Plan de cours

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Cours 2
Les limites de la rationalité:
des raisons de se réjouir
www.unites.uqam.ca/philo/cours/PHI0200/
Plan des prochaines semaines
Cours 1: Quelques erreurs de
raisonnement: le constat pessimiste
Cours 2: D’autres erreurs et un constat
plus optimiste
Cours 3: La persuasion, quelques cordes
sensibles
Cours 4: La persuasion et les sciences
cognitives (+ en bonis, examen)
Plan des prochaines semaines
Cours 1: Quelques erreurs de
raisonnement: le constat pessimiste
Cours 2: D’autres erreurs et un constat
plus optimiste
Cours 3: La persuasion, quelques cordes
sensibles
Cours 4: La persuasion et les sciences
cognitives (+ en bonis, examen)
Plan du cours
Retour sur le cours de la semaine dernière
Illusions cognitives: la suite
Un constat optimiste: la psychologie
évolutionniste
Conclusion
Plan du cours
Retour sur le cours de la semaine dernière
Illusions cognitives: la suite
Un constat optimiste: la psychologie
évolutionniste
Conclusion
Aristote
Intuitions concernant la rationalité
Mémoire
Faculté
de la raison
Attention
Daniel Kahneman
(prix Nobel en économie 2002)
Heuristique et biais
Heuristique : méthode de raisonnement
simplifiée, approximative
Ex : savoir que 234923948620397023972395
est impair en regardant le dernier chiffre
Due à notre rationalité limitée
Biais :propension à mal raisonner
Ex : associer la densité du plomb à la
pesanteur
illusions perceptives
 Müller-Lyer
 Utilisation du flou
pour évaluer la
distance: jour de
brume vs jour de
soleil.
Perception
Système 1
Intuition
Parallèle, rapide, automatique
sans effort, n’apprend pas
rapidement
Stimuli
Système 2
Raisonnement
Lent, sériel, contrôlé,
Effort, gouverné par des
règles, flexible
Représentations
Conceptuelles
Illusions
 L’erreur de la conjonction
 La négligence du taux de bases
 Disponibilité cognitive
 La confiance excessive
 Le cadrage
 La pensée magique
 La prévisibilité a posteriori
 L’ancrage
Un constat sombre
• Kahneman et Tversky: “En faisant des
prédictions et des jugements en situation
d'incertitude, les gens ne semblent pas
suivre le calcul des chances ou la théorie
statistique de la prédiction. À la place, ils
dépendent d'un nombre limité
d'heuristiques qui parfois mènent à des
jugements raisonnables, et parfois à des
erreurs sévères et systématiques. (1973,
237)
Intuitions concernant la rationalité
Mémoire
Faculté
de la raison
Attention
Plan du cours
Retour sur le cours de la semaine dernière
Illusions cognitives: la suite
Un constat optimiste: la psychologie
évolutionniste
Conclusion
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Optimisme
 Optimisme comparatif (par rapport aux autres).
 60 à 70% des gens pensent que leur avenir sera
meilleur que les autres (les autres expriment une égalité;
94% des professeurs pensent qu’ils sont meilleurs que
leurs collègues).
 Optimisme est plus grand pour événements dont le sujet
peut contrôler le cours (accident, sida vs pollution et
catastrophe naturelle).
 Passagers moins optimistes que conducteurs.
Optimisme
 Plus grand avec cible vague qu’avec cible avec
lesquelles ont ne peut s’identifier.
 Représentations mentales que nous nous faisons sont
plus riches que celles que nous nous faisons des autres
(moins d’imagination pour eux). Optimisme décroît
quand on nous montre les mesures prisent par les
autres.
Optimisme
 Autruche! Réduire l’anxiété (fumeur 33, 8 pour
eux et 39, 7 pour les autres).
 Paquet de cigarettes.
 Faire peur: « cela pourrait m’arriver ».
 Mais pas seulement faire peur, aussi donner des
moyens pour modifier le comportement.
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Biais
 Les athlètes ont tendance à attribuer leur
victoire à eux-mêmes et leur défaite à des
facteurs extérieurs.
 Les étudiants ont tendance à attribuer leurs
bonnes performances à eux-mêmes et leurs
mauvaises performances aux professeurs.
