rapport d`activites - Association Réagir

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RAPPORT
D’ACTIVITES
2010
1
Sommaire
Le Mot du Président
4
L
'ASSOCIATION
5
C.S.A.P.A
6
Typologie du public accueilli
Le Centre de Soins
7
9
Les soins médicaux
Les consultations sociales
Les consultations psychologiques
Le Service Méthadone
9
11
12
14
La prise en charge
Prise en charge socio-éducative
Les consultations psychologiques
Les consultations Sociales La permanence de soin bourgogne
permanence éducative
Repas et accueil communautaire
Les actions de Prévention
0pp0rtunité de mener une missi0n de Préventi0n Les acti0ns menées
dynamique locale
Intervention en milieu pénitentiaire
C.A.A.R.U.D
15
16
17
18
20
20
21
22
22
22
23
25
27
Typologie du public toxicomane accueilli 28
Hébergement d’urgence
30
indicateurs d’Activité
consultations post - hébergement
Intervention médicale en C.H.R.S
Un soir à l’hébergement
CAARUD Ambulatoire
30
31
31
32
33
Le dépistage
Conclusions perspectives
Un après midi au CAARUD
33
33
34
Parcours de Paul
35
Partenariats
36
2
CSAPA
36
CAARUD
36
Transversalité
36
Pilotage
Logistique
38
Le Pôle Administratif
38
La Logistique
Ressources
Humaines
0rganigramme
Formations, colloques, séminaires
Vie
Associative
38
39
39
40
41
Les Administrateurs
41
CA, Bureaux, AG
41
Les Bénévoles
41
Perspectives
42
Index des sigles utilisés
3
43
Le Mot du
Président
RESSOURCE
CHACUN PEUT ETRE
POUR L’AUTRE !
Les années filant pour tout le monde, notre
association va bientôt avoir 22 ans !
La question des comportements à risque et de
la consommation de drogues et plus que jamais
d’actualité et nous ne sommes malheureusement
pas au bout du chemin.
Toujours le même Président mais avec un nouveau
directeur qui nous a rejoint au début de cette
année. Il a « du pain sur la planche », comme on dit,
pour continuer à faire vivre le projet associatif et
ses objectifs, découvrir le réseau, faire advenir les
projets en cours, …
REAGIR a besoin du soutien de tous : salariés,
bénévoles, administrateurs qu’ils soient ici
remerciés pour leur travail quotidien, mais aussi
des parents, des élus, des partenaires associatifs,
des usagers comme de ceux qui sont passés par
l’association et qui ont aujourd’hui retrouvé sens et
équilibre dans leur vie.
Je relève dans le rapport d’activité 2010, comme
l’an dernier d’ailleurs, le pourcentage important
de personnes accueillies à l’association et qui ont
débuté leur consommation très tôt : 57 % avant 17
ans !
Nous ne sommes pas tous « addicts ». C’est que
nous avons en nous des ressources individuelles et
collectives pour garder le contrôle ou le reprendre si
on l’a perdu.
Soin et prévention se sont toujours conjugués
à REAGIR. Pour autant, l’activité de prévention
n’étant pas budgétisée à partir des crédits d’Etat
médico-sociaux, elle reste donc aléatoire et
précaire.
Ce sont ces ressources que nous avons la
responsabilité de renforcer. Et parmi elles,
l’entourage joue un rôle capital, en particulier
les parents pour les plus jeunes , mais aussi
l’environnement institutionnel, l’école, les pairs, le
monde du travail, …
De plus, la subvention municipale allouée chaque
année nous servait bien pour ce volet. Elle a
malheureusement été réduite de moitié pour 2010.
Nous aurons donc à trouver d’autres financements
pour continuer à agir en prévention des adolescents
qui est le parent pauvre des politiques publiques. Il
serait pourtant important d’inscrire la prévention
dans la durée et de lui donner les moyens
nécessaires dont elle a besoin.
Je pense bien que la réponse est dans un soutien «
communautaire » où nous sommes tous acteurs, oui,
CHACUN PEUT ETRE RESSOURCE POUR L’AUTRE !
Comme dit Alain MOREL, psychiatre : « Nous vivons
dans une société qui favorise les addictions. ».
Pour mieux soigner la toxicomanie et la prévenir, il
est nécessaire de comprendre comment elle peut
s’installer et trouver des lieux pour en parler.
4
Michel DELBERGHE
Président
L
'ASSOCIATION
L’association Réagir, située à Tourcoing, se compose :
„„ d’un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), situé
sur deux sites : 117 rue de Dunkerque (Quartier de la Blanche Porte) et 15 rue Monseigneur
Leclerc (quartier de la Bourgogne). Le CSAPA propose également un service de Traitement de
Substitution.
„„ d’un Centre d’Accueil, d’Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogues (CAARUD) proposant un accueil de jour, un hébergement d’urgence, et des soins ambulatoires.
