Impact alimentaire et nutritionnel du diagnostic des troubles de la

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Impact alimentaire et nutritionnel
du diagnostic des troubles de la
déglutition chez les personnes
handicapées
Retour d’expérience sur 18 mois d’actions
du groupe
« Déglutition » du CRRF André Lalande.
Docteur Michel Bugeon et Anne-Céline Brauer, orthophoniste
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CRRF André Lalande, Noth
Trouble de la déglutition?

On définit un trouble de la déglutition
comme « un trouble du transfert de la
nourriture de la bouche vers l’estomac en
passant par le pharynx et l’œsophage. »

Ce trouble peut avoir comme
conséquences le passage d’aliments dans
les voies respiratoires.
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Pourquoi la déglutition au
CRRF?
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


Rééducation et réadaptation fonctionnelle.
Forte orientation sur la prise en charge
nutritionnelle des patients (Direction : « le
repas est un soin. », mission MEAH).
Evolution allant de soi : intérêt grandissant
pour la prise en charge des troubles de la
déglutition.
Formation validante aux troubles de la
déglutition : orthophoniste, médecin MPR et
médecin généraliste spécialisé en
nutrition.(formation suivie à Bordeaux, source
de nos tests cliniques).
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Pourquoi la déglutition au
CRRF?
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

Constitution d’une Unité Transversale de
Nutrition Clinique (UTNC), avec ouverture de
l’équipe à notre diététicienne, à une aidesoignante, aux ergothérapeutes.
Collaboration étroite avec notre prestataire
cuisine en terme de texture et conseils aux
patients et à leur entourage.
Information aux troubles de la déglutition (par
orthophoniste, diététicienne et médecin
nutrition) dispensée en interne et par
convention à certains établissements
partenaires.
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Patient suspecté de trouble de la
déglutition
(avant le diagnostic objectif)

Mis d’emblée en texture modifiée (boissons épaissies, texture mixée)

Conséquences alimentaires immédiates :
 Mise à l’écart, désocialisation
 M. Ageo dont la fille ne souhaitait pas fêter l’anniversaire de ses
enfants pour ne pas priver M.
 Déstabilisation familiale ou situationnelle
 Préparation des repas, achat, culpabilité, angoisse de bien préparer
les repas.
 Lassitude, aversions
 Diminution de stimulations sensorielles avec le mixé, et perturbations
des signaux reçus lors des prises alimentaires « je mange l’eau »
pour l’eau gélifiée.

Conséquences nutritionnelles
 Diminution des prises alimentaires
 Moindre efficacité nutritionnelle qualitative et quantitative
 DENUTRITION (majorée si pneumopathie secondaire)
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A l’heure du bilan déglutition…

Si le diagnostic des troubles est infirmé,
retour à une situation normale antérieure.

Si le diagnostic est confirmé, la précision de
celui-ci est importante pour limiter les impacts
alimentaires et nutritionnels.

Une personne ayant des troubles de la déglutition
ne doit pas nécessairement manger en texture
mixée et boire de l’eau gélifiée.
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Pour preuve…

Quelques chiffres…

En 18 mois

108 personnes ont bénéficié au CRRF d’un diagnostic
de la déglutition.
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
Vidéodéglutition
Repas déglutition
Test à l’eau isolé
Combinaison Vidéo + Repas déglutition
Dont quelques personnes ayant nécessité une
réévaluation de leur déglutition sur cette période .
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Pour qui ?

Les pathologies rencontrées sur la période :
 TC
 AVC, LIS, Comitialité
 Pathologies dégénératives (SLA, Parkinson, ataxie
cérébelleuse dégénérative, SEP, Chorée de Huntington,
syringomyélie, syndrome de Lennox-Gastaut)
 Autres : Syndrome extrapyramidal, retard mental, IMC, Steinert,
myopathie de Duchenne, cancer ORL, pneumopathies répétées.
 Combinaisons de plusieurs pathologies : SEP+LEMP,
IMC+AVC, AVC cérébelleux + Anoxie cérébrale accidentelle,
AVC + nodules CV, Parkinson+AVC, démence + syndrome
extrapyramidal.

