principes pedagogiques apc-fle

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Centre international
d’études pédagogiques
36 principes
pédagogiques pour
l’enseignement du FLE
dans la perspective de
l’APC au
Cap-Vert
Pierre-Yves ROUX ; avril2014
Parlons d’abord de votre expérience…
1. A quoi faites-vous
particulièrement attention lorsque
vous enseignez ?
2. Essayez d’en tirer des principes
directeurs pour l’enseignement
des langues étrangères
3. Ces principes paraissent-ils
compatibles avec l’APC ?
AUJOURD’HUI :
9 h – 12 h 30
14 h – 16 h 30
MARDI et MERCREDI
8 h 30 – 14 h 30
10.
11.
12.
13.
14.
Approche par les compétences et
didactique du français langue
étrangère
Deux mondes
différents et
incompatibles
ou des points
d’articulation
communs ?
Pédagogie
généraliste
Didactique des
langues
étrangères
APC
Approche
actionnelle
=
RESSOURCES
+
Intégration / Tâche finale
Pédagogie
généraliste
Didactique des
langues
étrangères
APC
Approche
actionnelle
=
Quels seraient les principes
pédagogiques et didactiques ?
De plus…
Les principes identifiés doivent
permettre de mettre en cohérence
les éléments suivants :
Les
programmes
Les supports
d’enseignement
L’évaluation
Car seule cette
cohérence est
facteur
d’efficacité
Les
La formation
pratiques de
initiale et
classe
continue
1. La centration pédagogique et
la notion d’analyse de besoins
1
La pédagogie est centrée
sur l’apprenant et les
apprentissages
Ce n’est pas ce que fait
l’enseignant qui est important,
mais ce qu’apprend l’élève.
La pédagogie est un moyen
et non pas une fin en soi.
Ce n’est pas la partie du programme
couverte par l’enseignant qui est
importante, mais ce qu’a retenu
l’élève à
l’intérieur du
programme
réalisé.
Si on applique le principe
aux programmes:
Si on applique le principe aux trois
« macro-capacités » :
1. Les savoirs (leur importance s’amoindrit)
Apprenant
Enseignant
À lui de chercher les Plutôt que de fournir et
informations
d’exploiter les
nécessaires à sa
documents, il apprend
formation, à la
où les trouver,
réalisation de son
comment les choisir,
projet
les lire, les exploiter
2. Les savoir-faire (deviennent la partie la
plus importante)
Apprenant
Enseignant
Doit comprendre que
l’important est
d’apprendre à
apprendre
(métacognition).
Doit chercher à
développer ses
stratégies
d’apprentissage
Doit chercher à
repérer les styles et
les stratégies
d’apprentissage de
ses élèves, les
développer et en faire
découvrir et acquérir
de nouvelles
3. Les savoir-être (trouvent toute leur
importance)
Apprenant
Enseignant
Doit savoir collaborer,
partager, transmettre
ses savoirs et savoirfaire.
Doit faire preuve des
savoir-être attendus
par l’enseignant et la
société, ou les
acquérir
Doit développer les
interactions entre
élèves.
Doit admettre qu’il
n’est plus au centre de
la relation
pédagogique, mais
qu’il est « au service »
de ses élèves
La centration pédagogique est
un « macro-principe » qui en
englobe de nombreux autres
Identifiez 3 pratiques de classe
qui permettent de placer
effectivement l’élève au centre
de la relation pédagogique
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
2
Tenir compte de la diversité
des élèves,
notamment en différenciant ses
pratiques pédagogiques
2
Tenir compte de la diversité
des élèves
Quelles sont les principales
distinctions que vous pouvez faire
entre vos élèves ?
implication :
tout groupe
est hétérogène
Réponses
pédagogiques
Données linguistiques,
psychologiques, sociologiques,
cognitives, stratégiques,
pragmatiques, etc.
