RVUAGM – Physiologie de la miction normale
C. Contrôle neurologique du cycle miction/continence.
L'équilibre entre les pressions urétrales et vésicales est le fruit d'un double contrôle neurologique :
–volontaire par le système nerveux somatique
–involontaire par le système nerveux végétatif
Ce contrôle neurologique met en jeu l'ensemble des étages du système nerveux :
–central : encéphale et moelle
–périphérique : nerfs
–autonome : les parois des viscères
I. Voies motrices et des centres de commande du cycle :
Il existe trois centres médullaires avec leurs voies effectrices, qui agissent sur le detrusor, les sphincters lisses et
striés.
•Le centre parasympathique sacré (S2-S4) permet la contraction du détrusor par stimulation des
récepteurs muscariniques (Ach), via les nerfs pelviens. Il est impliqué dans la miction, avec des fibres
motrices pour contracter la vessie et des fibres inhibitrices sur les sphincters.
En urologie, on peut utiliser des anticholinergiques pour bloquer la miction chez les femmes qui vont
aux toilettes trop souvent (dès qu'elles entendent le bruit de l'eau par exemple, cela provoque des petites
contraction de la vessie, même si il n'y a pas assez de volume). Attention aux effets secondaires : risque
de rétention d'urine, constipation, bouche et conjonctives sèches...
•Le centre somatique sacré (S2-S4) ou noyau d'Onuf, permet la contraction du sphincter strié urétral
par stimulation des récepteurs nicotiniques (Ach), via le nerf pudendal. Il participe à la continence.
•Le centre orthosympathique dorsolombaire (T10-L2) à l'origine de la contraction du col vésical et
de l’urètre lisse par stimulation des récepteurs alpha adrénergiques. Associée à la relaxation du
detrusor par stimulation des récepteurs bêta-adrénergiques, via les nerfs hypogastriques. Il joue un rôle
dans la continence en envoyant des fibres à la vessie pour qu'elle ne se contracte pas, et à l'inverse
envoit des fibres aux sphincters pour qu'ils se contractent en permanence pendant cette phase.
L'orthosympathique permet la continence alors que le parasympathique permet la miction.
II. Voie afférentes sensitives :
Elles sont informatives, permettant d'informer notre cerveau sur l’état de remplissage de la vessie. Ces
afférentes proviennent de :
•la paroi vésicale : on trouve des mécanorécepteurs (sensibles sur l’état de distension des parois de la
vessie) reliés aux fibres A delta, et des chémorécepteurs (sensibles à des molécules chimiques se
trouvant dans les urines) reliés aux fibres C.
•la paroi urétrale : il existe des récepteurs du systèmes nerveux somatiques, reliées au fibres A alpha.
Ces récepteurs se situent sur le passage de l'urine dans l'urètre.
Ces informations se projettent ensuite vers les centres supérieurs : cortex pariétal, système limbique (gyrus
cingulaire). Elles permettent le contrôle de la miction et la mise en place d'un comportement adapté. Notre
cerveau est au courant en permanence de l’état de notre vessie, et nous décidons du moment ou nous voulons
uriner.
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