Le th´eor`eme qui suit nous permet de faire le lien entre fibration et groupe fondamental. Soit
Bun espace topologique et (E,p) une fibration de base B,x0un point de B, et Fla fibre au
dessus de x0.F´etant hom´eomorphe `a p−1(x0), on peut les identifier et donc parler de l’injection
canonique ide Fdans Equi est donc continue. Cette application induit un morphisme Π(i)
de Π1(F,y0) dans Π1(E,y0) o`u y0est un point de F. De mˆeme pinduit un morphisme Π(p) de
Π1(E,y0) dans Π1(B,x0).
Th´eor`eme 3 La suite (Π(i),Π(p)) est exacte, c’est `a dire que ImΠ(i) = KerΠ(p).
3 Les groupes lin´eaires
3.1 Construction des fibrations
Nous allons faire op´erer les groupes SOn(R) et SUn(C) sur les sph`eres pour construire une
fibration qui nous permettra de raisonner par r´ecurrence au moyen du th´eor`eme de suite exacte.
Dans la suite on notera Sn−1la sph`ere unit´e de l’espace Rn, la sph`ere unit´e de l’espace Cnest
alors hom´eomorphe `a S2n−1. On note e1le vecteur de coordonn´ees (1,0,...,0).
Tout d’abord remarquons que les groupes SOn(R) et SUn(C) agissent sur Sn−1et S2n−1par les
actions : SOn(R)×Sn−1−→ Sn−1SUn(C)×S2n−1−→ S2n−1
(f,x)7−→ f(x) (f,x)7−→ f(x)
En fait nous allons montrer que les applications de SOn(R) dans Sn−1et de SUn(C) dans S2n−1
p:f7−→ f(e1) sont des fibrations de fibres respectives SOn−1(R) et SUn−1(C).
Lemme 1 Soit y∈Sn−1, il existe un voisinage Vde ydans Sn−1et une application continue s
de Vdans SOn(R)telle que p◦s=Id.
Preuve : Il s’agit en fait d’associer `a un ´el´ement xde Vune base orthorm´ee directe de Rndont
le premier vecteur soit x. Soit (y,y2,...,yn) une base orthonorm´ee de Rn, l’application det ´etant
continue il existe un voisinage Vde ytel que si x∈V, la base (x,y2,...,yn) soit directe. On peut
ensuite transformer cette base en une base orthonorm´ee directe s(x) au moyen de l’algorithme
d’orthogonalisation de Schmidt. Or les formules intervenant dans ce proc´ed´e sont visiblement
continues, et donc l’application sest continue et v´erifie trivialement p◦s=Id.
On en d´eduit le th´eor`eme qui va nous permettre de d´egager une relation de r´ecurrence entre
les groupes fondamentaux de ces espaces.
Th´eor`eme 4 Les applications p:SOn(R)−→ Sn−1et SUn(C)−→ S2n−1sont des fibrations de
fibres respectives SOn−1(R)et SUn−1(C), c’est `a dire les sous groupes de SOn(R)et de SUn(C)
laissant e1invariant.
Preuve : On l’´ecrit pour SOn(R), la d´emonstration est la mˆeme pour le groupe unitaire. Soit V
un voisinage de ycomme dans le lemme et φl’application de V×SO(n−1) dans p−1(V) d´efinie
par φ(x,g) = s(x)◦g. Posons, si f∈p−1(V), ψ(f) = (p(f),((s◦p)(f))−1◦f). Il est clair que
ψ◦φ=IdV×SO(n−1) et φ◦ψ=Idp−1. De plus, la continuit´e de p,set la structure de groupe
topologique de SOn(R) nous assurent que φet ψsont continues, ψest donc un hom´eomorphisme
de p−1(V) sur V×SO(n−1) commutant avec p, ce qu’il fallait d´emontrer.
3.2 Calculs directs de certains Π1
Il paraˆıt clair que nous allons avoir besoin de connaˆıtre les groupes fondamentaux des sph`eres
avant de continuer. Nous admettrons pour cela le r´esultat suivant :
Proposition 3 Soient X1et X2deux espaces connexes par arcs, p1et p2les projections respec-
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