Question de synthèse avec travail préparatoire
D’après les instructions officielles concernant cette épreuve, il vous est demandé :
De conduire le travail préparatoire qui fournit des éléments devant être utilisés dans la synthèse.
De répondre à la question de synthèse :
o par une argumentation assortie d'une réflexion critique, répondant à la problématique donnée dans
l'intitulé,
o en faisant appel à des connaissances personnelles,
o en composant une introduction, un développement et une conclusion pour une longueur de l'ordre de
trois pages.
Ces deux parties sont d'égale importance pour la notation
Il sera tenu compte dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Travail préparatoire (10 points)
1) Décrivez le paradoxe mis en évidence par les données du tableau (document 1.). (2 points)
2) Montrez que la socialisation différentielle entre garçons et filles permet d’expliquer la meilleure réussite
scolaire des filles (document 2). (2 points)
3) Faites une phrase donnant la signification de la donnée entourée (82) dans le document 3. (1 point)
4) Quel lien pouvez-vous faire entre les documents 3 et 4 ? (1 point)
5) En quoi le document 3 permet d’expliquer une partie des inégalités constatées dans le document 5. (2 points)
6) Expliquez la phrase soulignée (document 5). (2 points)
Synthèse : Après avoir montré que la socialisation entre garçons et filles est différentielle, vous en expliquerez les effets
sur la situation professionnelle des femmes. (10 points)
Document 1
Proportions de mentions « bien » ou « très bien » au baccalauréat général en 2009
Filles
Garçons
Bac L
17
13
Bac ES
17
12
Bac S
34
28
Proportions de filles et de garçons s’orientant en CPGE selon la série du bac général obtenu en 2002
Filles
Garçons
Bac L
7
11
Bac ES
5
7
Bac S
19
31
Ministère de l’éducation nationale.
Document 2
Baudelot et Establet1 expliquent le paradoxe de la meilleure réussite globale des filles et leur autosélection/élimination
des filières d’excellence scientifique par une socialisation précoce toujours différente de celle des garçons : dés la prime
enfance, elles apprennent l’obéissance, la docilité, l’attention à autrui, la persévérance dans la tâche, l’usage limité de
l’espace ; ils apprennent la compétition, l’affirmation du moi, l’usage somptuaire de l’espace. Elles sont donc mieux
adaptées aux exigences de l’école mais les garçons prennent le dessus quand la compétition s’avive et que se précisent
les choix professionnels. Les filles seraient plus enclines à se sous-estimer et les garçons à se surévaluer dans les
matières (…) et à l’âge (…) où s’affirment les identités sexuées. (…)
Baudelot et Establet se réfèrent à la théorie de la reproduction des inégalités sociales par l’école de Pierre Bourdieu. A
l’instar2 des enfants d’ouvriers, les filles feraient des choix de « dominées ». En optant pour les études et les métiers qui
prolongent les fonctions traditionnellement dévolues aux femmes dans la famille (…) elles intérioriseraient leur destin le
plus probable.
1. Sociologues français contemporains
2. à l’instar = comme
C. Marry dans A. Van Zanten (Dir), L’école, l’état des savoirs, La Découverte,2000.
Document 3
Document 4
Dans le catalogue des jouets de Noël d’Auchan, dont le slogan est « La vie, la vraie », la page « Fées du logis » présente
trois petites filles qui, l’air triste et résigné, repassent, manient l’aspirateur et le chariot porteur du matériel pour laver
les sols. « Dés 3 ans », précise la légende…
Chez Carrefour, les petites filles poussent des landaus, auscultent les bébés, passent l’aspirateur, font la cuisine, se
maquillent, quand les garçons jouent au garage, au circuit de voitures, à la moto électrique, au punching-ball et au baby-
foot. Dans le catalogue de la Foirfouille, une petite fille et un petit garçon sont installés devant une cheminée, comme
un petit couple. Il lit un livre, sourcils froncés ; elle tient son bébé dans les bras, l’air absent. Seul Leclerc innove, avec un
petit garçon dans la page des cuisines miniatures.
P. Krémer, Le Monde, 16 décembre 2001.
Document 5
Les femmes continuent en effet à se heurter à un véritable « plafond de verre », qui leur laisse entrevoir les métiers les
plus élevés de la hiérarchie, mais les empêche d’y accéder. Même lorsqu’elles sont cadres, elles occupent surtout des
métiers de l’expertise (administration, comptabilité) ou des métiers à dominantes relationnelles (communication,
documentation, commercial) et sont quasi absentes des métiers d’encadrement1 ou des métiers exigeant des
compétences techniques, comme les métiers de l’informatique.
Cela peut s’expliquer en partie par le fait que certaines refusent le modèle de compétition et de disponibilité totale
qu’exigent les postes à responsabilité. Mais, en même temps, les femmes ont désormais un niveau d’études en
moyenne plus élevé que celui des hommes. […] Toutefois, les différences se jouent sur les choix d’orientation : ainsi, les
filles vont plus souvent vers les filières littéraires ou sociales, qui les conduisent souvent à exercer des métiers peu
rémunérateurs (enseignements, santé, travail social). Elles sont au contraire peu nombreuses dans les filières les plus
prestigieuses, conduisant davantage à des postes à responsabilité. En 2002, on ne dénombrait que 23% de filles dans les
écoles d’ingénieurs, un chiffre toutefois en nette progression, puisqu’il ne dépassait pas 15% en 1984.
Les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes ne sont donc que la partie émergée de l’iceberg. Elles cachent
toutes sortes d’inégalités sociales profondes, liées à des pratiques de discrimination et à des préjugés solidement
ancrés. Les combattre suppose une évolution des mentalités, non seulement du fait des hommes, mais aussi de celui
des femmes. Comme l’a montré le sociologue P. Bourdieu dans la domination masculine, les mécanismes de sociabilité
(école, famille) fonctionnent de telle sorte que, dès leur plus jeune âge, les filles intériorisent l’idée de leur propre
infériorité par rapport aux hommes.
Camille Dorival Alternatives économiques n° 233, février 2005
1. 38% des cadres seulement sont des femmes et seulement 15% des membres des conseils d’administration des
entreprises du CAC 40 sont des femmes.
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