Progrès
en
urologie
(2013)
23,
1271—1286
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
Les
médicaments
de
la
vessie
Urinary
bladder
drugs
R.
Caremela,
J.-N.
Cornub,
J.
Kerdraonc,
E.
Castel-Lacanald,
C.
Bastidee,f,
F.
Bruyereg,
L.
Guyh,
G.
Karsentye,i,
aService
d’urologie,
pavillon
Derocque,
CHU
Charles-Nicolle,
76031
Rouen
cedex,
France
bService
d’urologie,
hôpital
Tenon,
Assistance
publique—Hôpitaux
de
Paris
(AP—HP),
université
Pierre-et-Marie-Curie
Paris-6,
75970
Paris
cedex
20,
France
cUnité
CRRF
Kerpape,
service
de
rééducation
fonctionnelle,
BP
78,
56275
Ploemeur
cedex,
France
dDépartement
d’urologie,
transplantation
rénale
et
andrologie,
CHU
Rangueil,
TSA
50032,
31059
Toulouse,
France
eAix-Marseille
université,
13284
Marseille,
France
fUrologie,
hôpital
Nord,
AP—HM,
chemin
des
Bourrely,
13915
Marseille
cedex
20,
France
gUrologie,
CHRU
Bretonneau,
2,
boulevard
Tonnellé,
37044
Tours,
France
hUrologie,
CHU
Gabriel-Montpied,
58,
rue
Montalembert,
63003
Clermont-Ferrand
cedex
1,
France
iUrologie
et
transplantation
rénale,
hôpital
de
La
Conception,
AP—HM,
147,
boulevard
Baille,
13385
Marseille
cedex
05,
France
Rec¸u
le
16
septembre
2013
;
accepté
le
18
septembre
2013
MOTS
CLÉS
Anticholinergiques
;
Bêta-3
agonistes
;
Inhibiteur
des
phosphodiestérases
;
Toxine
botulinique
;
Syndrome
clinique
d’hyperactivité
vésicale
;
Syndrome
de
la
douleur
vésicale
;
Incontinence
urinaire
Résumé
Objectif.
Décrire
les
médicaments
des
principales
dysfonctions
de
la
vessie
:
syndrome
cli-
nique
d’hyperactivité
vésicale
(SCHV),
hyperactivité
du
détrusor
neurogène
(HDN)
et
syndrome
de
douleur
vésicale
(SDV).
Méthode.
Recherche
bibliographique
(NLM
outil
PubMed)
centrée
sur
le
mode
d’action,
l’efficacité
et
les
effets
indésirables
des
classes
concernées
complétée
par
recherche
sur
les
sites
de
l’HAS
et
de
l’ANSM.
Résultats.
Les
anticholinergiques
antimuscariniques
(ACH)
demeurent
le
traitement
pharma-
cologique
de
première
ligne
du
syndrome
clinique
d’hyperactivité
vésicale
(SCHV)
idiopathique
ou
de
l’hyperactivité
détrusorienne
neurogène
(HDN).
Les
bêta-3
adrénergiques,
autorisés
par
l’European
Medicine
Agency
(EMA)
et
en
attentes
d’AMM
ont
une
efficacité
comparable
au
ACH
dans
le
SCHV
avec
un
profil
de
tolérance
favorable.
Les
évaluations
post
autorisation
devront
Auteur
correspondant.
Adresses
e-mail
:
(G.
Karsenty).
1166-7087/$
see
front
matter
©
2013
Publié
par
Elsevier
Masson
SAS.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.09.020
1272
R.
Caremel
et
al.
préciser
leur
profil
efficacité/tolérance
en
usage
réel,
évaluer
leur
place
vis-à-vis
des
ACH
et
l’intérêt
de
l’association
à
d’autres
médicaments
du
cycle
mictionnel.
