Le cytomégalovirus humain Virus fragiles Phénomènes de latence et de réactivations Sa place en pathologie s’est accrue ces dernières années depuis l’utilisation de médicaments immunosuppressifs et depuis l’apparition du sida ----> primo-infections et surtout des réactivations Latence dans les monocytes, les progéniteurs médullaires et cellules endothéliales vasculaires L’infection à CMVH: contamination Transmission par contact étroit (malades ou porteurs asymptomatiques) Le virus peut être retrouvé dans: salive, sécrétions oropharyngées, larmes, lait, urines, sécrétions cervicales et vaginales, sperme, et sang La contamination dans les pays développés Par voie sexuelle +++ Voie aéro-pharyngée Congénitale et périnatale (transplacentaire, accouchement, 1ères semaines de vie) Iatrogène transfusion de certains produits sanguins (la déleucocytation systématique du sang en France depuis 1998 ayant presque annulé ce risque) transplantations (organes ou moelle) Multiplication Le CMV se multiplie dans les cellules des épithéliums glandulaires: d’où l’excrétion du virus dans toutes les sécrétions les cellules endothéliales: passage entre sang et organe les cellules mononuclées (mono, macrophage), fibroblastes, cellules de divers parenchymes Virémie: les cellules mononuclées disséminent le virus dans les différents organes Peut être phagocyté par des polynucléaires, incapables de permettre la multiplication complète du virus Persiste dans: cellules mononuclées sang, et progéniteurs médullaires cellules endothéliales? Les réactivations: fréquentes, asymptomatiques, favorisées par un déficit de l’immunité cellulaire Dissémination par les polynucléaires circulants Infection des tissus Dissémination par les monocytes / macrophages Dissémination par les cellules endothéliales SANG TISSUS Multiplication Le CMV se multiplie dans les cellules des épithéliums glandulaires: d’où l’excrétion du virus dans toutes les sécrétions les cellules endothéliales: passage entre sang et organe les cellules mononuclées (mono, macrophage), fibroblastes, cellules de divers parenchymes Virémie: les cellules mononuclées disséminent le virus dans les différents organes Peut être phagocyté par des polynucléaires, incapables de permettre la multiplication complète du virus Persiste dans: cellules mononuclées sang, et progéniteurs médullaires cellules endothéliales? Les réactivations: fréquentes, asymptomatiques, favorisées par un déficit de l’immunité cellulaire Primo infection et récurrences Primo infection: Passage du virus dans le sang en quantité importante Virus dans les différentes sécrétions Récurrences Peu ou pas de passage du virus dans le sang, sauf quand multiplication virale dans un foyer en contact avec circulation, surtout chez immunodéprimé Virus présent dans des sécrétions, pas forcément toutes Epidémiologie Contamination interhumaine: contact direct (imposé par fragilité) avec des sécrétions (riches en virions) 2 pics de contamination: Petite enfance (salive) Adolescents, adultes jeunes (rapports sexuels) 50% des adultes ont déjà rencontré le CMV, cette prévalence dépend des conditions socioéconomiques. L’infection à CMVH: 3 tableaux cliniques différents dépendant énormément de l’état immunitaire de l’hôte Primo-infection chez l’immunocompétent. Infection à CMV chez l’immunodéprimé. Bénigne +/- Sévère Infection à CMV et grossesse. Clinique Chez le sujet sain Primo-infection: Asymptomatique dans la majorité des cas Syndrome mononucléosique + fièvre prolongée + SMG + ADP +/- angine (8% des syndromes mononucléosiques = inf. à CMV) Les réactivations sont toujours asymptomatiques. Infections chez les immunodéprimés Primo infection symptomatique: signes généraux et /ou centrés sur un organe Greffés d’organes : atteinte fréquente de l’organe greffé (à M2 ou M3) = foie, poumon Greffes de moelle osseuse: pneumopathie interstitielle (à M2) Patient doublement infecté HIV/CMV + taux de CD4 < 100/mm3 : Choriorétinites > ulcérations digestives > encéphalites > vascularites… Récurrences souvent symptomatiques Femme enceinte et CMV Possibilité de transmission materno-fœtale à diverses périodes Anténatale -transplacentaire: pour primo-infections au cours de la virémie -par voie ascendante pour les récurrences per natale: par sécrétions génitales post natale: par le lait Transmission à taux constant tout au long grossesse mais - 40% pour primo infections; - 0,2 à 3% pour récurrences Physiopathologie: interférence avec organogénèse effet direct : destruction ou défaut prolifération effet indirect d ’un problème vasculaire autocontamination à répétition, infection chronique Manifestation chez le NNée Infections congénitales La première cause d’infection virale congénitale dans le monde (0,5 à 2,3%) Infections d’autant plus graves que l’on se situe au début de la grossesse et d’autant plus grave si c’est une primo-infection => Perte de l’audition + calcifications intracérébrales périventriculaires + anomalies de la myèlinisation + hypoplasie cérébelleuse Maladies des inclusions cytomégaliques si