eau - IFSI

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Troubles hydro-électrolytiques
Dr Nadia Aïssat
Service d’Anesthésie-Réanimation de l’Institut de Cardiologie
GHPS
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Homéostasie
La stabilité du milieu intérieur (homéostasie) est une condition
essentielle à la vie, grâce à :
 équilibre hydrique
 équilibre électrolytique
 équilibre acido-basique
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Répartition de l’eau
Eau totale  60% du poids corporel
 Compartiment intra-cellulaire  40 %
 Compartiment extra-cellulaire  20 %
 eau plasmatique  5 % (à l’intérieur des vaisseaux)
 eau interstitielle  15 % (au contact des membranes cellulaires)
Répartition de l’eau
Secteur intracellulaire
40%
Secteur Extracellulaire
15%
Secteur interstitiel
5%
Secteur plasmatique
Bilan « entrée / sortie »
 Entrées :
 boissons et alimentation = 2000 ml / 24h
 Sorties :
 Digestive +++
 Rénale+++ (diurèse): ajustable
 Pulmonaire (vapeur d’eau expirée)
 Cutanée (sudation)
Régulation des entrées et sorties
 Entrées : la soif
-récepteurs sensibles à une augmentation de l’osmolarité
plasmatique au niveau de l’hypothalamus
 Sorties : l’hormone anti-diurétique:
-sécrétée par la post-hypophyse
 en présence d’ADH  réabsorption de l’eau et
concentration des urines
 en absence d’ADH  excrétion d’eau et dilution des
urines
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Qu’est-ce qu’une osmolarité ?
Osmolarité =
force exercée par une concentration de substances dissoutes vis à
vis d’une membrane semi-perméable
P osm


 