« C’est en différenciant sa
pédagogie qu’on pourra
pédagogiser les différences »
Eric MENRATH
Il existe 2 types de pédagogie
différenciée :
1. Simultanée (exigeante et difficile)
2. Successive (plus réaliste)
3
Connaître et respecter la
pluralité des styles et des
rythmes d’apprentissage
Vous devez reconnaître qu’il y a
d’autres styles d’apprentissage
que le vôtre, et tout aussi
efficaces…
Exemple : les 7 types d’intelligence
(Howard Gardner)
1. L’intelligence linguistique
2. L’intelligence logico-mathématique
3. L’intelligence spatiale
4. L’intelligence musicale
5. L’intelligence corporelle-kinésique
6. L’intelligence interpersonnelle
7. L’intelligence intrapersonnelle
4
S’interroger sur les
motivations et les besoins
des apprenants
Pourquoi un élève capverdien
pourrait-il être intéressé pour
apprendre le français ?
4
S’interroger sur les
motivations et les besoins
des apprenants
Les apprenants ont généralement
une approche très utilitariste
Obligation
scolaire ?
Avoir une bonne
note à l’examen ?
Réputation de
l’établissement ?
Projet de voyage
touristique ?
Projet
personnel ?
Projet
d’études ?
Projet
professionnel ?
« Tradition »
familiale ?
Amour de la
langue ?
Autre ?
On peut penser que dans
l’absolu, les contenus et
les pratiques
pédagogiques pourraient
être différents, en fonction
de la réponse à la question
précédente…
5
Baser l’apprentissage sur
le vécu et les expériences
des apprenants
Pour notamment leur permettre
de donner du sens à leurs
apprentissages
Contre-exemples cap-verdiens :
Vous prenez le train pour aller voir votre
grand-mère. Vous avez oublié de
composter votre billet et le contrôleur
veut vous faire payer une amende.
Contre-exemples cap-verdiens :
Tu invites ton ami à faire du ski. Il a peur
et tu essaies de le rassurer
Imaginez un autre exemple
d’activité dénuée de sens pour
un élève capverdien
Imaginez ensuite l’adaptation
contextualisée de cette activité
2. La définition et la formulation
des objectifs pédagogiques
6
Connaître et respecter les
programmes officiels :
Il s’agit de documents cadres qui ne
peuvent être modifiés de façon
arbitraire et/ou importante
Ils assurent la cohérence des
apprentissages et la possibilité de
mobilité des apprenants
Le contenu de la
méthode en usage ne
saurait se substituer
au programme
7
Décliner les objectifs
généraux en objectifs
opératoires
(ou « composantes de la compétence »)
Exemple :
Rédiger une lettre de
demande d’informations :
Identifiez les composantes de cette
compétence
Ou pour le dire
autrement :
Ressources
nécessaires ?
Contenu de
l’enseignement ?
Tâche finale
Activité
d’intégration
1.
2.
3.
Etc.
Rédiger une lettre
de demande
d’informations
Important :
Ces composantes deviendront
des objectifs intermédiaires,
puis des critères d’évaluation.
Ce sont également ces
composantes qui feront
ensuite l’objet d’une
éventuelle remédiation en
cas de difficultés.
MACRO-OBJECTIF
Décomposition
C1
C2
C3
Etc.
Intégration
Remédiation
C1
C2
C3
Etc.
8
Bien définir et bien
formuler ses objectifs :
« Si tu ne sais pas où tu vas, tu risques
de mettre longtemps pour y arriver… »
Une formulation complète comporte :
1. Un intitulé précis : à la fin de la
séquence, les élèves devront être
capables de…
2. La liste des critères de réussite
3. Et si possible, le seuil d’acceptabilité : je
considèrerai que mon objectif est atteint
si x % des élèves réussissent x % des
items proposés
9
Identifier les prérequis
nécessaires et évaluer leur
maîtrise initiale
Exemple : quel serait le prérequis
indispensable pour aborder
l’apprentissage du passé composé ?
