Le marché du travail (offre, demande)
Le marché du travail est le marché sur lequel se confrontent les offres (émanant des
travailleurs, qui proposent leur force de travail) et les demandes de travail (émanant des
employeurs, qui cherchent à embaucher).
1. L'approche néo-classique du marché du travail
a. Le marché du travail, un marché comme les autres
Traditionnellement, pour les néo-classiques, le marché du travail est un marché comme les
autres. De la confrontation entre offres et demandes de travail naissent à la fois le
niveau des salaires et la quantité de main d'œuvre ayant un emploi. Ainsi l'offre de
travail est une fonction croissante du salaire alors que la demande est une fonction
décroissante. Partant de ce postulat, toutes les rigidités qui empêchent que le niveau de
salaire ne se fixe librement (SMIC, pression des syndicats...) conduisent au chômage.
b. Le chômage comme résultat des entraves au libre jeu du marché
La théorie néo-classique ne connaît donc que 2 motifs de chômage :
le chômage volontaire (les chômeurs refusent de travailler pour le niveau de salaire fixé
par le marché du travail)
le chômage transitoire qui résulte des délais d'adaptation de l'offre avec la demande.
C'est la parfaite flexibilité du marché du travail qui permet à l'offre de travail de rencontrer
la demande, c'est là la condition du plein emploi.
En laissant se réaliser les mécanismes du marché, on parvient à un ajustement
automatique qui ne peut aboutir qu'au plein emploi. Lorsqu'il y a pénurie de main-d'œuvre
les employeurs sont encouragés à augmenter les salaires pour augmenter l'offre de travail et à
l'inverse, lorsque l'offre est trop forte, une réduction des salaires peut décourager une partie
de la main-d'œuvre.
2. L'approche keynésienne du marché du travail
a. La critique keynésienne du modèle néo-classique
La théorie néo-classique standard a cependant un caractère essentiellement normatif :
elle n'explique pas l'économie telle qu'elle est mais telle qu'elle serait si la réalité était
conforme au modèle théorique. C'est précisément la critique que KEYNES lui opposera en lui
reprochant de ne pas s'appliquer à « la société économique dans laquelle nous
vivons réellement ». Les économistes keynésiens jugent en effet notamment qu'il n'est pas
réaliste de considérer que 10% des actifs sont des chômeurs volontaires.
b. La demande effective détermine le niveau de l'emploi
KEYNES remet en cause l'analyse néo-classique en affirmant que le chômage est avant tout
« involontaire » ; c'est-à-dire qu'il peut subsister même en l'absence de toute rigidité des
salaires. En effet pour lui ce n'est pas l'état de la population active qui détermine le niveau de
l'emploi mais c'est la demande effective. Ainsi, le seul élément déterminant pour
l'employeur dans ses choix de recrutement ce sont les anticipations de sa production future. Il
va donc embaucher si et seulement si il anticipe une reprise de ses ventes dans le futur.
KEYNES considère donc, à l'inverse des néo-classiques, qu'une baisse des salaires serait
nuisible à l'emploi puisqu'elle pourrait entraîner une baisse de la consommation donc
de la demande effective.
L'essentiel
Le marché du travail est l'objet de vives controverses dans la théorie économique, l'offre et la
demande de travail sont ainsi présentées comme le résultat d'évolution très diverses. Alors
que les néo-classiques jugent le niveau de salaire comme l'élément déterminant, les
keynésiens accordent une importance prépondérante à la demande effective. Au-delà de
querelles théoriques, les enjeux sont évidemment fondamentaux tant il est vrai que le
chômage est aujourd'hui un problème de société majeur.
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