Les
inhibiteurs
de
la
phosphodiestérase
5
(IPDE5)
en
prise
continue,
seuls
ou
associés
à
un
-bloquant,
sont
efficaces
et
approuvés
dans
le
SCHV
de
l’homme
avec
ou
sans
obstruction
sous-vésicale.
L’injection
d’un
médicament
à
base
de
toxine
botulique
A
(TBA)
dans
la
paroi
vésicale
est
efficace
et
approuvée
en
deuxième
ligne
pour
l’incontinence
par
HDN
résistante
aux
ACH
chez
des
patients
SEP
ou
blessés
médullaires
pratiquant
les
auto-sondages.
En
deuxième
ligne
pour
l’incontinence
par
SCHV
idiopathique,
les
résultats
des
études
convergent
quant
à
l’efficacité
cependant
les
moda-
lités
exactes
du
traitement
sont
en
cours
d’analyse
en
vue
d’une
AMM.
Aucun
des
médicaments
per
os
ou
en
instillation
endovésicale
utilisés
dans
le
SDV
ne
fait
l’objet
d’AMM.
Seul
le
pentosan
polysulfate
et
le
DMSO
sont
éligibles
à
l’ATU
malgré
des
données
divergentes
d’efficacité
pour
le
premier
et
anciennes
non
confirmées
pour
le
second.
Leurs
effets
sont
considérés
comme
faibles.
Il
n’y
a
pas
de
médicament
améliorant
efficacement
la
contraction
détrusorienne
en
cas
d’hypo-
ou
d’acontractilité.
Conclusion.
L’arsenal
pharmacologique
des
dysfonctions
vésicales
non
douloureuses
s’enrichit
de
trois
nouvelles
classes
thérapeutiques.
L’efficacité
en
usage
réel
(post
AMM),
les
possibilités
de
traitement
combiné
de
ces
molécules
modulant
le
message
afférent
d’origine
vésicale
par
des
voies
d’action
complémentaires
et
leur
sécurité
dans
ce
contexte
devront
être
étudiées
dans
chaque
sous-populations
(femmes,
sujets
obstructifs,
âgés,
neurologiques,
pédiatriques).
Ces
résultats
conduiront
à
revoir
les
algorithmes
thérapeutiques
des
troubles
mictionnels.
©
2013
Publié
par
Elsevier
Masson
SAS.
KEYWORDS
Anticholinergic;
Beta-3
adrenergic;
Botulinum
toxin;
Overactive
bladder;
Neurogenic
detrusor
overactivity;
Urinary
incontinence;
Bladder
pain
syndrome
Summary
Aim.
To
describe
drugs
targeting
urinary
bladder
to
treat
bladder
dysfunctions
such
as
OAB,
NDO
and
bladder
pain
syndrome.
Method.
Pubmed
search
for
efficacy,
mode
of
action
and
side
effects
for
each
molecule.
Additional
data
were
searched
from
the
French
regulatory
agencies
web
sites
(HAS
and
ANSM).
Results.
Anticholinergics
antimuscarinics
remain
the
first-line
treatment
option
for
both
OAB
and
NDO.
Beta-3
adrenergics
emerges
as
a
new
therapeutic
class
for
OAB.
Post
approval
safety
as
well
as
association
with
other
micturition
cycle’s
drugs
need
to
be
evaluated.
Phosphodiesterase
5
inhibitors
are
effective
to
treat
BPH-related
LUTS
including
storage
symptoms.
Botulinum
toxin
type
A
injections
within
the
detrusor
are
effective
and
approved
to
treat
NDO
in
MS
and
spinal
cord
injured
patients
voiding
with
clean
intermittent
catheterization.
Evaluation
of
such
approach
to
treat
OAB
is
ongoing.
Drug
therapy
for
bladder
pain
syndrome
has
limited
efficacy
including
pentosan
polyphosfate
despite
it
has
a
temporary
autorisation.
There
is
no
drug
treatment
to
restore
or
improve
bladder
contraction.
Conclusion.