10
Eviter le cloisonnement
entre les différentes
composantes linguistiques
La langue est un tout et,
a fortiori dans une approche
APC, on ne peut la
décomposer (grammaire,
phonétique, oral, etc.), sauf
dans des cas précis…
11
Privilégier la pratique de la
langue
Et non pas sa description
Donc, pas (ou pas trop ) de
métalangage et pas de cours de
grammaire explicite…
12
Savoir utiliser le manuel en
usage
Si on revoit l’ordre des leçons et des
activités pour les adapter au programme,
on reverra également le contenu pour
l’adapter au niveau des élèves
Ne pas faire systématiquement toutes les
activités mais uniquement celles qui ont
une véritable utilité
13
Prévoir une progression
logique et rigoureuse
qui aille du connu à l’inconnu, du
présumé simple au présumé
complexe…
Et qui respecte la zone proximale de
développement de l‘élève (ZPD)
Un exemple :
PROGRESSION
MAÎTRISE
Relève de l’évidence
EXPERT
Peut expliquer à
d’autres
ACQUIS
Sait faire sans pouvoir
expliciter
EN VOIE
D’ACQUISITION
Réussit parfois
NON ACQUIS
Ne réussit pratiquement
jamais
INACCESSIBLE
Ne possède pas les
pré-requis nécessaires
L’enseignement ne pourra occulter cette notion.
Exemple :
MAÎTRISE
EXPERT
ACQUIS
EN VOIE
D’ACQUISITION
NON ACQUIS
INACCESSIBLE
La maîtrise de la
compétence ne peut
être qu’une finalité
Ce que je dois
ambitionner (objectif)
Quelles sont les
compétences actuelles
de l’élève ?
IMPORTANT :
L’évolution des pratiques
professionnelles des enseignants
devra respecter le même principe
de la ZPD
METHODOLOGIQUE
« ÈRE »
Résultats actuels et identification
des domaines posant difficultés
Pratiques pédagogiques actuelles
Marge d’évolution des pratiques
actuelles (Cf. ZPD)
Contraintes et directives
institutionnelles
Habitus d’apprentissage
Autres éléments contextuels
(logistiques…)
Etc.
❶
Identification des pratiques
pédagogiques « souhaitables »
❷
Identification des pratiques
pédagogiques « réalistes »
❸
Identification des déficit de
compétences
❹
Renforcement des compétences
professionnelles (formation)
❺
Mise en œuvre des pratiques
pédagogiques semblant les plus
efficaces
❷
Approche actionnelle
(équivalent APC)
Approche
communicative
❶
Pratiques pédagogiques
actuelles (constatées)
14
Ne pas chercher à enseigner
tout ce qu’on sait
Mais ce dont l’apprenant a besoin
pour progresser et ce qu’il est
capable d’assimiler
15
Ne pas passer à l’objectif
suivant si l’objectif visé
n’est pas atteint :
Dans la perspective d’un
enseignement efficace, le plus
important n’est pas la couverture
du programme mais les
acquisitions réelles des apprenants
16
L’apprentissage se faisant en
spirale, prévoir des retours
et des révisions
De plus, « rien n’est
jamais acquis… »
ETC.
Obj 8 : LE PASSÉ COMPOSÉ
Obj 7 : LES PRONOMS RELATIFS
Obj 6 : LES PRÉPOSITIONS
Obj 5 : VERBES DU 1er GROUPE
Obj 4 : LES ADJECTIFS POSSESSIFS
Obj 3 : VERBE S’APPELER
Obj 2 : VERBE AVOIR
Obj 1 : VERBE ÊTRE
Progression linéaire ou « par empilement » (ex.)
Verbe avoir
Prépositions
Verbe être
Adj. possessifs
X
X X
X
X
X
X
Etc.
Progression en spirale (exemple)
3. L’animation et la gestion
de la classe
17
Privilégier une pédagogie active
Le rôle de l’enseignant doit se limiter à
faire, à dire, à expliquer, etc. ce que les
élèves ne peuvent pas faire
« Ne rien faire, tout faire
faire, ne rien laisser faire »
(Louis PORCHER)
Il était une fois…
ou la belle histoire d’un
CERCLE VERTUEUX
+
Amélioration des pratiques
pédagogiques
Amélioration des performances
des apprenants
Motivation des apprenants
Implication
Sens
Participation
Dis-le moi et je
l'oublierai.
