Les microorganismes sont au cœur d’enjeux sociétaux importants. Par exemple, le développement de la résistance aux
antibiotiques par les bactéries a vu la résurgence d’infections bactériennes jadis facilement traitées, telle que la tuberculose.
Dans le milieu aquatique, les microalgues sont affectées par des contaminants marins, notamment les nanoparticules générées
par les activités humaines, menaçant ainsi toute la chaîne trophique. Pour les mircoorganismes, la paroi cellulaire est une balise
importante qui, entre autres, contrôle les échanges avec l’environnement. Elle est la première barrière rencontrée par les
molécules exogènes qui la ciblent ou la traversent afin d’exercer leur action biologique.
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est l’une des rares techniques permettant d’apprécier les interactions
membranaires au niveau moléculaire. Ces études sont traditionnellement réalisées sur des membranes modèles, mais la paroi
cellulaire est plus complexe. La membrane des bactéries est protégée par des constituants tels que les lipopolysaccharides et le
peptidoglycane, tandis que celle des microalgues peut être recouverte de cellulose, de silice, de glycoprotéines, etc. L’objectif
de nos travaux est de développer des méthodologies afin d’étudier les interactions cellulaires par RMN de l’état solide in vivo
sur des microorganismes intacts. Dans ce séminaire, nous présenterons l’étude de l’action d’agents antimicrobiens sur les
bactéries E. coli et B. subtilis par RMN du 2H, et le défi de l’étude des microalgues intactes.