I Les cyclotrons, quelques notions simples
Des accélérateurs de particules (et en particulier des cyclotrons) : pour quoi
faire ?
En 1919, le physicien britannique Ernest Rutherford réussit, en
bombardant des noyaux d’azote 14 avec des particules α (noyaux de l’atome
d’hélium), à les transmuter : certains noyaux devenaient de l’oxygène 17. Il
utilisait des projectiles α de quelques MeV produits dans la désintégration
naturelle de l’uranium. En utilisant d’autres radioéléments émetteurs d’α
d’énergies plus élevées, Rutherford élargit le champ des transmutations
possibles. Puis, il réussit à convaincre la communauté scientifique qu’il était
nécessaire d’inventer des machines accélérant des particules avec des intensités
beaucoup plus élevées que celle des sources naturelles, et jusqu’à des énergies
encore plus élevées, afin de poursuivre la recherche fondamentale sur la
physique des noyaux atomiques.
L’idée la plus simple : une haute tension continue
C’est ainsi que jaillissent entre la fin des
années 1920 et le début des années 30 une foule
de projets immédiatement suivis de réalisations.
Le phénomène physique de base est l’action
d’un champ électrique sur une particule
électriquement chargée (figure 1). L’énergie
cinétique ainsi acquise est simplement égale au
produit de la charge électrique de la particule
par la différence de potentiel traversée. Les
premiers accélérateurs : multiplicateur de
tension de Cockroft et Walton, appareil Van de
Graaf à peigne et courroie, génèrent des
différences de potentiel continues allant de 600
kV à 1,5 MV.
Figure 1
Malheureusement, ces machines électrostatiques causent bien des désagréments,
en particulier des claquages, qui limitent la valeur de la haute tension et donc
l’énergie des projectiles.
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