Montre-le moi et je m'en
souviendrai peut-être.
Implique-moi et je
comprendrai…
généralement on retient :
10% de ce qu’on lit
20% de ce qu'on entend
30% de ce qu'on voit
50% de ce qu'on voit et
qu'on entend
80% de ce qu'on dit
90% de ce qu'on fait
cours
18
Privilégier une gestion de
classe participative :
faire participer les élèves à la
gestion de la classe renforcera
leur sentiment d’appartenance et
donc leur motivation, mais aussi
l’efficacité du cours
19
Viser l’autonomie et la
responsabilisation des élèves,
ce qui va les valoriser, et renforcer
des compétences transversales
fondamentales
20
Afin de respecter la pluralité,
des élèves, des besoins, des
styles d’apprentissages, etc.,
proposer une large gamme
d’activités.
Activités variées
Intérêt et
motivation
Objectifs
variés
= facteurs d’efficacité
Respect
des styles
d’apprentissage
Etc.
21
Avoir une approche
réfléchie de l’usage de la
langue maternelle et des
langues connues
Le « tabou de la LM » n’existe
plus mais son utilisation
doit être réfléchie
Exemple d’activité de médiation
linguistique (CECR) :
Votre ami français vient vous rendre
visite. Vous décidez ensemble de ce
que vous allez regarder ce soir à la
télé
22
Ne pas placer les langues
en concurrence mais en
complémentarité,
et ne pas chercher à
hiérarchiser les cultures
23
Ne pas dissocier la langue
des aspects culturels,
qu’on pourra traiter et aborder dans
une perspective comparative et
contrastive
24
Développer et respecter
toutes les stratégies
communicatives
Et notamment le non construit et le non
verbal
Comment tu
t’appelles ?
Je m’appelle
Marie
Est-ce que ça
va bien ?
Non, ça ne va
pas bien.
Je ne
sais pas
Qu’est-ce
qu’il y a ?
Etc.
Échange
FLE
Tu t’appelles
comment ?
Marie
Bof...
(haussement
d’épaules)
Est-ce que ça
va bien ?
J’sais
pas
Qu’est-ce
qu’il y a ?
Etc.
Échange
authentique
Tu t’appelles
comment ?
Marie
« Non
construit »
Bof...
(haussement
d’épaules)
Est-ce que ça
va bien ?
J’sais
pas
Qu’est-ce
qu’il y a ?
Etc.
Échange
authentique
Tu t’appelles
comment ?
Marie
« Non
verbal »
Bof...
(haussement
d’épaules)
Est-ce que ça
va bien ?
J’sais
pas
Qu’est-ce
qu’il y a ?
Etc.
Échange
authentique
Tu t’appelles
comment ?
Marie
« Non
correct »
Bof...
(haussement
d’épaules)
Est-ce que ça
va bien ?
J’sais
pas
Qu’est-ce
qu’il y a ?
Etc.
Échange
authentique
Remarque importante :
bien que rare et marginal dans une
situation de communication
authentique, le niveau verbal,
construit et correct est (trop)
souvent le seul niveau toléré par les
enseignants de langues vivantes.
La preuve…
Dans le cas du
non verbal
Est-ce que tu
as aimé ce
livre ?
Tu n’as pas
une langue
pour parler ?
Haussement d’épaules,
moue, soupirs, geste, etc.
Dans le cas du
« non-construit »
Comment
t’appelles-tu ?
Paul
Fais une
phrase
complète !...
Dans le cas du
« non-correct »
Est-ce que tu
connais la
France ?
Non, je la
connais pas.
Et la double
négation ?!...
Ce qui peut faire dire que la
méthodologie FLE est parfois
« plus royaliste que le roi »,
dans la mesure où elle exige des
apprenants étrangers un niveau
que les natifs ne s’imposent pas.