 Professeurs bonne performance des étudiants à
eux-mêmes et mauvaises aux étudiants.
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Le choix, c’est bon!
 Les gens ont tendance à croire qu’avoir plus de
choix est une bonne affaire.
 Notre société de consommation nous offre
justement ceci.
 Les gens sont plus enclin à acheter des
confitures ou des chocolats quand ils ont 6 choix
que 30.
 Ceux qui avaient moins d’options sont plus
satisfaits que ceux qui en avaient plus.
Explication
Speed dating.
Explication: évitement du regret:
Le plus ont a de choix, le plus de chance
de faire un choix non-optimal (ou mauvais)
et plus de problèmes d’intractabilité
informationnelle (se désengage en
choisissant au hasard).
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Basketball
Mauvaise perception des événements
aléatoires.
Main chaude: tendance au succès après
quelques lancers réussis.
Explication: décontracté, plus confiant,
« gets in the groove ».
Prédiction
 Prendre un joueur hypothétique qui fait un panier 50%
du temps.
 Quel pourcentage après avoir réussi un panier?
 61%
 Quel pourcentage après avoir raté un panier?
 42%
 Est-ce important de passer le ballon à quelqu’un qui
vient juste de réussir une série?
 84%
Joueurs
100 lancers.
Demande de parier après chaque lancer.
Conservateur après avoir raté et plus
risqué après avoir réussi.
Dans les faits
 Les joueurs ont une légère tendance à faire mieux après
avoir manqué un lancer!
 51% des lancés après avoir réussi un lancer.
 Mais 54% après avoir raté un lancer.
 50% après avoir réussi deux lancers, 56% après en
avoir manqué deux.
 Lancer-franc:
 75% après avoir réussi un
 75% après en avoir raté un.
Explication
 Les gens ont une représentation fautive de ce
qu’une séquence aléatoire a l’air.
 Des séquences de 4, 5 ou 6 faces de suite vont
à l’encontre de notre représentation de ce qu’est
une séquence aléatoire.
 Sur une série de vingt lancers, 50-50 d’avoir 4
faces ou piles de suite, 25% d’en avoir 5 et 10%
d’en avoir 6.
 OXXXOXXXOXXOOOXOOXXOO
 62% voit un suite!
Représentatif
Ici, le fait qu’une série ne soit pas
représentative de ce que nous pensons
sur les événements aléatoires crée
l’illusion de la main chaude.
Prototype: application erronée du
prototype (heuristique de la
représentatitivité)
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Régression
Quand deux variables sont liées
imparfaitement, les valeurs extrêmes d’un
variable tendent à être liées à des valeurs
moins extrêmes de l’autre.
Grandeur des parents et enfants.
Année désastreuse pour une entreprise
suivie d’une meilleure année.
Syllogisme de la régression
Tendance à expliquer par des théories
causales complexes les effets de la
régression statistique.
Une moins bonne performance qui en suit
une brillante est expliquée par le fait que
l’on a « slacké ».
Une bonne performance dans le nombre
de crimes par le fait que l’on a appliqué de
nouvelles mesures punitives.
Le sort de la page couverture de
Sport Illustrated
Plusieurs individus pensent que c’est une
malchance que d’être sur la page
couverture de SI (même chose avec le
maillot de champion du monde à vélo).
Mais on peut espérer qu’une performance
extraordinaire qui a permis à l’athlète
d’attirer l’attention, soit suivi par des
performances beaucoup plus ordinaires.
Punition
On veut encourager les étudiants à arriver
à 8hre30 pile.
Un ordinateur montre l’heure d’arrivée de
l’étudiant sur 15 jours.
Arrivée entre 8:20 et 8:40.
Les participants peuvent encourager ou
réprimander les étudiants ou ne pas faire
de commentaires.
Résultats
 Les gens encouragent les étudiants quand ils arrivent à
temps, les réprimandent quand ils arrivent en retard.
 Mais ceci était programmé.
 Mais pour cause de régression, le comportement tend à
s’améliorer après qu’il ait été puni et se déteriorier après
avoir été encouragé.
