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DOSSIER
Arthrose
>> DOSSIER
Des traitements associés
L’arthrose est une maladie fréquente qui touche naturellement les personnes âgées. À
partir de 65 ans, lorsque aucune étiologie n’est retrouvée, l’arthrose reflète l’usure des
surfaces articulaires liée à l’âge, alors que chez les sujets jeunes la maladie est souvent unicompartimentaire et secondaire.
L
es principes hygiéno-diététiques sont toujours à rappeler aux patients souffrant
d’arthrose, les principaux facteurs de
risque étant la surcharge pondérale
et l’avance en âge. Chez les sujets
jeunes, la maladie est souvent unicompartimentaire et secondaire à
un traumatisme, à une dysplasie, à
la rupture d’un ligament, à une
méniscectomie. La prise en charge
optimale de l’arthrose du genou et
de la hanche repose sur une combinaison des traitements pharmacologiques et non médicamenteux
comprenant des mesures d’économie articulaire et une kinésithérapie
adaptée.
Les médicaments
Focus
...
Pourquoi
vieillit-on ?
Diverses théories
s’opposent ou
parfois se
complètent.
La vérité se situe
probablement dans
la conjonction de
divers processus
involutifs.
Défaillance
du système
immunologique ?
Vieillissement
cellulaire obligé ?
Théories de l’usure,
des déchets
(baisse de la
capacité
d’élimination)
voire génétique
(indice de
l’espérance de vie
en référence à l’âge
de la mort
des parents) ?
À côté des médicaments symptomatiques de l’arthrose (antalgiques,
AINS, opiacés, injections de corticoïdes) qui visent à réduire la douleur et la gêne fonctionnelle, on dispose de traitements anti-arthrosiques
symptomatiques d’action lente, à
savoir : les insaponifiables d’avocat et
de soja, la glucosamine sulfate, la
chondroïtine sulfate, la diacerhéine,
l’acide hyaluronique. Ces derniers
ont des propriétés anti-inflammatoires et un effet chondroprotecteur
au niveau des chondrocytes articulaires, tout en ayant une bonne tolérance. Leur action clinique est différée de 4 à 8 semaines avant
l’obtention d’un plein effet, certes
modeste, mais toujours supérieur au
placebo. Étant donné les limites des
AINS classiques (la toxicité gastrointestinale et rénale s’accroît avec
l’âge) et des coxibs inhibiteurs de la
Cox-2 (risques cardiovasculaires),
l’intérêt du recours aux anti-arthrosiques symptomatiques d’action
lente apparaît renforcé.
En ce qui concerne l’acide hyaluronique, de nombreux produits sont
utilisés actuellement et remboursés
partiellement ou totalement par la
Sécurité sociale. L’acide hyaluronique
est un glycosaminoglycane qui joue
un rôle important dans la qualité de
l’élasticité du cartilage mais qui n’est
pas le seul facteur intervenant dans
la viscosité du liquide synovial. Il
existe plusieurs études contrôlées
qui montrent son efficacité faiblement supérieure par rapport au placebo. Les injections d’acide hyaluronique ne sont recommandées qu’en
cas d’arthrose symptomatique de
stade modérément évolué, en association à des traitements anti-arthrosiques d’action lente.
Le lavage articulaire est utilisé depuis
longtemps dans le traitement de
nombreuses pathologies rhumatismales, avec pour but d’évacuer les
débris cartilagineux, les microcristaux, et de rompre les adhérences
intra-articulaires. Il a une action
symptomatique transitoire de durée
variable sur la douleur, en tout cas
plus prolongée (6 mois) que l’infiltration de corticoïdes (4 mois).
Cette technique peut être complétée par une mise en décharge articulaire (en cas de chondrolyse
rapide). Selon le Dr D. Golberg
(Paris), le lavage articulaire est aussi
efficace (chez 50 à 60 % des
patients) que le débridement
arthroscopique associant le lavage
articulaire, la régularisation méniscale et cartilagineuse. L’ostéotomie
et les techniques chirurgicales
conservatrices sont envisagées chez
les sujets jeunes, et les techniques
récentes de réparation du cartilage
articulaire de régénération chondrale sont uniquement indiquées
dans les lésions focales du genou.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 66 • octobre-novembre-décembre 2005
L’indication de la chirurgie prothétique (prothèses partielles ou
totales) dans la gonarthrose n’est
posée qu’après l’épuisement des
différentes options thérapeutiques
médicales, dans les lésions évoluées et invalidantes du sujet âgé.
De même, dans la coxarthrose, le
remplacement articulaire n’est envisagé que chez les patients ayant des
signes radiologiques et présentant
une douleur et une impotence
réfractaires.
Hygiène de vie et rééducation
La réduction du poids ainsi que
d’autres mesures s’intègrent dans le
cadre d’un traitement conservateur
de gonarthrose. Dans ce programme thérapeutique visant à
retarder le moment du geste chirurgical, la rééducation fonctionnelle
tient une place importante : elle permet de maintenir une trophicité
musculaire, de conserver une
flexion compatible avec les gestes
de la vie quotidienne, d’éviter les
attitudes vicieuses, de maintenir un
bon contrôle proprioceptif du
genou, et, par là, d’obtenir une diminution des douleurs et une amélioration des capacités fonctionnelles.
La lutte contre le flexum est basée
sur des postures douces répétées à
domicile. L’intérêt des protocoles
d’autorééducation associée à la
kinésithérapie a été validé par plusieurs études. « Des orthèses articulées de correction d’axe se sont
montrées également efficaces dans
l’amélioration de la qualité de vie et
dans la diminution des manifestations douloureuses de la gonathrose ; toutefois, elles ne sont pas
suffisamment prescrits en France »,
estime le Dr D. Goldberg.
LC
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