La mission principale de l’association est d’accueillir, soigner les personnes connaissant des problématiques d’addiction (avec ou sans produits) mais aussi prévenir les risques infectieux liés à
la consommation de substances psycho-actives. L’association mène aussi une mission de soutien
de l’entourage de la personne dépendante. Enfin, des actions de prévention ont lieu, notamment
dans les établissements scolaires de la ville et auprès des partenaires associatifs.
5
C.S.A.P.A
6
Typologie du public accueilli
L’âge
Origine Géographique
2009
2010
Moins de 18 ans
0,3%
0,3%
de 18 à 24 ans
13%
12%
de 25 à 29 ans
16%
13%
de 30 à 39 ans
45%
47%
de 40 à 49 ans
20%
25%
de 50 ans et plus
6%
3%
Répartition Hommes
Femmes
2009
2010
Métropole Lilloise
98%
98%
Département du
Nord
2%
1%
Autres
0%
1%
Hommes
Femmes
2009
85%
15%
2010
83%
17%
Patient lui-même
Parents/conjoint/autre
CSST
Médecin Géné, Spécial
Origine de la Demande
Hôpital-Part.Sanitaire
Service Social
Injonction Thérapeutique
Obligation de soins
Autres cas
Non précisé
0
10
20
30
40
50 %
Patient lui-même
Parents/conjoint/autre
CSST
Médecin Géné, Spécial
Hôpital-Part.Sanitaire
Service Social
Type de demande
Injonction Thérapeutique
Obligation de soins
Autres cas
Non précisé
0
10
20
30
40
50 %
SS Tiers
Aucune
Carte santé
C.M.U. + Cplt
Régime général (SS)
Couverture sociale
SS + Mutuelle
C.M.U
SS à 100 %
7
Produits consommés et déclarés comme posant problème par l’usager
Héroïne
Morphine, Opium
2010
2009
Subutex® hors prescription
Méthadone hors prescription
Cocaïne
Benzodiazépines
Lors de nos observations nous
constatons majoritairement des
polyconsommations : alcool, cannabis, tabac. (plus de 80%)
Cannabis
Alcool
Tabac
Addiction sans produits
0
10
20
18 à 24 ans
30
40
50
25 à 29 ans
30 à 34 ans
plus de 35 ans
7.8%
2.4%
1.8%
Age de début de consommation
Moins de 15 ans(1)
15 ans
16 ans
17 ans
22.3%
13.8%
11.4%
9%
31.3%
Les premières expérimentations concernent surtout l’alcool et le Cannabis pour les moins de 16
ans. L’expérimentation d’héroïne démarre surtout dans la tranche d’âge 18-30 ans. Nous observons
également que les premières expérimentations se font plus précocement.
Les caractéristiques liées au suivi médical et à l’état de santé
La dimension psychiatrique et psychologique devient
plus importante dans l’état de santé des publics
toxicomanes.
% des personnes
Sans traitement de Substitution
50%
Subutex®
15%
Méthadone
35%
Tests Sérologiques
effectués
Antécédents psychiatriques en %
2009
2010
oui
41%
49%
non
59%
51%
oui
non
VIH
35%
65%
Tentatives de Suicide
2009
2010
Hépatite B
29%
71%
Nombre de personnes
17
22
Hépatite C
35%
65%
Les caractéristiques liées à la situation judiciaire
oui
non
Incarcérations
61%
39%
Contentieux civil*
47%
53%
8
Le Centre
de Soins
0BJECTIFS
Aider les personnes souffrant d’addiction :
„„ à trouver une meilleure qualité de vie,
„„ se déprendre de leurs dépendances,
„„ se protéger de leurs facteurs de vulnérabilité,
„„ diminuer les risques de complications liés aux usages de substances et aux modes de vie,
„„ traiter les comorbidités.
Les soins médicaux
Les motifs de consultation sont multiples. Même si la majorité des demandes concernent la mise en place d’un
traitement de substitution, de plus
en plus de patients consultent pour
d’autres raisons : aide à l’arrêt du tabac, diminution de la consommation
de cannabis, problèmes d’alcool.
La plupart viennent ayant des problèmes d’addiction aux opiacées, mais
de fil en aiguille nous découvrons les
consommations d’alcool, de cannabis
et évidemment du tabac. Parfois de
cocaïne ou de free base.
Ainsi, le mot ADDICTION reflète-il
mieux la réalité des polyconsomations que nous observons que celui de
toxicomane associé, dans l’imaginaire
collectif, à la prise d’héroïne.
gies, accidents, troubles psychiatriques, hépatites……
Le médecin réalise également l’examen physique :
„„ Attention particulière quant à
l’état général (poids, taille), l’état
du capital veineux, et les éventuels
points d’injection.
„„ Examen buccodentaire primaire
est effectué (Combien de fois faut
il répéter l’importance de prendre
rendez vous chez le dentiste)
„„ Recherche à l’auscultation cardiaque de souffles, vérification de
l’existence ou de l’absence de bruits
ajoutées à l’auscultation pulmonaire.
