ALLERGIES Définition: modification innée ou acquise de la réactivité du système immunitaire par rapport aux corps étrangers et aux substances non nocives à proprement parler mais qui sont identifiées comme étant allergènes. Le terme d'allergie vient du grec ALLOS (autre, étranger) et ERGON (action). Les antigènes (allergènes), «inoffensifs» à proprement parler, sont à l'origine d'une réponse immunitaire pathogène et disproportionnée. On appelle allergènes les antigènes contre lesquels la réponse immunitaire inappropriée est dirigée. Les déclencheurs sont fréquemment des protéines. Les allergènes peuvent être classifiés selon les schémas suivants: a.) D'après la source des allergènes (poils d'animaux, pollen, acariens de poussière de maison) b.)Type de contact (par inhalation ou alimentaire) c.) Fréquence d'identification par l'IgE pour les allergènes principaux et secondaires d.) D'après leur séquence d'acides aminés dans certains groupes allergènes ou certaines familles de protéines. On parle d'allergies croisées lorsque des immunoglobulines (IgE) spécifiques, qui combattent un allergène précis, sont également capables de reconnaître d'autres allergènes provenant d'autres sources. Un exemple serait le syndrome d'allergie orale pour les allergiques au bouleau. Le patient est plus précisément allergique au pollen de bouleau, mais, sous l'effet de la réaction croisée, il réagit également aux pommes. Ainsi, la consommation de pommes chez ces personnes déclenche une réaction allergique telle que gonflements et démangeaisons des muqueuses buccales bien qu'à l'origine, la seule allergie avérée est celle au pollen de bouleau. La réponse immunitaire excessive ou pathologique dure tant que l'allergène est présent et se manifeste là où l'antigène est en contact avec le système immunitaire. La réaction d'hypersensibilité contre les antigènes exogènes a généralement lieu dans des zones frontières, par exemple sur la peau, les muqueuses ou dans les vaisseaux. La classification de Gell & Coombs distingue, du point de vue de la réaction immunitaire, quatre formes d'allergies: a.) L'hypersensibilité de type I due aux Ig E avec une hypersensibilité immédiate (HSI) de type anaphylactique avec un temps de réaction de quelques secondes ou minutes et éventuellement une seconde réaction après 4 à 6 heures. Après une phase de sensibilisation qui correspond au contact initial avec l'allergène, suit une seconde réponse immunitaire maladive qui se fait à l'aide des mastocytes. Les médiateurs chimiques tels que l'histamine, la sérotonine, les prostaglandines, sont alors déversés et entraînent une réponse inflammatoire locale ou systémique. La réaction de l'organisme est variable et va d'une réaction légère avec éternuements ou yeux larmoyants avec conjonctivite ou rhinite allergique jusqu'à la contraction des bronches ou à la formation d'oedèmes dans le larynx ou dans les voies respiratoires lors d'asthme bronchitique ou d'oedèmes du larynx. Une réaction allergie peut aussi se manifester par la contraction des muscles lisses de l'estomac ou des intestins comme lors de crampes abdominales, de diarrhées ou de vomissements ou une forte chute de la pression artérielle avec collapsus comme pour un choc anaphylactique - un état lors duquel le pronostic vital est engagé. Cette réaction est due aux immunoglobulines IgE fait partie de la routine clinique. Parmi les exemples d'hypersensibilité de type I figurent la conjonctivite, la rhinite allergique, les allergies aux piqûres d'insectes, les allergies alimentaires ou l'asthme bronchitique allergique. b.) L'hypersensibilité de type II: lors de ces réactions des anticorps se forment contre des composants normaux ou modifiés de la membrane cellulaire. Avec un temps de réaction de 6 à 12 heures. Il s'agit d'une réaction immunitaire dite cytotoxique sous l'action des anticorps. En guise d'exemple, citons les incidents de transfusion ou l'incompatibilité du facteur rhésus. c.) L'hypersensibilité de type III sous la forme d'une réaction immunitaire due à un complexe immun, c'est-à-dire des complexes antigènes/anticorps qui causent la réaction en activant généralement le système du complément. En guise d'exemple, on citera le lupus érythémateux systémique, différentes formes de vascularite. d.) L'hypersensibilité de type IV est une réaction immunitaire de type retardé dans un délai de 12 à 72 h due à l'action des cellules immuno-compétentes. Parmi les exemples, on peut citer la dermatite de contact allergique, la réaction tuberculinique ou l'éruption médicamenteuse. Symptômes d'une allergie: Les allergies peuvent être saisonnières, comme les allergies au pollen, ou être permanentes, comme les allergies aux acariens de poussière de maison. Les symptômes allergiques se présentent: 1.) Sur les muqueuses, par exemple rhinite ou conjonctivite allergique 2.) Dans les voies respiratoires lors d'asthme bronchitique allergique 3.) Sur la peau, comme pour les dermatites