Une leucocyturie (> 105/ml) accompagne fréquemment les bactériuries significatives mais sa signification
n'est pas univoque car elle peut être la conséquence d'une contamination au cours du prélèvement ou être
induite par la fièvre.
La comparaison des résultats obtenus par pose d'une poche stérile (faux positif : 19 %) et par ponction
sus-pubienne a fait préconiser cette dernière technique en première intention chez le nouveau-né. Cette
attitude permet de réduire les erreurs diagnostiques liées à une contamination bactérienne et/ou à une
desquamation cellulaire d'origine péri-urétérale. La ponction sus-pubienne est réalisée de façon optimale sur
vessie pleine (couche sèche 30 à 60 minutes après un biberon). Les contre-indications sont les troubles de
l'hémostase et une dilatation des anses digestives (risque exceptionnel de perforation d'un organe digestif).
Les risques sont minimes (1 % d'hématurie macroscopique transitoire). Un guidage échographique de la
ponction sus-pubienne permet d'améliorer sa sensibilité de 60 à 96,4 %, réduit le nombre de gestes invasifs
nécessaires, et augmente le volume des urines obtenues. La présence d'un germe dont la concentration est
> 102 bactéries/ml en culture dans l'urine recueillie est pathologique.
Sur le plan bactériologique, E. coli est le germe le plus fréquent. E. coli de sérotype K1, le germe fréquent de
l'infection materno-fœtale précoce, possède un caractère invasif particulièrement marqué, en particulier
méningé. Le risque de diffusion septicémique est inversement proportionnel à l'âge : 31 % des cas en
période néonatale, 21 % entre 1 et 2 mois, 14 % entre 2 et 3 mois, 5,5 % après l'âge de 3 mois.
L'existence de cocci à gram positif à l'examen direct fait évoquer un entérocoque et implique l'adjonction
d'amoxicilline jusqu'au résultat des cultures.
Si l'infection urinaire survient dans les jours qui suivent une circoncision, une infection urinaire à
staphylocoque ne peut être écartée et la Vancomycine doit alors être associée à une céphalosporine de 3e
génération et à un aminoside.
Les infections urinaires nosocomiales du nouveau-né sont rares et majoritairement liées à une manœuvre de
sondage urinaire. Les germes responsables sont ceux des infections nosocomiales : pseudomonas
aeruginosa (13 %), enterocoque et candida albicans (12 %), staphylocoque à coagulase négative (10 %),
klebsiella pneumoniae (3%), seracia marcesens (12 %).
Le bilan biologique initial comporte une numération formule sanguine avec plaquettes, un dosage de la
protéine C-réactive (CRP). Un syndrome inflammatoire (hyperleucocytose > 25 000/mm3, thrombopénie <
100 000/mm3, CRP > 20 mg/l) est présent dans 86 % des cas. La procalcitonine sérique semble être un bon
marqueur pronostique au cours des pyélonéphrites car son taux initial élevé est corrélé aux cicatrices rénales
révélées par la scintigraphie avec un taux de faux négatifs < 10 %.
Examens radiologiques
Une échographie rénale doit être réalisée dans les 4 premiers jours du traitement.
Une dilatation bilatérale des cavités pyélocalicielles chez un garçon est évocatrice de valves de l'urètre
postérieur, même si elle est asymétrique. Elle nécessite une prise en charge en urgence par une équipe
chirurgicale pour la confirmation anatomique du diagnostic et un traitement adapté.
Une dilatation urétéro-pyélocalicielle (avec des uretères visibles en arrière de la vessie) est en faveur d'un
méga-uretère ; une dilatation pyélocalicielle oriente vers un reflux vésico-urétéral quand elle est isolée ou
vers une maladie de la jonction pyélo-urétérale lorsque le bassinet est globuleux et les calices en boule.
Une dilatation des cavités restreinte au pôle supérieur ou une urétérocèle vésicale signent une duplication de
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