„„ Recherche de signes de circulation collatéralle et hépatomégalie
„„ Etat des pieds.
Le travail du médecin.
Nous explorons avec le patient ses
attentes et essayons d’éclaircir les
différentes possibilités de traitement,
ainsi que les orientations qui nous
semblent pertinentes.
En ce qui concerne la dépendance aux
opiacées, le choix peut se faire entre
un traitement de substitution (TSO)
ou un sevrage.
Ce choix doit être laissé au patient,
en expliquant les avantages et difficultés de chaque proposition.
Qui parle de sevrage, parle de cure,
éventuellement de postcure, mais
surtout d’abstinence.
En règle générale, la première
consultation dure environ une heure,
cela afin de pouvoir réaliser une
anamnèse en profondeur, explorer
l’histoire des consommations, situer
l’âge de début, définir le mode de
consommation, les quantités consommées, les périodes d’abstinence, les
traitements précédents, les produits
associés et les répercussions sur la vie
de la personne.
L’entretien permet également de
dresser l’histoire de vie, études, travail, vie de couple, enfants. De repérer et définir les problèmes associés.
Il s’agit également d’établir les antécédents médicaux : allergies, chirur-
D’autre part les TSO que ce soit par
buprénorphine ou méthadone impliquent un suivi au long cours, avec des
molécules qui sont des stupéfiants
et qui produisent aussi une
dépendance.
Le choix de la buprénorphine
ou la méthadone se base sur
le souhait du patient et aussi
la nécessité d’être plus ou moins
encadré.
Actuellement nous ne recevons
presque plus de patients naïfs, ils ont
presque tous essayé la buprénorphine
et la méthadone «de rue» ; ils ont
déjà une idée de ce qu’ils veulent ou
pas.
Dans notre centre les patients viennent en général pour avoir accès aux
TSO, la question du sevrage reste
secondaire ou se pose pour d’autres
produits.
Pour les patients qui consultent pour
une mise en place d’un traitement
méthadone, il y a au préalable : un
bilan social, psychologique, un rendez
vous infirmier, ainsi qu’un examen
d’urine qui permet de «valider» la
prise d’opiacées.
Les consultations au sein du service
méthadone s’enchaînent à peu près
toutes les demi heures. Nous sommes
confrontés à un public qui n’honore
pas forcement les rendez vous et qui
«débarque quand bon lui semble».
Pour les patients qui débutent le traitement de substitution la méthadone,
nous commençons d’habitude avec
des doses qui varient entre 20 et 40
mg par jour, via une délivrance quotidienne, jusqu’à trouver le dosage
adéquat pour chaque patient.
Dans un premier temps, il s’agit d’enlever le manque, après, de trouver
la dose avec laquelle les patients
ne pensent plus à consommer, ou de
moins en moins souvent.
Dans cette phase, le contact avec
l’équipe infirmière est primordial, car
ce seront elles qui verront le patient au jour le jour, et qui pourront
2008
2009
2010
Nombre de Patients
89
129
134
dont nouveaux patients
24
23
19
Nombre d’heures de consultation
546
546
561
Nombres d’actes
690
1032
1181
9
évaluer le manque et l’importance
de celui-ci. Une fois les patients
stabilisés, ils passeront moins souvent
(jusqu’à venir une seule fois par
semaine). Les rendez vous médicaux
seront programmés tous les 14 jours
(sauf indication du médecin), et plus
ou moins rapprochés.
Bien souvent, l’équipe infirmière gère
les traitements annexes des patients,
avec distribution journalière ou fractionnée dans la semaine.
Nous proposons également de réaliser
les sérologies (VIH, VHC, VHB) et
éventuellement les vaccins.
Parfois, nous rencontrons des patients
réticents du fait de la difficulté à leur
faire une prise de sang (prise de sang
en artérielle).
Les difficultés
Les principales difficultés naissent
de la difficulté de ne pouvoir orienter les patients vers d’autres structures, d’autres formes de prise en
charge notamment en psychiatrie : ils
veulent bien être «toxicos» mais pas
«fous».
C’est ainsi que par nécessité, nous
délivrons des traitements psychiatriques. L’arrivée d’une Psychiatre dans
le service en 2010 nous permet des
orientations plus fluides, d’appréhender cette dimension psychiatrique et
de réaliser au mieux des relais vers
les UTP et CMP de tourcoing.
Nous sommes également confrontés à
la dimension psychosociale : comment
soigner quand nos patients vivent
dans l’urgence ?
Il y a aussi une part importante des
patients qui continuent à consommer parallèlement à leur TSO : nous
augmentons la méthadone mais rien
n’y fait.
Nous devons accepter leur choix, en
tant que médecin nous pouvons seulement être disponibles.