Sur le plan quantitatif, 50% des patients testés étaient
atteints d’un AVC isolé.
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Admission ?




Patients adressés en interne par l’ HC, l’HTP
(HDJ), HAD.
Patients adressés en externe : MAS, EHPAD,
CH (court et moyen séjour) : passage par
l’HDJ.
Secteur de recrutement : Creuse et secteur
de proximité des départements limitrophes.
Consultation externe initiale auprès d’un
médecin du CRRF.
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Le diagnostic, comment?

Test à l’eau selon Test de Bordeaux modifié. (cf.
graphique) : réalisé par l’orthophoniste ou le médecin en
chambre.

Enregistrement vidéo radioscopique de la déglutition
(ortho + médecin) : dosimètre obligatoire / procédures
radioprotection…

Repas diagnostic interdisciplinaire (ortho+ médecin+
ergo+ aide-soignante)+/- infirmière coordinatrice de
l’HAD.
 Espace dédié, discret et sécurisé en salle à manger
des patients (favorise une mise en situation
écologique)
 Présence de l’entourage possible
 Intervention ponctuelle du prestataire de restauration
pour des conseils culinaires.
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13
Rappel des textures solides et
liquides au CRRF


Textures solides : mixée, moulinée, hachée, petits
morceaux, normale.
Texture sans grain (trachéotomie).

Pour les liquides : eau normale, eau pétillante,
aromatisée, avec stimulation thermique, eau
épaissie 1 ou 2 doses et eau gélifiée.

L’eau épaissie est systématiquement aromatisée
sauf souhait de quelques patients.
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Les résultats
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


Nombre de test à l’eau : 15
Nombre de repas déglutition : 49
Nombre de vidéodéglutition : 23
Nombre de combinaison repas +vidéo : 21
15
Pour les solides
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Interprétation

49 allègements de texture et seulement 7 dégradations de
texture.
 Allègement :


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Dégradation :


simplification au quotidien pour le patient et son entourage.
Amélioration du plaisir gustatif.
Participation à un meilleur état nutritionnel.
résultat d’une évaluation du rapport bénéfice/risque; peut conduire à
une réflexion éthique (pose d’une gastrotomie après réunion
interdisciplinaire pour une résidente de MAS).
A contrario, 4 patients en alimentation entérale exclusive initiale,
ont pu bénéficier d’une alimentation orale texturée en plus de la
nutrition entérale.
Suite à une réévaluation, 3 de ces patients sont désormais en
alimentation orale exclusive.
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Pour les liquides
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
Observations :
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
Au fil des bilans, moins systématique dans l’épaississement
des boissons , au profit d’autres stimulants (thermiques,
chimiques, mécaniques).
 Plus faciles à la maison de gérer les stimulants : chimiques
(sirop) mécaniques (eau pétillante) et thermiques (eau fraîche
ou boisson chaude).
Constant sur eau normale sur les 3 périodes au final
Augmentation des prescriptions sur les 3 stimulants
Stop prescription mixte
Augmentation du taux de personnes en épaississement sur la
3ème période : maintien d’épaississement incontournable chez
des patients réévalués sur cette période. Phénomène non
rencontré lors des 2 autres périodes.
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Notre évolution
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

Espace d’évaluation de la déglutition
Bilan en lui-même : introduction du pain, des
médicaments, évolution de la texture des boissons
testées (stimulants mécaniques et chimiques
privilégiés par rapport à l’épaississant)
Création d’une procédure
Préconisation et acquisition d’aides techniques
(couvert à contraste de couleur, antidérapant et
rebord intégré).
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Evolution future
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

Education thérapeutique
DPC (développement professionnel continu):
pour l’information déglutition.
Standardisation du compte-rendu (rigueur,
difficulté de relecture, manque d’info
pertinente).
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Conclusion
« écologique »…


M. AGEO a pu participer au repas
d’anniversaire de ses petits enfants…son
épouse lui confectionne des petits plats
hachés adaptés…
M. BOV, lock in syndrom, ayant comme
objectif de vie principal de « remanger » ,
peut désormais prendre ses repas « mixés
très lisses » en famille le week-end, grâce
aux conseils de l’équipe cuisine du CRRF.
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Merci de votre attention.
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