RMN_Chap II
R.Dupeyre_2002_Les Paramètres du Spectre RMN. 1
LES PARAMETRES DU SPECTRE RMN
II _ LE DEPLACEMENT CHIMIQUE
II.1 Définition du déplacement chimique.
Considérons un noyau N (
1
H) de rapport gyromagnétique
γ
γγ
γ
N
. Ce noyau placé dans un champ magnétique
B
0
, résonne à la fréquence
υ
υυ
υ
N
, telle que :
υ
υυ
υ
N
=
0
N
.
En fait, au sein d'une molécule, les noyaux ne peuvent pas être considérés comme isolés et subissent
électriquement l'influence des autres noyaux qui leur sont voisins (effet inductif et mésomères). Le nuage électronique qui les
entoure est plus ou moins dense selon l'électronégativité du noyau considéré et celle des noyaux voisins.
D'une façon générale, au sein d'une molécule, le champ extérieur
0
, subit un champ magnétique
i
,
opposé à
0
, créé par la circulation +/- dense des électrons qui entourent le noyau i. On pose alors :
0
ii
Où
σ
i
est la constante d'écran du noyau i. En effet, tout se passe comme si la
densité électronique autour de i, constituait un écran (ou blindage) vis-à-vis le champ
0
. Le champ perçu par le noyau i
n'est plus
0
mais
i
, tel que :
ii
0
.
(
i
est proportionnel à
0
puisque créé par les électrons soumis à un champ extérieur et σ
σσ
σ
i
est très petit, de
l'ordre de 10-6).
En conséquence, le noyau i ne va donc pas résonner à
0
N
, mais à la fréquence
υ
υυ
υ'
i
=
iN
.
υ
υυ
υ'
i
=
0iN
υ
υυ
υ'
i
=
0iN
.
L'électron décrit alors un mouvement circulaire à la fréquence de Larmor
γ
γγ
γ
e
B
0
et ce mouvement crée un courant d'intensité i.
Ce courant crée alors un champ magnétique B’ opposé
à B
0
(Formule de LAMB).
L'expression de
σ
σσ
σ
peut être calculée
en considérant un noyau situé à la distance
r
d’une charge (
e
) et dans un champ
B
0.
Cette constante d’écran est en fait la
somme d’une contribution diamagnétique
σ
σσ
σ
d
(Champ opposé crée par rotation des électrons)
et
d’une contribution
σ
σσ
σ
p
paramagnétique dépendant du champ
B
o
.
Il se trouve que
σ
σσ
σ
d
ne dépend que de la charge portée par l’atome considéré (plus
la charge est grande plus le noyau est « blindé »). A l’inverse, on peut montrer que
σ
σσ
σ
p
dépend des états excités et surtout de la
symétrie des orbitales de valence ( ex : les protons « acides » apparaissent à champ faible « déblindé »). Il est nul pour les
orbitale s (symétrie sphérique). Il devient important si les orbitales de valence ne sont pas de symétrie sphérique (ex
13
C,
19
F,
15
N,
14
N où les orbitales de valence comportent des orbitales p).
Cette constante d'écran ainsi obtenu augmente avec
Z (
1
H ≅
≅≅
≅ 18 *10
-6
,
13
C ≅
≅≅
≅ 800 *10
-6
,
19
F ≅
≅≅
≅ 1400*10
-6
)
.