Une autre remarque concernant
l’approche morphosyntaxique et
l’approche communicative :
Soit l’énoncé suivant :
Prenez un
verre !...
Approche SGAV
morphosyntaxique :
Prenez un verre =
Prenez la 1ère à droite
Prenez votre parapluie
Prenez votre temps
Prenez la porte
Prenez de l’aspirine, etc.
Verbe « Prendre », impératif, 2ème p. pluriel + COD
Approche communicative :
Prenez un verre =
- Vous voulez boire quelque chose ?
Prenez un
verre !...
- Tu as soif ?
- On s’en jette un ?
- Une bière ?
- Qu’est-ce que je vous sers ?
- Gestuelle ; etc.
Proposer à boire à quelqu’un
L’identification de la bonne formulation
passe par une série de questionnements :
- Qui parle ?
- A qui ?
- Où ?
- Dans quel contexte ? Etc.
APC et approche communicative :
RESSOURCES
- Vous voulez
boire quelque chose ?
COMMUNICATIVES
- Tu prends un verre ?
Laquelle de ces ressources est
- Une bière ?
adaptée à la situation ?
- Gestuelle
- Etc.
Questionnement communicatif
Choix et production
25
Maintenir un dosage adéquat
dans la répartition des temps
de parole enseignant /
apprenants
(c’est-à-dire « apprendre à se taire »)
Les apprenants sont là pour…
apprendre, et c’est en pratiquant
qu’on s’approprie une langue
26
Utiliser le niveau et le
registre de langue adéquats
En veillant à rester
compréhensible, tout en les « tirant
vers le haut »
On se sera préalablement posé la
question de savoir de quel français
les apprenants ont besoin
27
Enseigner avec des
exemples clairs et parlants
et en employant toute la
panoplie des moyens à
disposition : discours, manuel,
schémas, dessins, mime, etc.
Imaginer des moyens pour
expliquer les énoncés suivants :
1. Demain, je partirai après le déjeuner
2. Ma sœur a mal à la tête. Elle ne peut
pas aller à l’école.
3. Il n’aime pas les légumes. Il préfère le
poisson
28
Eviter de réaliser en classe
des activités génératrices de
perte de temps
(recopier un texte, recopier un
exercice, faire lire tous les élèves les
uns après les autres, etc.).
29
Etre un enseignant
« réflexif »
C’est-à-dire « qui réfléchit sur ses
pratiques professionnelles »
et non pas le simple répétiteur du
manuel ou un improvisateur
irréfléchi
On se posera ces questions avant le
cours, mais aussi pendant et après :
Exemples :
- Qu’est-ce que mes élèves ont fait ?
- Qu’est-ce que mes élèves ont appris ?
- Qui et dans quel pourcentage ?
- Est-ce que ces apprentissages
correspondent à mes objectifs ?
- Quels ont été les problèmes ?
- Et si je devais refaire le même cours ?...
Liste de questionnements
évidemment non exhaustive…
4. L’évaluation des
compétences des élèves
30
Reconnaissance du droit à
l’erreur :
L’apprenant a le droit de se
tromper…
…et l’enseignant a le devoir de
remédier
12 sous-principes relevant de la
pédagogie de l’erreur :
Imaginez quels seraient les
principes et les incidences de
la pédagogie de l’erreur
12 sous-principes relevant de la
pédagogie de l’erreur :
1. L'apprenant a le droit de se
tromper
2. L'enseignant doit considérer
l'erreur comme un symptôme
3. L'enseignant peut être à
l'origine de certaines erreurs
4. Toutes les erreurs n'ont pas
la même importance
5. Toutes les erreurs n'ont pas
la même origine
6. On ne peut "pénaliser" que
ce qu'on a enseigné
7. Il ne suffit pas de constater
l'erreur, il faut y remédier
8. Toute correction ne doit pas
être forcément immédiate
9. Le relevé et le traitement
des erreurs ne sont pas
forcément exhaustifs
10. L'enseignant n'a pas le
monopole de la correction
11. La remédiation n'est pas
une simple redite
12. Le droit à l'erreur ne
signifie pas "méthode des
essais et des erreurs"
31
Etre sélectif dans la
correction des erreurs
Vouloir tout corriger se révèlera
contre-productif (confusion,
découragement, multiplication des
objectifs…)
32
L’animation de la classe peut
être collective, individuelle,
en binômes, en groupe…
Mais les productions à évaluer
seront individuelles
33
Évaluer de façon critériée et
non pas normative
La norme linguistique peut être définie comme
l’ensemble des règles qui régissent le
fonctionnement de la langue.
