Signes cliniques

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Principaux désordres hydroéléctrolytiques:
Troubles de la natrémie
Trouble de la kaliémie
Trouble de la calcémie
Dr Inès Ferrandiz
Répartition de l’eau dans l’organisme
L’eau représente 60 % du poids du corps
40 % dans le secteur intracellulaire et 20 % dans le secteur extracellulaire
Le secteur extracellulaire est lui-même composé du secteur interstitiel (15%) et du
secteur plasmatique (5%)
Notion d’osmolarité et trouble de l’hydratation
La concentration des substances composant un secteur est appelée osmolarité
L’osmolalité de ces compartiment est équivalente (environ 285 mosmol/kg d’eau) à
l’état d’équilibre
Les substances composant un secteur (osmoles) ne diffusent pas librement entre les
secteurs, elle constituent donc la force motrice régissant les mouvements de l’eau
Un trouble de l’hydratation intracellulaire est la conséquence d’un bilan hydrique non
nul et s’accompagne obligatoirement d’un trouble de l’osmolarité (hyposomolarité si
HIC et hyperosmolarité si DIC). Ce trouble peut être isolé ou s’associer à un trouble du
secteur extracellulaire
Notion d’osmolarité et trouble de l’hydratation
Un trouble de l’hydratation extracellulaire est la conséquence d’un bilan sodé non nul
Au sein du secteur extracellulaire les mouvements d’eau sont régis par des différences
de pression hydrostatique et oncotique
La pression oncotique correspond au pouvoir osmotique des protéines qui ne passent
pas la barrière vasculaire
Cas clinique
Mme D 85 ans se présente dans votre centre pour altération de l’état général.
A l’examen vous remarquez qu’elle est confuse.
La pression artérielle est à 85/40 mmHg, la fréquence cardiaque est à 100 bpm,
elle est apyrétique.
A l’examen vous remarquez qu’elle a du mal à parler car elle a les muqueuses
sèches, vous remarquez également un pli cutané.
Une biologie est prescrite et retrouve:
Na+ 140 mmol/L, k+3,5 mmol/L, cl- 110 mmol/l, glycémie 5.5 mmol/L, Ca+: 2,3
mmol/L, protides 90 g/l
Hb 16 g/dl, Ht 50%
1, Quelle(s) anomalie(s) clinico-biologiques remarquez-vous
2, Que pensez-vous de l’état d’hydratation?
Déshydratation extracellulaire
Définition: diminution du volume du compartiment extracellulaire aux dépend des
secteurs vasculaire et interstitiel
Si la DEC est pure, l’osmolarité reste normale et le volume intracellulaire est inchangé
(natrémie normale)
Signes cliniques de déshydratation : - perte de poids
- pli cutané
- hypotension artérielle
- tachycardie
- oligurie avec concentration des urines
- soif
- sécheresse cutanée
Déshydratation extracellulaire
Signes biologiques de déshydratation (indirects) :
- hémoconcentration ( protide > 75 g/L, HT > 50%)
- natriurèse effondrée (< 20 mmol/24h)
- IRA fonctionnelle
- hyperuricémie
- alcalose de contraction
Etiologies des déshydratations extracellulaires :
- Pertes sodées extra-rénales :
digestives (diarrhées, aspi digestives, fistules, abus de laxatif)
cutanées (sudation, brûlure, dermatose bulleuse…)
- Pertes rénales :
néphropathie interstitielle, syndrome levée obstacle
diabète décompensé, diurétiques, hypercalcémie, insuffisance surrénalienne
Déshydratation extracellulaire
Traitement : - apport de NaCl
- IV/oral
- vitesse administration variable
- surveillance du poids
Cas clinique n ° 2
Mme L 35 ans se présente dans votre centre pour oedemes des membres
inférieurs.
La pression artérielle est à 145/90 mmHg, la fréquence cardiaque est à 80 bpm,
elle est apyrétique.
A l’examen vous ne retrouvez pas de turgescence jugulaire ni de reflux, les BDC
sont réguliers sans souffle.
Une biologie est prescrite et retrouve:
Na+ 140 mmol/L, k+3,5 mmol/L, cl- 110 mmol/l, glycémie 5.5 mmol/L, Ca+: 2,3
mmol/L, protides 50 g/l, albuminémie 20 g/l, protéinurie/créatininurie 4 g/g
Hb 10.5 g/dl, Ht 30%
1, Quelle(s) anomalie(s) clinico-biologiques remarquez-vous
2, Que pensez-vous de l’état d’hydratation?
