GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques Introduction au chapitre 1 : Des approches linéaires de l’innovation technologique Problématiques du chapitre 1 (classique et néo-classique, …) - Les sources de l’innovation et du changement technique (d’où provient l’innovation ?) - La vitesse et les modalités de diffusion de l’innovation dans le système économique (de « l’innovation » au « progrès technique » macro) Perspective : comprendre pour mener des politiques (macro) économiques (à l’initiative de la puissance publique) visant à soutenir l’innovation, sur les deux plans Une approche macro-économique : il existe des dynamiques globales qui ne se limitent pas à la somme des dynamiques locales Enjeux : quoi faire pour améliorer l’avantage compétitif d’une nation (d’un système productif) en matière de capacité à innover ? Ex. : extension du droit du brevet ? Soutien public aux fonds de capital risque ? Aides directes aux entreprises ou aux institutions ? Démarche suivie : les capacités de certaines grilles d’analyse (modèles théoriques) à rendre compte de la réalité (modèle/cas/critique) Page 1 GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques Section 1 – L’innovation dans les théories classiques et néo-classiques A. Innovation et changement technique dans la théorie « classique » (Smith, Babbage, Ricardo) - Page 2 Source : une innovation endogène ou exogène ? L’innovation hors du champs de la sciences économique et de l’activité économique ? (créationnisme/endogénéisation de l’innovation) Smith (1776): 1ère endogénéisation : la source de l’innovation est la division du travail et de la mécanisation qu’elle autorise : - division du travail ->spécialisation et simplification /usage de machine et économie de répétitivité-> gain de productivité - Division technique du travail (dans l’usine) et division sociale (entre industries) - Également, Rôle du « savoir faire des ouvriers » et du « travail des savants ou théoriciens » GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques - Babbage (1832) : un approfondissement : - Extension de la taille du marché -> augmentation de la production -> [autorise et rend nécessaire] spécialisation, division du travail, mécanisation, Commentaire/Analyse : - Un certain déterminisme de la technique sur le social : la machine détermine une certaine organisation du travail - Impact en terme de politique économique et stratégie industrielle organisationnelle : - favoriser configuration industrielle avec grande part de marché (« grande industrie », -> fordisme) - Favoriser l’organisation du travail « fordiste » Page 3 GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques B. Innovation et changement technique dans la théorie « néo-classique » - - Page 4 2 temps : l’approche néo-classique, et ses enrichissements avec l’approche néo-classique dite « standard ». Principes fondamentaux de l’économie néo-classique et critiques: - a)Un principe de rationalité optimisatrice pour modéliser les comportements des agents (rationalité et information parfaite) - b) Une analyse menée essentiellement en terme d’équilibre statique, - c) Le rôle privilégié du marché. Difficulté de rendre compte de l’innovation dans ce cadre: caractère dynamique de l’innovation, incertitude (non probabilisable), activités « hors marché ». GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques - Exogéneité de l’innovation dans le cadre néo-classique, Le firme comme « boite noire », la firme « automate » Immédiateté de l’innovation dans le cadre néo-classique C. Quelques enrichissement au sein de l’approche néo-classique contemporaine ( dite « standard ») - la connaissance technologique « reconnue » comme information, et comme « bien » économique (Arrow). Un « bien public » ? - La diffusion selon les modèles épidémiologiques de Mansfield et de Stoneman Page 5 GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques La diffusion selon les modèles épidémiologiques de Mansfield et de Stoneman - Le modèle épidémiologique de la diffusion de l’innovation (la « courbe en S ») (Mansfield): - Le diagramme : - Population d’utilisateurs-consommateurs « potentiels »/temps - 4 phases : émergence, croissance, maturité, et déclin - Les mécanismes sous-jacents : - L’incertitude vis-à-vis des performances économiques obtensibles avec l’usage de l’innovation; - Différenciation des acteurs selon leur assomption du risque; - Diffusion progressive d’informations sur les performances au cours du temps/expériences; - Comportements d’imitation (analogue à la « contagion »). - L’enrichissement par Stoneman : la différence d’assomption des risques (et de propension à adopter) entre les firmes est corrélée avec l’indicateur « taille ». Seuil de rentabilité différencié, adoption progressive avec baisse des prix. Page 6 GE21 – Des approches linéaires – Les classiques et neo-classiques - - Page 7 Apport et limites - Apports : Théorie + « réaliste » : De l’immédiateté à la progressivité de la diffusion de l’innovation. Action envisageables sur certains de ces mécanismes. Utilisations : management d’innovation / pol. d’innovation. - Limites : - Un modèle « explicatif » (dans certains cas et a posteriori) mais aucunement « prédictif ». Versus : nous guider face à l’incertain. Ex. : « négociation » resp. projet R&D avec son supérieur. - Une innovation considérée comme « donnée » et « figée ». Versus : l’innovation est en continuelle évolution. Ex. : 1G, 2G, 3 G en téléphonie mobile. - Une population d’utilisateur-consommateurs potentiels considérée comme donnée et figée. Versus : la population « potentielle » évolue, notamment avec l’évolution de l’innovation. Ex. : la population « imprévue » des fans de « texto » /la population des 1G, 2 G 3 G. - L’indicateur « taille » : pas le seul (réducteur). Conclusion sur ce modèle : « séduisant » de simplicité, mais peu rigoureux (robustesse), et surtout peu opérant (mais « mobilisé »).