24 DOSSIER Arthrose >> DOSSIER Des traitements associés L’arthrose est une maladie fréquente qui touche naturellement les personnes âgées. À partir de 65 ans, lorsque aucune étiologie n’est retrouvée, l’arthrose reflète l’usure des surfaces articulaires liée à l’âge, alors que chez les sujets jeunes la maladie est souvent unicompartimentaire et secondaire. L es principes hygiéno-diététiques sont toujours à rappeler aux patients souffrant d’arthrose, les principaux facteurs de risque étant la surcharge pondérale et l’avance en âge. Chez les sujets jeunes, la maladie est souvent unicompartimentaire et secondaire à un traumatisme, à une dysplasie, à la rupture d’un ligament, à une méniscectomie. La prise en charge optimale de l’arthrose du genou et de la hanche repose sur une combinaison des traitements pharmacologiques et non médicamenteux comprenant des mesures d’économie articulaire et une kinésithérapie adaptée. Les médicaments Focus ... Pourquoi vieillit-on ? Diverses théories s’opposent ou parfois se complètent. La vérité se situe probablement dans la conjonction de divers processus involutifs. Défaillance du système immunologique ? Vieillissement cellulaire obligé ? Théories de l’usure, des déchets (baisse de la capacité d’élimination) voire génétique (indice de l’espérance de vie en référence à l’âge de la mort des parents) ? À côté des médicaments symptomatiques de l’arthrose (antalgiques, AINS, opiacés, injections de corticoïdes) qui visent à réduire la douleur et la gêne fonctionnelle, on dispose de traitements anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente, à savoir : les insaponifiables d’avocat et de soja, la glucosamine sulfate, la chondroïtine sulfate, la diacerhéine, l’acide hyaluronique. Ces derniers ont des propriétés anti-inflammatoires et un effet chondroprotecteur au niveau des chondrocytes articulaires, tout en ayant une bonne tolérance. Leur action clinique est différée de 4 à 8 semaines avant l’obtention d’un plein effet, certes modeste, mais toujours supérieur au placebo. Étant donné les limites des AINS classiques (la toxicité gastrointestinale et rénale s’accroît avec l’âge) et des coxibs inhibiteurs de la Cox-2 (risques cardiovasculaires), l’intérêt du recours aux anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente apparaît renforcé. En ce qui concerne l’acide hyaluronique, de nombreux produits sont utilisés actuellement et remboursés partiellement ou totalement par la Sécurité sociale. L’acide hyaluronique est un glycosaminoglycane qui joue un rôle important dans la qualité de l’élasticité du cartilage mais qui n’est pas le seul facteur intervenant dans la viscosité du liquide synovial. Il existe plusieurs études contrôlées qui montrent son efficacité faiblement supérieure par rapport au placebo. Les injections d’acide hyaluronique ne sont recommandées qu’en cas d’arthrose symptomatique de stade modérément évolué, en association à des traitements anti-arthrosiques d’action lente. Le lavage articulaire est utilisé depuis longtemps dans le traitement de nombreuses pathologies rhumatismales, avec pour but d’évacuer les débris cartilagineux, les microcristaux, et de rompre les adhérences intra-articulaires. Il a une action symptomatique transitoire de durée variable sur la douleur, en tout cas plus prolongée (6 mois) que l’infiltration de corticoïdes (4 mois). Cette technique peut être complétée par une mise en décharge articulaire (en cas de chondrolyse rapide). Selon le Dr D. Golberg (Paris), le lavage articulaire est aussi efficace (chez 50 à 60 % des patients) que le débridement arthroscopique associant le lavage articulaire, la régularisation méniscale et cartilagineuse. L’ostéotomie et les techniques chirurgicales conservatrices sont envisagées chez les sujets jeunes, et les techniques récentes de réparation du cartilage articulaire de régénération chondrale sont uniquement indiquées dans les lésions focales du genou. Professions Santé Infirmier Infirmière N° 66 • octobre-novembre-décembre 2005 L’indication de la chirurgie prothétique (prothèses partielles ou totales) dans la gonarthrose n’est posée qu’après l’épuisement des différentes options thérapeutiques médicales, dans les lésions évoluées et invalidantes du sujet âgé. De même, dans la coxarthrose, le remplacement articulaire n’est envisagé que chez les patients ayant des signes radiologiques et présentant une douleur et une impotence réfractaires. Hygiène de vie et rééducation La réduction du poids ainsi que d’autres mesures s’intègrent dans le cadre d’un traitement conservateur de gonarthrose. Dans ce programme thérapeutique visant à retarder le moment du geste chirurgical, la rééducation fonctionnelle tient une place importante : elle permet de maintenir une trophicité musculaire, de conserver une flexion compatible avec les gestes de la vie quotidienne, d’éviter les attitudes vicieuses, de maintenir un bon contrôle proprioceptif du genou, et, par là, d’obtenir une diminution des douleurs et une amélioration des capacités fonctionnelles. La lutte contre le flexum est basée sur des postures douces répétées à domicile. L’intérêt des protocoles d’autorééducation associée à la kinésithérapie a été validé par plusieurs études. « Des orthèses articulées de correction d’axe se sont montrées également efficaces dans l’amélioration de la qualité de vie et dans la diminution des manifestations douloureuses de la gonathrose ; toutefois, elles ne sont pas suffisamment prescrits en France », estime le Dr D. Goldberg. LC