Les poly consommations posent également problème chez nos patients
plus ou moins stabilisés : la quantité
d’alcool (notamment) consommée
dépasse largement les recommandations de l’OMS. Même problématique
avec le tabac : ils fument presque
tous quotidiennement entre 10 à 20
roulées. Ca ne les intéresse pas pour
l’instant d’arrêter, peut être un jour,
mais pour l’instant les préoccupations
sont ailleurs.
Il en va de même avec les
benzodiazépines, utilisées pour «planer». Très peu de patients font une
demande pour les aider à arrêter.
Notre travail consiste à écouter, essayer de ne pas juger, être disponible,
répéter à l’infini les mêmes choses
en se disant qu’un jour il y aura un
déclic.
Une autre difficulté est de gérer les
états de grossesse. La femme héroïnomane a ses cycles perturbés ce qui
rend tardif la prise de conscience
éventuelle de la grossesse. Durant ce
temps, la femme consomme toujours
et son bébé est en souffrance. Lors de
l’entretien, si l’équipe soupçonne une
grossesse, un test est proposé. Dès la
confirmation de l’état de grossesse, le
traitement de substitution est mis en
place et un accompagnement global
et pluridisciplinaire est mis en oeuvre
(la situation revêtant un caractère
d’urgence pour le Bébé).
L’équipe accorde une attention particulière aux messages de préventions
et de contraception qui sont délivrés
aux usagères.
Le travail en équipe avec les infirmières, les assistantes sociales, la
psychologue et la psychiatre nous
permet d’aborder les situations dans
leur globalité et de passer le relais
quand c’est nécessaire.
Problèmes médicaux les plus
fréquents
Nous constatons qu’ils varient
selon le degré de précarité et
d’errance.
Nous traitons, par exemple, les
abcès le plus fréquemment en
post hébergement : c’est un
public qui continue à consommer et qui n’est pas forcement
intéressé par les soins.
Parmi ce public, nous accueillons beaucoup de patients
ayant des problèmes psychiatriques, diagnostiqués ou pas.
Autre problème récurrent, le
soins de pieds et tout ce qui
concerne les mycoses qui nécessitent des soins fréquents.
Les patients fréquentant le
soins présentent très fréquemment des problèmes dentaires
(comme ceux du CAARUD), des
bronchites asthmatiformes dues
10
parfois au mode de consommation du
produit («fumette»)
Parmi les troubles psychiques, les
plus fréquement rencontrés sont les
troubles de l’humeur et les troubles anxieux. Il est important d’être
attentif aux troubles induits par la
méthadone, dont les plus gênants
d’après les patients seraient : une
hypersudation, diminution de la libido
et la constipation.
Relais Ville
Du fait de nos missions, nous accueillons un public connaissant
beaucoup de problèmes et désinséré
socialement : de ce fait il ne saurait
être représentatif de la population
usagère de drogues dans son ensemble. Nous avons un nombre non
négligeable de patients qui ne font
que «passer» par REAGIR, et ensuite
vont chez leur médecin traitant et en
pharmacie de ville.
Cependant, ceux pour lesquels ce
relais serait nécessaire, ne souhaitent
pas quitter l’association, aller en
pharmacie de ville oui, mais ils préfèrent continuer leur suivi au centre.
D’autres ont un médecin traitant
mais préfèrent ne pas dévoiler leur
consommation et viennent à Réagir
anonymement.
Il y a ceux pour lesquels, nous ne pouvons orienter dans un premiers temps
car trop perdus, trop désinsérés, et
qui ont besoin d’un cadre contenant.
Les consultations sociales
L’association Réagir dispose :
„„ d’une assistante sociale à temps
plein, partagée entre les différents
services (CSAPA/CAARUD)
„„ une autre assistante à mi-temps,
exclusivement au service méthadone.
Objectifs des interventions
sociales
Les interventions sociales débutent
par l’accueil de la personne dans un
cadre favorisant la prise de parole et
l’échange.
L’objectif est de créer un lien de
confiance permettant de metttre à
l’aise, de rassurer, pour parler de
son parcours et de ses difficultés
(changements de lieu de vie, errance,
incarcérations, ouverture des droits
sociaux, périodes d’investissement et
de désinvestissement de tout projet,
isolement, liens et ruptures sociales/
familiales … ).
Dans son parcours, la personne se sent
bien souvent jugée de ses comportements et de ses conséquences sur
elle-même et sa famille et de ce fait,
culpabilise. Pour cela, le professionnel
adopte des attitudes d’empathie et de
non jugement.
Pour l’accompagner à construire son
projet, il est tout aussi important de
prendre en compte ses capacités et
ses ressources personnelles/sociales
et de les valoriser.
