Lorsque le traitement médical est efficace, il peut être poursuivi aussi longtemps que
nécessaire. Il faut cependant assurer une surveillance régulière clinique mais surtout
radiographique de l’état articulaire afin de ne pas laisser l’arthrose évoluer en masquant les
douleurs. On risquerait alors de dépasser un stade où le traitement est plus facile ou le stade
d’un traitement conservateur.
Les traitements médicaux et la rééducation peuvent soulager pendant un certain temps, mais
n’empêchent généralement pas l’évolution de l’arthrose et l’aggravation des douleurs et de la
raideur. Ainsi, lorsque la gène est importante, douloureuse, limitant les activités normales de
la vie, et non soulagée par des traitements médicaux, la chirurgie offre des possibilités
thérapeutiques intéressantes. Il est alors nécessaire de consulter un spécialiste qui vous
apportera l’information médicale nécessaire à votre prise de décision : cette information doit
bien sûr indiquer les résultats que l’on peut attendre de l’intervention, mais aussi les risques
inhérents à cette chirurgie, qui peuvent être majorés par l’âge ou les antécédents médicaux.
Par ailleurs, on réalise un bilan radiographique ; c’est une technique d’imagerie qui utilise des
rayons X qui permet de visualiser l’os et uniquement l’os. Elle ne permet pas de visualiser le
cartilage ni les ménisques et ni les ligaments. Lorsque ces radios sont réalisées dans de bonnes
conditions, elles suffisent le plus souvent à faire le diagnostic de l’arthrose et en apprécier la
gravité. Les autres examens (scanner, IRM, scintigraphie…) ne sont donc pas forcément utiles
dans un premier temps. C’est votre médecin qui doit en évaluer l’intérêt pour mieux apprécier
la qualité du cartilage et de l’os, ainsi que l’état des autres éléments du genou (ligaments,
ménisques, muscles...). Ainsi, sur les radios, on va rechercher l’existence d’un rapprochement
entre le fémur et le tibia (formant ce que l’on appelle un « pincement » sur l’image) qui
montre que l’épaisseur du cartilage entre ces deux os est en train de diminuer parce qu’il
s’use. La localisation de ce pincement permet de déterminer dans quelle(s) partie(s) du genou
se situe l’arthrose (fémoro-tibiale interne et/ou externe et/ou fémoro-patellaire).
Selon l’importance et l’emplacement de l’usure du cartilage du genou, le chirurgien peut vous
proposer différents types d’opération. Quand il reste encore des zones où le cartilage n’est pas
ou est peu usé, un traitement dit « conservateur » est possible. Tout en gardant le cartilage
usé, l’intervention cherche à modifier l’orientation de l’articulation en coupant le tibia ou le
fémur selon un angle adapté (cette opération est appelée une ostéotomie). L’objectif est de
modifier la répartition des charges fin de diminuer la pression sur les endroits abîmés et
douloureux tout en faisant plus travailler les parties encore intactes. Ces interventions vont
ralentir l’aggravation de l’arthrose mais n’empêchent pas son évolution. Cette solution est
souvent privilégiée chez les sujets jeunes et actifs. Par contre, quand l’articulation est trop
abîmée, il faut enlever les zones de cartilage usées et remplacer alors une partie ou la totalité
de l’articulation par du matériel artificiel de forme semblable (c’est la mise en place d’une
prothèse). Le but est d’obtenir un glissement sans douleur et un fonctionnement le plus proche
possible de la normale. Il existe des prothèses pour remplacer une seule des 3 articulations du
genou : ce sont les prothèses uni-compartimentales interne, externe ou fémoro-patellaire.
Celles qui remplacent les trois compartiments du genou sont appelées prothèses totales. Il faut
garder à l’esprit que la prothèse « remplace » le cartilage usé de l’articulation, et ce, quelle
que soit l’importance des lésions. L’intervention reste très longtemps possible dans de bonnes
conditions de réalisation même si l’usure du cartilage s’aggrave. Il n’y a aucune raison