Les médicaments de la vessie

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Progrès en urologie (2013) 23, 1271—1286
Disponible en ligne sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
Les médicaments de la vessie
Urinary bladder drugs
R. Caremel a, J.-N. Cornu b, J. Kerdraon c,
E. Castel-Lacanal d, C. Bastide e,f, F. Bruyere g,
L. Guy h, G. Karsenty e,i,∗
a
Service d’urologie, pavillon Derocque, CHU Charles-Nicolle, 76031 Rouen cedex, France
Service d’urologie, hôpital Tenon, Assistance publique—Hôpitaux de Paris (AP—HP),
université Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, 75970 Paris cedex 20, France
c
Unité CRRF Kerpape, service de rééducation fonctionnelle, BP 78, 56275 Ploemeur cedex,
France
d
Département d’urologie, transplantation rénale et andrologie, CHU Rangueil, TSA 50032,
31059 Toulouse, France
e
Aix-Marseille université, 13284 Marseille, France
f
Urologie, hôpital Nord, AP—HM, chemin des Bourrely, 13915 Marseille cedex 20, France
g
Urologie, CHRU Bretonneau, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours, France
h
Urologie, CHU Gabriel-Montpied, 58, rue Montalembert, 63003 Clermont-Ferrand cedex 1,
France
i
Urologie et transplantation rénale, hôpital de La Conception, AP—HM, 147, boulevard Baille,
13385 Marseille cedex 05, France
b
Reçu le 16 septembre 2013 ; accepté le 18 septembre 2013
MOTS CLÉS
Anticholinergiques ;
Bêta-3 agonistes ;
Inhibiteur des
phosphodiestérases ;
Toxine botulinique ;
Syndrome clinique
d’hyperactivité
vésicale ;
Syndrome de la
douleur vésicale ;
Incontinence urinaire
∗
Résumé
Objectif. — Décrire les médicaments des principales dysfonctions de la vessie : syndrome clinique d’hyperactivité vésicale (SCHV), hyperactivité du détrusor neurogène (HDN) et syndrome
de douleur vésicale (SDV).
Méthode. — Recherche bibliographique (NLM outil PubMed) centrée sur le mode d’action,
l’efficacité et les effets indésirables des classes concernées complétée par recherche sur les
sites de l’HAS et de l’ANSM.
Résultats. — Les anticholinergiques antimuscariniques (ACH) demeurent le traitement pharmacologique de première ligne du syndrome clinique d’hyperactivité vésicale (SCHV) idiopathique
ou de l’hyperactivité détrusorienne neurogène (HDN). Les bêta-3 adrénergiques, autorisés par
l’European Medicine Agency (EMA) et en attentes d’AMM ont une efficacité comparable au ACH
dans le SCHV avec un profil de tolérance favorable. Les évaluations post autorisation devront
Auteur correspondant.
Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (G. Karsenty).
1166-7087/$ — see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.09.020
1272
R. Caremel et al.
préciser leur profil efficacité/tolérance en usage réel, évaluer leur place vis-à-vis des ACH
et l’intérêt de l’association à d’autres médicaments du cycle mictionnel. Les inhibiteurs de la
phosphodiestérase 5 (IPDE5) en prise continue, seuls ou associés à un ␣-bloquant, sont efficaces
et approuvés dans le SCHV de l’homme avec ou sans obstruction sous-vésicale. L’injection d’un
médicament à base de toxine botulique A (TBA) dans la paroi vésicale est efficace et approuvée
en deuxième ligne pour l’incontinence par HDN résistante aux ACH chez des patients SEP ou
blessés médullaires pratiquant les auto-sondages. En deuxième ligne pour l’incontinence par
SCHV idiopathique, les résultats des études convergent quant à l’efficacité cependant les modalités exactes du traitement sont en cours d’analyse en vue d’une AMM. Aucun des médicaments
per os ou en instillation endovésicale utilisés dans le SDV ne fait l’objet d’AMM. Seul le pentosan
polysulfate et le DMSO sont éligibles à l’ATU malgré des données divergentes d’efficacité pour
le premier et anciennes non confirmées pour le second. Leurs effets sont considérés comme
faibles. Il n’y a pas de médicament améliorant efficacement la contraction détrusorienne en
cas d’hypo- ou d’acontractilité.
Conclusion. — L’arsenal pharmacologique des dysfonctions vésicales non douloureuses s’enrichit
de trois nouvelles classes thérapeutiques. L’efficacité en usage réel (post AMM), les possibilités
de traitement combiné de ces molécules modulant le message afférent d’origine vésicale par
des voies d’action complémentaires et leur sécurité dans ce contexte devront être étudiées
dans chaque sous-populations (femmes, sujets obstructifs, âgés, neurologiques, pédiatriques).
Ces résultats conduiront à revoir les algorithmes thérapeutiques des troubles mictionnels.
© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.
KEYWORDS
Anticholinergic;
Beta-3 adrenergic;
Botulinum toxin;
Overactive bladder;
Neurogenic detrusor
overactivity;
Urinary incontinence;
Bladder pain
syndrome
Summary
Aim. — To describe drugs targeting urinary bladder to treat bladder dysfunctions such as OAB,
NDO and bladder pain syndrome.
Method. — Pubmed search for efficacy, mode of action and side effects for each molecule.
Additional data were searched from the French regulatory agencies web sites (HAS and ANSM).
Results. — Anticholinergics antimuscarinics remain the first-line treatment option for both OAB
and NDO. Beta-3 adrenergics emerges as a new therapeutic class for OAB. Post approval safety as
well as association with other micturition cycle’s drugs need to be evaluated. Phosphodiesterase
5 inhibitors are effective to treat BPH-related LUTS including storage symptoms. Botulinum
toxin type A injections within the detrusor are effective and approved to treat NDO in MS
and spinal cord injured patients voiding with clean intermittent catheterization. Evaluation of
such approach to treat OAB is ongoing. Drug therapy for bladder pain syndrome has limited
efficacy including pentosan polyphosfate despite it has a temporary autorisation. There is no
drug treatment to restore or improve bladder contraction.
Conclusion. — Armamenterium to treat bladder dysfunction has recently increased. Three new
therapeutic classes emerged. Careful post approval evaluation is mandatory and study of these
drugs’ combination is expected. Results should drive changes in bladder dysfunction treatment
algorithms.
© 2013 Published by Elsevier Masson SAS.
Introduction
Le bas appareil urinaire, constitué de la vessie et de
l’urètre équipé de son système sphinctérien, a un rôle
binaire : le stockage à basse pression de l’urine produite
en permanence par les reins (phase de stockage 99,8 % du
temps), l’élimination de l’urine stockée de manière rapide
complète et indolore (phase de vidange 0,2 % du temps). Le
contrôle volontaire chez l’adulte sain de cette alternance
entre stockage et vidange (cycle mictionnel) souligne le
rôle déterminant et unique de la commande neurologique
automatico-volontaire du systême vésico-sphinctérien qui
réalise la corticalisation d’une fonction viscérale [1].
