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MARS 2012 - N°27 33
Figure 2 - Corrélation entre 2D strain global et CTSm3D (r=-
0.8) en groupe II (RAC)
Evaluation échocar-
diographique de
l’adaptation du ventricule
gauche à une élévation
de post-charge:
comparaison à
l’imagerie par résonance
magnétique
Nataliya HRYNCHYSHYN
Université de Médicine,
LVIV, UKRAINE
Hôpital Européen Georges Pompidou,
PARIS
Nadjia Kachenoura3, Benoît Diebold2, Rabea Khedim 2,
Marion Senesi3, Alban Redheuil2- 3, Elie Mousseaux2- 3,
Ludivine Perdrix2
1 Université de Médicine, LVIV- Ukraine
2 Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS
3 INSERM U678, Laboratoire de l’imagerie fonctionnelle, PARIS
Objectif
Etudier en échocardiographie
(ETT) et en imagerie par résonance
magnétique (IRM) l’adaptation du
ventricule gauche (VG) à une éléva-
tion de post-charge et analyser les
conséquences sur la fonction sys-
tolique du ventricule gauche.
Contexte
La post-charge est étroite-
ment liée à la pression aortique et
aux résistances systémiques.
Afin de maintenir une efficacité
du couplage VG-aorte et une
contrainte pariétale (CTSm)
constante, le VG s’adapte à l’élé-
vation de post-charge en modi-
fiant sa géométrie. Toutefois,
l’élévation prolongée de la post-
charge peut dépasser la limite
des mécanismes compensatoires
du VG, les conséquences étant
une augmentation du volume
télé-systolique, une diminution du
volume d’éjection systolique et de
la fraction d’éjection.
Méthodes
Nous avons étudié un groupe
de 49 patients : 35 sujets sains
(groupe I), âgés entre 19 et 70
ans (38 ± 13 ans) et 14 patients
avec sténose de la valve aortique
(surface valvulaire = 0,75 ± 0,18
cm ²) (groupe II), âgés entre 45 et
92 ans (77 ± 9 ans).
Nous avons calculé :
1) En échocardiographie : la
contrainte pariétale (CTSm, 10³dyn/
cm²), le remodelage VG(h / r), et la
fonction systolique du VG : fraction
d’éjection du VG par la méthode
Simpson biplan (2D-FE,%), 2D
strain longitudinal global (2D global
strain, %,) ;
2) En IRM : l’index de remode-
lage VG en IRM défini par le rap-
port masse sur volume VG (MVG/
VTD(g / ml), la contrainte parié-
tale systolique tridimensionnelle
(CTSm 3D, 10³ N / m²) combi-
nant la géométrie du VG (3DVGfg)
avec la post-charge artérielle.
Lanalyse statistique a été réalisée
par le coefficient de corrélation de
Pearson et t-test.
Résultats
La FEVG est comparable
dans les 2 groupes (I = 64%, II =
62%, p = 0,69). Des différences
significatives ont été trouvées
entre les deux groupes en terme
de CTSm, 2D global strain, % et
h / r (p <0,05). Par ailleurs, si
aucune corrélation n’a été trouvée
entre les paramètres ETT et IRM
dans le groupe I, des corrélations
significatives ont été trouvées
dans le groupe II pour les compa-
raisons suivantes :
1 - 2D-FE et 2D global strain, %,
(r = 0,63; p = 0,05) ;
2 - h/r et 2D global strain, %,
(r = - 0,53, p = 0,05)
3 - h/r et MVG / VTD,
(r = 0,87, p = 0,0005) ;
4 - 2D global strain, % et 3DVGfg
(r = - 0,79, p = 0,005 ; fig.1),
5 - 2D global strain, % et CTSm 3D
(r =- 0,8, p = 0,005 ; fig.2) ;
6 - CTSm et CTSm3D
(r = 0,78, p = 0,0005).
Conclusion
L’élévation de la post-charge en-
traîne un remodelage du VG avec
une bonne corrélation entre écho-
cardiographie et IRM. Il existe une
bonne corrélation entre la contrainte
pariétale VG en IRM et l’altération
de la fonction systolique en ETT
évaluée par le 2D longitudinal global-
strain. Ces paramètres de dysfonc-
tion systolique longitudinale peuvent
avoir un intérêt clinique dans la prise
en charge des patients à FEVG pré-
servée comme facteurs prédictifs
d’insuffisance cardiaque.
Figure 1 - Corrélation entre 2D strain global et 3DVGfg
(r=-0,79) en groupe II (RAC).
34 MARS 2012 - N°27
Figure 1
Strain Global Longitudinal en fonction des symptômes et du taux de NT-proBNP.
(NTproBNP-: <500pg/mL; NTproBNP+: >500pg/mL).
Relation entre la
déformation longitudinale
ventriculaire gauche
et le taux de peptides
natriurétiques dans
la sténose aortique:
un moyen d’identifier de
«faux asymptomatiques»?
