CNAM UE MVA 211 Ph. Durand
Alg`ebre et analyse tensorielle deuxi`eme partie Cours 7:
El´ements d’alg`ebre homologique (suite)
Mars 2007
1 Introduction
Nous revenons danc ce cours sur un fait important en topologie et qui doit
donc absolument ˆetre v´erifi´e en topologie alg´ebtique; une d´eformation con-
tinue ne modifie pas la topologie d’un espace. on a vu par exemple que deux
espaces hom´eomorphes, ont mˆeme groupe fondamental, il en est de mˆeme
si un des espaces est un retract de l’autre. De mani`ere g´en´erale il nous
faut v´erifier que si deux espaces ont ”mˆeme type d’homotopie” , ils ont la
mˆeme topologie, la mˆeme (co)-homologie. En clair il sont topologiquements
indiscernables.On a d´ej`a vu sur des exemples simples que deux complexes
simpliciaux hom´eomorphes ont mˆeme groupes d’homologies. nous aimerions
dans cet expos´e d´evelopper un peu ce point de vu.
2 Homotopie, type d’homotopie
Nous avons d´efinie l’homotopie des chemins et des lacets pour pouvoir d´efinir
le groupe fondamental. En fait cette notion peut ˆetre d´efinie de mani`ere plus
g´en´erale entre deux espaces topologiques quelconques , on peut etendre la
notion d’homotopie au niveau des espaces topologiques et on a la d´efinition:
1
D´efinition
Soit f0,f1deux applications continues d’un espace topologique Xdans un
espace topologique Y. L’application f0est homotope `a l’application f1s’il
existe une application continue Happell´ee homotopie, du produit X×Idans
Ytelle que H(x, 0) = f0(x) et F(x, 1) = f1(x) quel que soit xdans X.
D´efinition: d´eformation d’un espace topologique
Dans la d´efinition pr´ec´edente, si f0est l’application identique idXet si X=
Yon dit que f1(X) provient d’une d´eformation continue de X.
par exemple un point provient de la d´eformation d’un ouvert ´etoil´e de Rn. et
un r´esultat fondamental est que l’homologie ou la cohomologie d’un ensemble
Xsont stable par d´eformations continues.
Proposition
La relation d’homotopie est une relation d’´equivalence dans l’ensemble des
applications continues de X`a Y.
La demonstration est laiss´ee en exercice, il suffit d’adapt´e celle vue pour
l’homotopie des chemins.
Propri´et´e
La relation d’homotopie est compatible avec la composition des applications:
Si fO, f1sont homotopes de Xdans Yet si gO, g1sont homotopes de Ydans
Zalors g0fO, g1f1sont homotopes de Xdans Z.
En effet si F(resp. G) est une homotopie de f0`a f1(resp. de g0`a g1
H: (x, t)7→ G(F(x, t), t) est une homotopie de g0f0`a g1f1.2
D´efinition
On dit que deux espaces Xet Yont mˆeme type d’homotopie s’il existe une
application continue fde Xdans Yet une application continue gde Ydans
Xtelle que les applications gfet fgsoient respectivement homotopes
aux appliations identiques de Xet de Y
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Exercice
La relation avoir mˆme type d’homotopie est une relation d´equivalence.
D´efinition
Un espace est dit contractile s’il a mˆeme type d’homotopie qu’un point.
Exemples
Par exemple Rnest contractile. ou plus g´en´eralement tout sous espace con-
vexe est contractile.
3 Homotopie des complexes de chaines
On veut adapter les technique d’homotopies au complexes de chaines en
gen´eral. on va tout d’habord voir ce qu’il en est sur l’exemple des complexes
simpliciaux.
3.1 Homotopie des complexes simpliciaux
On commence par adapter la d´efinition g´en´erale d’homotopie aux cas des
complexes simpliciaux. On rappelle qu’un complexe simplicial est un en-
semble de simplexes satisfaisant certaines r`egles et d´efinies dans un chapitre
pr´ec´edent.
D´efinition
On se donne Ket Ldeuc complexes simpliciaux. soit fet gdeux applications
continues de Kdans L. Alors fet gsont chaine-homotopique si il existe une
homotopie Fde K×Idans Lqui commute aux bords et v´erifie de plus pour
tout simplexe σ:F(σ× {0}) = f(σ) et F(σ× {1}) = g(σ)
Remarque
En particulier si fest l’identit´ee on dit que g(σ) est une d´eformation continue
du simplexe σ.
3
3.2 Application prisme
On appelle application prisme l’application de Cp(K) dans Cp+1(K×I) qui
a tout p-simplexe σassocie le (p+ 1)-simplexe σ×Ide Cp+1(K×I).
Exemple
si on pose σ= (x0, x1) alors son prisme est le complexe simplicial constitu´e
d’un seul carr´e donc la somme de deux triangles orienes:
K(σ)=(x0, x1)×[0,1] = ((x0,0),(x0,1),(x1,1)) ((x0,0),(x1,0),(x1,1))
Pour simplifier on posera (xi,0) = ai, (xi,1) = bi
3.3 bord d’un prisme
C’est simplement le bord du complexe simplicial attribu´e `a ce prisme.on a:
K(σ) = σ× {1} − σ× {0} − (σ)×I.
Qui s’ecrit aussi:
K(σ) = σ× {1} − σ× {0} − K((σ)).
Exemple
On reprend l’exemple pr´ec´edent:
K(a0, a1) = ((a0, b0, b1)(a0, a1, b1)) =
(b0, b1)(a0, b1)+(a0, b0)(a1, b1)+(a0, b1)(a0, a1) =
(b0, b1)(a0, a1)+(a0, b0)(a1, b1)
Th´eor`eme
Si fet gsont deux fonctions chaine-homotopique du complexe Kvers le
complexe L, il existe un application Dpde Cp(K) dans Cp+1(L) qui satisfait
Dp+1 +Dp=fg
4
D´emonstration
Il suffit de former la compos´ee des applications:
Cp(K)Kp
Cp+1(K×I)F
Cp+1(L)
On a alors:
F (Kp+1(σ)) = F(Kp(σ)) = F(σ× {1} − σ× {0} − (σ)×I) =
F(σ× {1})F(σ× {0})F((σ)×I) =
f(σ)g(σ)F((σ)×I)=
f(σ)g(σ)F(Kp((σ))
Il faut donc de choisir Dp=FKp
Repr´esentation sous forme de diagramme
On repr´esente usuellement une relation d’homotopie entre deux complexes
par le diagramme suivant qui (attention) n’est pas commutatif `a cause des
deux flˆeches du milieu.
//Cn+1(K)n+1 //
i0
i
Cn(K)n//
Kn
vvn
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
i0
i
Cn1(K)
Kn1
vvn
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
i0
i
//
//Cn+1(K×I)n+1 //Cn(K×I)n//Cn1(K×I)//
Ici iest l’application de Kdans K×Iqui a un simplexe σassocie σ× {0}
base du prisme. et i0est l’application de Kdans K×Iqui a un simplexe σ
associe σ× {1}sommet du prisme.
On a bien: Kn+1(σ) = σ× {1} − σ× {0} − Kn((σ)). soit:
Kn+1(σ) + Kn((σ)) = i(σ)i0(σ).
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