Armamenterium
to
treat
bladder
dysfunction
has
recently
increased.
Three
new
therapeutic
classes
emerged.
Careful
post
approval
evaluation
is
mandatory
and
study
of
these
drugs’
combination
is
expected.
Results
should
drive
changes
in
bladder
dysfunction
treatment
algorithms.
©
2013
Published
by
Elsevier
Masson
SAS.
Introduction
Le
bas
appareil
urinaire,
constitué
de
la
vessie
et
de
l’urètre
équipé
de
son
système
sphinctérien,
a
un
rôle
binaire
:
le
stockage
à
basse
pression
de
l’urine
produite
en
permanence
par
les
reins
(phase
de
stockage
99,8
%
du
temps),
l’élimination
de
l’urine
stockée
de
manière
rapide
complète
et
indolore
(phase
de
vidange
0,2
%
du
temps).
Le
contrôle
volontaire
chez
l’adulte
sain
de
cette
alternance
entre
stockage
et
vidange
(cycle
mictionnel)
souligne
le
rôle
déterminant
et
unique
de
la
commande
neurologique
automatico-volontaire
du
systême
vésico-sphinctérien
qui
réalise
la
corticalisation
d’une
fonction
viscérale
[1].
La
vessie
n’est
plus
considérée
comme
un
simple
réservoir
doué
d’une
contractilité
parfois
excessive
que
l’on
peut
bloquer.
Les
messages
afférents
à
l’origine
desquels
elle
se
trouve
sont
vus
comme
les
modulateurs
de
l’équilibre
du
cycle
mictionnel
[2].
L’urothélium
et
le
sous-urothélium
ont
un
rôle
déterminant
dans
la
genèse
de
ces
messages.
Les
cibles
thérapeutiques
mieux
connues
(récepteurs
muscariniques
M2
et
3)
ou
récemment
identi-
fiées
(récepteurs
bêta-3
adrénergiques,
purinergiques
P2X,
ou
aux
vanilloïdes
TRPV)
qui
s’y
trouvent
ouvrent
la
voie
à
une
modulation
pharmacologique
plus
fine
des
dysfonctions
d’origine
vésicale
du
cycle
mictionnel
(Fig.
1)
[3].
Des
anticholinergiques,
dont
le
mode
d’action
n’a
été
que
dernièrement
mieux
compris,
aux
toxines
botuliniques
en
passant
par
de
nouvelles
classes
thérapeutiques
spécifiques
(bêta-3
mimétique,
inhibiteur
de
la
phosphodiestérase
5)
ou
d’autres
plus
anciennes
(amitiptyline,
cimetidine,
pentosan
polysulfate,
dymethyl
sulfoxyde,
hydroxyzine,
ou
autres
agents
endovésicaux).
Cet
article
propose
une
Les
médicaments
de
la
vessie
1273
Figure
1.
Rôle
de
l’urothélium
dans
l’équilibre
du
cycle
mictionnel.
La
paroi
vésicale
(B)
est
le
lieu
de
genése
et
de
regulation
du
message
afférent
d’origine
vésicale
(sensation
de
besoin
pour
sa
partie
consciente).
L’intensité
et
la
nature
des
fibres
mises
en
jeu
(Adelta
ou
C)
sont
essentielles
dans
l’équilibre
du
cycle
mictionnel.
Durant
la
phase
de
stockage,
les
influences
facilitatrices
du
reflexe
mictionnel
sont
normalement
absentes
ou
faibles.
Cet
équilibre
change
au
cours
d’état
pathologique,
par
exemple
le
SCHV
(A).
Adapté
de
«
Birder
LA,
et
al.
Nat
Clin
Pract
Urol
2007;4:46—54
»
et
de
«
ICI
book
2013,
Andersson
KE,
et
al.