La vessie n’est plus considérée comme un simple
réservoir doué d’une contractilité parfois excessive que
l’on peut bloquer. Les messages afférents à l’origine
desquels elle se trouve sont vus comme les modulateurs
de l’équilibre du cycle mictionnel [2]. L’urothélium et le
sous-urothélium ont un rôle déterminant dans la genèse
de ces messages. Les cibles thérapeutiques mieux connues
(récepteurs muscariniques M2 et 3) ou récemment identifiées (récepteurs bêta-3 adrénergiques, purinergiques P2X,
ou aux vanilloïdes TRPV) qui s’y trouvent ouvrent la voie à
une modulation pharmacologique plus fine des dysfonctions
d’origine vésicale du cycle mictionnel (Fig. 1) [3]. Des
anticholinergiques, dont le mode d’action n’a été que
dernièrement mieux compris, aux toxines botuliniques en
passant par de nouvelles classes thérapeutiques spécifiques
(bêta-3 mimétique, inhibiteur de la phosphodiestérase
5) ou d’autres plus anciennes (amitiptyline, cimetidine,
pentosan polysulfate, dymethyl sulfoxyde, hydroxyzine,
ou autres agents endovésicaux). Cet article propose une
Les médicaments de la vessie
1273
Figure 1. Rôle de l’urothélium dans l’équilibre du cycle mictionnel. La paroi vésicale (B) est le lieu de genése et de regulation du message
afférent d’origine vésicale (sensation de besoin pour sa partie consciente). L’intensité et la nature des fibres mises en jeu (Adelta ou C)
sont essentielles dans l’équilibre du cycle mictionnel. Durant la phase de stockage, les influences facilitatrices du reflexe mictionnel sont
normalement absentes ou faibles. Cet équilibre change au cours d’état pathologique, par exemple le SCHV (A).
Adapté de « Birder LA, et al. Nat Clin Pract Urol 2007;4:46—54 » et de « ICI book 2013, Andersson KE, et al. Committee 8; Hood B and
Andersson KE ».
revue de l’efficacité et de la tolérance des médicaments
des principales dysfonctions vésicales : syndrome clinique d’hyperactivité (SCHV), hyperactivité détrusorienne
neurogène (HDN), syndrome de la douleur vésicale (SDV).
Méthode
La base de données de la National Library of Medicine (NLM,
Bethesda, États-Unis) a été interrogée (outil PubMed).
Les mots clefs « nom de classe thérapeutique » ont été
successivement croisés (AND) avec les mots « urology »,
« bladder », « overactive bladder », « painful bladder »,
« efficacy », « side effect », « complication ». Les revues et
méta-analyses datant de moins de 3 ans, en langue anglaise
ou française, ont été sélectionnées. La bibliographie des
articles sélectionnés a été examinée pour chaque classe
afin d’y trouver des articles complémentaires concernant
le mode d’action, l’efficacité dans des sous-groupes spécifiques de patients et les effets indésirables (EI). Seules
les molécules disponibles sur le marcher français ont été
retenues en limitant à celles disposant d’une AMM ou en
cours de dépôts d’AMM pour une indication concernant une
dysfonction vésicale. Les sites de l’HAS et de l’ANSM ont
été consultés à la recherche des niveaux de service médical
rendu (SMR) et d’amélioration du service médical rendu
(ASMR). Une synthèse pour chaque classe concernant le
mode d’action, l’efficacité et les EI a été établie à partir de
1274
Tableau 1
R. Caremel et al.
Anticholinergiques et apparentés disponibles sur le marcher français.
DCI
Nom commercial
SMR/ASMR
CTJ (2013) (D)
Remboursement
Chlorhydrate d’oxybutinine
Ditropan 5 mg
Driptane 5 mg
Ceris 20 mg
Detrusitol 1 et 2 mg
Vesicare 5 et 10 mg
Toviaz 4 mg
Urispas 200 mg
Modéré/NA
0,25
Oui, 30 %
Modéré/IV (Ditropan)
0,32
NA
1,18
NA
0,44
Oui, 35 %
Non remboursé
30 %
Non remboursé
Oui, 15 %
Chlorure de trospium
Toltérodine
Solifénacine
Fésotérodine
Flavoxate
Modéré/IV (Ditropan)
Modéré/IV (Ditropan)
Faible
DCI : dénomination commune internationale ; SMR : service médical rendu (3 niveaux) ; ASMR : amélioration du service médical rendu en
comparaison d’une autre molécule validée dans cette indication (5 niveaux d’amélioration décroissante I à V) ; CTJ : coût du traitement
journalier ; NA : non applicable.
ces sources par un co-auteur expert, toutes les synthèses
ont été revues et compilées par un même relecteur (GK).
ACH dans le SCHV idiopathique avec ou sans incontinence de la femme
Résultats
Ils sont recommandés par le CUROPF et l’EAU en première
ligne après échec des traitements non pharmacologiques qui
sont mieux tolérés que les ACH (mesure diététique, mictions programmées, rééducation périnéo-sphinctérienne)
[10,11].
Les médicaments du syndrome clinique d’hyperactivité vésicale (SCHV) et de l’hyperactivité neurogène du détrusor
(HDN).
Anticholinergiques antimuscariniques (ACH), bêta3 agonistes (B3A), inhibiteur de la phosphodiestérase
(IPDE5), médicament à base de toxine botulique A (TBA).
Les anticholinergiques antimuscariniques
Sept molécules sont commercialisées dans le monde pour
traiter l’hyperactivité vésicale (oxybutinine, toltérodine,
propivérine, chlorure de trospium, darifénacine, solifénacine, fésotérodine), 5 ont l’AMM en France, on associe le
flavoxate, bien qu’il soit dépourvu d’une action anticholinergique aux doses thérapeutiques (Tableau 1).
Mode d’action
Résumé sur la Fig. 2. On retiendra que les ACH agissent
principalement comme modulateurs des messages afférents
(besoin) et non comme des bloqueurs de la contraction vésicale [4].
Efficacité
L’efficacité des ACH dans le SCHV ou dans l’HD est
confirmée par de nombreuses études de niveau 1 et
plusieurs méta-analyses récentes [5—8]. L’amélioration
dans le cadre du SCHV porte sur le nombre d’épisodes
d’incontinence par jour (−0,7 épisode [global]/j ;
−2,25 fuites par urgenturie/j), le nombre d’épisodes
d’urgenturie (−0,9 épisode/j), le nombre de mictions et
le volume/miction (−1,59 miction/j) ; le nombre de mictions/nuit (−0,24/nuit). L’amplitude d’effet est modeste
avec un effet placebo important jusqu’à 41 %. L’efficacité
insuffisante reste la première cause d’abandon, avant
les effets indésirables, avec seulement 36 % de patients
poursuivant le traitement à 1 an [9], ce qui témoigne
de critères de jugement objectifs (nombre de fuites, de
mictions ou d’épisodes d’urgenturie) faiblement corrélés
avec l’impression d’amélioration ou de guérison.
