• Un équilibre parfait du traitement anticoagulant par les anti-vitamines K est indispensable,
et ceci de manière définitive.
• La surveillance du traitement AVK par le TP est peu fiable et doit être abandonnée au
profit de la surveillance par l'INR (International Normalized Ratio).
• Ce contrôle doit être réalisé aussi souvent que nécessaire lors de la phase d'équilibration
du traitement, puis au moins une fois par mois.
• Il doit être contrôlé lors de chaque modification de l'ordonnance en raison du risque élevé
d'interaction médicamenteuse avec cette classe pharmacologique.
• Il doit s'accompagner d'une éducation du patient : compréhension de la nécessité du
traitement, connaissance de l'INR souhaité, notion de risque thrombotique et de risque
hémorragique, risque d'interaction médicamenteuse, port de la carte de groupe sanguin.
• Les porteurs de bioprothèses ne nécessitent pas de traitement anticoagulant, sauf durant
les trois premiers mois post-opératoires ou naturellement s'il existe une autre raison de
le prescrire, telle qu'une fibrillation atriale, etc...
• Dans certains cas particulier, après avis spécialisé, une association AVK + aspirine à
dose "antiagrégant plaquettaire" peut être nécessaire (double prothèse mitrale+ aortique
avec FA chronique et fonction VG altérée en particulier).
Pour les porteurs de prothèses mécaniques, de nouvelle génération, l'INR doit être
compris entre 2,5 et 3,0 pour une prothèse aortique et entre 3,0 et 3,5 pour une prothèse
mitrale ou un double prothèse mitrale + aortique.
Tableau : Intensité de l'anticoagulation chez les porteurs de protheses valvulaires
(Tous droits réservés)
• Le traitement anticoagulant ne doit jamais être interrompu, sauf en cas d'hémorragie
mettant en jeu le pronostic vital immédiat. Dans ce cas, si la neutralisation de l'AVK est
nécessaire, on administre du plasma frais ou de petites doses de vitamine K (0.5 à 2 mg).
• En cas d'extraction dentaire, le patient peut être traité en ambulatoire, avec un INR de 2 à
2.5 (diminution du traitement anticoagulant 1 à 2 jours avant et reprise des AVK à pleine
dose le jour même de l'extraction).
• En cas de chirurgie extra-cardiaque, on arrête les AVK pour obtenir un INR à 1 et on
administre de l'héparine de manière à obtenir un TCA > 2 fois le témoin. L'héparine est
interrompue de sorte que le TCA soit normal au moment de l'opération et elle est reprise
dès que possible en post-opératoire. Le patient ne doit JAMAIS rester sans couverture
anticoagulante, et une période de chevauchement héparine + AVK avec contrôle régulier
de l'INR et du TCA est quasi-systématique.
• Rappelons que seule l'héparine non fractionnée a l'AMM pour l'anticoagulation des
prothèses valvulaires en France. Néanmoins, les recommandations récentes nord-
américaines autorisent l'usage des HBPM dans cette indication, à condition naturellement
de les utiliser à dose curative et non préventive, et avec contrôle de l'activité anti Xa.
• En cas de grossesse, le risque d'accident thrombo-embolique à partir de la prothèse
mécanique est majeur avec une morbi-mortalité maternelle et fœtale très élevée.
L'attitude classique consiste à mettre la patiente sous héparine durant le 1er trimestre de
grossesse (en raison du risque tératogène des AVK) et durant les 15 derniers jours, en
maintenant les AVK entre-temps.
• Les relais AVK – héparine et réciproquement sont les situations les plus à risque
pour ces patients et sont souvent la cause d'accidents dramatiques, alors même que
ces relais sont réalisés pour des gestes "benins" : ils doivent être réalisés avec la plus
grande prudence.
3. Complications
3.1. Complications thrombo-emboliques