Licence Economie et Management 2011-2012 Deuxième Année Microéconomie Cours No 1 – le 11 janvier Stephen Bazen Professeur des Universités Objectif final : comprendre le fonctionnement des marchés Deux côtés d’un marché : consommateurs et producteurs la demande l’offre Rôle du mécanisme des prix Défaillances des marchés lorsque le mécanisme des prix ne produit pas un résultat « favorable » Conséquences d’une hausse du coût marginal de production O' prix D O Bien A P2 P1 quantité Q2 Q1 Equilibre partiel En équilibre partiel on suppose que tous les autres prix ne changent pas Conséquences de la hausse du prix P1 P2 La demande des substituts augmente hausse de prix Transferts des ressources dans la production des biens Ajustement vers l’équilibre général Plan du cours I L’équilibre général - équilibre général de l’échange - équilibre général avec production II Formes de marchés - monopole et oligopole - mécanismes et formes d’ajustement III Défaillances du fonctionnement du marché Manuels: LESUEUR, Jean-Yves, MICROECONOMIE, Editions Vuibert VARIAN, Hal, MICROECONOMIE INTERMEDIAIRE, Editions De Boeck PICARD, Pierre, ELEMENTS DE MICROECONOMIE, Editions Monchrestien Rappel de la théorie du consommateur Il existe un ensemble de n biens dans l ’économie i 1, 2, 3,..., n Il y a une population de H consommateurs h 1, 2, 3,..., H Chaque consommateur a des préférences concernant les quantités des biens On représente les préférences par une fonction d’utilité Les préférences d’un consommateur sont subjectives L’économiste cherche à représenter ces préférences par une fonction d’utilité Le passage entre les deux est possible seulement sous certaines conditions La représentation des préférences par une fonction d’utilité Soit deux paniers de biens z1 , z2 Une fonction d’utilité associe une valeur (un scalaire) à chaque panier de biens tel que : U ( z2 ) U ( z1 ) lorsque le consommateur préfère z2 à z1 Il s’agit d’une représentation mathématique des préférences d’un consommateur Cette représentation est possible si certaines hypothèses sont vérifiées L’hypothèse « toujours plus » U ( z j ) xi 0 i l’utilité marginale est positive On suppose que l’utilité marginale est décroissante 2U ( z j ) x 2 i 0 i Quelques remarques Les préférences d’un consommateur sont subjectives L’économiste cherche à représenter ces préférences par une fonction d’utilité Le passage entre les deux est possible seulement sous certaines conditions L’analyse du comportement du consommateur On suppose qu’il y a seulement deux biens i 1, 2 Les préférences du consommateur sont représentées par x1 z U U ( z) U ( x1, x2 ) x2 U 0 x1 U 0 x2 2U 0 2 x1 2U 0 2 x2 La fonction d’utilité peut être visualisée en termes de courbes d’indifférence bien 2 U1 U 2 U 3 U3 U2 U1 bien 1 Hypothèses concernant le comportement du consommateur Le revenu du consommateur est égal à R Les prix des deux biens sont respectivement p1 et p2 Le consommateur ne peut pas dépenser plus que son revenu p1 x1 p2 x2 R contrainte budgétaire **On suppose que le consommateur dépense tout son revenu p1 x1 p2 x2 R R p1 x1 x2 p2 bien 2 R p2 x2 p1 x1 p2 U1 U 2 U 3 z2 U3 z1 U2 U1 p1 pente p2 R p1 bien 1 Hypothèse : on suppose que le consommateur cherche à maximiser son niveau d’utilité maximiser U U ( x1 , x2 ) par son choix de quantités des deux biens Or il doit respecter la contrainte budgétaire p1 x1 p2 x2 R Il s’agit d’un programme de maximisation sous contrainte max U U ( x1 , x2 ) x1 , x2 sous la contrainte p1 x1 p2 x2 R bien 2 R p2 z* x2* U2 U1 x1* R p1 bien 1 Détermination de la pente de la courbe d’indifférence U U dU dx1 dx 2 x1 x 2 la différentielle Pour un courbe d’indifférence donnée : dU 0 U U dx1 dx 2 0 x1 x 2 U dx 2 x1 U dx1 x 2 L’optimum du consommateur : U dx x 2 1 dx1 U x2 p1 p2 On appelle la pente de la courbe d’indifférence : le taux marginal de substitution Sa valeur est donnée par dx2 TMS 0 dx1 Le taux marginal de substitution est décroissant bien 2 x2 ' " x1 x1 1 x1 2 bien 1 La décision du consommateur – version géométrique max U U ( x1, x2 ) sous la contrainte U x1 p1 U p2 x 2 p1 x1 p2 x2 R R p1 x1 x2 p2 La pente de la courbe d’indifférence égale la pente de la droite de budget Pente de la droite de budget : dx2 p1 dx1 p2 La décision du consommateur – version algébraique Maximiser U sous la contrainte du budget p1 x1 p2 x2 R La fonction de Lagrange L U R p1 x1 p2 x2 L U p1 0 x1 x1 U p1 x1 L U p2 0 x2 x2 U p2 x2 L R x1 p1 x2 p2 0 U x1 p1 p1 U p2 p2 x2 R x1 p1 x2 p2 Maximiser U x1 , x2 x1 x12 sous la contrainte du budget U 1 1 x1 x2 x1 x1 U 1 1 1 x1 x2 x2 x2 p2 x2 x1 p1 1 p1x1 R p2 x2 p1 x1 p2 x2 R U x2 x1 U 1 x1 x2 1 x2 p 2 R 1 p1 p2 R x2 1 p2 U x1 , x2 x1 x12 Maximiser sous la contrainte du budget x1* R p1 p1 x1 p2 x2 R 1 R x * 2 p2 Le cas général max U U ( x1, x2 ) sous la contrainte p1 x1 p2 x2 R x1* x1 p1 , p2 , R x2* x2 p1 , p2 , R Les fonctions de demande « marshalliennes » 2. Equilibre général – approche simplifiée Deux agents économiques (A et B) Deux biens ( 1 et 2 ) Chaque agent a une dotation en chaque bien w A 1 , w2A w B 1 , w2B A B A B Ressources totales dans l’économie w1 w1 , w2 w2 Décision – échanger des biens ou garder la dotation initiale ? bien 2 agent A Dotations initiales w A 1 , w2A agent B bien 2 bien 1 w B 1 , w2B bien 1 La boîte d’Edgeworth bien 1 0B bien 2 w B 1 0A w A 1 , w2A bien 1 , w2B bien 2 w1A w1B 0B bien 2 w w A 2 B 2 Dotations initiales 0A bien 1 Chaque agent peut augmenter son niveau d’utilité s’il se met à échanger des biens avec l’autre agent 0B bien 2 0A bien 1 Dotation initiale Aucun agent ne peut augmenter son niveau d’utilité s’il se met à échanger Il y a intérêt à échanger si au moins un agent peut augmenter son niveau d’utilité Lorsque les courbes d’indifférence initiales sont tangentielles, il n’y aura pas d’échange autrement dit : si les taux marginaux de substitution sont égaux Conséquence : Les agents ont intérêt à continuer l’échange jusqu’au point où les taux marginaux de substitution sont égalisés Condition d’équilibre dans une économie d’échange : U A U B x1 x1 A B TMS TMS U A U B x 2 x 2 1 4 2 w A 1 50, w2A 100 U 1 1 x x x1 4 x1 1 4 1 1 1 2 2 1 2 U x x U x x Exemple : A 1 4 1 A B 1 4 2 U A x1 x2A w2A A A 2 A w1 U x1 x2 Situation initiale : w B 1 50, w2B 50 U B 1 1 12 12 x1 x2 x1 2 x1 U B x2B x1 B B U x1 x2 TMS A TMS B w2B B 1 w1 0B bien 2 Dotations initiales 0A courbe de contrat bien 1 L’équation de la courbe de contrat U A U B x1 x1 A B TMS TMS U A U B x 2 x 2 L’équilibre du consommateur pour des prix donnés : U x1 p1 U p2 x 