ACH dans l’hyperactivité vésicale idiopathique chez
l’homme sans et avec obstruction
Ils sont désormais recommandés en cas de SCHV prédominant ou persistant après traitement de la phase de vidange
chez l’homme pas ou modérément obstrué (résidu < 200 mL,
Q Max > 10 mL/s). Le CTMH et l’EAU recommandent la
prudence en cas d’obstruction avérée pourtant le taux
de rétention après anticholinergiques chez l’homme est
inferieur à 3 % sans différence avec les bras placebo. Il en
va de même pour l’augmentation du RPM [6]. De plus, il
n’existe pas de preuve pour une efficacité ou une tolérance
supérieures des anticholinergiques en traitement combiné
avec les alpha bloquants ou une autre classe agissant sur
la phase de vidange par rapport à une monothérapie [6].
Le CTMH et l’EAU divergent dans leurs recommandations
puisque l’AFU en 2012 ne reconnaissait pas d’indication à la
monothérapie contrairement à l’EAU en 2013 qui l’envisage
en l’absence d’obstruction [12,13].
ACH dans l’hyperactivité détrusorienne neurogène
La revue avec méta-analyse de Madhuvrata [8] conclut à
une efficacité des ACH comparés au placebo sur l’impression
d’amélioration ou de guérison, la capacité cystomanométrique maximale, le volume de survenue de la première
contraction et la pression détrusorienne maximale critère
pronostique de dégradation uronéphrologique, (ce dernier
point n’est retrouvé que dans une étude chez 60 patients
blessés médullaires traités par Propiverine 15 mg/j [8,14]).
Il n’existe aucune différence significative sur l’ensemble
des critères cités en faveur d’une efficacité supérieure de
l’oxybutinine comparé aux autres anticholinergiques. Les
anticholinergiques restent actuellement la première ligne
de traitement de l’hyperactivité vésicale neurogène [15].
Les données sont actuellement insuffisantes pour recommander un mode d’administration spécifique dans cette
indication (per os, transdermal ou intravésical).
Les médicaments de la vessie
1275
Figure 2. Mécanismes d’action des anticholinergiques. Les anticholinergiques (ACH) bloquent par un mécanisme d’antagonisme compétitif
les récepteurs muscariniques à l’acétylcholine dont il existe 5 types (M1 à 5). L’effet des ACH se fait sentir essentiellement pendant la phase
de stockage de l’urine : réduction de l’urgence, augmentation de la capacité vésicale, or durant cette phase l’activité parasympatique et la
libération d’acétylcholine neuronale sont absentes, en revanche l’urothélium et le sous-urothélium libèrent de l’acétylcholine en réponse à
la distension de la paroi vésicale. Ces observations désignent l’intervention des récepteurs muscariniques situés au niveau de l’urothélium et
du sous-urothélium (M2 et M3), activés par l’acétylcholine d’origine non neuronale, comme des modulateurs de l’activité afférente du réflexe
mictionnel ainsi que de l’intégration périphérique du besoin. Ce blocage déterminerait aussi une modulation de l’activité d’autres voies de
signalisation (récepteurs purinergiques P2X, vanilloïdes TRPV) impliquées dans les différents cadres physiopathologiques de l’hyperactivité
vésicale. Aux doses usuelles, les anticholinergiques ont un effet mineur sur la contraction mictionnelle du detrusor. ACh : acétylcholine ; N :
nicotinique ; P : récepteur purinergique (P2X3, P2Y).
Effets indésirables (EI)
L’amplitude des EI des ACH est dose-dépendante pour toutes
les molécules disponibles.
Les caractéristiques pharmacologiques et les principaux EI des ACH sont résumés dans les Tableaux 2 et 3.
Les contre-indications absolues des ACH sont le glaucome par fermeture de l’angle, la rétention urinaire et la
myasthénie. Durant la grossesse, aucun ACH ne peut être
recommandé.
Les formulations à libération prolongée offrent un
meilleur profil d’efficacité et de tolérance que celle à libération immédiate [5,7]. La méta-analyse la plus récente
[7] comportant une modélisation originale des résultats en
réseaux portant sur l’ensemble des molécules et formulations, observe un meilleur compromis efficacité/tolérance
1276
Tableau 2
Propriétés pharmacologiques des ACH liées aux effets indésirables.
Molécule
Sélectivité
1/2 vie
LI/LP (h)
Insuffisance rénale
(Légère à modérée : Cl. créat. > 30 mL/min
Sévère : Cl. créat. ≤ 30 mL/min)
Insuffisance hépatique
IH modérée (score de
Child-Pugh de 7 à 9)
Métabolisme
enzymatique
Passage BHE
(***)
Fésotérodine
Non sélectif
7—9
Léger/modéré : début à 4 mg, jusqu’à 8 mg
sous surveillance
Sévère : 4 mg/j
Surveillance
CYP2D6,
CYP3A4
Élevé
Oxybutinine
Sélectif,
essentiellement
M1/M3
2/13
Prudence
Surveillance
CYP3A4
Élevé
Solifénacine
Sélectif M3
45—68
Léger/modéré : pas d’ajustement
Sévère : dose max 5 mg
Modérée : dose max
5 mg/j
CYP3A4
Élevé
Toltérodine
Non sélectif
2—10/6—11
Léger/modéré : pas de données
Sévère : max 2 mg LP/j
Surveillance
CYP2D6,
CYP3A4
Élevé
Trospium
Non sélectif
10—20
Léger/modérée : surveillance
Sévère : max 20 mg/j
Surveillance
Non
cytochromique
Faible
BHE : barrière hémato-encéphalique.
R. Caremel et al.
Les médicaments de la vessie
Tableau 3
1277
Effets indésirables des ACH.
EI très fréquents > 10 %
Bouche sèche
≈ 30 %
Peu lié à l’arrêt du traitement
Réduit avec formulations LP
EI fréquents (1 à 10 %)
Constipation
Deuxième effet secondaire en termes de
fréquence et significativement associée à la
prise d’oxybutinine, de solifénacine, de
toltérodine, de chlorure de trospium et non de
fésotérodine
Nausées, dyspepsie
Troubles de l’accommodation
Ne diffèrent pas significativement du placebo
aux doses thérapeutiques préconisées pour
l’ensemble des molécules
Sécheresse oculaire
Céphalées et vertiges
Insomnie
EI rares (0,1 à 1 %)
Tachycardie et troubles cardiaques
Fatigue, somnolence
Élevation des enzymes hépatiques
Confusion mentale
Rétention urinaire
pour le chlorure de trospium 40 mg/j (2 prises), le gel transdermique d’oxybutinine 100 mg/j, la fésotérodine 4 mg/j
(une prise), la solifénacine 5 mg/j, le trospium 60 mg/j
(3 prises), l’oxybutinine 15 mg libération prolongée/j (une
prise) (seul le trospium 20 mg et la solifénacine 5 mg sont
disponibles en France en juin 2013).