H2 O


Osmolarité : définitions
Osmolarité Plasmatique (OsmP) = [C] de substances osmotiques
par litre de plasma
Tonicité ou OsmP active = [C] de substances osmotiques actives
par litre de plasma (glucose, sodium, mannitol, glycérol, …)
Reflet de l'hydratation intracellulaire
Osmolarité : en pratique
 L’eau diffuse librement entre les compartiments extra et intra-
cellulaires selon la loi de l’osmose :
- transfert passif du compartiment à faible concentration d’osmoles
- vers celui à forte concentration d’osmoles
Osmolarité : en pratique
K+
Na+
Osmolarité : en pratique
 Dans les conditions physiologiques, l’osmolarité des liquides
extracellulaires
intracellulaires.
est
égale
à
l’osmolarité
des
liquides
 Toute modification de l’osmolarité extracellulaire va entraîner
des mouvements d’eau pour rétablir l’équilibre:
-hors des cellules quand l’osmolarité plasmatique efficace
augmente → déshydratation intra-cellulaire
-vers les cellules quand l’osmolarité plasmatique efficace
diminue
→ hyperhydratation intra-cellulaire
Hypertonie =
déshydratation intra-cellulaire
SIC
SEC
Mbne
¢
Na
K
Hydratation normale
osmoles actives (Na,
glucose, mannitol)
Déshydratation
intracellulaire
H2O
Hypotonie =
hyperhydratation intra-¢
SIC
SEC
Na
Mbne
¢
K
Hydratation normale
hyponatrémie
Hyperhydratation
intracellulaire
H2O
Osmolarité : conclusion
 Osmolarité plasmatique :
- Osm pl : Na + K + Cl + HCO3 + urée + glucose
- Osm pl : 140 + 4 +110 + 26 + 5 + 5 = 290 mM
- Osm pl ± Na x 2
des conditions physiologiques, l’osmolarité des liquides
extracellulaires est égale à l’osmolarité des liquides intracellulaires.
 Dans
 La natrémie est un bon reflet de l’osmolarité intracellulaire et donc
de l’hydratation intracellulaire.
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Etat d’hydratation du patient
 Hydratation globale =
- Hydratation extracellulaire
- Hydratation intracellulaire
 Evaluation de l’état d’hydratation
-Extracellulaire
- Signes cliniques : oedèmes ou pli cutanée
- Biologique : protidémie, hémoglobinémie
- Intracellulaire
- Biologique : la natrémie +++++
Les signes de déshydratation
 Extracellulaire ou DEC:
- Cliniques : hypotension, tachycardie, pli cutané…
- Biologiques : hémoconcentration = hyperprotidémie
 Intracellulaire ou DIC :
- Cliniques : troubles neurologiques (peu spécifiques)
- Biologiques : hypernatrémie > 145 mM
Les signes d’hyperhydratation
 Extracellulaire ou HEC :
- Cliniques : œdèmes ++++
- Biologiques : hémodilution (hypoprotidémie)
 Intracellulaire ou HIC
- Cliniques : troubles neurologiques (peu spécifiques)
- Biologiques : hyponatrémie < 135 mM
Mécanismes physiopathologiques différents
++++++
 DEC ou HEC : Perte ou apport iso-osmotiques de sel et d’eau
DEC
HEC
 DIC ou HIC : Perte ou apport d’eau pur (>> sel)
DIC
HIC
Les étiologies
 DEC : perte iso-osmotique (eau + sel)
- Diarrhée, vomissement, sudation importante
- Défaut d’apport, 3ème secteur (occlusion…), hémorragie
 HEC : excès d’apport ou résorption iso-osmotique
- Insuffisance cardiaque, cirrhose, insuffisance rénale
 DIC : perte d’eau non compensée
- Diabète insipide (défaut d’action ADH)
- Apports massif de sel (solutés hyperosmolaires)
 HIC : apport d’eau excessif
- Potomanie , SIADH (réabsorption d’eau inappropriée)
Donc traitements différents
 Toujours penser au traitement étiologique +++
 DEC
: perfusion de sérum isotonique (NaCL ou Ringer Lactate)
 HEC : restriction modérée des apports + diurétiques
 DIC : apports d’eau ou de soluté hypotonique (G5% ou G2,5%)
 HIC : restriction hydrique, ADH
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Le sodium (Na+)
 Principal cation du compartiment extra-cellulaire.
-[C] plasmatique (natrémie) = 140 ± 5 mmol/L
-Importance majeure dans l’homéostasie de l’hydratation cellulaire
 Bilan entrée / sortie :
-Entrées : boissons et alimentation
-Sorties
:
 Digestive, cutanée (sudation)
 rénale (natriurèse) : adaptable
Ion Na+
Régulation E/S du sodium (Na+)
 Entrées : pas de régulation des entrées chez l’homme
 Sorties : 2 facteurs hormonaux règlent la natriurèse
-Diminution: l’aldostérone
 Hormone sécrétée par la corticosurrénale
 Agit au niveau du rein en favorisant la réabsorption du Na+ vers le plasma
-Augmentation : le facteur natriurétique auriculaire (FNA)
 Hormone sécrétée par le cerveau et l’oreillette gauche
 Inhibe la sécrétion d’aldostérone et augmente le débit de filtration glomérulaire (et
donc de la perte en Na+)
Dysnatrémies
Hyponatrémie = « hyperhydratation intra-cellulaire »
Hypernatrémie = « déshydratation intra-cellulaire »
HYPONATREMIE Na < 135 mmol/L
Hyperhydratation intracellulaire
SEC
SIC
H2O
Hyponatrémie
Hyperhydratation intracellulaire
Gravité clinique = neurologique
Na
(mmol/l)
130
120
110
100
90
conscience
normale
confusion
stupeur
coma
convulsions
Œdème cérébral
normal
œdème cérébral
Hyponatrémie
Hyponatrémie
Les causes :
en fonction de l’hydratation extracellulaire
 Hypovolémie: DEC
-pertes rénales : diurétiques, insuffisance surrénale, néphropathie
-pertes extra-rénales : digestives, 3ième secteur, brûlures…
 Normovolémie:
-hypothyroïdie, médicaments, SIADH
-Potomanie
 Hypervolémie : HEC
-insuffisance rénale aigüe ou chronique
-insuffisance cardiaque, cirrhose
Hyponatrémie
Traitement
1 - Correction à la vitesse à laquelle elle s’est constituée
2 - L’origine du trouble natrémique peut-elle être identifiée et
traitée ?
3 - Stratégies en utilisation isolée ou simultanée
 Action sur les entrées
 Action sur les sorties
Hyponatrémie
Traitement
1 - Action sur les entrées :