L’évaluation normative cherchera à positionner
l’apprenant par rapport à cette norme.
Les critères sont définis par un référentiel sous
la forme d’attendus.
L’évaluation critériée cherchera à positionner
l’apprenant par rapport à ces critères avec un
principe : on ne peut évaluer (et pénaliser) que ce
qu’on a enseigné.
NORME LINGUISTIQUE
Écart pénalisé dans une
perspective normative
Écart « toléré » dans une
perspective critériée
CRITÈRES
Écart pénalisé dans une
perspective critériée
NIVEAU DU SUJET
Ce
qu’on a
enseigné
Sujet à évaluer
Exemple :
Soit l’énoncé : « Il faut que je pars à 3 heures ».
Sera considéré comme erroné (et donc pénalisé)
dans une perspective normative
car IL FAUT QUE + SUBJONCTIF (cf. Grévisse)
Dans une perspective critériée, on devra d’abord
se poser la question : « les sujets sont-ils censés
connaître la règle Il faut que + subj ? »
- Si oui, l’énoncé est erroné et sera pénalisé
- Si non, l’énoncé (bien qu’erroné) ne sera pas
pénalisé.
Implications :
1. Dans une perspective critériée, on peut avoir
une production comportant des erreurs mais à
laquelle on attribuera pourtant la note maximale.
Cette note maximale signifie que tout ce qui doit
être connu et maîtrisé l’est effectivement.
2. Deux élèves peuvent avoir la note maximale,
même si la production de l’un est bien meilleure
que la production de l’autre
Les deux productions correspondent aux critères
attendus
34
Proposer des activités de
remédiation différenciées
et ciblées
C’est cette phase de remédiation
qui fait qu’une évaluation sera
« formative »
35
Introduire des pratiques
d’autoévaluation, de coévaluation et de
métacognition
?
- La métacognition renvoie au
« savoir-apprendre »
- L’autoévaluation permet à l’élève de
s’interroger sur ses performances
- La co-évaluation s’effectue entre
pairs (entre élèves)
- Ces pratiques sont la déclinaison et
l’illustration du double principe de
participation et d’implication
36
Valoriser les réussites
pour motiver
Sans démagogie excessive et en
différenciant ses réactions et ses
commentaires en fonction des
attentes
5. Quelle serait la chronologie
« modèle » d’un cours APC ?
1. Consultation du programme (objectif)
2. Identification des composantes
a. composante 1 (C1)
b. composante 2 (C2)
c. composante 3 (C3), etc.
3. Identification des prérequis C1
4. Vérification des prérequis
a. prérequis présent : on enseigne C1
b. prérequis absent : pr. compensatoire
5. Enseignement C1
6. Evaluation C1
a. objectif atteint : on passe à C2
b. objectif non atteint : remédiation
7. Idem C2, C3, etc.
8. Intégration (C1 + C2 + C3, etc.)
a. objectif atteint : on passe à l’objectif
suivant
b. objectif non atteint :
- relevé des erreurs
- typologie de l’erreur
- remédiation différenciée et ciblée
9. Nouvelle situation d’intégration
10. Objectif du programme suivant
En guise de
conclusion…
De nombreux autres principes
mériteraient d’intégrer une liste loin
d’être exhaustive…
mais l’idée même de principes
sous-entend une « sélection »
des points jugés les plus importants.