Committee
8;
Hood
B
and
Andersson
KE
».
revue
de
l’efficacité
et
de
la
tolérance
des
médicaments
des
principales
dysfonctions
vésicales
:
syndrome
cli-
nique
d’hyperactivité
(SCHV),
hyperactivité
détrusorienne
neurogène
(HDN),
syndrome
de
la
douleur
vésicale
(SDV).
Méthode
La
base
de
données
de
la
National
Library
of
Medicine
(NLM,
Bethesda,
États-Unis)
a
été
interrogée
(outil
PubMed).
Les
mots
clefs
«
nom
de
classe
thérapeutique
»
ont
été
successivement
croisés
(AND)
avec
les
mots
«
urology
»,
«
bladder
»,
«
overactive
bladder
»,
«
painful
bladder
»,
«
efficacy
»,
«
side
effect
»,
«
complication
».
Les
revues
et
méta-analyses
datant
de
moins
de
3
ans,
en
langue
anglaise
ou
franc¸aise,
ont
été
sélectionnées.
La
bibliographie
des
articles
sélectionnés
a
été
examinée
pour
chaque
classe
afin
d’y
trouver
des
articles
complémentaires
concernant
le
mode
d’action,
l’efficacité
dans
des
sous-groupes
spé-
cifiques
de
patients
et
les
effets
indésirables
(EI).
Seules
les
molécules
disponibles
sur
le
marcher
franc¸ais
ont
été
retenues
en
limitant
à
celles
disposant
d’une
AMM
ou
en
cours
de
dépôts
d’AMM
pour
une
indication
concernant
une
dysfonction
vésicale.
Les
sites
de
l’HAS
et
de
l’ANSM
ont
été
consultés
à
la
recherche
des
niveaux
de
service
médical
rendu
(SMR)
et
d’amélioration
du
service
médical
rendu
(ASMR).
Une
synthèse
pour
chaque
classe
concernant
le
mode
d’action,
l’efficacité
et
les
EI
a
été
établie
à
partir
de
1274
R.
Caremel
et
al.
Tableau
1
Anticholinergiques
et
apparentés
disponibles
sur
le
marcher
franc¸ais.
DCI
Nom
commercial
SMR/ASMR
CTJ
(2013)
(D)
Remboursement
Chlorhydrate
d’oxybutinine
Ditropan
5
mg
Driptane
5
mg
Modéré/NA
0,25
Oui,
30
%
Chlorure
de
trospium
Ceris
20
mg
Modéré/IV
(Ditropan)
0,32
Oui,
35
%
Toltérodine
Detrusitol
1
et
2
mg
NA
Non
remboursé
Solifénacine
Vesicare
5
et
10
mg
Modéré/IV
(Ditropan)
1,18
30
%
Fésotérodine
Toviaz
4
mg
Modéré/IV
(Ditropan)
NA
Non
remboursé
Flavoxate
Urispas
200
mg
Faible
0,44
Oui,
15
%
DCI
:
dénomination
commune
internationale
;
SMR
:
service
médical
rendu
(3
niveaux)
;
ASMR
:
amélioration
du
service
médical
rendu
en
comparaison
d’une
autre
molécule
validée
dans
cette
indication
(5
niveaux
d’amélioration
décroissante
I
à
V)
;
CTJ
:
coût
du
traitement
journalier
;
NA
:
non
applicable.
ces
sources
par
un
co-auteur
expert,
toutes
les
synthèses
ont
été
revues
et
compilées
par
un
même
relecteur
(GK).
Résultats
Les
médicaments
du
syndrome
clinique
d’hyperactivité
vési-
cale
(SCHV)
et
de
l’hyperactivité
neurogène
du
détrusor
(HDN).
Anticholinergiques
antimuscariniques
(ACH),
bêta-
3
agonistes
(B3A),
inhibiteur
de
la
phosphodiestérase
(IPDE5),
médicament
à
base
de
toxine
botulique
A
(TBA).