L’intensité des effets centraux (vertiges, céphalées, somnolence, troubles cognitifs) dépend de l’intensité du passage
hémato-encéphalique et du terrain : fonction hépatique et
rénale, co-médications. L’amplitude des effets sur la cognition est sous-étudiée et probablement sous-évaluée [16],
particulièrement chez les sujets âgés pour lesquels malgré la
forte prévalence du SCHV l’efficacité et la tolérance des ACH
sont rarement étudiées, quand cette tranche d’âge n’est pas
exclue des études. La co-médication avec des médicaments
à effet anticholinergiques associés est fréquente (notion de
charge anticholinergique) et responsable d’une altération
cognitive [17].
Les propriétés pharmacologiques du chlorure de trospium (amine quaternaire non lipophile lui conférant un
faible passage de la BHC) le désignent comme molécule
de première intention chez la personne âgée [18]. Seule
une étude récente a été dédiée aux sujets > 70 ans avec
altération cognitive préexistante et conclut à la supériorité à court terme (3 semaines) de la solifénacine 5 mg
sur l’oxybutinine 5 mg 2/j pour préserver l’état cognitif
[19].
Allongement du QT et TdP (classe ¾ azcert :
risque conditionnel si mésusage ou association
à d’autres moélcules allongeant le QT) (cf. :
www.azcert.org)
Probablement sous-évaluée chez les sujets
âgés ++
Liée au passage de la BHE et à la
polymédication anticholinergique
Probablement sous-évaluée chez le sujet âgé
++
Augmente avec l’âge de 0,1/1000/an entre
20—49 jusqu’à 6,9/1000/an entre 80—84
Les bêta-3 agonistes (B3A)
Le mirabegron (nom commercial européen : Betmiga ; 25 et
50 mg en comprimé à libération prolongée), première molécule de la classe des bêta-3 agonistes utilisés en urologie,
a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne en décembre 2012. En attente d’AMM française,
les SMR, ASMR et remboursement sont inconnus en juin
2013.
Mode d’action
Résumé sur la Fig. 3.
Le principe d’action des B3A repose sur l’activation des
adrénorécepteurs ␤3 présents dans la paroi vésicale (sousurothélium, détrusor). Les effets des bêta-3 adrénergiques
sont une inhibition des mécanismes afférents lors de
la phase de remplissage, phénomène prédominant dans
l’hyperactivité vésicale sans action importante sur le message efférent coordonnant la contraction du détrusor lors de
la miction [3].
Efficacité
La seule indication reconnue en 2013 (Autorisation EMA)
pour les B3A est le traitement symptomatique des urgenturies, de la pollakiurie et/ou de l’incontinence urinaire par
urgenturie chez l’adulte présentant un SCHV.
1278
R. Caremel et al.
Figure 3. Mécanisme d’action des bêta-3 agonistes. L’activation des adrénorécepteurs ␤3 présents dans la paroi vésicale (sous-urothélium,
détrusor) aurait pour effet une inhibition des signaux afférents lors de la phase de remplissage (phénomène prédominant dans l’hyperactivité
vésicale). Un effet sur le detrusor favorisant la relaxation de celui-ci (réduction de l’activité myogène spontannée possible). Il n’y a en
revanche pas ou peu d’action sur le message efférent coordonnant la contraction du detrusor lors de la phase mictionnelle.
Trois études de phase III (3 mois à 12 mois) ont été menées
contre placebo [20,21], ou comparateur actif (toltérodine)
[22].
Par rapport au placebo, le mirabegron a montré, pour les
critères principaux, une réduction du nombre de fuites urinaires de 0,55/24 h, du nombre de mictions de 0,4/24 h et
pour les critères secondaires une augmentation du volume
moyen par miction de 11,9 mL, une réduction du nombre
de fuites par urgenturie de 0,40/24 h, une réduction du
nombre d’épisodes d’urgenturies (grade 3 et 4) de 0,64/24 h
et une meilleure satisfaction vis-à-vis du traitement avec
0,76 points de mieux.
Bien que ces résultats aient été significatifs (puissance
d’études totalisant 3000 patients), l’amplitude d’effet était
faible comme le montrent les différences moyennes contre
placebo. Une seule étude à 1 an non conçue pour tester
la comparaison avec les antimuscariniques n’observait pas
de différence d’efficacité entre mirabegron et toltérodine
[22].
L’efficacité spécifique du mirabegron dans les souspopulations de patients atteints de SCHV (femme, hommes
avec ou sans HBP, patients neurologiques, âgée ou d’âge
pédiatrique) reste à déterminer. Aucune donnée n’est disponible sur l’association du mirabegron à d’autres classes
thérapeutiques utilisées dans les troubles mictionnels.
Effets indésirables
Les effets indésirables observés au cours des 3 études pivotales et des études de phase II et I sont résumés dans le
Tableau 4.
L’usage du mirabegron est déconseillé dans les cas suivants : femme enceinte et allaitement ; pression artérielle
supérieure à 180/110 mmHg ; insuffisance rénale terminale
(DFG < 15 mL/min) ou insuffisance hépatique sévère (stade
C de Child-Pugh).
Le mirabegron est un inhibiteur du cytochrome P450
(CYP) CYP2D6, plus faiblement du CYP3A ainsi que du
transporteur du flux sortant glycoprotéine P (P-gp), une
utilisation prudente en association avec les médicaments
agissant sur ces voies métaboliques est recommandée
(Tableau 5).
Les médicaments de la vessie
Tableau 4
Effets indésirables du mirabegron.
Fréquent > 1 %
Tachycardie (10 % des cas),
hypertension artérielle
(10 %), infection urinaire (3 %
des cas), constipation (3 %),
céphalées (3 %), catarrhe
naso-pharyngé (3 %)
Rare < 1 %
Palpitations, infection
vaginale, dyspepsie, gastrite,
arthralgies, prurit,
vulvo-vaginal, augmentation
des taux sanguins d’enzymes
hépatiques, éruption
cutanée, arythmie,
cardiaque, troubles de la
vision, fatigue, nausées
Très rare/
exceptionnel < 1 ‰
Œdème palpébral, œdème
labial, purpura, vascularite
Les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5
(IPDE5) pour traiter les symptômes du bas
appareil (phase de stockage) au cours de
l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP)
chez l’homme adulte
Mode d’action
Le mode d’action général, les indications dans la dysfonction érectile et les EI des IPDE5 sont détaillés dans l’article
« Médicament de la médecine sexuelle ».