Les interventions sociales ont également pour objectifs :
„„ D’informer sur les droits sociaux,
sur les dispositifs de droits communs
existants et d’en favoriser l’accès,
„„ D’écouter et de soutenir la personne dans ses démarches sociales et
de soins,
„„ De pouvoir répondre à une
difficulté sociale, à une demande
d’accompagnement social,
„„ De favoriser l’émergence de cette
demande et/ou de l’aider à l’éclairer,
„„ De permettre la construction d’un
projet avec la personne accompagnée
(l’aider à en fixer les priorités),
„„ De travailler la résolution de problèmes juridiques et sociaux,
„„ D’aider dans l’élaboration des
démarches de soins et dans l’admission auprès des structures de soins
(les centres de cures de sevrage, les
centres thérapeutiques résidentiels,
les appartements et communautés
thérapeutiques… régionales/nationales…),
„„ De favoriser les orientations
internes et externes et les liens avec
les professionnels adaptés à leurs
demandes,
De l’entretien individuel à
l’accompagnement social
global
Les interventions se déclinent en
entretiens individuels et/ou familiaux.
L’entretien constitue un outil qui se
définit comme une situation de communication essentiellement verbale,
au cours de laquelle le travailleur
social cherche à obtenir des informations personnelles afin de comprendre
et d’analyser la situation globale et la
demande.
Origine de la demande
La demande peut être individuelle, issue d’une orientation d’un membre de
l’équipe du C.S.A.P.A. / C.A.A.R.U.D,
d’un partenaire extérieur, de la part
de la justice (obligations de soins).
Premier entretien
Il s’agit d’un entretien d’évaluation
de la demande et de la situation. Un
bilan social est dressé : ressources dettes, couverture sociale, logement,
emploi, environnement familial et
social …
Accompagnement social et/ou orientation
Consistent en :
„„ La définition d’un projet individuel
„„ L’orientation auprès d’un professionnel interne à l’association
(médecin, psychologue, infirmière,
éducateur spécialisé…)
„„ L’orientation auprès d’une structure partenaire sanitaire/sociale
Afin de favoriser la coordination et la
cohérence du suivi social, le travail
d’accompagnement se fait en lien et
en concertation avec l’équipe pluridisciplinaire et les partenaires (réunions
de synthèse interne hebdomadaire).
Parallèlement, des intervisions entre
la personne accompagnée (avec son
accord) et les professionnels travaillant autour de son accompagnement peuvent également être mises
en place.
Si l’accompagnement social a pour
objet de favoriser l’autonomie des
personnes, nombre d’entre elles
expriment une difficulté à se rendre
seule dans des structures administratives et sanitaires pour faire leurs
démarches. Partant de l’hypothèse,
que les démarches administratives
se complexifient, que certains ont
une difficulté à lire et à écrire et que
d’autres disent « ne pas savoir » et/ou
« ne pas pouvoir », les accompagnements physiques deviennent parfois
nécessaires.
Dans ce sens, l’accompagnement
social va au delà de l’entretien individuel.
L’ouverture et/ou la mise à jour des
droits sociaux représente 47 % du
travail d’accompagnement, l’accès à
l’hébergement en représente 11 %.
11
Perspectives de travail
En lien avec l’éducateur spécialisé du
centre de soin et l’animatrice socioéducative du centre méthadone, un
projet favorisant l’accès à la culture a
été travaillé : «devant scène – devant soi».
L’objectif est d’utiliser la culture
comme vecteur d’insertion sociale.
Il s’agit :
„„ de faire découvrir pour le public
inscrit dans un processus de soin, les
lieux diffuseurs de culture (théâtre,
cinéma, opéra, expositions, cirque
…).
„„ de faire de cette découverte un
réel temps de loisirs, un moment
de rencontre, permettant ainsi de
rompre avec l’isolement.
Pour cela, nous travaillons en lien
avec les différents lieux diffuseurs de
culture de Tourcoing et utilisons le
dispositif des crédits loisirs.
2008
2009
2010
Nombre total de Personnes
112
108
110
Nombre total d’actes
335
323
351
9
24
30
dont Nelles Pers
Lieux
Actes
Entretiens
Personnes
rencontrées
Permanence d’accueil et d’orientation - quartier de la Bourgogne
98
38
42
Centre de soin – rue de Dunkerque
75
29
C.H.R.S
1
1
Hôpital
2
Autre institution sanitaire - sociale
11
9
Domicile du patient
1
1
TOTAL
188
31
2
69
84
Les consultations psychologiques
Bilans et suivis individuels
L’entretien psychologique a pour but d’aider, de soutenir et d’encourager la démarche de soin et de réflexion
sur le recours aux substances psychoactives. L’objectif
est d’apporter un sens et une fonction aux conduites de
consommation à risque.
La mise au sens et la découverte de la fonction du recours
aux produits permettent d’avoir une meilleure emprise
sur les comportements devenus réfléchis et moins impulsifs. Cette démarche s’applique dans les cas de dépendance psychique associée à la consommation. Le suivi
s’inscrit dans la durée et ne peut se construire qu’avec
une motivation, une disponibilité psychique et une capacité d’élaboration mentale suffisantes de la part de
la personne.