 Comme résultat, 70% des sujets ont conclu que la
réprimande était plus efficace que les félicitations.
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Exemple
Nouvelles sur les problèmes de solvabilité
d’une banque causent sa perte.
Spéculation boursière sur les nouvelles
technologies.
Anticipation
« Il peut être rationnel pour un investisseur
d’acheter un titre, aujourd’hui, même à un prix
supérieur à sa valeur fondamentale dès lors que
cet agent anticipe que le prix du titre
augmentera, demain, sous l’effet des croyances
du marché. Cette opinion, si elle est partagée
par l’ensemble des intervenants, peut donner
naissance à une dynamique de hausse continue
des cours des actions par laquelle se réalise
l’autovalidation des croyances. » (Orléan, 1998,
p. 26)
Dilemme du prisonnier
But du jeu
 Est-ce la coopération ou bien la compétition?
 Certains croient que c’est la coopération et d’autres la
compétition.
 Si un coopérateur est couplé à un compétiteur, il se fait
avoir et doit devenir un compétiteur.
 Si un compétiteur est couplé à un compétiteur, sa
prédiction est validée.
 Ainsi la conception du monde du compétiteur (le monde
est une jungle où la loi du plus fort prévaut!) pourrait être
justifiée du seul fait de son comportement.
Ami?
Si on trouve quelqu’un déplaisant, on
risque de passer moins de temps avec lui
et donc, on ne lui laisse pas la possibilité
de nous désabuser.
Penser au dégoût alimentaire.
Une autre série d’illusions
Optimisme
Biais causaux
Trop, c’est comme pas assez
La main chaude (hot)
La loi des grands nombres
Prophétie auto-réalisante
Effet d’innoculation
Les sujets sont plus convaincus par un
argument contredit que par le même
argument non-contredit: X est plus en
faveur du projet A quand on présente de
faibles arguments à l’encontre de celui-ci
que lorsque l’argument est présenté
isolément.
Études sur la peine de mort
Les participants en faveur de la peine de mort croient que les études
montrant que la peine de mort ne réduit pas le crime ont des vices
méthodologiques et ne sont pas attirés par les conclusions qu’elles
tirent. La même chose est vraie pour les opposants à la peine de
mort qui ont lu une étude indiquant que la peine de mort fonctionne.
De façon remarquable, après avoir lu les deux études
contradictoires, les participants rapportent être plus convaincus de
la rectitude de leur point de vue que les participants qui n’ont lu
aucune étude.
Remarque
Ce n’est pas qu’ils ne portent pas attention
à l’argument. Ils le considèrent simplement
comme plus faible.
Tendance à focaliser le débat, à prendre
position.
Cette effet semble beaucoup moins fort
chez les asiatiques qui tentent de trouver
un compromis.
Nisbett. The Geography of Thought.
Bonus: l’effet du faux consensus
Les gens ont tendance à surestimer le fait
que leurs valeurs, croyances et habitudes
sont partagées par les autres.
Demande à des gens de porter une
pancarte qui dit « repentez-vous ».
Ceux qui acceptent disent que 60% le
ferait.
Ceux qui refusent disent que 27% le ferait.
Explication possible
Mauvaise estimation du support social.
Mais possible que ce soit l’information à
laquelle nous sommes exposées (les gens
sont polis, ne nous contredisent que peu).
Plan du cours
Retour sur le cours de la semaine dernière
Illusions cognitives: la suite
Un constat optimiste: la psychologie
évolutionniste
Conclusion
Psychologie évolutionniste 101
Psychologie évolutionniste 101
 Quelques idées centrales
L’esprit, comme le reste du corps, est fait d’un
ensemble de systèmes qui interagissent ou
« organes » ou « modules ».
Plusieurs de ces « organes » mentaux sont
mécanismes de traitement de l’information
(ordinateur).
Les programmes qu’utilisent ces organes ont été
sélectionnés par Mère Nature pour répondre aux
problèmes auxquels ont fait face nos ancêtres.
Psychologie évolutionniste 101
 « Notre architecture cognitive ressemble à une
confédération de centaines ou de milliers d’ordinateurs
fonctionnellement dédiés (souvent appelés modules)
conçus pour résoudre les problèmes adaptatifs
endémiques pour nos ancêtres chasseurs-cueilleurs.
