C.MEO Octobre 06 Des interactions Question simple, mais… Multiples La famille La culture, l’origine L’habitation, le quartier… La publicité, les médias Les copains L’environnement scolaire Les besoins L’offre alimentaire Le goût La santé, les professionnels L’industrie alimentaire Le budget I) Des transformations physiques II) La recherche d’identité et d’autonomie C’est vers 10/12 ans que démarre la puberté, en l’espace de 5 ans les garçons vont doubler leur poids et grandir de 23 à 26 cm, les filles prendre environ 20kgs et 20 cm. C’est avec la période fœtale la plus importante phase de croissance d’un être humain. C’est pour cette raison que cette période s’accompagne de besoins énergétiques accrus, bouleverse les habitudes alimentaires et distinguent les filles des garçons par leurs goûts alimentaires. 34% des filles se trouvent trop grosses et refusent leurs rondeurs féminines en opposition à la minceur « asexuée » véhiculée par les médias, les garçons eux voudraient être plus musclés. De vrais besoins énergétiques qui vont grandissant pour dépasser ceux de l’adulte (environ 2500 Kcal pour la fille entre 13 et 15 ans et 3070 Kcal pour le garçon entre 16 et 19 ans) Des besoins qui varient d’un jour à l’autre et qui s’équilibrent plus sur plusieurs jours que sur 24h. Des besoins différents selon la morphologie et le stade de développement Les garçons affectionnent plus les viandes rouges, les pâtes et les féculents, le chocolat et se désintéressent des légumes. Ils aiment les épices et les aliments qui résistent sous la dent. Les filles préfèrent ce qui est frais et toutes les saveurs acidulées. Leur alimentation exprime un univers de contrastes emprunt de mordant et de douceur. Elles apprécient particulièrement le sucré qui assouvit leur besoin de tendresse. Dès 8 ans les filles parlent de régime, les garçons eux vivent dans le monde de la gourmandise L’adolescent réalise que son corps est un outil vecteur de séduction et qu’il peut par le biais de l’alimentation avoir une influence pour se construire un physique conforme à ses représentations d’idéal. La construction de nouvelles normes sociales va se traduire par le rejet de certains plats proposés, des horaires, des règles de vie…. Les repas pris avec les copains permettent l’apprentissage de nouveaux rapports sociaux avec des interlocuteurs qui ont les mêmes questionnements et besoins. L ’apparence physique à l’adolescence est un domaine sensible, près de 20% ne se trouvent pas beaux à 15 ans. Sur le plan de la corpulence, 17% des garçons se trouvent trop maigres et deux fois plus de filles se trouvent trop grosses. 75% des filles à 15 ans ne sont pas satisfaites de leur image corporelle. Par contre cette image de soi souvent négative se trouve en contradiction avec leur perception de leur état de santé. Ils sont plus de 55% à être très satisfaits. La socialisation des goûts Leurs représentations Les adolescents n’ont pas le même rapport au plaisir alimentaire que les adultes. Ils aiment manger, mais pas selon notre conception d’adulte qui est un rapport complexe, sophistiqué et intellectualisé. Le plaisir de manger n’est pas très important mais les contacts sociaux occasionnés le sont. Ce qui semble essentiel pour eux c’est le contexte de consommation plus que les produits eux-mêmes. Deux dimensions sont primordiales: la liberté et l’ambiance. Des produits faciles à vivre qui symbolisent l’absence de contraintes et la liberté Des produits vus à la télé, séduits par le message publicitaire véhiculé, ils achèteront un produit en cohérence avec leur quête d’identité et qui les identifiera au groupe de pairs. Mais ils apprécient aussi les bons petits plats du dimanche partagés en famille, réminiscence de l’enfance encore très proche L’intérêt pour l’alimentation est plus marqué chez les filles. Les motifs sont le lien entre l’alimentation et la santé et d’autre part le plaisir gustatif, la curiosité culinaire ou l’attrait de la nouveauté. La famille reste le principal lieu d’échange et d’information sur l’alimentation (80%), viennent ensuite la publicité, la télévision, les emballages des produits, et l’école. Spontanément ils associent la bonne alimentation à la consommation de