C’est un travail de recherche de moyens pratiques avec
des tâches à mettre en place au quotidien pour lutter
contre le passage à l’acte vers la prise de drogues ou
d’alcool.
Certaines personnes doutent de leurs ressources internes
pour résister aux tentations et aux sollicitations de l’extérieur. Les ressources doivent être révélées, valorisées
et développées pour renforcer les capacités à faire face
aux situations à risque et ainsi de renforcer l’estime de
soi.
Ce travail sur soi va donc au-delà de la notion «d’usage»
et s’étend à toute la dynamique intrapsychique et interpersonnelle de l’individu pris dans son contexte global
de vie.
12
2008
2009
2010
Nombre total de Personnes
102
117
115
Nombre total d’actes
560
470
470
dont bilans métha
55
31
41
dont suivi métha
22
17
16
Nombres d’actes métha
173
103
135
Suivi de l’entourage
important de diffuser l’information
de sa création.
La prise en charge familiale concerne
les pères, mères, enfants, fratrie,
conjoints ou famille élargie. L’entourage familial est souvent le
témoin impuissant du changement de
comportement et de la dégradation
de la santé physique et mentale de
l’usager.
Les premiers signes de consommations de substances psychoactives
étant suspectées, détectés, le sujet
reste difficile à aborder. L’entourage
tente d’agir à son niveau, mais les
tentatives de dialogue se transforment en injonction, en rejet ou en
menace. Les proches de la personne
ne savent plus comment agir pour
aider et s’épuisent parfois, abandonnent.
C’est dans ce contexte d’impuissance
et d’épuisement que les familles
viennent chercher des solutions, des
conseils ainsi qu’une écoute personnalisée au sein de « REAGIR ».
Les situations familiales problématiques sont souvent vécues dans
l’urgence et la demande se formule
dans un désir d’efficacité immédiate,
l’attente devenant insupportable
et pourtant ô combien nécessaire.
L’accueil et l’accompagnement de
la personne avec sa famille permettent un éclairage de la qualité des
liens entre les membres. La mise en
évidence de certaines formes de relations intrafamiliales (conflits, rejet,
rancune, fusion…) permet de trouver
d’autres modes de communication,
afin de rétablir un nouvel équilibre au
sein de la famille.
2008
2009
2010
Nombre de
parents
19
17
23
Nombre
d’actes
34
24
44
Environ un tiers des personnes accueillies par la psychologue sont en
obligation de soin. Certaines d’entre
elles sont très participatives, d’autres
vivent l’obligation de soin comme
une contrainte pesante, prix de
leur « liberté » hors des murs de la
prison. Pour ces dernières, un travail
appuyé visant à solidifier l’alliance
thérapeutique est préalable à un réel
suivi psychologique. C’est un temps
fondamental permettant l’émergence
d’une demande psychologique.
Pour les familles : 23 membres des familles des patients ont été accueillis,
soit 44 consultations familiales. Parmi
elles :
„„ 5 parents et leur enfant,
„„ 2 conjointes,
„„ 3 patients, leur conjointe et leurs
enfants.
Les tentatives de «solutions» de l’entourage proche sont parfois désespérées et concernent par exemple :
„„ la menace : «si tu continues à
te droguer, je te quitterai et tu ne
reverras plus les enfants !»
„„ la moralisation : «Ce que tu fais
est mal. Si tu veux être quelqu’un
de bien, obéis-moi !»
„„ la dévalorisation : « tu n’es
qu’un toxico, tu n’as aucune parole,
Consultations multi-familiales
Créées au dernier trimestre 2010.
Trois séances ont rassemblé 3 participantes, 2 conjointes et une maman
dont les patients sont suivis à Réagir.
La demande de ce dispositif d’accueil
est bien présente, mais nécessite
d’être appuyée par les partenaires
extérieurs, auprès desquels il est
13
aucune valeur ! »
„„ la culpabilisation : « Regarde le
mal qu’on endure par ta faute !»
C’est toute la sphère familiale qui
doit être prise en charge afin d’aider
les familles à changer leur perception
de la situation, de rétablir des liens
de confiance, de valoriser leur rôle,
d’encourager leurs efforts ; faire de
l’entourage proche l’allié du soin.
Objectifs à venir
Le nombre de consultations familiales
a presque doublé par rapport à l’an
dernier (de 24 à 42). De ce fait, la
mise en place d’un groupe thérapeutique pour les familles et les couples
concernés de près ou de loin par le
problème d’addictions a pu avoir lieu
au cours du dernier trimestre 2010.
Ce projet nécessite d’être poursuivi
en 2011. Les demandes de l’entourage familiale au sein du dispositif
Méthadone méritent aussi d’être
traitées de manière spécifique dans
le cadre de consultations « couples et
familles »
0BJECTIFS
„„ permettre l’élaboration d’une vie sans pharmacodépendance
non médicalement justifiée
„„ favoriser l’inclusion des usagers dans un processus thérapeutique et faciliter le suivi médico-psycho-social d’éventuelles
pathologies associées à la dépendance, d’ordre psychiatrique,
somatique ou social.