Chacun de ces mécanismes a son propre agenda et
impose sa propre organisation exotique sur différents
fragments du monde. Il y a des systèmes spécialisés
pour l’induction de la grammaire, pour la reconnaissance
des visages, pour l’évitement des objets, pour la
construction des objets et la reconnaissance des
émotions à partir du visage. Il y a un module de la
théorie de l’esprit … une variété de modules d’inférences
sociales … et une multitude d’autres élégantes
machines. » (Tooby et Cosmides, 1995)
Architecture de l’esprit vue par la
psychologie
Architecture de l’esprit de la
psychologie évolutionniste
Le programme de recherche
 Utiliser les données provenant de différentes disciplines
pour identifier problèmes, incluant
 Biologie évolutionniste, paléo-anthropologie, écologie
béhaviorale, botanique, médecine.
 Supposer que nous avons des organes mentaux pour
répondre à ces problèmes.
 Utiliser les techniques de la psychologie pour voir si
nous possédons bien ces organes.
Outils
La rationalité est un outil pour aider les
organismes à atteindre leurs buts dans le
monde, pas pour se conformer aux
normes de la logique.
Boîte à outil.
Pourquoi le constat sombre est trop
sombre?
Kahneman et Tversky n’ont pas présenté
les problèmes de la bonnes façons aux
sujets. Ils les ont présenté d’une telle
façon que les sujets ne peuvent les
reconnaître pour ce qu’ils sont.
Les illusions ne sont pas inévitables!
Intuitions concernant la rationalité
Mémoire
Faculté
de la raison
Format
Attention
Pourquoi le constat sombre est trop
sombre?
Rationalité écologique: fréquentisme
Rationalité sociale: détection des tricheurs
Pourquoi le constat sombre est trop
sombre?
Rationalité écologique: fréquentisme
Rationalité sociale: détection des tricheurs
Pourquoi le constat sombre est trop
sombre?
Pour les problèmes impliquant les
probabilités
L’information probabilistique était probablement
accessible dans l’environnement dans lequel
nous avons évolué.
Les organisme qui pouvaient utiliser cette
information avaient un avantage significatif sur
les autres.
L’hypothèse fréquentiste
 De l’information utile pour nos ancêtres était
accessible sous forme de fréquences
 Par exemple, 3 des dernières 12 expéditions sur le bord
de la rivière ont été couronnées de succès.
 L’information à propos de la probabilité d’événements
singuliers n’était pas accessible.
 Cette expédition a 25% des chances d’être couronnée de
succès.
 Il se peut que nous avons évolué un organe mental
qui est bon pour faire affaire avec l’information en
termes de probabilité, mais seulement quand cette
information est présentée dans le format de
fréquence.
Vision
Constance des couleurs sous différentes
illuminations naturelles.
Constance des couleurs sous éclairage
artificielle
Fréquence naturelle
Facilité à calculer les fréquences
(animaux, enfants et adultes) vs “agonie
mentale” pour apprendre les probabilités.
L’hypothèse fréquentiste appliquée
aux illusions cognitives
Faire disparaître l’erreur de la conjonction
Faire disparaître la négligence du taux de
base
Faire disparaître la confiance excessive
L’hypothèse fréquentiste appliquée
aux illusions cognitives
Faire disparaître l’erreur de la conjonction
Faire disparaître la négligence du taux de
base
Faire disparaître la confiance excessive
Le problème de Linda, version
fréquentiste
Linda a 31 ans, elle est célibataire,
franche et très brillante. Elle a une
majeure en philosophie. Quand elle
était étudiante, elle était très
préoccupée par les questions de
discrimination et de justice sociale, et
elle a aussi participé à des
manifestations antinucléaires.
 Ordonnez les énoncés suivants selon leur
probabilité :
 (a) Linda est professeur dans une école élémentaire.
 (b) Linda travaille dans une librairie et prend des leçons de
Yoga.
 (c) Linda est active dans le mouvement féministe.
 (d) Linda travail comme travailleuse sociale.
 (e) Linda est membre d’un groupe de suffragette.
 (f) Linda est guichetière dans une banque.