Trois effets des IPDE5, liés à leur action sur la
voie NO/GMPc, au niveau du bas appareil permettraient
d’expliquer l’amélioration des SUBA liés à l’HBP :
• la relaxation directe des cellules musculaires lisses de la
prostate, de l’urètre et du col vésical ;
• l’augmentation de la vascularisation artérielle du bas
appareil urinaire ;
• la modulation du reflexe mictionnel par l’action des
IPDE5 sur les afférences nerveuses vésicales et urétrales
[23,24].
Tableau 5
1279
Efficacité
Les 3 IPDE5 présents sur le marché français ont montré au
cours d’études cliniques une réduction significativement
supérieur au placebo des SUBA liés à l’HBP (phase de stockage et de vidange) [25—27]. Seul le tadalafil (Cialis) 5 mg/j
dispose d’une AMM dans cette indication « Traitement des
signes et symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate chez l’homme adulte » (décembre 2012).
L’efficacité du tadalafil est similaire à celle de la
tamsulosine et supérieure au placebo (5 études pivotales,
> 3000 patients) en ce qui concerne l’amélioration des
symptômes (−6,2 points d’IPSS global, −2,2 du sous-score
stockage), débit (+2,4 mL/s) et de la satisfaction [28]. Le
tadalafil est supérieur à la tamsulosine en ce qui concerne
l’éjaculation, l’orgasme, la qualité de l’érection et la
satisfaction globale et sexuelle [27,29]. L’association
IPDE5 et alpha bloquant a été évaluée dans 5 études comparatives incluant moins de 300 patients, elle faisait mieux
sur l’IPSS et le débit que l’IPDE5 ou l’alpha bloquant seul
à 3 mois. La méta-analyse de ces études concluait que
les patients plus jeunes avec un IMC plus faible seraient
meilleurs répondeurs au IPDE5 donnés pour SUBA liés à
l’HBP [28]. La tolérance en condition d’utilisation réelle
dans cette indication et le rapport coût/bénéfice de la
bithérapie sont à évaluer.
Les médicaments à base de toxine botulique A
Les injections focales de toxine botulique (TB) A et B sont
utilisées en thérapeutique humaine depuis plus de 30 ans
de manière efficace et sure dans de nombreuses indications approuvées en particulier dans des états de contraction
excessive du muscle strié (strabisme de l’enfant, dystonie,
spasticité des membres). Trois médicaments à base de TBA
(seuls traités ici) sont disponibles sur le marché français,
un seul à base de toxine A (Botox, Allergan Irvine CA) à
1 AMM pour une indication urologique (Tableau 6). Les médicaments à base TBA doivent être considérés comme ayant
chacun leur propre pharmacologie et leur propre profil efficacité/tolérance pour une indication donnée. Il n’y a pas
de correspondance de dose applicable entre ces différents
produits [30].
Mode d’action
Les injections de TBA dans la paroi vésicale ont été
décrites en 2000 par Schurch comme moyen de bloquer
Interactions médicamenteuses à risque et mirabegron.
Inhibiteurs CYP3A
Itraconazole, kétoconazole, ritonavir,
clarithromycine
Baisser à 25 mg/j si insuffisance hépatique
modérée (Child-Pugh B) ou insuffisance
rénale légère à modérée
Inhibiteurs CYP2D6
Thioridazine, antiarythmiques 1C
(flécaïnide, propafénone), antidépresseurs
tricycliques (imipramine, désipramine)
Utilisation prudente
Substrat de la PGP
(glycoprotéine P)
Digoxine, dabigatran
Réduire la dose de digoxine au plus faible.
Monitorer concentrations de digoxine.
Ajuster dose de dabigatran
Allongeur du QT
cf. : www.azcert.org
Utilisation prudente
1280
Tableau 6
R. Caremel et al.
Médicaments à base de toxine botulique A disponibles sur le marcher français (juillet 2013).
DCI
Nom commercial
SMR/ASMR
Prix (2013)
Remboursement
Préparation à base de
toxine botulique A
pour l’injection
focale intratissulaire
Botox 50, 100 et
200 unités
Allergan poudre pour
solution injectable.
Boîte de 1 flacon
SMR : important II/V
ASMR : modéré III/V
SA : suffisant
ASA : modéré III/V
≈ 200 euros/flc
100 unités
En attente
Préparation à base de
toxine botulique A
pour l’injection
focale intratissulaire
Dysport 300 et
500 unités
Spywood poudre pour
solution injectable.
Boîte de 1 flacon
NA
NA
NA
Toxine botulique A
recombinante pure
pour l’injection
focale intratissulaire
Xeomina 50 et
100 unités DL50
NA
NA
NA
a
Aucune donnée clinique sur l’injection vésicale de Xeomin.
Contre-indication à l’usage de la toxine botulique A : myasthénie, syndrome de Lambert-Eaton, allaitement. Association aux aminosides
à éviter car pourrait augmenter l’effet de la TBA. Délai de 3 mois à respecter entre 2 injections.
Contre-indication à l’injection dans la vessie : infection urinaire non traitée, trouble de la crase sanguine, anticoagulation efficace,
antiagrégant autre que aspirine 75 mg (risque d’hématurie).
les contractions non inhibées du détrusor responsable des
complications urinaires des vessies neurologiques centrales
chez des patients blessés médullaires ou sclérosés en plaque
pratiquant l’auto-sondage (ASPI) [31,32]. L’observation
d’une diminution de l’urgenturie a conduit à suspecter un
effet sur la voie afférente [33] et à évaluer cette approche
dans le SCVH idiopathique et le SDV. Mode d’action résumé
sur la Fig. 4.
Efficacité
TBA dans l’hyperactivité du détrusor neurogène (HDN)
de l’adulte
Les injections intradétrusoriennes sous contrôle endoscopique de TBA (Botox, Allergan et Dysport, Ipsen) améliorent
les paramètres cliniques, urodynamiques et la qualité de vie
des patients adultes blessés médullaires, sclérosés en plaque
et spina bifida incontinents par HDN réfractaire au traitement par anticholinergiques et pratiquant les ASPI [34—36].
Seul Botox a reçu l’AMM en France dans cette indication
restreinte aux patients blessés médullaires et sclérosés en
plaque (septembre 2012) à la dose de 200 unités.
Mangera, dans une revue collaborative de 2011, dénombrait 38 études dont 6 de niveau 1 et 2 dans cette indication
réunissant 1559 patients (28 pour Botox, soit 1068 patients,
10 pour Dysport, soit 491 patients) [36]. Le taux de retour
à la continence était de 71 ± 5 % (ESM), la réduction du
nombre de fuites quotidiennes de 73 ± 5 %, la réduction du
nombre de sondages quotidiens de 21 ± 4 %, l’amélioration
de la capacité cystomanometrique de 87 ± 14 % et la diminution de la pression détrusorienne maximale de 46 ± 4 %.
