Le point en 2015 sur les antidiabétiques oraux Alain EDDI, Raymond WAKIM Principes du traitement • Diminuer l’insulinorésistance : - Perte de poids - Activité physique régulière - Insulinosensibilisateurs • Augmenter l’insulinosécrétion - Phase de DNID: insulinosécréteurs - Phase de DIN: insulinothérapie AE-RW 10/14 2 Antidiabétiques oraux 1. Insulinosensibilisateurs • Biguanides • Glitazones 2. • • • 3. • Insulinosécréteurs Sulfamides hypoglycémiants Glinides Inhibiteurs de la DPP4 (alias Gliptines) Ralentisseurs de l’absorption intestinale du glucose Inhibiteurs des alpha Glucosidases AE-RW 10/14 3 AE-RW 10/14 4 1 – Insulinosensibilisateurs* : les biguanides Mécanisme d’action •Diminuent la production hépatique de glucose ++ •Augmentent l’utilisation périphérique du glucose (muscle) ⇏ pas d’hypoglycémie (*Depuis la suppression des glitazones, il ne reste plus que les biguanides dont l’unique représentant est la metformine) AE-RW 10/14 5 La metformine • GLUCOPHAGE® 500, 850, 1000 chlorhydrate de metformine 390, 663, 780 mg de metformine • STAGID® 700 embonate de metformine 280mg de metformine • Associations : chlorhydrate de metformine + inhibiteurs de la DDP4 AE-RW 10/14 6 La metformine Efficacité • Baisse HbA1c de 1 à 1,5% Effets indésirables • Diarrhée : débuter par de faibles doses, en milieu ou fin de repas, augmenter par palier d’une semaine • Acidose lactique exceptionnelle Contre indications • I. Rénale avec Cl Créat < 60 ml/mn (1/2 dose entre 30 et 60) • I. Cardiaque sévère, IHC, hypoxies chroniques, phase aigüe des IDM, alcoolisme + ex. compl. utilisant de l’Iode AE-RW 10/14 7 2 - Les insulinosécréteurs a) Sulfamides hypoglycémiants a) Glinides a) Inhibiteurs de la DPP4 AE-RW 10/14 8 a) Les sulfamides hypoglycémiants 1/3 Mécanisme d’action • Ils augmentent la sécrétion d’insuline par les cellules ß pancréatique : risques d’hypoglycémies nécessitent qu’il existe encore une sécrétion pancréatique d’insuline AE-RW 10/14 9 Les sulfamides hypoglycémiants 2/3 • De courte durée d’action (2 à 3 prises/j) : Glibenclamide : DAONIL®, HEMI-DAONIL® Glipizide : GLIBENESE®, OZIDIA® 5 et 10mg • De durée d’action prolongée (1 prise/j) : Glimepiride : AMAREL® 1, 2, 3 et 4mg Gliclazide : DIAMICRON® 60mg • Associations : Metformine + Glibenclamide : GLUCOVANCE® 500/2,5 et 500/5 AE-RW 10/14 10 Les sulfamides hypoglycémiants 3/3 Efficacité • Baisse HbA1c de 1 à 1,5% Effets indésirables • Hypoglycémies : de fin d’après midi • Hépatites, allergies : exceptionnelles Contre-indications • I. Rénale avec Cl Créat < 30 ml/mn • I. Hépato cellulaire AE-RW 10/14 11 b) Les métaglinides ou glinides Mécanisme d’action • Idem sulfamides hypoglycémiants : ils augmentent la sécrétion d’insuline par les cellules ß pancréatique (mais sur site différent) • En France, seul le répaglinide est commercialisé AE-RW 10/14 12 Le répaglinide NOVONORM®: 0,5, 1 et 2 mg (dose maxi 4mg x 3) Instaurer le traitement à doses progressives de 0,5mg/prise par paliers de 1 à 2 semaines Efficacité • Comparable au SH (baisse Hba1c environ 1%), mais durée d’action courte - une prise 15 minutes avant chaque repas - moins d’hypoglycémies (en théorie) Contre-indications • I. Rénale avec Cl Créat < 30 ml/mn • I. Hépato cellulaire AE-RW 10/14 13 Inhibiteurs des alpha-glucosidases Ascarbose : GLUCOR® 50 et 100 mg Miglitol : DIASTABOL® 50 et 100 mg - jusqu’à 300mg prise, en début de repas Mécanisme d’action • Inhibiteurs compétitifs et réversibles des alpha glucosidases intestinales => réduisent l’absorption intestinale du glucose Efficacité • Modeste : au mieux baisse de 0,5% - 08,% de l’HbA1c et de la glycémie PP de 0,5 g/l) AE-RW 10/14 14 Inhibiteurs des alpha-glucosidases • Contre-indications : – maladies digestives inflammatoires, syndromes subocclusifs, hernie intestinale – IR sévère (cl. créat < 25 ml/mn) • Effets indésirables : – essentiellement digestifs : flatulences, diarrhées, douleurs abdominales, nausées. AE-RW 10/14 15 Les incrétinomimétiques • L’effet « incrétine » correspond à la stimulation de la sécrétion d’insuline par des hormones intestinales : – GIP (glucose-dependent insulinotropic peptide) – GLP-1 (glucagon-like peptide-1) • Ces hormones sont stimulées par la prise alimentaire et sécrétées au niveau de l’estomac et de l’intestin proximal. Elles ont plusieurs actions, notamment : – stimulation de la sécrétion d’insuline en réponse au glucose (action uniquement glucose-dépendante), => effet initiateur et potentialisateur de l’insulinosécrétion – inhibition de la sécrétion de glucagon – ralentissement de la vidange gastrique et diminution de la prise alimentaire AE-RW 10/14 16 Les incrétinomimétiques 2 types de médicaments utilisent l’effet « incrétine » : Les inhibiteurs de la DPP-4 (dipeptidyl-peptidase-4, enzyme qui inactive le GLP-1) : ils inhibent la dégradation du GLP-1 endogène => de sa ½ vie et de sa concentration plasmatique et, ainsi, de son effet insulinosécréteur physiologique. Les agonistes du GLP-1 : ils agissent comme le GLP-1 naturel en stimulant les récepteurs de celui-ci ; ils induisent une concentration élevée pharmacologique de GLP-1 AE-RW 10/14 17 Régulation du contrôle glycémique par les incrétines (GLP-1 et GIP) Effets sur la fonction des cellules pancréatiques Ingestion d’aliment Insuline Tube digestif Libération des incrétines par le TD Agonistes du GLP1 Glucose dépendante captation et stockage par les cellules β de Glucose dans le muscle et le tissue (GLP-1 et GIP) adipeux Pancréas Beta cells Alpha cells Contrôle du glucose plus stable GLP-1 et GIP activés Inactivation rapide Inhibiteur de la DDP-4 Glucagon Glucose dépendante par les cellules (GLP-1) libération de Glucose dans le sang par le foie Enzyme DDP-4 Brubaker PL, Drucker DJ. Endocrinology. 2004;145:2653–2659;AE-RW Zander 10/14M et al. Lancet. 2002;359:824–830; Ahrén B. Curr Diab 18 Rep. 2003;3:365–372; Holst JJ. Diabetes Metab Res Rev. 2002;18:430–441; Holz GG, Chepurny OG. Curr Med Chem. 2003;10:2471–2483; Creutzfeldt WOC et al. Diabetes Care. 1996;19:580–586; Drucker DJ. Diabetes Care. 2003;26:2929–2940. Inhibiteurs de la DDP-4 dipeptidyl-peptidase-4 • • • • Sitagliptine : JANUVIA®, XELEVIA® 100mg Vildagliptine : GALVUS® 50mg Saxagliptine : ONGLYZA® 5mg Linagliptine : TRAJENTA® 5mg En association à la metformine (1000 mg) + Sitagliptine (50 mg) : JANUMET®, VELMET®IA® + Vildagliptine (50 mg) : EUCREAS® + Saxagliptine (2,5 mg) : KOMBOGLYZE® + Linagliptine (2,5 mg) : JENTADUO® AE-RW 10/14 19 Inhibiteurs de la DDP4 • Mode d’action : – augmentation de la sécrétion d’insuline GLP1 et GIP (action glucodépendante) • Efficacité : – Au mieux baisse de 0,5% à 0,8% de l’HbA1c • Indications : – En trithérapie en association à la metformine et aux SU • Effets indésirables : – Immunodépression, pancréatites ? AE-RW 10/14 20 Agonistes du GLP-1 Ils n’existent que sous forme injectable (stylo injecteur) : • Exenatide : BYETTA® 5 ou 10 µg : 2 inj/j, avant les repas • Liraglutide : VICTOZA® 6 mg/ml : 1 inj/j • Lixisénatide : LIXUMIA® Traitements couteux : le tt revient à environ à 200€/mois • Mode d’action : - abaissent la glycémie en augmentant la sécrétion d’insuline et diminuant la sécrétion de glucagon 21 - provoquent une perte de poids : ralentissement et vidange AE-RW 10/14 Agonistes du GLP-1 • Indications : – associé à un Tt ADO à dose maxi (metformine et SU). On diminue progressivement la dose de SU – hors AMM association insuline-agoniste GLP1 (réservé aux spécialistes) • Contre indications : – IR sévère : cl.creat. < 30ml/mn – Gastroparésie – Patient < 18 ans AE-RW 10/14 22 Agonistes du GLP-1 • Effets secondaires – nausées, vomissements => injecter juste avant le repas (max 1 h avant), => Posologie progressive : Victoza® (1 inj/j; débuter à 0,6 mg -> 1,8 mg), Byetta® (2 inj/j; débuter à 5 µg -> 15 µg) – pancréatites (exceptionnel) – aggravation IR : prudence chez > 70 ans – K de la thyroïde ? • Interactions médicamenteuses – Elles sont liées au ralentissement de la vidange gastrique. – Elles s’observent notamment avec les ATB, les IPP (qu’on administrera au moins 1h avant les injection, les AVK (surveiller INR) AE-RW 10/14 23 VICTOZA® / BYETTA® VICTOZA® •Pas d’hypoglycémies •Fait perdre du poids mais réponse non homogène suivant les patients => Les Britanniques proposent de l’essayer pendant 6 mois avec bonne tolérance digestive et perte d’au moins 3 Kg La cible est plutôt les patients obèses BYETTA® •durée d’action courte => nécessite 2 à 3 injections /j) •une partie de l’effet est de rendre nauséeux en diminuant la motricité digestive, •une autre, est un léger effet anorexigène central. 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