„„ prévenir la survenue de problèmes sanitaires et sociaux
découlant de l’usage d’opiacés, en aidant à la réduction de la
consommation de psychotropes mésusés et en favorisant l’abandon de la voie injectable, et des pratiques à risques.
„„ accompagner la personne dans l’élaboration d’un projet de
soins concerté et individualisé.
Le Service
Méthadone
Situé dans les locaux du CSAPA, le
service méthadone accueille ses patients depuis un peu plus de 4 ans. Le
bureau petit mais chaleureux, est non
seulement un lieu de travail administratif et de délivrance de traitement,
mais également un cadre où le lien
se crée, se tisse jour après jour. En
effet, le traitement de substitution
doit être identifié comme un outil
qui va permettre à l’individu de se
réapproprier la place qu’il souhaite
dans la société. Cet équilibre de
vie peut être envisagé dans l’abstinence de produit, dans une meilleure
gestion des consommations afin d’en
limiter les risques. Dans tous les cas,
l’objectif est la recherche d’un mieux
être physique, psychologique, social
et familial.. Afin de répondre à ce
besoin, le service est composé d’une
équipe pluridisciplinaire accueillante
et disponible. Par ailleurs, le travail
inter-service et le réseau extérieur
viennent compléter la cohérence
d’une prise en charge personnalisée.
Le fonctionnement
Tout d’abord, un rappel : qu’est ce
que la méthadone ?
La méthadone est une substance
opiacée de synthèse utilisée dans
de nombreux pays, afin d’aider les
personnes consommatrices d’opiacés
à sortir de leur dépendance.
La méthadone est un médicament qui
se présente sous forme de sirop ou
de gélule. La forme gélule nécessite
une ancienneté de traitement d’au
moins un an et une stabilisation de la
situation générale.
Elle est prescrite par un médecin et
nécessite un encadrement social et
psychologique afin d’aider au mieux
la personne dans sa démarche. Cette
dernière pourra durer de plusieurs
mois à plusieurs années.
Le service est ouvert de 8h30 à 17h
tous les jours sauf samedi et dimanche. Cette amplitude horaire permet
non seulement d’accueillir les patients sous traitement ou en devenir,
mais également d’être disponible et
de répondre à toutes autres demandes :
„„ L’accueil, l’écoute et l’orientation des patients des différents
services.
„„ La continuité de la gestion des
rendez-vous.
„„ L’écoute et l’orientation suite
aux appels téléphoniques.
Les plages de délivrance méthadone
se font de 8h30 à 10h30 et de 15h30
à 17h00. Lors des périodes de congés
des salariés, les deux plages de délivrance sont remplacées par une seule
de 10h00 à 13h30. Cependant, pour
certains patients, un relais temporaire en pharmacie de ville ou dans un
autre centre peut être organisé.
Bien qu’un des membres de l’équipe
puisse accueillir spontanément, les
entretiens se font sur rendez-vous
après une première évaluation .
Les plages de délivrance de traitement sont assurées par une infirmière et une
animatrice socio-éducative.
Cette pluridisciplinarité permet
aux patients
des rencontres
informelles. Le
fonctionnement
en binôme offre
2008
2009
2010
Nombre total de Personnes
55
66
111
Dont nouvelles personnes
25
45
52
2382
2347
3081
Nombre total d’actes
14
également une certaine disponibilité
pour effectuer des démarches limitées dans le temps (prise de rendezvous extérieurs, soutien dans les
démarches administratives etc…).
Chaque professionnel a un rôle et une
fonction bien spécifique basés sur ses
compétences, néanmoins, chacun
peut assurer l’accueil , l’écoute et
l’orientation des personnes qui se
présentent à REAGIR. De même, si la
délivrance doit obligatoirement être
faite par un infirmier, l’équipe est
formée à l’ensemble du fonctionnement du service. Ce qui permet un
continuité de soin et de prise du traitement avec du personnel infirmier
vacataire ou intérimaire.
Le partenariat
Une convention a été établie avec
le Centre Hospitalier de Tourcoing
dans le cadre de la fourniture de la
Méthadone.
La prise en charge
Médecin de Ville
Autre Centre
Patient lui même
SMPR
Autres
Evaluation de la demande
Orientation
Autre structure
Prise en Charge au centre
Traitement
Buprémorphine
Traitement
Méthadone
Entretien Psychologique
Entretien Social
Consultation Médicale
Médecin de Ville + suivi psychosocial
Pharmacie Ville
ou
Pharmacie Ville avec
délivrance au Centre
Mise en
place du traitement
1) Phase d’initialisation : si possible en début de semaine avec augmentation
du dosage de façon progressive et un passage journalier au centre.
