330 000 euros
50 000 euros
15 000 euros
545 000 euros
150 000 euros/an
2 590 euros/an/utilisateur
Tableau 1 - Un exemple de coûts réels de SAP R/3 pour 100 utilisateurs (source : Systèmes
d’information, Jean-Louis Peaucelle, 1999, p. 93)
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