Laurent MACRON
C.H.U. Henri Mondor, CRETEIL
David Attias2, Pascal Lim1, David Messika-Zeitoun2,
Alexandre Bensaid1, Julien NAHUM1, Jean-Luc
Dubois-Randé1, Pascal Gueret1, Jean-Luc Monin1
1 C.H.U. Henri Mondor, CRETEIL
2 C.H.U. Bichat, PARIS
Plusieurs travaux ont montré
la valeur pronostique péjorative
d’une élévation du taux de pep-
tides natriurétiques dans la s-
nose aortique asymptomatique.
Par ailleurs, des travaux récents
ont souligné la capacité de l’ana-
lyse de la déformation myocar-
dique par la méthode du speckle
tracking à mettre en évidence
des altérations subtiles de la
fonction systolique VG alors
même que la FEVG demeure
conservée. Laltération de la
déformation longitudinale VG
semblerait également présenter
une valeur pronostique chez les
patients asymptomatiques por-
teurs de sténose aortique.
Lobjectif de notre travail était
donc d’étudier la relation entre le
Strain Global Longitudinal et le
taux de NT-proBNP dans une
population de sténoses aortiques
asymptomatiques à FEVG préser-
vée.
Cent vingt huit patients
(712 ans, 59% d’hommes)
consécutifs présentant une sté-
nose aortique modérée à sévère
(<1.5cm², 1.0±0.3cm²) avec
FEVG préservée (>50%, 64±5%)
ont été inclus de façon rétrospec-
tive. Les données du Strain Global
Longitudinal par la méthode du
Speckle Tracking ont été compa-
rées la présence de symptômes
et aux taux plasmatiques de
N T- pr oB N P.
Le taux de NT-proBNP était
en moyenne de 723±1097pg/mL
et était plus élevé chez les sujets
symptomatiques que chez les
sujets asymptomatiques
(1203±1350 vs. 325±484pg/mL
respectivement, p<0.0001).
MARS 2012 - N°27 33
Toutefois une élévation du
taux de NT-proBNP (>500pg/
mL) était obsere chez 18%
n=14/79) des sujets asymptoma-
tiques (Tableau 1).
Chez ces sujets asymptoma-
tiques, il nexistait pas de dif-
rence significative en terme de
FEVG (65±5 vs. 63±4%), de
Vmax (3.5±0.8 vs. 3.9±0.9m/s)
et de surface aortique (1.1±0.4 vs
1.0±0.4c) entre ceux avec et
sans élévation du NT-proBNP.
En revanche, on observait
une altération du Strain Global
Longitudinal en cas d’élévation du
NT-proBNP (-14 vs. -19±3%,
p<0.05) similaire à celle rencon-
trée dans le groupe des sténoses
aortiques serrées symptoma-
tiques (-17±3%; Fig. 1).
Asymptomatique
NT proBNP <500
pg/mL (n=56)
Asymptomatique
NT proBNP <500
pg/mL (n=12)
pSymptomatique
(n=49) p
Surface aortique
(cm2)1.0±0.3 1.0±0.4 0.45 0.8±0.1 0.07
Gradient moyen
(mmHg) 33±16 40±23 0.24 60±19 < 0.001
V max (m.s-1) 3.6±0.8 3.9±0.9 0.25 4.8±0.7 < 0.001
FEVG (%) 65±5 64±4 0.37 62±5 0.14
Starin Global
Longitudinal (%) -19±3 -17±4 <0.05 -17±3 = 0.95
Tableau 1
Principales caractéristiques échographiques des
sténoses aortiques en fonction des symptômes
et du taux de NT-proBNP.
Conclusion
En conclusion, l’altération de la
déformation longitudinale ven-
triculaire gauche globale chez
les sujets porteurs d’une sté-
nose aortique asymptomatique
est associée à une élévation du
NT-proBNP. Cette altération
pourrait permettre d’identifier
des sujets considérés à tort
comme asymptomatiques.
MARS 2012 - N°27 35
36 MARS 2012 - N°27
Nouveaux indices pour
prédiction de la fraction
d’éjection ventriculaire
gauche après correction
d’une régurgitation
mitrale organique
Sophie MASCLE
C.H.U. RENNES
Erwan Donal1, Christophe Thebault1, David Veillard1,
H. Hamonic1, Alain Leguerrier1, Hervé Corbineau1
1 C.H.U. RENNES
Contexte
Le moment opportun de l’in-
dication chirurgicale d’une insuffi-
sance mitrale (IM) organique
sévère asymptomatique reste
actuellement lobjet de contro-
verse.
Objectifs
Evaluer la pertinence des
déformations myocardiques lon-
gitudinales en plus des para-
mètres échographiques stan-
dards préopératoires, et l’intérêt
de l’échographie d’effort pour
prédire la fonction systolique ven-
triculaire gauche postopératoire.