 (g) Linda est vendeuse d’assurance.
 (h) Linda est guichetière dans une banque et active dans le
mouvement féministe
Nouvelle question
Il y a cent personnes à qui cette description
convient. Combien seront :
Guichetières de banque
Guichetières de banque et actives dans le
mouvement féministe?
Moins d’erreurs (17% vs 85%)
L’hypothèse fréquentiste appliquée
aux illusions cognitives
Faire disparaître l’erreur de la conjonction
Faire disparaître la négligence du taux de
base
Faire disparaître la confiance excessive
 Si un test pour la détection d’une maladie dont
la prévalence est 1/1000 a un taux de faux
positif de 5%, quelle chance a une personne qui
vient de recevoir un test positif de souffrir de la
maladie, en assumant que vous ne savez rien à
propos des symptômes et signes de la
personne?
________%
2%= 18
95%=45
 1 américain sur mille a la maladie X. Un test a été développé pour
détecter lorsqu’une personne a la maladie X. Chaque fois que le test
est donné a une personne qui a la maladie, le test donne positif.
Mais quelque fois, le test donne positif pour les gens qui sont en
santé. Plus précisément, pour 1000 personnes qui sont
complètement en santé, 50 recevront un test positif.
 Imaginé que nous avons assemblé un groupe de 1000 personnes
au hasard (sélectionnées grâce à une loterie).
 Étant donné l’information mentionné ci-haut: en moyenne, combien
de gens recevant un test positif pour la maladie ont-il vraiment la
maladie?
 ______ sur ________
 1 sur 50 ou 2%
L’hypothèse fréquentiste appliquée
aux illusions cognitives
Faire disparaître l’erreur de la conjonction
Faire disparaître la négligence du taux de
base
Faire disparaître la confiance excessive
Pour chacune des paires suivantes de ville, laquelle a le plus d’habitants?

(a) Las Vegas
(b) Miami
Combien confiant êtes-vous que votre réponse est correcte?
50% 60% 70% 80% 90% 100%

(a) Sydney
(b) Melbourne
Combien confiant êtes-vous que votre réponse est correcte?
50% 60% 70% 80% 90% 100%

(a) Hyderabad
(b) Islamabad
Combien confiant êtes-vous que votre réponse est correcte?
50% 60% 70% 80% 90% 100%
Combien des 50 questions précédentes pensez-vous avoir
bonnes?
Pour chaque question = 15% de
confiance excessive.
Pour les 50 = 0%
Pourquoi le constat sombre est trop
sombre?
Rationalité écologique: fréquentisme
Rationalité sociale: détection des tricheurs
Pourquoi le constat sombre est-il trop
sombre?
 Coopération entre individus non-parents
augmente la survie et reproduction.
 Mais cette coopération a un coût pour le
donneur, elle ne sera donc sélectionnée que si
les échanges sont réciproques.
 Les échanges réciproques sont vulnérables à la
tricherie (prenez tout de suite, payer plus tard).
 Nous aurions des mécanismes cognitifs dont la
fonction est de reconnaître les tricheurs (ou
profiteurs).
Chauve-Souris Vampire
Dilemme du prisonnier
Stratégie dominante
 La stratégie dominante consiste à faire
défection. Si Alter coopère, j’empoche plus; si
Alter fait défection, j’empoche plus que si j’avais
coopéré (0).
 « Le dilemme du prisonnier constitue un
paradoxe en ce que les deux agents s’y
condamnent mutuellement et le plus
« rationnellement » du monde, à une situation
qui, par rapport à un autre possible, est moins
bonne pour l’un comme pour l’autre. » (Dupuis,
70).
Chose certaine
S’ils savent que Incertitude favorise Alter
va faire défection, 97 pour cent font
défection.
S’ils savent que Alter va coopérer, 84 pour
cent font défection.
S’ils ne savent pas, 60 pour cent à faire
défection.
pensée ‘quasi-magique’, comme si en
coopérant, il incitait l’autre à coopérer.
État de nature
Hobbes: « Du fait de cette défiance de l’un
à l’égard de l’autre, il n’existe pour nul
homme aucun moyen de se garantir qui
soit aussi raisonnable que le fait de
prendre les devants. »
Coopération
Pierre doit faire le premier pas.