Les doses utilisées variaient de 200 à 300 unités Botox et
de 500 à 1000 unités Dysport. L’effet se manifestait dans les
15 jours suivant l’injection et sa durée variait de 6 à 16 mois
pour Botox et de 5 à 12 mois pour Dysport. L’efficacité
des ré-injections (étudiées jusqu’à 10,5 en moyenne) était
conservée chez les repondeurs [37]. Le taux de nonrépondeur n’était rapporté que par 7 études et variait de
6 à 25 % pour Botox et de 10 à 32 % pour Dysport [38]. Dans
deux études récentes, le suivi à 5 ans révélait un taux d’arrêt
secondaire du traitement de 39 à 41 % [38,39]. La majorité
des arrêts étaient dus à une évolution du handicap conduisant à l’arrêt des ASPI rendant inadaptés le traitement par
TBA plutôt qu’à un échappement. Une efficacité des injections dans l’HDN secondaire à d’autres affections (maladie
de Parkinson, AVC) a été rapportée dans des études de faible
niveau de preuve [40,41]. Des injections à faible dose en
intention de conserver la miction spontanée (éviter les ASPI)
sont en cours d’évaluation.
TBA dans l’hyperactivité du détrusor neurogène (HDN)
de l’enfant
Mangera rassemble 7 études (2 Botox, 2 Dysport, 3 non précisées) de niveau 2 ou 3 rassemblant 116 patients, la capacité
cystomanométrique maximale était améliorée de 46 à
48 ± 11 % et la pression détrusorienne maximale réduite
de 36,5 à 48 % après injection de 12 U/kg bour Botox ou
10—20 U/kg pour Dysport. Les résultats de la revue de Game
étaient comparables rapportant également une amélioration de la compliance [42]. La 4e consultation internationale
sur l’incontinence (2009) donnait un grade C de recommandation pour l’usage de la TBA dans l’HDN pédiatrique. Il n’y
a pas d’AMM dans l’indication pédiatrique.
TBA dans le SCHV idiopathique
Trente études dont 8 de niveau 1 et 2 (28 pour Botox,
2 pour Dysport) pour un total de 1468 patients soutiennent
l’efficacité de l’injection de TBA pour traiter l’incontinence
par SCHV [36,43,44]. Le taux de retour à la continence
était de 57 ± 6 %, la réduction du nombre de fuites de
−68 ± 6 % et du nombre d’urgences de −53 ± 7 %. La capacité cystomanométrique maximale augmentait de 58 % et
Les médicaments de la vessie
1281
Figure 4. Mécanisme d’action de la toxine botulique A. La TBA bloque l’exocytose en clivant une protéine SNAP-25 du groupe SNARE,
ce faisant elle bloque la libération des molécules contenues dans les vésicules d’exocytose. L’action des TB s’exerce majoritairement sur
les neurones cholinergiques post-ganglionnaires entraînant ainsi un blocage de la libération d’acétylcholine et une parésie de l’organe
cible (muscle strié ou lisse glande exocrine. . .). D’autres groupes de neurone et donc d’autres neurotransmetteurs peuvent être affectés
expliquant que l’action de la TBA ne se résume pas à celle d’un paralysant mais soit plutôt celle d’un neuromodulateur locorégional. Ce
point est particulièrement illustré par les injections de TBA dans la paroi vésicale (image). En effet, les données actuelles confirment que la
TBA injectée dans la paroi vésicale agirait au niveau du sous-urothélium et de l’urothélium comme un neuromodulateur local en réduisant
principalement les messages afférents (action sur l’urgenturie) tout en diminuant de manière dose-dépendante la contraction du détrusor.
L’effet de la TBA est transitoire et réversible, la durée de l’effet dépend des propriétés du médicament à base de TBA, du tissu dans lequel
il est injecté et de la dose.
les scores UDI6 et IIQ7 étaient améliorés de 39 et 53 %. Les
doses utilisées variaient de 50 à 300 unités. Le principal
effet indésirable était la rétention urinaire nécessitant
le recours à auto-sondage. La fréquence du recours au
ASPI, 6 à 40 %, était difficilement interprétable du fait de
l’hétérogénéité des doses utilisées. L’étude la plus récente
(août 2013) comparant 100 unités Botox en 20 points au
placebo chez 540 patients ayant plus d’un épisode d’IU par
urgenturie par jour et réfractaires au anticholinergique
confirme l’amélioration de tous les paramètres cliniques et
de la qualité de vie à 12 semaines avec un taux de recours
au auto-sondage de 6,9 % dans le bras traité [43]. Malgré
ces résultats prometteurs à court terme, il n’y pas d’AMM
en France pour les injections de TBA dans cette indication.
TBA dans le SDV
Bien qu’une dizaine d’étude non comparative évoquent
une possible efficacité de l’injection de TBA dans cette
indication, une seule étude était de niveau 1 et comparait l’injection périurétrale de TBA (Botox) au placebo sans
observer de différence en qualité de vie ou EVA douleur
entre les 2 bras [45]. Les deux dernières études publiées en
2013 sont divergentes et toutes deux non contrôlées [46,47].
Dans une pathologie où l’effet placebo peut dépasser les
50 %, il est impossible de conclure sur de telles bases. La
possibilité d’aggraver les symptômes en cas de rétention ou
de majoration du résidu est à considérer. Malgré les données
contradictoires, l’injection de TBA apparaît comme option
en 5e ligne des recommandations de l’AUA pour traiter le
SDV [48] (pas d’AMM dans cette indication).
Effets indésirables
Les EI surviennent dans les 2 semaines après l’injection.
Aucun EI grave n’a été rapporté au cours des études cliniques
concernant les injections vésicales (HDN, SCHV, SDV).
Les infections urinaires sont l’EI le plus fréquent (16,7 %)
mais leur définition prête à confusion chez des patients
pratiquant l’ASPI et rend l’évaluation de leur fréquence difficile. Le lien spécifique avec la TBA n’est pas démontré
alors qu’il l’est avec la cystoscopie. Une étude a montré une
diminution de la fréquence des infections urinaires symptomatiques et/ou fébriles après injection de TBA pour HDN du
fait de la diminution de la pression vésicale [49].
La difficulté de vidange et le recours aux ASPI sont
des situations fréquentes pour les patients traités par TBA
qui n’étaient pas déjà au ASPI dans les études chez le
patient neurologique (49 %). Compte tenu de l’indication
actuelle dans le cadre de l’AMM, cela n’est pas un EI mais
plutôt un choix de mode mictionnel. L’augmentation du
résidu post-mictionnel (50 %) et la rétention 23 % relèvent
du même débat. Ce point sera à évaluer soigneusement en
cas d’autorisation du traitement du SCHV idiopathique pour
lequel la rétention et le recours aux auto-sondages pourront
être considérés comme des EI.
La faiblesse musculaire généralisée liée à une diffusion
à distance de la TB (observée dans toutes les indications)
(7,1 %) peut être significative chez des patients déjà porteurs de limitations (tétraplégique) et entraîner des pertes
transitoires d’autonomie. Les autres EI fréquents sont nausée et vomissement (13 %), constipation (9,3 %) et syndrome
grippal (5,7 %).