Les
anticholinergiques
antimuscariniques
Sept
molécules
sont
commercialisées
dans
le
monde
pour
traiter
l’hyperactivité
vésicale
(oxybutinine,
toltérodine,
propivérine,
chlorure
de
trospium,
darifénacine,
soliféna-
cine,
fésotérodine),
5
ont
l’AMM
en
France,
on
associe
le
flavoxate,
bien
qu’il
soit
dépourvu
d’une
action
anticholi-
nergique
aux
doses
thérapeutiques
(Tableau
1).
Mode
d’action
Résumé
sur
la
Fig.
2.
On
retiendra
que
les
ACH
agissent
principalement
comme
modulateurs
des
messages
afférents
(besoin)
et
non
comme
des
bloqueurs
de
la
contraction
vési-
cale
[4].
Efficacité
L’efficacité
des
ACH
dans
le
SCHV
ou
dans
l’HD
est
confirmée
par
de
nombreuses
études
de
niveau
1
et
plusieurs
méta-analyses
récentes
[5—8].
L’amélioration
dans
le
cadre
du
SCHV
porte
sur
le
nombre
d’épisodes
d’incontinence
par
jour
(0,7
épisode
[global]/j
;
2,25
fuites
par
urgenturie/j),
le
nombre
d’épisodes
d’urgenturie
(0,9
épisode/j),
le
nombre
de
mictions
et
le
volume/miction
(1,59
miction/j)
;
le
nombre
de
mic-
tions/nuit
(0,24/nuit).
L’amplitude
d’effet
est
modeste
avec
un
effet
placebo
important
jusqu’à
41
%.
L’efficacité
insuffisante
reste
la
première
cause
d’abandon,
avant
les
effets
indésirables,
avec
seulement
36
%
de
patients
poursuivant
le
traitement
à
1
an
[9],
ce
qui
témoigne
de
critères
de
jugement
objectifs
(nombre
de
fuites,
de
mictions
ou
d’épisodes
d’urgenturie)
faiblement
corrélés
avec
l’impression
d’amélioration
ou
de
guérison.
ACH
dans
le
SCHV
idiopathique
avec
ou
sans
inconti-
nence
de
la
femme
Ils
sont
recommandés
par
le
CUROPF
et
l’EAU
en
première
ligne
après
échec
des
traitements
non
pharmacologiques
qui
sont
mieux
tolérés
que
les
ACH
(mesure
diététique,
mic-
tions
programmées,
rééducation
périnéo-sphinctérienne)
[10,11].
ACH
dans
l’hyperactivité
vésicale
idiopathique
chez
l’homme
sans
et
avec
obstruction
Ils
sont
désormais
recommandés
en
cas
de
SCHV
prédomi-
nant
ou
persistant
après
traitement
de
la
phase
de
vidange
chez
l’homme
pas
ou
modérément
obstrué
(résidu
<
200
mL,
Q
Max
>
10
mL/s).
Le
CTMH
et
l’EAU
recommandent
la
prudence
en
cas
d’obstruction
avérée
pourtant
le
taux
de
rétention
après
anticholinergiques
chez
l’homme
est
inferieur
à
3
%
sans
différence
avec
les
bras
placebo.
Il
en
va
de
même
pour
l’augmentation
du
RPM
[6].
De
plus,
il
n’existe
pas
de
preuve
pour
une
efficacité
ou
une
tolérance
supérieures
des
anticholinergiques
en
traitement
combiné
avec
les
alpha
bloquants
ou
une
autre
classe
agissant
sur
la
phase
de
vidange
par
rapport
à
une
monothérapie
[6].
Le
CTMH
et
l’EAU
divergent
dans
leurs
recommandations
puisque
l’AFU
en
2012
ne
reconnaissait
pas
d’indication
à
la
monothérapie
contrairement
à
l’EAU
en
2013
qui
l’envisage
en
l’absence
d’obstruction
[12,13].