Risque que Marie fasse défection.
Pierre reste immobile.
Marie promet. Le problème est alors qu’il
est irrationnel pour elle de coopérer.
Pourquoi s’engagerait-elle au temps 0
dans un comportement qui n’est pas dans
son intérêt au temps 2. Pierre le sait.
Le problème de l’engagement
Schelling (1960): Kidnapper qui veut
remettre sa victime en liberté. A peur que
la victime se rende à la police dès sa
libération. Victime promet, mais le
kidnapper sait qu’il est dans l’intérêt de la
victime de se rendre à la police. Il la tue.
Personne d’honneur: va aller à l’encontre
de son intérêt.
Échanger contre un secret.
Fermier
X veut voler un bœuf à Y.
X sait que Y est un agent rationnel.
X sait également qu’il en coûtera plus (en
temps, en effort, en travail perdu) à Y de le
poursuivre que le prix du bœuf.
X peut donc voler la vache.
Nisbett
 Dans plusieurs cultures le statut social est lié à
la réputation. Dans les culture où il y a
abondance ou les biens ne sont pas volables
(fermage), la réputation de dur n’est pas
importante. Mais dans une culture où les biens
sont transportables et où la police est minimale,
cette réputation est importante. Les gens doivent
savoir que vous êtes prêt à mourrir plutôt qu’à
vous faire voler.
Ghetto
• Conditions remplies pour culture d’honneur:
1) Ressources rares et transportables (auto,
boombox, etc).
2) Présence policière faible (“Call for a cop, call
for an ambulance, and call for a pizza. See
which comes first.”
• Culture réinventée. Sous-culture de l’honneur.
Condition
Ceci est vrai dans le cas d’une interaction
unique.
Interactions répétées, les choses
changent s’il est possible de reconnaître
ceux avec qui on a interagit.
Publicité
Avoir les préférences est insuffisant, il faut
aussi que ces préférences soient
discernables par les autres.
Quelqu’un avec une prédisposition à la
coopération dans un jeu du prisonnier est
désavantagé à moins que les autres
puissent identifier sa prédisposition et qu’il
puisse faire de même chez les autres.
Peut-on vraiment?
Dans dilemme du prisonnier, personnes
très bonne pour identifier les coopérateurs
et non-coopérateurs.
26% défection, 73% coopération
Pesticide
• Gallon de pesticide. Loi pour protection de
l’environnement. 30 minutes de conduite.
Elle pourrait verser dans le drain de sa
cave sans que personne ne la voit. Petit
dommage.
Est-ce que vous connaissez des gens qui le
ferait?
Théorie évolutionniste
Dans une population où les coopérateurs
et les tricheurs ne sont distinguables et où
les organismes se reproduisent en
fonction de leurs gains ou pertes, les
tricheurs devraient envahir la population.
Mais supposons qu’ils sont distinguables,
les interactions ne se feraient plus sur une
base aléatoire. Les coopérateurs
(discriminatifs) dominent.
Publicité
 Auto-publicité: pourboire, actes altruistes, amour
(fleurs, souper).
 Publicité négative: ragots.
 Coût de l’acquisition de l’information et possibilité de
feindre.
 Feindre est coûteux, parfois impossible (émotion).
 Équilibre où les coopérateurs sont justes assez
vigilants pour ne pas se faire rouler par la même
personne.
 Disposition: coopérer d’abord. Si il ne réciproque pas,
ne plus coopérer.
Modifiables
Frank (1993) étude sur les économistes.
Ils se comportent de façon plus
opportunistes que les autres.
Font défection deux fois plus souvent au
dilemme du prisonnier à un coup.
Deux fois plus à risque de ne rien donner
aux organismes de charité.
L’hypothèse de Cosmides
 Puisque les humains sont capables d’interactions
réciproques stables, nous devrions avoir un ou des
mécanismes permettant de reconnaître les situations
d’échange et de détecter les tricheurs, c’est-à-dire ceux
qui acceptent les bénéfices, mais refusent de payer les
coûts.
 Prédiction: les sujets feront bien dans les versions du
tâche de sélection si le module de détection des
tricheurs est activé.