produits laitiers, viennent ensuite les produits frais et naturels, puis une alimentation variée et équilibrée. Ils classent l’importance des aliments de la manière suivante - les produits laitiers (75%) - les légumes (69%) - les fruits (60%) - la viande (55%) - le poisson (42%) Et loin derrière les produits sucrés……………… (11%) Il y a une grande similitude entre les représentations des ados et celle des adultes qui les entourent (consciemment ou pas). L’éducation familiale est fondamentale et les marque dans leurs représentations. Pratiques alimentaires Fréquence et rythmes alimentaires Les fast-food Les adolescents fréquentent régulièrement les fast-food, surtout pour la rapidité et la facilité du repas ainsi que pour l’ambiance, car ils trouvent souvent les aliments trop gras ou indigestes. Ils aiment aussi manger au café pour les mêmes raisons (seulement 3% des collégiens et 5% des lycéens les fréquentent plusieurs fois par semaine) Le grignotage Les jeunes sont très friands de "snacks" à grignoter à teneur en sucre ou en sel importante qui tendent à déstructurer l’alimentation au détriment des vrais repas. Ils fournissent d’importants apports énergétiques et sont à l’origine de comportements à risque pour l’obésité. L’importance des boissons Les boissons tiennent une place particulièrement importante en tant que moyen de partage et de détente avec les autres. Les boissons les plus populaires sont les boissons sucrées très énergétiques et les boissons alcoolisées qui ont aussi un rôle rituel surtout chez les garçons. Leur consommation augmente avec l’âge. Les ados adhèrent à trois types de modèles alimentaires - « le modèle nord américain » céréales et pain complet en tête, puis coca et sodas, produits riches en graisses 19% consomment des (chips, fritures….). Ce sont plus les garçons qui sont séduits par ce modèle; il régresse avec l’âge. - « le modèle traditionnel» composé de fruits , de légumes cuits, par contre les crudités ne sont pas appréciées. - « le modèle enfant de toujours » gâteaux, bonbons, sucreries et chocolat sont consommés pour le goûter ou entre les repas. En terme d’évolution le modèle américain stagne, le modèle traditionnel diminue , alors que le 3ème modèle est en augmentation. Il persiste une structuration des rythmes alimentaires sur un modèle traditionnel Les repas pris à domicile sont majoritaires. En revanche près d’un déjeuner sur 3 est pris à l’extérieur dont 63% à l’école. Pourtant 15% sautent souvent des repas, et 64% mangent beaucoup entre les repas. Environ 6 millions d’élèves sont concernés et dans le secondaire la fréquentation moyenne est de 41%. la perception de la restauration scolaire reste encore négative et elle intervient aussi par le biais de la mère surtout inquiète de l’offre et de l’équilibre ainsi que de la sécurité des aliments le principal reproche reste de faire partie intégrante de l’espace de travail, la fréquentation des fast-food permettant de se soustraire au cadre habituel. Principaux messages émis par les parents: -Equilibre alimentaire - consommations d’aliments bons pour la santé - limitation des prises alimentaires hors repas Les parents tentent de satisfaire l'appétit et le plaisir gustatif des adolescents. Ils souhaitent parfois limiter les conflits autour de la nourriture. De fait, ils transmettent leurs goûts ou aversions alimentaires, tout ce qui est acquis au sein du cocon familial est bel et bien ancré Les adolescents attribuent à leurs parents le rôle de veiller sur leur santé pour les repas pris à la maison. Concernant la publicité, les adolescents connaissent son but persuasif et se montrent plutôt critiques même s'ils reconnaissent être influencés (17% des arguments concernent la santé, les autres mettent en avant le plaisir gustatif, la convivialité, la liberté et l’autonomie) 23% des messages concernent les produits sucrés , 16% les produits laitiers Dans les séries télévisées, les publicités radio et dans les articles de la presse "jeunes" sont souvent évoqués les problèmes de poids et de régimes. Les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants et accessibles aux élèves sont interdits dans les établissements scolaires à compter du 1er septembre 2005.