
VOCABULAIRE
Vocabulaire
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Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 2 - avril-mai-juin 2014
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 KYSTE*
B
analisé par la médecine, le mot kyste, 
que son orthographe trahit comme 
venant du grec, apparaît en fran-
çais au Moyen Âge sous la forme kisti, puis 
kist. Il ne se fi xe sous la forme actuelle qu’au 
XVIII
e
 siècle, époque où son sens se précise. 
Car, dans la langue grecque, kustis, qui venait 
d’un très ancien verbe indo- européen signi-
fi ant “souffl  er”, pouvait désigner une vessie 
de porc gonflée, aussi bien que la vessie 
humaine. Ce sens de “vessie” existe encore 
en grec moderne, et c’est lui qu’on retrouve 
dans le préfi xe cysto-, où le c correspond à 
un passage par le latin médical (par exemple 
cystitis avant cystite).
Le mot kyste s’est limité à la pathologie ; il 
est devenu courant au début du XVIIIe siècle, 
entraînant la création d’un adjectif, kystique, 
et de enkysté, qui décrit la situation de tissus 
vivants, normaux ou non, enfermés dans une 
poche sans ouverture. À côté des kystes 
aff ectant divers organes – les kystes ovariens 
sont bien connus –, on appelle par le même 
terme des pathologies osseuses et parfois 
des formations parasitaires, baptisées plus 
précisément pseudokystes.
À un éventail de situations déjà riche, 
s’ajoute l’emploi du mot en biologie végétale 
et animale, à propos de cellules protégées 
par une membrane.
Si dans l’ensemble, en pathologie humaine, 
le mot s’applique à des formations de nature 
bénigne, leur évolution rend souvent un trai-
tement chirurgical nécessaire.
Reste que ce mot est moins menaçant que 
beaucoup d’autres. On peut penser qu’il doit 
ce caractère à son origine : non une ano-
malie, mais un organe normal et nécessaire.
* © Le Courrier de la Transplantation 2008;3:105.
Par Alain Rey, directeur de rédaction du Robert, Paris