
Résumé
Durant les dernières années un regain d’intérêt a été porté quant à la distinction des différents
troubles du langage chez l’enfant, essentiellement la dyslexie développementale (D) et le
trouble spécifique du langage (TSL). Briscoe et al. (2001) ont montré que la conscience pho-
nologique serait déficitaire à la fois chez les enfants dyslexiques et ceux ayant un trouble spé-
cifique du langage. Inversement Catts et al. (2005) parlent de conscience phonologique défici-
taire uniquement chez les enfants dyslexiques purs. Concernant les processus auditifs, Tallal
et al. (2003) concluent à un déficit des processus auditifs à la fois chez les D et les D +TSL.
Inversement Mc-Arthur et Hogben (2001) et Heath et al. (1999) concluent à un déficit uni-
quement chez les enfants souffrant des deux troubles associés.
L’objectif de cette recherche est double : d’une part il s’agit d’étudier les relations entre les
processus auditifs et la phonologie dans la compréhension du langage , d’autre part il s’agit
de comparer les difficultés entre un groupe d’enfants dyslexiques purs et un groupe d’enfants
dyslexiques avec trouble spécifique du langage au niveau de la phonologie et des processus
auditifs.
Trois groupes contrôles ont étés créés dans le but de permettre une comparaison avec des
groupes pathologiques formés dans une étude antérieure : un apparié en âge, un apparié en
niveau de lecture et un apparié en niveau de langage oral. Les sujets effectuent une large bat-
terie de tests comprenant des épreuves de langage oral, de lecture, de traitement auditif et de
phonologie.
Les résultats nous permettent de valider la formation de nos groupes contrôles et de confirmer
sur le plan des processus de traitement auditifs les études précédentes de Heath et al. (1999) et
Mc Arthur (2001) dont les auteurs postulent que seuls les sujets présentant un trouble comor-
bide de lecture et de langage oral ont des difficultés au niveau des processus auditifs. De
même, nous avons observé qu’au niveau phonologique, la majorité des compétences sont af-
fectées chez les enfants ayant le trouble comorbide lorsqu’on les compare aux enfants tout
venants, ce qui n’est pas le cas chez les enfants dyslexiques purs. Dans une perspective clini-
que, l’association de tache auditives et phonologiques, comme le tâche de répétition de mots
et de jugement d’ordre a permis de discriminer les deux groupes pathologiques. Ceci met en
lumière la nécessité de prendre en compte ces deux domaines pour établir un diagnostic pré-
cis.