Se déclarant "complètement en dehors du champ politique", il a aussi rappelé que,
depuis la création de la monnaie unique en 1999, plus de douze millions d'emplois
ont été créés dans la zone euro. Soit plus que le total des emplois créés aux Etats-
Unis durant la même période, alors que, pendant les huit ans précédant l'entrée en
vigueur de l'euro, "on en avait créé moins de trois millions".
Nicolas Sarkozy, président de l'UMP et candidat à l'élection présidentielle, avait taxé
la BCE d'"autisme" en matière de croissance. La candidate socialiste, Ségolène
Royal, avait, elle, dénoncé son "omnipotence" et souhaité "un élargissement du
statut de la BCE" pour intégrer "la croissance économique et le progrès social".
M. Trichet juge pour sa part que les citoyens "perçoivent des augmentations de prix
supérieures à ce que nous croyons être la vérité et à ce que donnent les indices". Il
a ajouté : "On a un risque de voir une spirale inflationniste se déclencher." Il a par
ailleurs refusé de qualifier l'euro de "fort", préférant dire qu'il inspirait "confiance"
dans le système mondial de "changes flottants".
Selon un sondage FT-Harris, publié lundi par le quotidien britannique Financial
Times, plus des deux tiers des Français, des Italiens et des Espagnols - et plus de la
moitié des Allemands - jugent que la monnaie unique a "un impact négatif" sur leur
économie. Seulement 5 % des Français interrogés lui trouvent un effet positif.
Cécile Prudhomme
Article paru dans l'édition du Monde du 30.01.07.