primo-infection lors du 1er trimestre: enfant prématuré et hypotrophe hépatosplénomégalie, ictère intense, purpura, pétéchies, pneumonie microcéphalie et calcifications intracérébrales périventriculaires pronostic grave 90% asymptomatiques, mais 10% auront des séquelles d ’apparition retardée Infections périnatale de l’enfant Plus fréquente que l’infection congénitale Presque toujours asymptomatique Calcifications Dilatations ventriculaires Primo-infection maternelle à CMV pendant la grossesse Fœtus non infectés 60% Fœtus infectés 40% 90% Nouveau-nés asymptomatiques Développement normal 90% Nouveau-nés symptomatiques 5 à 10% des primo-infections Séquelles tardives Embryopathies 10% (surdité, retard psychomoteur) MIC 20% Avortements exceptionnels Atteintes mineures Diagnostic Diagnostic direct: Prélèvement transporté dans les 3 heures au laboratoire (sang hépariné, urines, LBA, LCR, biopsies) Isolement en culture (cellules fibroblastiques humaines) -> effet cytopathique caractéristique après 8 à 20 jours Antigénémie: immunofluorescence indirecte sur 2x105 leucocytes du sang circulant => détection des antigènes viraux, l’antigène pp65. PCR plasmatique (+/- PCR dans le LCR) Diagnostic indirect: Par ELISA (IgG et:ou IgM) ---> status immunitaire IgM présentent lors des primo-inf., mais elles peuvent réapparaître lors des réactivations => cinétique d’apparition des AC Etude de l’avidité des IgG (grossesse) Diagnostic Diagnostic direct: Prélèvement transporté dans les 3 heures au laboratoire (sang hépariné, urines, LBA, LCR, biopsies) Isolement en culture (cellules fibroblastiques humaines) -> effet cytopathique caractéristique après 8 à 20 jours Antigénémie: immunofluorescence indirecte sur 2x105 leucocytes du sang circulant => détection des antigènes viraux, l’antigène pp65. PCR plasmatique (+/- PCR dans le LCR) Diagnostic indirect: Par ELISA (IgG et:ou IgM) ---> status immunitaire IgM présentent lors des primo-inf., mais elles peuvent réapparaître lors des réactivations => cinétique d’apparition des AC Etude de l’avidité des IgG (grossesse) Fluorescence Antigénémie CMV: - l’anticorps monoclonal reconnaît l’antigène pp65 présente dans les noyaux des polynucléaires infectés Diagnostic Diagnostic direct: Prélèvement transporté dans les 3 heures au laboratoire (sang hépariné, urines, LBA, LCR, biopsies) Isolement en culture (cellules fibroblastiques humaines) -> effet cytopathique caractéristique Antigénémie: immunofluorescence indirecte sur 2x105 leucocytes du sang circulant => détection des antigènes viraux, l’antigène pp65. PCR plasmatique (+/- PCR dans le LCR) Diagnostic indirect: Par ELISA (IgG et:ou IgM) ---> status immunitaire IgM présentent lors des primo-inf., mais elles peuvent réapparaître lors des réactivations => cinétique d’apparition des AC Etude de l’avidité des IgG (grossesse) Titre d’anticorps IgG IgM Mois Années Cinétique d’apparition des AC lors d’une primo-infection CMV: -IgG + : 8 à 15 jours après les signes cliniques -IgM + : dès le début des signes cliniques et pendant 2 mois Stratégie diagnostic Diagnostic d’une primo-infection chez un immunocompétent: Sérologie: IgG et IgM Diagnostic de l’infection fœtale: PCR dans le liquide amniotique Diagnostic d’unde l’infection à CMV chez les immunodéprimés: Antigénémie pp65 PCR quantitative dans le sang Interprétation des résultats L'interprétation des résultats virologiques n'est pas sans difficulté Sérum antérieur Avidité des IgG Chez les sujets immunodéprimés lors de greffe de moelle, des tentatives sont faites de traitement anticipé (préemptif en franglais) c'est à dire administré avant les signes d'atteinte viscérale. Ainsi on recherche systématiquement chez les greffés de moelle au sortir de l’aplasie une antigénémie CMV La seule détection de polynucléaires infectés dans le sang déclenche, avant toute manifestation clinique, un traitement anticipé Traitement Vaccination Il n'y a pas de vaccin actuellement au point contre le CMV. Médicaments antiviraux deux médicaments antiviraux, la DHPG ou Ganciclovir et l'acide phosphonoformique (PFA) ou Foscarnet, (car l'aciclovir est bien peu actif sur le CMV) administrés par perfusion iv dans le traitement des infections graves des sujets immunodéprimés. effets secondaires sérieux : neutropénie pour le Ganciclovir, anémie et insuffisance rénale pour le Foscarnet. Ganciclovir Le ganciclovir est un analogue de nucléosides (désoxyguanosine). Sa structure ressemble à celle de l'aciclovir, mais il est 50 fois plus efficace contre le CMV in vitro. Dans les cellules infectées par le CMV, le ganciclovir est phosphorylé par une kinase cellulaire et une phosphotransférase virale. Grâce à sa forme triphosphatée, il inhibe la synthèse d’ADN c’est un terminateur de chaîne. Foscarnet Le foscarnet est un analogue du pyrophosphate qui détruit le CMV in vitro. Il n’a pas besoin d’être activé par des kinases cellulaires ou virales O Son action résulte de l'inhibition de l'ADN polymérase virale en se liant au niveau de son site de liaison au PP. 3Na+ O P O O O ADN polymérase virale