Preuve : Nous montrons seulement l’´equivalences des deux propositions du th´eor`eme de Brouwer, en s’inspirant largement de
la d´emonstration trouv´ee dans [SR]
S’il existe une r´etraction r, posons f(x) = −r(x). Si xest sur la sph`ere Sn−1alors f(x) = −r(x) = −xqui est diff´erent de x. Si x
n’est pas sur la sph`ere Sn−1, il est dans l’int´erieur de Bnmais alors f(x) = −r(x)∈Sn−1, donc f(x)6=x. Ainsi fn’a pas de point
fixe.
S’il existe fsans point fixe, alors la demi-droite issue de f(x) et passant par le point x, qui est distinct de f(x) recoupe Sn−1en
un seul point r(x). Nous allons montrer que rest une r´etraction de Bndans Sn−1.
·f(x)
·x
·
r(x)Sn−1Si x∈Sn−1alors r(x) = x. Il reste `a montrer que rest continue. Les points de la demi-droite issue de
f(x) et passant par xsont les points de la forme f(x) + t(x−f(x)) avec t∈R+. Un tel point est dans
Sn−1si et seulement si
1 = kf(x)−t(x−f(x))k2=kf(x)k2+ 2thf(x), x −f(x)i+t2kx−f(x)k2.
Donc tdoit ˆetre la racine positive de l’´equation de degr´e 2 ci-dessus, que l’on notera t(x). En exprimant
t(x) on voit que x→t(x) est une fonction continue, donc r:x→f(x) + t(x)(x−f(x)) aussi.
D’o`u l’´equivalence recherch´ee.
Pour une r´ef´erence `a la d´emonstration du th´eor`eme de Brouwer, voir le journal de maths des ´el`eves
([dMd´
E], volume 4 de l’ancien journal. )
Dans le premier th´eor`eme ´enonc´e, regardons le cas n= 1 : S0={−1,1}n’est pas connexe par arcs. Donc
l’identit´e de S0ne peut pas ˆetre homotope `a une constante. D´emontrons maintenant que le th´eor`eme que l’on
a ´enonc´e est ´equivalent au th´eor`eme de Brouwer.
Preuve de l’´
equivalence des th´
eor`
emes : Supposons qu’il existe une homotopie Hd’une constante x0`a l’identit´e de Sn−1.
H:
Sn−1×[0,1] →Sn−1
(x, 0) 7→ x0
(x, 1) 7→ x
Consid´erons la relation d’´equivalence (x1, s1)∼(x2, s2)⇔s1=s2= 0 ou x1=x2, s1=s2.Hpasse au quotient en une fonction
continue r:Sn−1×[0,1] /∼→Sn−1. Or il se trouve que Sn−1×[0,1] /∼est hom´eomorphe `a Bn. Donc il existe une r´etraction de
Bndans Sn−1
S’il existe rr´etraction, alors H(x, s) = r(sx) est une homotopie entre la constante r(0) et IdSn−1.
Remarque : On peut de nouveau insister sur le fait que l’ensemble d’arriv´ee d’une application est fondamental
lorsqu’on parle d’homotopie. En effet, Id :Sn−1→Sn−1n’est pas homotope `a une constante. En revanche,
l’application Id :Sn−1→Rnl’est.
L’homotopie d’applications se comporte bien par passage `a la composition. Si f0et f1sont homotopes par
F:X→Yet g0, g1homotopes par G:Y→Z, alors g0◦f0et g1◦f1sont homotopes. L’homotopie est en effet
donn´ee par l’application H(x, s) = G(F(x, s), s).
I-2. Type d’homotopie
L’objectif est maintenant de classer les espaces topologiques grˆace `a l’homotopie.
D´
efinition :
- On dit que Xet Ydeux espaces topologiques ont mˆemes type d’homotopie lorsqu’il existe f:X→Y
continue et g:Y→Xcontinue telle que g◦fsoit homotope `a IdXet f◦gsoit homotope `a IdY.
- On dit que Xest contractile s’il a le mˆeme type d’homotopie qu’un point.
Exemples d’espaces contractiles et ayant mˆeme type d’homotopie :
·Si Xet Ysont hom´eomorphes, alors ils ont mˆeme type d’homotopie.
·La sph`ere Snn’est pas contractile.
·Une partie Aconvexe d’un espace vectoriel norm´e est contractile, en effet si x0∈A, on peut consid´erer
f:{x0}→Xet g:X{x0}. Alors g◦f:{x0}→{x0}est l’identit´e et f◦g:X→Xest homotope `a
IdX:H(x, s) = sx + (1 −s)x0.
·En revanche, la sph`ere Snpriv´ee d’un point est contractile. En effet, Sn\{p}est diff´eomorphe (donc
hom´eomorphe) `a Rnvia la projection st´er´eographique. Sn−1\{p}a donc mˆeme type d’homotopie que Rn,
qui est contractile par le point pr´ec´edent, donc Sn−1l’est aussi.
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