A vous de voir si les principes énoncés
sont pertinents dans votre contexte et
comment vous pourriez éventuellement
amender cette liste.
En guise d’annexe :
L’exploitation des documents
authentiques.
Partons de votre expérience
1. Utilisez-vous des documents
authentiques durant vos cours ?
2. Pourquoi ?
3. Quels types de documents ?
4. Qu’en pensez-vous ?
Vous utilisez une méthode FLE,
tout a été réfléchi et pensé par
l’auteur,
des dizaines d’activités sont
proposées,
alors pourquoi créer d’autres
supports de cours ?
Peut-être parce que
- la méthode que vous utilisez se
veut « universelle » et n’est donc
pas contextualisée ;
- vous travaillez sur un thème
spécifique ;
- vos élèves peuvent avoir des
besoins spécifiques ;
- vous trouvez cet aspect de votre
travail intéressant et valorisant ;
- vous souhaitez varier les supports
et les approches ;
- vous pensez que les élèves seront
plus intéressés et donc plus
motivés ;
- en fait, vous pensez que ce sera
plus efficace...
Et pourquoi des
documents authentiques ?
Authentique s’oppose ici à
« pédagogique »,
c’est-à-dire qui a été conçu
pour une classe et une
situation d’apprentissage
Le document authentique
permet :
1. De travailler différemment
et « en situation »
2. D’aborder les aspects
civilisationnels
3. De travailler en contrastif
4. De « démystifier » l’entrée
dans la langue authentique
5. De multiplier les
ressources à disposition
6. De renforcer la motivation
des élèves
7. De varier les supports et
les approches
8. De donner une image plus
actuelle de la langue
enseignée
9. De renforcer la crédibilité
de l’enseignement dispensé
10. De travailler du global au
détaillé
11. De travailler l’ensemble
des aspects textuels (image,
typographie, organisation,…
12. De renforcer
l’autoformation linguistique
permanente de l’enseignant.
Les contraintes auxquelles il
convient de se plier peuvent être
de plusieurs ordres :
1. Institutionnelles (programmes
et programmations)
2. Factuelles (niveau et besoins
des élèves)
3. Organisationnelles (effectifs,
etc.)
4. Temporelles (durée des cours,
temps à disposition…)
5. Logistiques (matériel à
disposition)
6. Pédagogiques (approche, prérequis, etc.)
Les 6 principales questions à se
poser seraient par conséquent :
3. Qu’est-ce
que je vais
faire faire à
l’élève ?
2. Comment
l’organiser ?
1. Je dois
enseigner
quoi ?
4. Qu’estce que je
dois faire ?
5. J’ai
besoin de
quoi ?
6. Combien
de temps
vais-je y
consacrer ?
On imaginera une approche
pédagogique et progressive, qui aille
1.De la découverte à l’exploitation
2. De la sensibilisation au
perfectionnement
3. De la réception à la production
4. Des objectifs simples aux
objectifs complexes
5. Du global au détaillé
6. Du paratexte au texte
7. Du fond à la forme
8. Du sens à la morphosyntaxe
9. Des outils fermés aux outils
ouverts
Exemple de typologie d’activités écrites :
critère retenu : activités fermées vs activités ouvertes
activités « fermées »
activités « ouvertes »
Caractéristiques :
Caractéristiques :
- Pas de production
- Production
- Réponse proposée
- Réponse à imaginer
- Activité attendue : choix
- Activité attendue : création
- Réponse unique
- Réponses multiples
- Réponse univoque
- Réponses parfois équivoques
- Compétences de compréhension
- Compétences de production
- Notation objective
- Notation subjective
© CIEP
Exemples d’activités classées selon un axe « fermé / ouvert »
- Questionnaire à choix multiple (QCM)
- Tableau
- Classement
- Appariement
- Texte lacunaire
- Transformation
- Questionnaire à réponse ouverte courte (QROC)
- Production guidée
- Synthèse
- Analyse
- Création
Etc. (inventaire non exhaustif)
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Un exemple :
Légumes croquants, ricotta aux herbes fraîches
- 12 radis
- 1 bulbe de fenouil
- 2 branches de céleri
- 3 endives
- 10 g de persil haché
- 5 g de ciboulette hachée
- 2 g de menthe hachée
Type de plat :
entrée
Temps de préparation :
10 minutes
Difficulté :
débutants
Cuisson :
pas de cuisson
Budget :
petit
Pour :
6 personnes
- 6 champignons de Paris
- 2 carottes moyennes
- 1 petite courgette bien ferme
- 360 g de ricotta
- 3 g de basilic haché
- 2 g d'estragon haché
- sel, poivre
Peler les légumes, les laver et bien les sécher.