Les modalités d’injections sont précisées dans le RCP
de Botox pour l’HDN : injection sous contrôle endoscopique avec aiguille à usage unique dans la partie mobile
de la vessie dans le détrusor ; 0,5 à 1 mL en 30 points de
6,6 unités pour une dose totale de 200 unités. L’injection
sous-urothéliale ou trigonale n’a pas montré d’avantage.
Trois politiques de réinjection se discutent : attendre la récidive, réinjecter par anticipation sur la base de la durée
d’efficacité habituelle ou réinjecter à intervalle fixe (6 à
1282
7 mois). Ces approches n’ont pas été comparées en termes
de coût ou de qualité de vie.
Les médicaments du syndrome de la douleur
vésicale (SDV)
Le SDV (Bladder Pain Syndrome, anciennement cystite interstitielle) est défini par une douleur, une pression ou un
inconfort ressenti par le patient comme lié à la vessie et
associé à au moins un symptôme urinaire tel que pollakiurie ou urgenturie persistante après élimination de toute
autre affection de la paroi vésicale (ESSIC). Des observations
cystoscopiques et histologiques non obligatoires peuvent
compléter la définition [50].
L’étiopathogénie du SDV est floue, les hypothèses
récentes suggèrent une implication de l’urothélium et du
sous-urothélium (hyperactivité du système purinergique,
libération accrue d’AT par l’urothélium). Un facteur antiprolifératif (APF) produit par l’urothélium a également été
identifié chez les patients souffrant de SDV [51].
La multitude de molécules testées reflète les incertitudes quant à l’étiopathogénie. Les seuls traitements du
SDV soutenus par un niveau de preuve élevé (I ou II)
sont l’amitryptiline [52—54] (Elavil) et la cimétidine (Tagamet) [55] par voie orale en première ligne, les instillations
endovésicales de dimethyl sulfoxide (DMSO - Rimso) ou
d’héparine en entretient après succès du DMSO [56,57]. La
cyclosporine (Neoral) a montré une efficacité significative en
situation réfractaire aux traitements conservateurs [58,59].
Aucune de ces molécules (Tableau 7) ne dispose d’AMM dans
cette indication en France, seul le DMSO est disponible sur
ATU nominative.
D’autres molécules font l’objet de recommandations
divergentes de la part des sociétés savantes du fait de
résultats d’études divergeants ou de trop faible niveau de
preuve (EAU, ICS, AUA). Le polysulfate de pentosan (PPS)
per os (Elmiron) constitute un cas particulier, on dispose
de 4 études randomisées (niveau 1), 2 rapportant un effet
du traitement per os 300 mg/j supérieur à celui du placebo [60,61], 2 rapportant l’absence d’effet [62,63]. Deux
études de faible effectif mais contrôlées contre placebo
rapportaient une amélioration modeste après PPS intravésical [64,65]. Il est recommandé avec un grade A par l’EAU
et un grade D par l’ICS. Il est diponible en France sur ATU
nominative.
Le chlorhydrate d’hydroxyzine (Atarax) per os, l’acide
hyaluronique (Cystistat) ou la chondroitine sulfate (Uracyt)
intravésicaux sont dans des situations comparables avec des
niveaux de preuve plus faibles encore. Aucune de ces molécules ne fait l’objet d’AMM dans cette indication.
Médicaments de l’hypocontractilité vésicale
L’hypocontractilité vésicale est une dysfonction vésicale mal
définie, sous-évaluée et sous-étudiée. Sa fréquence augmente avec l’âge et elle peut survenir comme évolution
terminale de l’obstruction sous-vésicale ou être isolée ou
associée au SCHV dans le syndrome DHIC (Detrusor Hyperactivity and Impaired Contractility) [66].
Les bétamimétiques betanechol (myocholine), les prostaglandines E2, les anticholinesterases ont été utilisés. La
R. Caremel et al.
myocholine est encore disponible sous ATU nominative pour
indications urologiques.
Aucun de ces médicaments n’a démontré d’action
significative sur la vidange vésicale. Les betamimetique
(myocholine) ont de plus un profil efficacité/sécurité défavorable (risque cardiovasculaire) [66,67].
Ces médicaments ne peuvent pas être recommandés. Il
n’y a pas à l’heure actuelle de réponse pharmacologique
probante à l’hypocontractilité vésicale.
Adjuvants des médicaments des dysfonctions
vésicales
La desmopressine
L’acétate de desmopressine (Minirin 0,1 mg et 0,2 mg Minirinmelt 60,120, 240 ␮g) est un analogue de l’arginine
vasopressine (l’hormone antidiurétique ADH) remboursé à
65 % pour un coût total journalier de 1,50 à 3 euros.
Mode d’action
Agoniste sélectif des récepteurs V2 de la vasopressine, situés
sur les cellules des tubes collecteurs dont la stimulation
entraîne une réabsorption d’eau libre et une diminution
de la diurèse 15 à 30 minutes après la prise ; maximale au
bout de 2 à 3 heures et durant en moyenne 10 à 12 heures
(extrêmes 6—24).
Efficacité
Le SMR de la desmopressine est jugé important pour
l’énurésie.
L’indications disposant d’une AMM est : l’énurésie nocturne chez les sujets de plus de 6 ans après élimination d’une
cause organique pour une durée limitée à 3 mois renouvelable une fois. Dans l’énurésie de l’enfant, en particulier
l’énurésie nocturne monosymptomatique, la place de la desmopressine est bien validée [68,69]. La nycturie du sujet
adulte de moins de 65 ans, associée à une polyurie nocturne
et l’incontinence nocturne des patients neurologiques, en
rapport avec une polyurie nocturne ne font pas explicitement partie de l’AMM sans en être exclu. Au moins 2 études
récentes de niveau 1 montrent l’intérêt de la desmopressine
en cas de nycturie avec polyurie nocturne y compris chez des
patients de plus de 65 ans [68,69].
La desmopressine n’agit pas sur la vessie ni pour une dysfonction vésicale. Elle est en revanche le traitement d’un
des principaux diagnostics différentiels ou diagnostic associé
du SCHV : la nycturie par polyurie nocturne (diagnostic fait
par l’usage calendrier mictionnel niveau 2). La polyurie nocturne peut renvoyer à de nombreuses étiologies (mauvaise
répartition de l’apport hydrique, prise vespérale de diurétique, vieillissement, insuffisance cardiaque, insuffisance
rénale débutante, diabète sucré ou insipide, syndrome des
apnées du sommeil). Un traitement étiologique n’est pas
toujours possible ou suffisant, un traitement symptomatique
par desmopressine pourrait être discuté, il est cependant
limité par une AMM restrictive en particulier pour la population gériatrique où la nycturie (entre autre liée à une
polyurie nocturne) est pourtant très prévalente [70].