2 L’équilibre du consommateur pour des prix donnés : U h x1 p1 h p2 U x 2 h A, B L’équilibre général s’obtient lorsque les prix relatifs font coïncider les TMS de chaque consommateur Comment arriver au point d’équilibre ? Walras – le commissaire priseur Edgeworth – échange qui est mutuellement avantageux 0B p1 p2 bien 2 équilibre Dotations initiales 0A bien 1 1 4 1 1 4 2 Exemple : w A 1 50, w2A 100 U A x1 x2A p1 A A U p2 x1 x2 p1 x1A p2 x2A 1 1 2 2 1 2 U x x U x x A B w B 1 50, w2B 50 U B p1 x2B x1 B B p2 U x1 x2 p1 x1B p2 x2B RA p1w1A p2 w2A RB p1w1B p2 w2B RA p150 p2100 RB 50 p1 p2 Pour l’agent A : p1 x1A p2 x2A RA p1 x1A RA p150 p2100 2 p1 x1A p1 50 p2100 p2 x 25 50 p1 A 1 p1 p x p x x 25 50 p2 A 2 2 A 1 1 A 2 Pour l’agent B : 2 p1 x1B p1 50 p2 50 p x 25 25 2 p1 B 1 p1 p x p x x 25 25 p2 B 2 2 B 1 1 B 2 Equilibre : offre = demande x1A x1B w1 x2A x2B w2 p2 p2 25 50 25 25 100 p1 p1 x1A p2 50 75 100 p1 p2 2 p1 3 x1B p1 p1 50 25 25 25 150 p2 p2 x2A x2B p1 75 50 150 p2 p1 3 p2 2 On a pu déterminer les prix relatifs seulement Les propriétés de cet équilibre 1. La loi de Walras La valeur agrégée de l’excès de la demande est nulle Contrainte budgétaire de l’agent A p1 w1A p2 w2A p1 x1A p2 x2A p1 x1A w1A p2 x2A w2A 0 p1 z1A p2 z 2A On appelle zi l’excès de la demande pour le bien i p1 z1A p2 z 2A p1 z1B p2 z 2B 0 p1 z1 p2 z 2 p1 z1 0 p2 z 2 0 Conséquence: équilibre en n-1 marchés équilibre général (équilibre en n marchés) 2. L’équilibre est déterminé par les prix relatifs Corollaire de la loi de Walras – il y a seulement n-1 prix indépendants On fixe le prix d’un des biens égal à 1 – ce bien est le « numéraire » p1 1 p2 2 p2 p1 3 RA p150 p2100 2 RA 50 100 116,7 3 x 58,3 A 1 x 87,5 A 2 RB 50 p1 p2 2 RB 501 83,3 3 x 41,7 B 1 x2B 62,5 x 58,3 A 1 x1B 41,7 x 87,5 A 2 x2B 62,5 U B x1 x2B 62,5 3 B B U 41,7 2 x1 x2 U 87,5 3 x1 x2A A A 58,3 2 U x1 x2 A p1 TMS TMS p2 A B 0B p1 p2 bien 2 équilibre Dotations initiales 0A bien 1 1 4 1 Exemple : w A 1 50, w2A 100 x 58,3 A 1 bien 2 50; 100 1 4 2 1 1 2 2 1 2 U x x U x x A B x 87,5 A 2 w B 1 50, w2B 50 x1B 41,7 p1 2 p2 3 x2B 62,5 bien 2 agent B agent A 58,3; 41,7; 87,5 50; bien 1 62,5 50 bien 1 3. L’équilibre est optimal dans le sens de Pareto Définition: L’optimum dans le sens de Pareto On ne peut pas améliorer la situation d’un agent sans diminuer le bien-être d’un autre agent Critère d’efficience et non pas de bien être social Tout point sur la courbe de contrat est un optimum dans le sens de Pareto Etant donné les dotations initiales, seul un segment de la courbe de contrat QR représente des optima dans le sens de Pareto 0B le cœur R bien 2 Q Dotations initiales 0A bien 1 Les deux théorèmes de l’économie du bien être 1. Une économie du marché avec concurrence pure et parfaite produit un équilibre qui est optimal dans le sens de Pareto U A U B x1 x1 p1 A B TMS TMS A B p2 U U x 2 x 2 La pente de la courbe d’indifférence de chaque agent est identique et égale au rapport des prix 2. A partir d’une dotation initiale un optimum de Pareto peut être atteint par le biais du mécanisme des prix 0B bien 2 Dotations initiales 0A bien 1 2. A partir d’une dotation initiale un optimum de Pareto peut être atteint par le biais du mécanisme des prix 0B p1 p2 bien 2 Dotations initiales 0A bien 1