 Quatre cartes. une lettre sur un côté et un
nombre sur l'autre
E
C
5
4
 Indiquer quelle(s) carte(s) il vous faut tourner
pour vérifier l'affirmation suivante :
Si une carte porte une voyelle d'un côté, alors elle
porte un nombre impair de l'autre côté
Dans leur lutte contre l'ivresse au
volant, les officiers de police du
Massachusetts ne cessent de retirer
des permis de conduire. Vous êtes
videur dans un bar de Boston et vous
perdrez votre emploi si vous
n'appliquez pas la loi suivante :
« Pour boire de la bière, il faut avoir
plus de 20 ans »
 Les cartes ci-après contiennent des
renseignements sur quatre personnes assises à
une table dans votre bar. Sur un côté de chaque
carte se trouve la nature de la consommation et
sur l'autre, l'âge de la personne. N'identifiez que
les cartes que vous devez absolument retourner
pour savoir si l'une de ces personnes enfreint la
loi.
Bière
Coca
16 ans
25 ans
 Solution évidente (75% de succès vs 25%)
 Pourquoi ?
 Tricher=violer un « contrat social »
Convention entre deux individus :
Si vous profitez de X, il vous faut satisfaire au critère Y
Ex : si je te donne un part de mon butin de chasse, tu
dois m’en donner à un autre moment
 Exemple du bar : si tu bois de la bière, tu dois
avoir plus de 20 ans.
Il faut vérifier uniquement :
 ceux qui profitent de X (pour voir s’ils satisfont le critère
Y)= ceux qui boivent de la bière
 ceux qui ne satisfont pas au critère Y (au cas ou ils
profiteraient de X)= ceux qui n’ont pas 20 ans
Source de l’erreur
Le problème du videur du bar de Boston
présenté plus tôt est un exemple d'une
tâche de sélection qui déclenche un
mécanisme de détection des tricheurs.
Le problème des voyelles et des nombres
impairs présenté à la section IV est un
exemple de tâche de sélection qui ne
déclenche pas de module de détection de
tricheurs.
Ces heuristiques qui nous rendent
« smart »
Les heuristiques ne nous induisent pas
toujours en erreur.
Gigerenzer
Simon
Rationalité limitée.
Nous devons prendre des raccourcis afin
de prendre nos décisions.
Stratégie rapide et frugale.
Comment attraper une balle
Robot 1: calcul parabole, vent,
représentation complète de
l’environnement, pourrait n’avoir jamais fini
le calcul avant que la balle n’arrive à lui,
etc.
Robot 2: garde constant l’angle entre la
balle et l’œil (fast and frugal).
Se trouver une compagne
Les possibilités ne sont pas toutes
présentes d’un coup.
Souvent elles ne reviennent pas.
Secrétaire (77)
Ajuster votre seuil (désirabilité).
Try a dozen. Take the next best.
Sentiment d’équité
Le jeu de l’ultimatum
 On donne un montant d’argent au joueur, disons 10 $.
 Ce joueur propose un montant, X, à un second joueur.
 Le second joueur peut accepter la proposition, auquel
cas, il reçoit X et le premier 10$-X.
 Le second joueur peut refuser la proposition, auquel cas,
les deux joueurs ne reçoivent rien.
Résultats
Les offres les plus faibles (moins de 20%)
sont rejetées.
Les sujets réagissent avec indignation à la
proposition.
Ils n’agissent pas de façon à maximiser
leurs profits, puisqu’ils rejettent les offres
d’une petite part du magot et préfèrent ne
rien avoir.
Équité
Payer pour faire perdre de l’argent.
Singe: refuse nourriture.
L’homo economicus: norme
•
Déviations constantes des prédictions faites à partir du
modèle classique de l’homo economicus. Celui-ci
devrait être entièrement préoccupé par son propre
intérêt. Or plusieurs travaux ont montré qu’en plus de
leur intérêt, les sujets étaient aussi préoccupé par la
réciprocité et le caractère équitable des transactions,
sont prêt à modifier la répartition des ressources et ce
même au dépend de leur propre profit et sont
également disposés à récompenser ceux qui coopèrent
et à punirent ceux qui ne le font pas, même si ces
actions leur en coûtent.