Effets indésirables
Très fréquents (> 1/10) : céphalées.
Médicaments du SDV ayant démontré une efficacité sur niveau de preuve 1 ou 2.
DCI
Nom commercial
NDP : ICS/EAU
Reco : ICS/EAU
Mode d’action/Efficacité
Effets indésirables
Amitriptiline Laroxyl,
Elavil
10 à 100 mg/j, palliers
de 25 selon tolérance
2/1b
B 2010/1b 2012
Anticholinergique/inibiteur du message
nociceptif/sedatif
2 RCT vs placebo (50 + 271 pts 4 mois et 12 mois)
À 4 mois : A > P O’leary Sant, douleur urgenturie.
A = P Fréquence mictionelle, capacité vésicale
À 12 mois : amélioration globale A55 % = P45 %
(P = 0,12). Parmi les améliorés, amelioration de
tous les critères si dose > 50 mg
Contre-indication : glaucome à angle fermé IDM
(< 3 mois), TdR cardiaque, en association avec les
IMAO non sélectifs ou médicaments contenant du
sultropide (risque de torsades de pointes)
EI
Cf. anticholinergiques +
Troubles sexuels, hypotension orthostatique,
somnolence prise de poids
Cimetidine
Tagamet
200 mg ×2/j
3/2B
C 2010/B 2012
Inhibiteur rH2 de l’histamine. Action inconnue
dans SDV
1 RCT vs placebo (36 pts 4 mois)
Diminution d’un score de symptome non validé
(0/35)
19,7 à 11,7 pour C vs 19,4 à 18,7 pour P
EI
Cépahlées (2,1—3,5 %)
Gynécomastie (0,3—3,4 %)
Nausée (1à 10 %)
DMSO instil*
Rimso-50
1 instil. (1 flacon) de
30/60 min/6 semaines
2/1b
B2010/A2012
Les hypothèses effet anti-inflammatoire,
analgésique, dissolution des fibres croisées du
collagène et libération mastocytaire d’histamine
1 étude controlée en cross over vs placebo (33 pts
4 mois)
53 % vs 18 % de repondeurs subjectifs ; 93 % des
repondeurs subjectifs avaient une amélioration
objective des symptomes contre 35 % dans le
groupe placebo
EI : haleine et odeur corporelle de l’ail, cystite
chimique transitoire (flare up à la première
instilation)
Héparine instil*
10 000 unités 1 ×/mois
2/1b
B2010/A2012
Analogue des glycosamino-glycanes présents à la
surface de l’urothélium aurait un role de
réparation
1 étude comparative vs placebo (instil. NaCl)
50 pts
20 % vs 59 % de rechute à 12 mois
Pas de données en instillation endovésicale
Cyclosporine A
Neoral
1,5 mg/kg 2×/j
2/2
(Grade C AUA seulement)
Immunomodulateur action exacte dans le SDV flou
1 RCT Cyclo A vs PPS (65 pts, 6 mois)
Global Response Assessment 75 % vs 19 %
Les patients atteints de formes ulcéreuses
seraient meilleurs répondeurs
EIs frequents
Insuffisance rénale
(aiguë reversible ou chronique par fibrose
interstitielle)
HTA, perturbation bilan hépatique, hyperuricémie,
hyperlipidémie, hypertrichose, œdème du visage et
retention hydrosodée, hypertrophie gingivale,
troubles gastro-intestinaux
Les médicaments de la vessie
Tableau 7
1283
1284
Fréquents (> 1/100) : étourdissements, hyponatrémie,
douleurs abdominales, nausées, sécheresse de la bouche,
œdèmes périphériques.
Le risque d’hyponatrémie majoré par l’association à
des co-médications à risque (IRS, carbazépine, oxacarbazépine) justifie d’encadrer la prescription d’une surveillance
de la natrémie. La desmopressine est déconseillée en cas
d’insuffisance cardiaque ou rénale et de traitement par diurétique.
R. Caremel et al.
des traitements médicamenteux. L’hypocontractilité vésicale mal définie et sous-étudiée bien que prévalente chez
le sujet âgé n’a pas de solution pharmacologique à ce jour.
Déclaration d’intérêts
Pas de conflit d’intérêt pour les auteurs.
Pour Gilles Karsenty : investigateur, consultant ou orateur
pour les laboratoires Allergan, Astellas, IPSEN, Lilly.
Hormonothérapie locale (vaginale) par estrogènes
Mode d’action
Les estrogènes agissent sur le bas appareil urinaire au niveau
de la vessie (vascularisation densité des récepteurs alpha
adrénergiques et cholinergiques, contractilité et inflammation), de l’urètre (vascularisation contractilité longueur
anatomique et fonctionnelle) ainsi que de sa commande
neurologique (modulation des fibres afférentes capsaïcine
sensible, régénération neuronale, expression du NGF et sensitisation viscéroviscérale) [71].
Efficacité
Les résultats de la méta-analyse de la Cochrane de
2012 suggèrent que l’hormonothérapie locale par estrogène améliore l’incontinence urinaire (effort et/ou urgence)
de la femme ménopausée (RR 0,74, IC 0,64—0,86) alors
que l’hormonothérapie par voie systémique entraînerait
une aggravation de celle-ci (RR 1,32, IC 1,17—1,48) [72].
L’hormonothérapie locale est recommandée par l’AFU pour
le traitement de l’IU féminine qu’elle soit par effort ou
par urgenturie [10]. On dispose de peu de données sur la
durée optimale du traitement, la posologie exacte (nombre
d’applications/semaine), la forme la plus adaptée (ovule,
crème, pessaire).
Effets indésirables
Pour l’hormonothérapie localen l’antécédent de cancer du
sein est une contre-indication définitive à une estrogénothérapie systémique, l’hormonothérapie locale du fait d’un
passage systémique mineur mais mesurable doit être considérée avec une extrême prudence [73]. Les principaux
EI sont des mastodynies, un spotting (saignement vaginal
mineur et répété) et des nausées.
Conclusion
L’arsenal pharmacologique du SCHV et de l’HD dans leur
différentes formes, jusque-là réduit aux antimuscariniques,
s’enrichit de 3 nouvelles classes thérapeutiques (bêta3 mimétiques, IPDE5, toxine botulinique A) et de deux
traitement adjuvants (estrogénothérapie vaginale et desmopressine). L’efficacité en usage réel (post AMM), les
possibilités de traitement combiné de ces molécules modulant le message afférent d’origine vésicale par des voies
d’action complémentaires et leur sécurité dans ce contexte
devront être étudiées dans chaque sous-populations
(femmes, sujets obstructifs, âgés, neurologiques, pédiatriques). Ces résultats pourraient conduire à revoir les
algorithmes thérapeutiques. La compréhension limitée de
la physiopathologie du SDV rend difficile la reconnaissance
de cible pharmacologique et explique les résultats limités
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