3, Quelle étiologie supectez-vous
Hyperhydratation extracellulaire
Définition: augmentation du volume du compartiment extracellulaire qui se traduit par
des œdèmes généralisés
Si la HIC est pure, l’osmolarité reste normale et le volume intracellulaire est inchangé
(natrémie normale), elle traduit un bilan sodé positif
Signes cliniques d’hyperhydratation :- œdèmes périphériques généralisés,
épanchement des séreuses (épanchement péricardique, pleural, péritonéal)
- prise de poids
- élévation de la pression artérielle
- œdème pulmonaire
Hyperhydratation extracellulaire
Signes biologiques (indirects) : - hémodilution ( anémie, hypoprotidémie)
Etiologies des hyperhydratations extracellulaires :
- 3 grandes causes :
insuffisance cardiaque
cirrhose ascitique
syndrome néphrotique
Traitement
- régime désodé avec réduction modérée des apports hydriques
- repos au lit
- traitement diurétique
Cas clinique n ° 3
Mr X 70 ans se présente dans votre centre pour trouble de la conscience.
La pression artérielle est à 135/70 mmHg, la fréquence cardiaque est à 80 bpm, il
est apyrétique.
Une biologie est prescrite et retrouve:
Na+ 110 mmol/L, K+3,5 mmol/L, cl- 110 mmol/l, glycémie 5.5 mmol/L, Ca+: 2,3
mmol/L, protides 70 g/l
Hb 12.5 g/dl, Ht 45%
1, Quelle(s) anomalie(s) clinico-biologiques remarquez-vous
2, Que pensez-vous de l’état d’hydratation?
Hyperhydratation intracellulaire
Définition : augmentation du volume intracellulaire est due à un transfert d’eau du
secteur extracellulaire vers le secteur intracellulaire du fait d’une hypo-osmolalité
plasmatique. Contenue en eau supérieur au contenu en sodium
Signe clinique d’hyperhydratation intracellulaire :
- troubles neurologiques ( nausée, vomissements, anorexie, céphalées, obnubilation
coma)
- Absence de soif voir dégoût de l’eau
Signes biologiques
- osmolarité plasmatique basse (< 280 mOsmol/kg d’eau)
- hyponatrémie (< 135 mmol/l)
Hyperhydratation intracellulaire
Etiologies :
-
Ingestion d’eau supérieure aux capacités d’excrétion physiologiques (potomanies)
Défaut de dilution des urines: IRC
SIADH
Hypovolémie avec sécrétion d’ADH
Hypovolémie efficace avec sécrétion d’ADH
Fausse hyponatrémie (protides, triglycérides, glycémie)
Hyponatrémie
HYPONATREMIE
Na ↓
Na
H20 ↓ ↓
H20
↑
Na
↑
H20
↑↑
DEC
SEC normal
HEC
Diarrhées
Diurétiques (Esidrex)
Potomanie
SIADH
I.Cardiaque
Sd Néphrotique
Cirrhose
Réhydratation
(sérum phy.)
Restriction hydrique
Restriction hydro-sodée
Diurétiques
+/- ↑ débit cardiaque
Hyponatrémie
Eliminer une fausse
Hyponatrémie
Evaluer le secteur
extra-cellulaire
Glycémie
Trigly
Protidémie
HEC + HIC
DEC + HIC
HIC isolée
Analyser le traitement
du patient
Thiazidiques
Tt psy, neuro..
Hyponatrémie
Correction trop rapide
(> 0.5 – 1 mmol/l/h)
=
Risque de myélinolyse osmotique
(démence rapide débutant après un intervalle libre de 15 à 21 jours)
Déshydratation intracellulaire
Définition : diminution du volume intracellulaire due à un transfert d’eau des cellules
vers le secteur extracellulaire du fait d’une hyper-osmolalité plasmatique. Elle est due
à une perte nette d’eau libre et se traduit par une hypernatrémie.