Restriction hydrique
Apport d’électrolytes si déficit associé
2 - Action sur les sorties :


Favoriser l’excrétion d’eau : diurétique
Utiliser un antagoniste de l’ADH
HYPERNATREMIE Na > 145 mM
Déshydratation intracellulaire
SEC
SIC
H2O
Ion Na+
Déshydratation intracellulaire
Signes cliniques de DIC:
 Soif : attention aux hypodipsies et troubles de conscience
 Perte de poids : attention aux ↑du VEC
 Signes neurologiques : coma, convulsions,…
 Autres : fièvre, dyspnée, rhabdomyolyse, signes de DEC,…
Hypernatrémie
Signes neurologiques
[Na] mmo/l
Mortalité
166
164
162
160
158
156
85%
154
50%
36 %
152
Conscient
n = 45
Obnubilé
n = 53
Stuporeux
n = 48
Comateux
n = 13
Etiologies
 Hypovolémie: DEC
-pertes rénales  diurétiques, néphropathie
-pertes extra rénales  digestives, 3ème secteur (brûlures…)
 Normovolémie
-diabète insipide, pertes insensibles excessives
 Hypervolémie: HEC
-excès de sel  hyperaldostéronisme, Cushing, SSH, sel PO
Traitement
 Traitement d’une cause identifiable
 Toujours apporter des solutés isotoniques en cas de
d’hypovolémie et/ou DEC associée
 Apport de solutés hypotoniques dans tous les cas (IV ou PO)
Plan
 Introduction
 Eau
 Osmolarité
 Anomalie du bilan de l’eau
 Ions
 sodium
 potassium
Le potassium (K+)
 Cation intracellulaire majoritaire
 Déterminant du pouvoir osmotique intracellulaire
 Répartition :
 98 % intracellulaire  Kalicytie = 100-150 mmol/l (muscle, foie)
 2 % extracellulaire : interstitium et plasma  Kaliémie = 3,5-5 mmol/l
 Bilan du potassium dans l’organisme
 Entrées : alimentaires
 Sorties : surtout rénales
 Transferts : extra et intracellulaires
Dyskaliémies : mécanismes
1 - Surcharges potassiques


Excès d’apport PO ou IV
Défaut d’élimination : insuffisance rénale +++++
2 - Déplétions potassiques


Carence d’apport
Excès de pertes: extra-rénales (digestives) ; rénales (diurétiques, certaines
néphropathies)
3 - Dyskaliémies par transfert