ACH
dans
l’hyperactivité
détrusorienne
neurogène
La
revue
avec
méta-analyse
de
Madhuvrata
[8]
conclut
à
une
efficacité
des
ACH
comparés
au
placebo
sur
l’impression
d’amélioration
ou
de
guérison,
la
capacité
cystomanomé-
trique
maximale,
le
volume
de
survenue
de
la
première
contraction
et
la
pression
détrusorienne
maximale
critère
pronostique
de
dégradation
uronéphrologique,
(ce
dernier
point
n’est
retrouvé
que
dans
une
étude
chez
60
patients
blessés
médullaires
traités
par
Propiverine
15
mg/j
[8,14]).
Il
n’existe
aucune
différence
significative
sur
l’ensemble
des
critères
cités
en
faveur
d’une
efficacité
supérieure
de
l’oxybutinine
comparé
aux
autres
anticholinergiques.
Les
anticholinergiques
restent
actuellement
la
première
ligne
de
traitement
de
l’hyperactivité
vésicale
neurogène
[15].
Les
données
sont
actuellement
insuffisantes
pour
recom-
mander
un
mode
d’administration
spécifique
dans
cette
indication
(per
os,
transdermal
ou
intravésical).
Les
médicaments
de
la
vessie
1275
Figure
2.
Mécanismes
d’action
des
anticholinergiques.
Les
anticholinergiques
(ACH)
bloquent
par
un
mécanisme
d’antagonisme
compétitif
les
récepteurs
muscariniques
à
l’acétylcholine
dont
il
existe
5
types
(M1
à
5).
L’effet
des
ACH
se
fait
sentir
essentiellement
pendant
la
phase
de
stockage
de
l’urine
:
réduction
de
l’urgence,
augmentation
de
la
capacité
vésicale,
or
durant
cette
phase
l’activité
parasympatique
et
la
libération
d’acétylcholine
neuronale
sont
absentes,
en
revanche
l’urothélium
et
le
sous-urothélium
libèrent
de
l’acétylcholine
en
réponse
à
la
distension
de
la
paroi
vésicale.
Ces
observations
désignent
l’intervention
des
récepteurs
muscariniques
situés
au
niveau
de
l’urothélium
et
du
sous-urothélium
(M2
et
M3),
activés
par
l’acétylcholine
d’origine
non
neuronale,
comme
des
modulateurs
de
l’activité
afférente
du
réflexe
mictionnel
ainsi
que
de
l’intégration
périphérique
du
besoin.
Ce
blocage
déterminerait
aussi
une
modulation
de
l’activité
d’autres
voies
de
signalisation
(récepteurs
purinergiques
P2X,
vanilloïdes
TRPV)
impliquées
dans
les
différents
cadres
physiopathologiques
de
l’hyperactivité
vésicale.
Aux
doses
usuelles,
les
anticholinergiques
ont
un
effet
mineur
sur
la
contraction
mictionnelle
du
detrusor.
ACh
:
acétylcholine
;
N
:
nicotinique
;
P
:
récepteur
purinergique
(P2X3,
P2Y).
Effets
indésirables
(EI)
L’amplitude
des
EI
des
ACH
est
dose-dépendante
pour
toutes
les
molécules
disponibles.
Les
caractéristiques
pharmacologiques
et
les
princi-
paux
EI
des
ACH
sont
résumés
dans
les
Tableaux
2
et
3.
Les
contre-indications
absolues
des
ACH
sont
le
glau-
come
par
fermeture
de
l’angle,
la
rétention
urinaire
et
la
myasthénie.
Durant
la
grossesse,
aucun
ACH
ne
peut
être
recommandé.
Les
formulations
à
libération
prolongée
offrent
un
meilleur
profil
d’efficacité
et
de
tolérance
que
celle
à
libé-
ration
immédiate
[5,7].
La
méta-analyse
la
plus
récente
[7]
comportant
une
modélisation
originale
des
résultats
en
réseaux
portant
sur
l’ensemble
des
molécules
et
formula-
tions,
observe
un
meilleur
compromis
efficacité/tolérance
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