Méthodes et résultats
88 patients (âge = 63.1 ± 13
ans, 59 hommes), peu sympto-
matiques avec IM organique
sévère ont été inclus entre 2007
et 2010. Une échographie (repos
et effort) était réalisée en préopé-
ratoire et entre 3 à 6 mois en
postopératoire, identifiant 2
groupes de patients : groupe A
(FEVG postopératoire ≥ 50%) et B
(< 50%). Les patients du groupe
B avaient un diamètre télé-systo-
lique ventriculaire gauche (DTSVG)
plus élevé (21.6 ± 2.6 mm/m² vs
19.2 ± 3.7 mm/m²; p = 0.02), et
un strain global longitudinal
(SGLVG) plus altéré (-17 ± 2.8%
vs -19.6 ± 3.6% ; p = 0.01),
contrairement à la FEVG préopé-
ratoire. Un DTSVG ≥ 22mm/m² et
un SGLVG < -18% étaient prédic-
tifs d’une dysfonction ventriculaire
gauche postopératoire. Les varia-
tions des paramètres de fonction
contractile à l’effort n’étaient pas
différentes le groupe A et B et
nétaient pas corrélées à la FEVG
postopératoire.
Conclusion
Outre le rôle pronostique
du DTSVG déjà connu, nous
démontrons pour la 1ère fois
l’intérêt du strain global longi-
tudinal comme facteur indépen-
dant prédictif de dysfonction
systolique ventriculaire gauche
postopératoire. L’exploration à
l’effort n’apporte rien à cette
prédiction dans notre expé-
rience.
MARS 2012 - N°27 35
Objectifs
Le syndrome d’Eisenmenger
est la forme la plus avancée
d’HTAP liée aux cardiopathies
congénitales. Plusieurs études
ont suggéré que la position du
defect est responsable de diffé-
rences dans l’évolution naturelle
et la physiologie circulatoire au
sein du syndrome d’Eisenmenger.
Nous avons ainsi voulu comparer
les paramètres échocardiogra-
phiques au sein d’une population
variée d’HTAP congénitales.
Conclusion
L’adaptation du ventricule droit
diffère en fonction de l’étage du
shunt responsable de l’HTAP,
comme témoignent nos résul-
tats échocardiographiques. Il est
donc important de considérer
qu’il existe une grande variabi-
lité au sein d’une entité unique,
le syndrome d’Eisenmenger.
Influence de la situation
du shunt dans le syndrome
d’Eisenmenger: une étude
échocardiographique
Pamela MOCERI
C.H.U. Pasteur, NICE,
C.H.U. Royal Brompton Hospital,
LONDON - UK
Emmanouil Liodakis1, Michael Gatzoulis1, Wei Li1,
Konstantinos Dimopoulos1
1 Royal Brompton Hospital, LONDON-UK
Méthodes
Nous avons étudié 181
patients : 29 présentaient un
shunt pré-tricuspidien et 152 un
shunt post-tricuspidien parmi les-
quels le defect était une CIV
(n=75), un CAV (n=57), un canal
artériel (n=17), un truncus arte-
riosus (n=3) ou une fenêtre aor-
to-pulmonaire (n=1). Nous avons
exclu les patients présentant une
cardiopathie complexe (ventricule
droit systémique, cœur univentri-
culaire).
Résultats
La dilatation ventriculaire
droite et atriale droite est signifi-
cativement supérieure chez les
patients avec shunt pré-tricus-
pide (p<0,001 et p=0,001 res-
pectivement), bien que le ventri-
cule droit soit également dilaté
chez les patients avec shunt post-
tricuspidien (49,7% ont un dia-
mètre d’admission > 42mm). La
pression atriale droite est plus
élevées chez les patients avec
CIA (p=0,03). Il nexiste pas de
différence significative du pic de
l’IT et du temps d’accélération
pulmonaire, alors que l’ITV sous-
pulmonaire des patients avec
shunt post-tricuspide est plus
importante (p=0,05), témoignant
d’un débit pulmonaire plus élevé.
MARS 2012 - N°27 37
Le ventricule gauche des
patients avec shunt pré-tricus-
pide est plus déformé que les
autres, comme en témoigne l’in-
dex d’excentricité (p=0,01).
La fonction systolique longitu-
dinale ventriculaire droite est
identique dans les 2 groupes :
TAPSE p=0,23 et St p=0,6 alors
que l’accélération myocardique
en phase de contraction isovolu-
mique et la fraction de raccour-
cissement en surface du VD sont
significativement meilleures dans
le groupe des defects post-tricus-
pidiens (respectivement p =0,01
et p<0,001), suggérant donc que
la dysfonction ventriculaire droite
est plus fréquente chez les
patients avec shunt pré-tricus-
pide.
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