Hyperkaliémies : acidoses, carence en insuline…
Hypokaliémies : alcalose, insuline, causes génétiques
HYPERKALIEMIE
K > 5 mmol/L
Diagnostic
 Diagnostic clinique fruste
 Troubles sensitifs : paresthésies, Troubles moteurs pseudoparalytiques
Collapsus - Syncope – ACR ++++
 Diagnostic d’un contexte étiologique
 Traitement hyperkaliémiant (IEC, ßB,…)
 Insuffisance rénale
 Acidose
 Nécroses cellulaires
 Diagnostic de gravité sur l’ECG
NB : Prélèvement sanguin : pas de stase veineuse importante avec garrot, pas
d’agitation brutale des tubes, sinon fausse hyperkaliémie
Troubles proportionnels à la kaliémie
ECG
> 5.5 mEq/l
Ondes T amples, positives, pointues, à base étroite
("acuminées") = Wigwam
> 6.5 mEq/l
Trouble de conduction intraventriculaire (QRS >0,12s)
Habituellement, déviation axiale gauche
> 7.5 mEq/l
Diminution puis disparition de l'onde P sinusale
Modification du segment ST : "pseudo-lésion"
> 8.5 mEq/l
Arythmies et troubles de conduction
auriculoventriculaire
Arrêt cardiaque.
K+ > 5.5 mmol/l = ACR imprévisible
Hyperkaliémie
Traitement
Traitement Traiter la cause
 Antagoniste des
effets cardiaques
 Chlorure/gluconate de Calcium
 Arrêt de tout traitement hyperkaliémiant
 Perfusions acides et potassium
 Anti-aldostérones
 IEC, digitaliques, β-bloquants
 Augmentation du transfert intracellulaire du K
 Glucosé hypertonique + insuline : 30 UI dans G30 en 30 mn
 Alcalinisation par bicarbonates de sodium
 Augmentation de l’élimination du K
 Diurétiques (sauf obstacle)
 Résines échangeuses d’ions : Kayexalate® (délai d’action 1-2 h)
 EER : hémodialyse
E
n
p
a
r
a
l
l
è
l
e
HYPOKALIEMIE
K<3.5mmol/L
Diagnostic
 Signes musculaires (lisses et striés)
 Asthénie intense - crampes musculaires
 Accès paralytiques – myolyse, Abolition réflexes
 Tétanie (hypocalcémie - hypomagnésémie associées ?)
 Iléus - gastroparésie - rétention d’urines
 Polyurie
 Signes cardiovasculaires +++
 Troubles du rythme
Diagnostic ECG
1 - Anomalies de repolarisation :
 Onde U
Rapport U/T > 1
Onde U > 1mm
Pseudo-allongement du QT
 Sous-décalage du ST
Cupiliforme
Concave vers le haut
Attention aux digitaliques
 Onde T applatie
2 - Troubles du rythme (ACFA, ESV, TV, FV)
Etiologies
 Pertes digestives pathologiques
 Vomissements
 Aspirations gastriques
 Diarrhée et syndromes dysentériques
Fistules digestives
 Pertes urinaires pathologiques (kaliurèse élevée)
 Iatrogènes
 Diurétiques
 Corticoïdes
 Alcaloses sévères
Hypokaliémie
Traitement
 Arrêt de tout traitement hypokaliémiant
 Perfusions alcalines et diurétiques
 Laxatifs
β-stimulants
 Correction du déficit potassique IV ou PO selon gravité
1 -1.5 g/h IVSE
 Antagoniste des effets cardiaques : Antiarythmiques
Pour conclure
Répartition de l’eau dans l’organisme
- 60% du poids du corps humain
- 2/3 secteur intracellulaire
- 1/3 secteur extracellulaire
Secteur intracellulaire
40%
Secteur Extracellulaire
15%
5%
Secteur interstitiel Secteur plasmatique
Osmolarité
 L’eau
diffuse librement entre
intracellulaires et extracellulaires
les
compartiments
- du milieu le moins concentré
- vers le milieu le plus concentré
 L’osmolarité plasmatique :
- Est égale à 290 mM
- Soit environ 2 x la natrémie
- La natrémie est un bon reflet de l’osmolarité intracellulaire
Etat hydratation du patient
 Hydratation globale du patient =
- Hydratation extracellualire
- Hydratation intracellulaire
 Le
traitement
d’anomalie
symptomatique
dépend
 Toujours penser au traitement étiologique
du
type
Les traitements symptomatiques
 DEC : perfusion de sérum isotonique (NaCL ou Ringer Lactate)
 HEC : restriction modérée des apports + diurétiques
 DIC : apports d’eau ou de soluté hypotonique (G5% ou G2,5%)
 HIC : restriction hydrique, apport d’ADH
Les dysnatrémies
 Les dysnatrémies se corrigent à la même vitesse qu’elles se
sont constituées
 Les
dysnatrémies peuvent
neurologiques graves
entrainer
des
troubles
 Les traitements
- Étiologiques ++++
- Restriction hydrique pour l’hyponatrémie
- Eau pure ou solutés hypotonique en cas d’hypernatrémie
Les dyskaliémies
 Urgence médicale car risque d’ACR
 Hyperkaliémie = hypo-excitabilité myocardique =
ACR par asystolie
 Hypokaliémie = hyperexcitabilité = ACR par trouble
du rythme (FV)
 Faire un ECG devant toute dyskaliémie
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