Couper les carottes, le céleri branche, la courgette sans la peler en
bâtonnets.
Détacher les feuilles des endives.
Couper le fenouil en lamelles fines.
Trier les radis.
Couper les champignons de Paris en deux. Réserver le tout au frais.
Mélanger afin de lisser la ricotta et ajouter l’ensemble des herbes, le sel et le
poivre.
Pour le montage, mettez la ricotta au herbes au fond et disposer les
légumes dessus.
Servir frais et rapidement.
Source: site Femme actuelle,
http://www.femmeactuelle.fr/cuisine/recettes/legumescroquants-ricotta-aux-herbes-fraiches
Activité 1 : Lisez le document et répondez aux
questions :
A. De quoi s’agit-il ?
a. q d’une publicité
b. q d’une recette de cuisine
c. q d’un reportage
B. D’où est tiré ce document ?
a. q d’un site féminin
b. q d’un livre de cuisine
c. q d’un magazine
C. C’est la recette (plusieurs réponses possibles)
a. q d’un dessert
b. q d’une entrée
c. q d’un plat végétarien
d. q d’une soupe
D. Cochez la bonne réponse :
a. q C’est une recette facile mais chère.
b. q C’est une recette facile et pas chère.
c. q C’est une recette difficile et chère.
d. q C’est une recette difficile mais pas chère
.
E. D’après vous, la ricotta est :
a. q de la glace.
b. q un fruit exotique
c. q un fromage frais
d. q de la viande
Activité 2 : pour la Ricotta aux herbes fraiches
il faut… Complétez le schéma
Activité 3 : écrivez sous chaque photo de
quoi il s’agit.
Vous pouvez choisir entre : des carottes / des
courgettes / des champignons / du céleri / des
radis / de la ricotta / de la menthe / du sel / du
poivre / des endives.
Activité 4 Repérez dans texte tous les verbes
indiquant une action culinaire. Faites chaque
fois une courte phrase en les utilisant.
Activité 5 : repérez dans le texte les différentes
façons de couper. En connaissez-vous
d’autres ?
Exemple : Couper en morceaux
…………………………………
………………………………… etc.
Activité 6 : associez les mots des deux colonnes
Une pincée de………….
Une branche de ……….
2 gr de ………………….
Un bulbe de…………….
Une botte de……………
a) basilic haché
b) fenouil
c) persil
d) sel
e) céleri
Activité 7 : mettez les phrases dans l’ordre en
les numérotant de 1 à 8
N°………..
N°………..
N°………..
N°………..
N°………..
N°………..
N°………..
N°………..
a. Mettre au réfrigérateur
b. Laver les légumes
c. Servir frais et rapidement.
d. Mélanger la ricotta avec les herbes, le sel
et le poivre.
e. Peler les légumes
f. Mettre la ricotta aux herbes au fond du
verre
g. Sécher les légumes
h. Poser les légumes sur la ricotta
Racontez la recette à partir de l’activité
précédente et en utilisant des mots de
succession (d’abord, puis, ensuite,…, enfin)
Activité 8 : quelle partie(s) du légume
mange-t-on? Cochez dans le tableau
Etc.
Pierre-Yves ROUX
responsable de l’unité Expertises et Projets
Département Langue française
[email protected]
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