communication non-verbale. II suffit d'observer un interlocuteur lors d’une conversation téléphonique
pour constater qu'il n'existe pas d'expression spontanée exclusivement verbale. Le geste, ainsi que la
posture et l'aspect physique et vestimentaire, concerne la communication visuelle et la communication
tactile; la communication directe comprend plus largement encore les cinq sens et les domaines
émotionnel et intellectuel. L'Histoire a montré que la langue écrite est le prolongement facultatif de la
langue orale et qu'elles ont progressivement tendance à diverger de telle sorte qu'elles répondent
généralement à des normes implicites et explicites différentes, la langue écrite n'étant plus seulement
la transcription de la langue orale et ne pouvant pas être verbalisée pour servir de parole authentique.
Même si les spécialistes de l’oralité restent assez circonspects à l’égard des dialogues de
théâtre, nous pouvons considérer que certains textes représentent assez exactement le langage oral,
notamment la langue usuelle avec ses familiarités; dans ce cas, le texte écrit pour être dit peut être
davantage conforme au lexique et aux structures syntaxiques de la langue orale qu'aux règles de la
langue écrite. Toutefois, une remarque s'impose; le théâtre implique la verbalisation, donc l’oralité,
combinée avec les autres éléments composant la communication directe, en particulier la sémantique
corporelle, visuelle et tactile, dont la « posturogestualité », mais le texte est un support très incomplet à cet
égard. La mise en scène correspond donc à un exercice "â trous" qui exige de la pertinence, donc un
minimum de connaissances. En didactique des langues, celles-ci sont autant culturelles que linguistiques;
elles permettent de comprendre la spécificité de la communication suivant des règles explicites et
implicites, ces dernières étant les plus difficiles à percevoir pour des étrangers et constituant une difficulté
pour les enseignants de langues étrangères. Plus largement, parce que plus difficiles à expliciter, voire
souvent inconscients, postures et gestes sont très marqués culturellement sans qu'il soit aisé d'en
enseigner la spécificité; outre les divergences interculturelles présentes dans la corporalité, notamment
dans sa fonction communicative, il existe aussi des divergences personnelles en dépit de principes
universels.
Par conséquent, l’acquisition d'un mode de communication étranger, dont la langue, suppose
une démarche à la fois analytique et intuitive. La confrontation, réelle ou virtuelle, à un interlocuteur
étranger renvoie â la situation du bébé qui ne maîtrise pas le langage verbal. "Accompagne" par şes
parents, le petit enfant agit par mimétisme et calque son comportement, notamment sa manière de
s'exprimer, sur le leur. Après une première acquisition intuitive et pragmatique du langage, l’école
intervient afin d'expliciter et définir la fonction et la structure de la langue, améliorer les compétences de
communication, enrichir les connaissances et enseigner d'une part la langue écrite ainsi que d’autres
codes et prolongements comme la musique, les mathématiques ou l'informatique, d'autre part des
techniques de représentation visuelle et figurative comme le dessin, la peinture ou la photographie.
L’apprentissage d'une langue maternelle est donc généralement fondé sur deux processus
complémentaires: l’un, mimétique, répétitif, holistique et intuitif, l'autre analytique, cognitif et
métalinguistique.
Même si l’évolution de la psychopédagogie a mené â une production de méthodes modernes
toujours remises en question et à un foisonnement de manuels d'enseignement des langues, la
complexité de la communication et les étapes de son acquisition conduisent schématiquement à deux
méthodologies pour son enseignement;
- fragmenter la communication pour enseigner séparément certaines de ses composantes en
dissociant langue verbale et langue écrite et en négligeant, voire en occultant, communication
corporelle, visuelle et tactile, notamment parce qu'elle est difficilement analysable, parce que
l'option choisie traditionnellement privilégie le processus analytique, cognitif et métalinguistique;
- considérer globalement la communication et envisager une acquisition "naturelle" de la langue
en vertu de conceptions plus modernes issues de la psychopédagogie
Plutôt qu'un antagonisme entre ces deux voies encourage par des méthodes dogmatiques., nous
préférons y voir une complémentarité. Nous pensons donc que la méthode la mieux adaptée aux objectifs
des apprenants est celle qui autorisera le plus d'implication possible de leur part, à