Culture
La culture joue un rôle marginale dans la
théorie économique, elle est en quelque
sorte extérieure.
Or, les comportements véritables des
agents sont redevables aux
environnements culturels dans lesquels ils
se sont développés.
Quelle est la source de ces déviations
• Est-ce que ces déviations sont universelles ou
non?
Si non, d’où vient la source de ces déviations?
De son environnement sociale et économique
ou bien des caractéristiques individuelles des
sujets (âge, sexe, etc).
• Henrich, Boyd, Bowles, Camerer, Fehr, Ginis et
McElreah (2001). « In Search of the Homo
Economicus: Behavioral Experiments in 15
Small-Scale Societies »
Le ‘Ultimatum game’
• Soumettent des gens de 15 sociétés différentes à
un jeu.
• On donne à un « proposeur » un montant
équivalent à un ou deux jours de salaire ou de
travail et on lui demande de proposer une offre
à un « répondant ». Le répondant à le choix
soit d’accepter, soit de refuser. Le cas échéant,
les deux ne reçoivent rien.
• Quel devrait être, selon vous, le résultat de cette
expérience?
Résultat
• Le modèle classique prédit que le répondant devrait toujours accepter
parce que recevoir quelque chose, aussi petit que soit ce quelque
chose, est toujours mieux que rien!
• Expériences généralement fait en occident avec des étudiants et le
résultat est que les répondant acceptent (en moyenne) des offres
tournant autour de 44% du lot.
• Leur expérience: entre 26 % et 58%.
• Hasza (Tanzanie) refuse uniquement les offres basses (40%) alors
que les Au et les Gnau refusent et les offres basses et les offres
‘hyper-fair’ (+ de 50%).
Explication
• Deux dimensions:
1) Les retombées de la coopération
(combien leur vie dépend de la
coopération dans la production
économique).
2) L’intégration du marché (combien ces
gens dépendent de l’échange dans leur
vie quotidienne).
Les cas précis
• Les Machiguena et Tsimané sont les plus bas en termes
de coopération: ils sont indépendants économiquement
et s’engagent rarement dans des activités
économiques impliquant d’autres que les membres de
leur famille. (offre moyenne 26% et 37%)
• Les Lamerlara sont des chasseurs de baleines qui
doivent aller à la mer ensemble dans des grands
canots (offre moyenne 58%)
• Haut niveau de coopération augmente les
comportements de partage et l’intégration du marché
permet l’internalisation de principes d’équité vis-à-vis
les étrangers. Les deux dimensions expliquent 68% de
la variance.
Rejet des offres
•
•
Rejet des offres “hyper-fair” par les Au et Gnau reflètent
les pratique de don de cadeaux de ces sociétés.
Accepter un cadeau implique que vous reciproquiez
dans un temps futur déterminé par le donneur. Les gros
cadeaux établissent aussi le receveur comme
subordonné. Gros cadeaux refusés à cause de
l’anxiété créée.
Hadza offre basse et haut taux de refus. Partagent que
lorsqu’ils sont forcés. Peur de punition ou ragots. Aché
ne refusent pas les offres, même basses (offrent
tendent autour de 40%). Partage de la viande et
coopération, mais sans punition.
Plan de cours
Retour sur le cours de la semaine dernière
Illusions cognitives: la suite
Un constat optimiste: la psychologie
évolutionniste
Conclusion
 La vérité semble entre entre la position optimiste
d’Aristote et la position pessimiste des avocats
des heuristiques et biais.
 Les gens ont accès à des principes de
raisonnement qui leur permettent de donner la
bonne réponse à plusieurs tâches de
raisonnement.
 Mais ces principes ne semblent pas être
accessibles (ou activés) pour plusieurs tâches
de raisonnement importantes de notre monde
moderne.
 Le défi pour les philosophes, psychologues et
éducateurs des prochaines décennies sera de
concevoir de meilleures façons pour nos esprits de
l'âge de pierre de traiter les problèmes de
raisonnement que nous rencontrons à l'âge des
voyages spatiaux, des réseaux d'ordinateurs
globaux et des armes nucléaires.
 - Stephen Stich
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