Signe clinique de déshydratations intracellulaires :
- troubles neurologiques ( somnolence, asthénie, troubles du comportements, fièvre,
crise convulsive, coma)
- Soif parfois intense
- Sécheresse muqueuse
- Perte de poids
Signes biologiques
- osmolarité plasmatique élevé (> 300 mOsmol/kg d’eau)
- hypernatrémie (> 145 mmol/l)
Déshydratation intracellulaire
Etiologies :
-
-
Déshydratation globale: perte de sodium et d’eau mais perte d’eau plus importante
que la perte en sel ( pertes extra rénales/ rénales)
Déshydratation intracellulaire isolée: pertes d’eau rénales ou extra rénales
(diurèse++) (diabète insipide ++++)
Hyperhydratation extracellulaire associée à une déshydratation intracellulaire:
excès de sodium et d’eau avec excès de sodium supérieur à celui d’eau, cause
iatrogène
Déficit d’apport en eau (nourrisson, vieillards, patients dans le coma)
Déshydratation intracellulaire
Déshydratation intracellulaire
Traitement:
Réhydratation orale (H20 / SNG)
Ou
Réhydratation parentérale
produits HYPOTONIQUES : G2.5%, G5% avec moins de 9g/l de NaCl
IV ou S/C
Hyperkaliémie
Définition : concentration en potassium > à 5 mmol/l
- Attention aux fausses hyperkaliémies : garrot serré ou prélèvement difficile,
centrifugation tardive du tube, hyperleucocytose majeure (> 100 000/mm³) ou
thrombocytémie (> 100 000/mm³)
Signes cliniques : anomalies ECG +++++
- Augmentation amplitude ondes T
- Anomalie de la conduction auriculaire (pas d’onde p)
- Anomalie de la conduction ventriculaire: ELARGISSEMENT DES QRS
- Tachycardie ventriculaire puis FV puis ACR
Hyperkaliémie
Signes cliniques : signes neuromusculaires
- Paresthésies extrémités et région péribuccale
- Faiblesse musculaire
- Paralysie débutant au mb inférieurs ascendante
Etiologies:
- Excès d’apport
Rare en dehors IR ou administration massive IV ou per os (vitesse d’infusion +++)
- Transfert exagéré du compartiment intracellulaire vers extracellulaire
Acidose métabolique
- Lyse cellulaire accrue (rhabdomyolyse, lyse tumorale…)
- Insuffisance rénale aigue ou chronique +++
- Iatrogénie (digitalique, IEC/ARAII, AINS, ciclosporine, Héparine)
- Déficit minéralocorticoides (insuffisance surrénalienne +++)
Hyperkaliémie
Traitement :
- Gluconate de calcium IV si signes ECG
-
Protocole insuline glucose
-
Alcalinisation par bicarbonate de sodium
-
Résine échangeuse d’ions (Kayexalate®)
-
Diurétiques de l’anse
-
Epuration extra rénale
Hypokaliémie
Définition : concentration en potassium < à 3.5 mmol/l
Signes cliniques : anomalies ECG +++++
- Dépression du segment ST
- Augmentation d’amplitude de l’onde U
- Elargissement des QRS puis troubles du rythme supra ventriculaires ou
ventriculaires (TORSADE de POINTE ++)
Hypokaliémie
Signes cliniques : signes neuromusculaires
- Crampes
- Myalgie
- Faiblesse musculaire voir paralysie par accès d’évolution ascendante
Etiologies:
- Carence d’apport (anorexie mentale++)
- Transfert exagéré du compartiment extracellulaire vers intracellulaire
Alcalose métabolique
Insuline au cours acidocétose
- Pertes digestives (diarrhées, vomissements)
- Pertes rénales
Diurétiques
Hyperaldostéronisme primaire ou secondaire
Hypokaliémie
Traitement :
- Arrêt des traitements hypokaliémiants
-
Supplémentation orale si absence de signes ECG (DIFFU K®)
-
IV si kaliémie basse (< 3 mmol/l) ou signes ECG. Ne pas dépasser 1g/h sur voie
veineuse centrale et 3 à 4 g/jour sur VVP +++++
-
Toxicité veineuse du K IV +++
Calcium : physiopathologie
Hypocalcémie
Définition : concentration en calcium < à 2.2 mmol/l
Signes cliniques :
anomalies ECG
- Elargissement du QT
- BAV
-
Manifestations neuromusculaire
Crampes
Spasmes laryngés
Tétanie voir convulsion
Hypocalcémie
Etiologies :
-
Insuffisance rénale chronique
-
Hypoparathyroïdie post chirurgicale, post radiothérapie
-
Carence en vitamine D (malabsorption, exposition UV insuffisante)
Traitements :
-
Apports per os
Apports IV
Correction d’une carence en vitamine D
Hypercalcémie
Définition : concentration en calcium > à 2.55 mmol/l. Penser à regarder
l’albuminémie (calcium lié à l’albumine)
Signes cliniques :
anomalies ECG
- Tachycardie sinusale
- Racourcissement QT
- Trouble du rythme
-
Manifestations neuropsy
Asthéniee
Confusion
Manifestations digestives
- Anorexie
- Nausée, vomissements, constipation
Hypercalcémie
Etiologies :
- Intoxication vitamine D
-
Hyperparathyroidie
-
Néoplasie avec métastase osseuse
-
Myélome
-
Sarcoidose
Traitements :
- Arrêt des médicaments hypercalcémiants
- Hyperdiurèse (réhydratation sérum phy.)
- Biphosphonates
- Parfois corticoïdes (tumeur, sarcoïdose)
- dialyse
Hypercalcémie
•
•
•
•
Douleurs abdominales
Lithiases urinaires
Troubles neurologiques (somnolence, confusion, convulsions)
Troubles du rythme cardiaque
Traitement
• Arrêt des médicaments hypercalcémiants
• Hyperdiurèse (réhydratation sérum phy.)
• Biphosphonates
• Parfois corticoïdes (tumeur, sarcoïdose) / dialyse
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