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les crises et qui est réservé à des patients qui 
ont un nombre relativement élevé de crises par 
mois ou qui ont de grandes difficultés à couper 
leurs crises.  
 
Les traitements de la crise se répartissent entre 
traitements non spécifiques et traitements 
spécifiques.  
Les premiers recouvrent les antalgiques* et les 
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). La 
majorité des migraineux utilisent ce type de 
traitement et les achètent avec ou sans 
ordonnance. Il est tout à fait légitime de 
prescrire des anti-inflammatoires non 
stéroïdiens voire des antalgiques de grade 2 à 
un migraineux. Mais un grand nombre de 
migraineux ne sont pas soulagés par ces 
antalgiques et doivent passer aux traitements 
spécifiques qui sont uniquement délivrés sur 
ordonnance. Cela suppose donc qu’ils 
consultent et que le médecin soit au fait de ces 
traitements. 
 
Les traitements spécifiques sont de deux 
classes : les ergotés et les triptans qui ont fait 
l’objet de nombreux développements ces 
dernières années. Ces derniers peuvent être 
utilisés de façon sûre mais ne peuvent être 
prescrits chez des personnes qui ont des 
antécédents de troubles coronariens et 
d’hypertension artérielle. Les triptans ont 
transformé la vie d’un grand nombre de 
migraineux mais restent trop peu utilisés (9 % 
d’utilisation chez les migraineux en France).  
Parmi les grandes classes médicamenteuses 
du traitement de fond, on trouve les 
bêtabloquants et d’autres molécules 
spécifiques comme les anti-épileptiques. 
D’autres techniques peuvent également se 
révéler efficaces : acupuncture, relaxation... Le 
traitement de fond sera proposé à un 
migraineux pour lequel un médicament de crise 
est peu efficace et qui souffre d’un handicap 
non négligeable lié à sa migraine. Ce traitement 
de fond est nécessaire lorsque le migraineux 
utilise plus de 8 à 10 jours par mois, un 
médicament de crise. 
 
L’une des spécificités de la migraine par rapport 
aux autres douleurs tient précisément aux 
risques d’abus médicamenteux. Il concerne des 
migraineux qui, dans des contextes de 
surcharge de travail, de stress, de dépression, 
voient leurs crises migraineuses devenir plus 
fréquentes. Cette situation les amènent à 
multiplier les traitements de crise (spécifiques 
ou non spécifiques). Se développe alors un 
phénomène d’accoutumance et de rebond : la 
prise du médicament, toujours plus fréquente, 
est de moins en moins efficace… Le 
migraineux souffre alors d’une céphalée 
chronique par abus médicamenteux dont la 
seule issue est le sevrage. Dans certains cas, il 
est nécessaire d’hospitaliser les patients dans 
le cadre de ce sevrage. Dans tous les cas, un 
traitement de fond doit être institué et poursuivi 
au moins six mois. Si le migraineux souffre par 
ailleurs de dépression, celle-ci doit également 
être prise en charge.  
En résumé, il faut adapter les traitements à 
chaque patient. Or beaucoup de migraineux se 
découragent après la première consultation 
lorsqu’ils n’obtiennent pas d’emblée un résultat 
satisfaisant, ce qui ne permet pas au médecin 
de trouver, pas à pas, le traitement le plus 
approprié.  
 
 
M. Carrère d’Encausse – « L’automédication 
peut-elle être dangereuse ? » 
 
Dr H. Massiou - L’automédication entre dans la 
catégorie des traitements de crise non 
spécifiques. Elle peut être utile à certains 
migraineux. Elle est dangereuse en termes 
d’abus médicamenteux et d’autant plus qu’elle 
est, par définition, accessible à tous.  
 
 
Question du public – « Je suis migraineuse 
depuis l’âge de 5 ans et ai essayé une 
multitude de traitements, de fond comme de 
crise, qui sont devenus, petit à petit, inefficaces. 
Je suis suivie depuis quatre ans à l’Hôpital 
Lariboisière et ai été hospitalisée il y a deux 
mois. J’ai le sentiment d’avoir tout essayé… Me 
préconisez-vous de passer certains examens 
spécifiques ? » 
 
Dr H. Massiou  - Il n’existe aucun moyen 
d’identifier la migraine par le biais d’un examen. 
L’imagerie et le laboratoire ne sont d’aucune 
aide dans un cas comme le vôtre, malheureu-
sement classique.  
 
En revanche, de nouvelles pistes médica-
menteuses sont explorées, notamment avec les 
antiépileptiques. Toutefois, la réponse aux 
antimigraineux relève d’une sensibilité 
individuelle : les médicaments doivent être 
essayés mais ne sont pas nécessairement 
efficaces. Des associations de traitements de 
fond peuvent être proposées en cas d’échecs 
successifs de traitements pris isolément.  
 
Pr G. Géraud - Beaucoup de migraineux ont le 
sentiment d’avoir tout essayé. C’est rarement