UPR ORL
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat
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* Soit le blessé est comateux, le plus souvent polytraumatisé. C’est le stade Neurochirurgical.
* Soit il est conscient, c’est le stade otologique où l’O.R.L. peut réaliser un bilan lésionnel plus
approfondi.
A) Stade Neurochirurgical
Le bilan clinique.
Les signes d’atteintes encéphaliques sont souvent au premier plan avec un sujet fréquemment comateux
qui présente un écoulement issu du CAE qui est généralement le motif d’appel de l’O.R.L.
Il peut s’agir d’une otorragie ou d’une otoliquorrhée. L’origine est précisée à l’otoscopie après aspiration.
* L’otorragie est présente dans 80% fractures du rocher. Elle résulte de la fracture du CAE ou d’une
lésion plus profonde extériorisée à travers une brèche du tympan (signe de Laugier). Lorsque le tympan
n’est pas ouvert, il apparaît bombé par un hématome et réalise un hémotympan.
* L’otoliquorrhée résulte d’une brèche durale. Elle est généralement contemporaine du traumatisme,
mais peut apparaître secondairement. Classiquement, l’écoulement est eau de roche augmentant lors de la
pression jugulaire et le dosage de glucose par bandelette est positif. Sa mise en évidence peut être difficile
car elle est souvent associée à une otorragie. Dans ce cas, elle peut être révélée par l’aspect de
l’écoulement sur le drap qui forme une tache rosée centrale entourée d’un halo plus clair. Le LCR peut
aussi faire issue par la trompe d’Eustache réalisant une rhinorrhée cérébro-spinale.
* L’otoscopie examine aussi le CAE à la recherche d’une embarrure de localisation postérieure ou
supérieure, un hématome sous cutané et une exceptionnelle cérébrorrhée qui signe une atteinte
gravissime.
* Une paralysie faciale est recherchée. L’inspection note un effacement des rides, une asymétrie du
visage ou l’aspect classique du « fumeur de pipe » lié à la baisse du tonus jugal chez le comateux non
intubé. La stimulation douloureuse du comateux par la manoeuvre de Pierre Marie et Foix (pression
simultanée en arrière des branches montantes de la mandibule) peut provoquer une grimace qui révèle
l’asymétrie motrice du visage.
* Une ecchymose de la région mastoïdienne ou signe de Battle peut apparaître après 4-5 jours en
cas de fracture de la mastoïde.
* Un nystagmus spontané est recherché car il persiste malgré l’altération de la conscience sauf en cas
de coma profond. Sa présence oriente vers une atteint vestibulaire.
* La palpation cherche une déformation osseuse, un enfoncement, un ressaut des régions temporales
et mastoïdiennes.
* Enfin lorsque l’examen oropharyngé est possible, des ecchymoses pharyngées tardives dans les
fractures par enfoncement, un écoulement de sang ou de LCR provenants des orifices tubaires sont
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