allergiques de contact, l'urticaire ou les éruptions médicamenteuses 4.) Dans le système digestif en cas d'allergies alimentaires (vomissements, diarrhées notamment chez les jeunes enfants et nourrissons) 5.) En urgence, comme pour le choc anaphylactique Fréquence des maladies allergiques: La proportion de personnes allergiques en Europe Centrale est estimée à 10-20 % de la population, avec une tendance croissante en raison des causes suivantes: a.) Facteurs génétiques: les enfants de personnes allergiques ont plus de risques de développer une allergie quand les deux parents sont allergiques. b.) Hypothèse d'hygiène: elle défend la théorie selon laquelle la sollicitation du système immunitaire serait insuffisante au cours de la petite enfance et de la jeunesse en raison de mesures d'hygiène excessives. Les enfants grandissant à la ferme, entourés d'animaux, auraient moins tendance à développer des allergies. c.) La pollution de l'environnement et la hausse des particules fines favoriseraient l'agressivité des allergènes. d.) Une exposition accrue aux allergènes: par exemple davantage de pollen en raison d'une réaction des arbres au réchauffement climatique. e.) Changement des modes de vie tels que périodes d'allaitement plus courtes, le manque de contact direct des mères avec les animaux, le blé ou le foin, d'autres facteurs tels que le tabagisme, les gaz d'échappement et le stress. d.) Le recul des maladies parasitaires dans les pays civilisés à haut niveau d'hygiène. Diagnostic: Il s'agit de prouver qu'il y a eu sensibilisation et réaction allergique. Il est alors fondamental de faire une anamnèse précise, notamment pour savoir quand et avec quelle intensité l'allergie de présente, comment elle se manifeste et quels sont les symptômes qui l'accompagnent. Méthodes de test: Tests in vivo: a.) Par la peau, par prick test: quelques gouttes d'extrait allergène contenant de la glycérine, de l'histamine et une solution saline sont déposées sur la peau de l'avant-bras ou du dos. En traversant la goutte, la peau est piquée à l'aide d'une lancette pour faire une blessure d'environ 1 mm. Le résultat se lit après environ 15 minutes. La zone saline ou d'histamine sert de témoin. Une rougeur locale ou un gonflement de la peau correspond à un résultat de test positif, b.) Le test intracutané consiste à injecter avec une piqûre de tuberculine environ 20 ml d'une solution d'extrait allergène à la surface de la peau pour ensuite interpréter la réaction. C'est une méthode relativement imprécise, c.) Les tests de provocation sont des tests d'exposition spécifiques par organe. L'allergène est proposé par la voie naturelle, par exemple par le nez en cas d'hypersensibilité nasale, par inhalation en cas d'hypersensibilité des poumons. La méthode est très précise, mais elle n'est pas sans danger car on peut déclencher de fortes réactions qui peuvent aller jusqu'à l'urgence médicale. Tests in vitro: Ils se font par diagnostic sérologique, par le sang. Ainsi, on constatera par exemple une hausse globale des IgE chez les personnes souffrant d'atopie ou ayant des vers intestinaux. En laboratoire, il est aussi possible de détecter des antigènes ou des anticorps spéciaux. Un inconvénient de ces tests réside dans le facteur coût, dans des résultats éventuellement sous forme de faux négatifs et dans les moyens en équipements nécessaires. Prophylaxie et Thérapie: 1.) Absence d'exposition des personnes allergiques aux facteurs déclencheurs, par exemple séjours à la merou en moyenne montagne pendant la période de pollinisation. Éviter le latex en cas d'allergie au latex, utilisation de matelas traités antiacariens ou de filtres à pollen dans les climatiseurs ou absence de consommation des aliments à l'origine d'allergies alimentaires. 2.) Médicaments a.) Les antihistaminiques tels que la loratadine bloquent les conséquences de l'histamine mais la fatigue est une réaction secondaire fréquente. b.) Stabilisateurs de mastocytes tels que l'acide cromoglicique c.) Les sympathomimétiques 15 tels que le salbutamol en cas d'asthme bronchitique. d.) Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes tels que le montélukast lors d'asthme bronchitique, e.) Théophylline f.) Le cortisol ou l'adrénaline afin de limiter la réaction immunitaire ou maîtriser un choc anaphylactique (kit d'urgence avec un Epi-pen) 3.) Hyposensibilisation lors d'allergies de type I: À cette occasion, on applique sous forme de piqûre subcutanée ou de gouttes par les muqueuses buccales, des doses progressivement croissantes d'allergènes auxquels le patient est sensible. On suppose qu'il se produit un basculement entre les j anticorps IgE et les anticorps IgG, ce qui empêche par la suite ' tout déclenchement d'une réaction immunitaire du type I. Très efficace en cas d'allergies aux pollens ou d'allergies aux piqûres d'insectes. 4) Méthodes complémentaires telles que traitements homéo pathiques, biofeedback ou les méthodes de MTC