CY2, TD marché du travail, octobre 07. 1 A l’aide des différents documents, vous montrerez comment les keynésiens réfutent la théorie néoclassique du marché du travail en complétant le tableau ci-dessous. Analyse néoclassique Analyse keynésienne Analyse : - micro ou macro économique ? - en terme de marché ou de circuit ? L’intérêt général est-il la somme des intérêts particuliers ? Conséquence d’une baisse du taux de salaire ? L’ajustement entre l’offre et la demande de travail se fait-il par les prix ou les quantités ? Quelle est la cause fondamentale du chômage ? L’Etat doit-il intervenir pour supprimer le chômage ? Document 1 : Pour la théorie néo-classique, l'équilibre entre l'offre- et la demande se réalise sur chaque marché (marché des biens, marché du travail) par des variations de prix. Cela revient à supposer que les prix sont suffisamment flexibles pour se fixer à un niveau tel que toute demande rencontre une offre et réciproquement. Il en serait de même sur le marché du travail où toute demande de travail émanant des employeurs (ou offre d'emploi) rencontrerait une offre de travail émanant de la population active (c'est-à-dire une demande d'emploi). Ainsi, dans la théorie néo-classique de l'équilibre, ne peut-il exister que deux formes de chômage : d'une part, un chômage volontaire lorsque les demandeurs d'emploi n'acceptent pas de travailler au taux de salaire qui se fixe sur le marché du travail; d'autre part un chômage transitoire résultant des délais d'adaptation de l'offre à la demande. J. Freycinet, Le chômage, Repères, La Découverte, 1993 Document 2 : La révolution keynésienne consiste à réfuter le postulat de "l'homo oeconomicus" selon lequel l'intérêt général n'est que la somme des intérêts particuliers. La démarche keynésienne est macro-économique : les phénomènes globaux différent de l'agrégation des actes individuels. Si une entreprise a la possibilité de baisser les salaires, elle embauchera effectivement plus, mais si toutes les entreprises agissent de même, l'inverse se produira, car les salaires étant des revenus, source de demande, il y aura baisse de la demande effective et donc de l'embauche. Ce raisonnement en terme de circuit permet de démontrer qu'il n'y a pas équilibre général simultané sur tous les marchés, résultant d'ajustements spontanés, comme le pensent les néoclassiques, mais équilibre global possible, et non automatique. J.P. Delas, Économie contemporaine, Ellipses, 1992 Document 3 : Les agents déterminent leurs comportements en fonction d'anticipations sur les demandes auxquelles ils seront confrontés (demande de biens pour les producteurs, demande de travail pour les ménages). Dès lors, la logique néo-classique est inversée : ce n'est plus l'offre de facteurs qui détermine le produit national, mais la demande de produits qui détermine la production et donc la demande de facteurs et l'emploi. (...) Il reste à savoir si le produit intérieur brut assure le plein emploi des facteurs et, en particulier, du facteur travail. La demande de travail est induite par le niveau du produit intérieur brut. Ce dernier n'a, en rien, été fixé en fonction du travail disponible. Il n'y a donc aucune raison, a priori, pour que le produit intérieur brut assure le plein emploi. De plus, cet équilibre de sous-emploi peut être durable. En effet, sur le marché du travail comme sur le marché des produits, ce sont les quantités qui s'ajustent à court terme et non les prix : les salaires sont rigides. Même si les salaires étaient flexibles comme dans l'approche néo-classique, cela ne garantirait pas le retour au plein emploi. L'économie peut donc rester en situation de sous-emploi sans qu'aucun mécanisme automatique ne se mette en couvre pour corriger ce déséquilibre. Dans ce contexte, la politique macroéconomique est nécessaire. En l'absence de mécanismes correcteurs automatiques, seule une intervention de l'État peut lutter contre le sous-emploi. Le diagnostic étant une insuffisance de la demande globale, le remède consiste en interventions qui stimulent la demande. J. Généreux, Économie politique, Hachette, 1993 Document 4 : Les pratiques des entreprises en matière de salaire. Des auteurs néokeynésiens, comme le lauréat du prix Nobel d’économie 2001, Joseph Stiglitz, mettent l’accent sur l’imperfection absente des modèles de concurrence parfaite mais consubstantielle au monde réel. En matière de salaire, l’entreprise ne peut contrôler directement que ses salariés donnent le meilleur d’eux mêmes. Elle doit acheter en aveugle leur force de travail. Le problème pour elle est donc d’instaurer des procédures d’incitations, au moins pour les salariés dont l’initiative et la motivation lui sont essentielles. Dans cette perspective, elle fixe un salaire d’efficience supérieur au niveau normal sur le marché. Les salariés sont alors supposés accroitre leur productivité, soit pour se montrer dignes de leurs privilèges, soit par crainte de ne pas pouvoir retrouver un poste aussi avantageux, s’ils ne sont pas à la hauteur. Joël Halpern, Nathan, 2003 CY2, TD marché du travail, octobre 07. Voici les courbes de l’offre et de la demande d’un produit imaginaire : Scénario : Supposons que la marchandise considérée soit le travail (ou, plus exactement, la « force » de travail) et que le prix représente le salaire mensuel. Le gouvernement décide de fixer un niveau minimum (plancher) à ce salaire, soit, par exemple, 4000 F. 3. De qui émane l’offre de travail ? la demande de travail ? 4. Quelle situation la fixation d’un salaire minimum de 4000 F risque-t-elle d’entraîner sur le marché du travail ? 5. Le salaire n’est - il qu’un prix ? En quoi la prise en compte de cet autre aspect du salaire peut-elle remettre en cause votre réponse à la question 4 ? E quoi ces deux approches s’opposent-elles ? 2