2) Phase de stabilisation : mise en place de l’aide de l’accompagnement
social, psychologique, éducatif et traitement des pathologies associées (hépatites, VIH, soins dentaires, etc….).
3) Le relais en médecine de ville avec ou non la continuité de l’aide des professionnels du centre. Un relais dans un autre centre et également possible.
La prise en charge par un équipe pluridisciplinaire offre au patient un soin
global et personnalisé en fonction des objectifs posés.
La délivrance s’effectue en binôme (une infirmière et un professionnel
socio-éducatif) ce qui permet une grande disponibilité et une écoute particulière.
15
Prise en charge socioéducative
Accueillir
L’animatrice socio éducative, en lien
avec l’équipe présente mène une
fonction d’accueil qui revêt plusieurs
composantes :
„„ Répondre aux appels téléphoniques pré-filtrés par la secrétaire
médicale ou qui arrivent directement
sur le poste en l’absence de cette
dernière.
„„ Accueillir et faire patienter les
patients
„„ Savoir écouter, évaluer, orienter,
réconforter
„„ Proposer un rendez vous avec un
des professionnels du service ou d’un
autre service de réagir
„„ Etre disponible au sein de la salle
d’attente pour gérer d’éventuelles
tensions ou un mal être évoqué par
le patient durant ce temps d’attente.
„„ Etre vigilant aux discussions entre
usagers pour prévenir d’éventuelles
malveillances (trafic, taxe, règlements de compte…)
d’y apporter une écoute complémentaire. Nous partons de ce qui est dit
pour permettre une discussion sur
tout ce qui peut être périphérique
à la prise du traitement (l’hébergement, le logement, la rue, les
difficultés de la gestion du quotidien
(besoins primaires), la recherche
d’emploi, la justice, les consommations, …). Cet échange peut continuer
de manière informelle ou déboucher
sur une prise de rendez-vous.
Il est aussi possible en fonction de la
disponibilité de l’animatrice socioéducative de pouvoir répondre à
certaines demande dans l’ici et le
maintenant :
„„ Confirmer un hébergement pour
le soir au caarud de réagir ou sur
une autre structure pour une personne qui vient prendre son traitement
„„ valider une recherche d’emploi
Réfléchir une minute
C’est bien ce que nous apprenons
en théorie lors de notre formation
et il est nécessaire de s’astreindre
à l’appliquer dans notre pratique
professionnelle. En effet, la prise
de recul est nécessaire face à un
public qui fonctionne dans l’ici et le
maintenant, dans une temporalité
immédiate. L’urgence est appréhendée différemment par le patient et
le professionnel (Ceci lui est explicité). En fonction de sa demande, un
travail de recherche peut s’avérer
nécessaire : recherche de partenaire,
d’information auprès de d’autres
professionnels, au sein d’une base documentaire existante, sur internet.
Evaluer
L’entretien d’évaluation permet
d’accueillir et d’évaluer la demande
de soin et d’apporter des pistes de
réflexions. Durant ce temps, nous
saisissons le dossier Progedis et expliquons les divers modalités de soin.
Si la demande tend vers une initialisation de la méthadone, le protocole de
soin est alors expliqué à la personne,
un premier bilan urinaire est effectué. Si la demande est pertinente,
les rendez vous médicaux, psychologiques et sociaux sont programmés
de suite. Il se peut aussi qu’un temps
de réflexion soit nécessaire avant
toute poursuite d’engagement et/ou
qu’une orientation soit proposée vers
un autre service ou nos partenaires
du soin.
Le traitement
en pointant à pôle emploi sur intenet, prendre ou confirmer un rendez
vous avec un partenaire
„„ confirmer une demande de postcure en assurant les rendez-vous
téléphoniques …)
La monitrice éducatrice participe à
la distribution du traitement en lien
avec les infirmières.
Il s’agit lors de la délivrance d’accueillir la parole de la personne et
16
L’accompagnement physique lors de
certains projets difficiles à réaliser
par les patients peut être proposé.
Ceci peut l’aider à surmonter ses
difficultés, permettre à la motivation de ne pas retomber, le valoriser
dans ses capacités car il ignore ou ne
sais plus qu’il a parfois beaucoup de
ressources.
S’inscrire dans une dynamique partenariale
La monitrice éducatrice a participé à
plusieurs actions et projets partenariaux :
„„ À l’animation du projet «parcours
santé» du foyer Béthel et au forum
de clôture : moment d’échange avec
les résidents du Chrs Béthel et les
partenaires acteur du projet.
„„ Au projet du centre de post-cure
visa Regain (CHRS de Tourcoing) :
22 personnes hébergées et 2 accompagnateurs accueillies pour
la découverte de notre structure.
L’équipe de réagir a ainsi pu agir
dans le parcours de soin des résidents et faciliter leur venue à réagir
(s’ils étaient concernés par d’autres
addictions que l’alcool).
„„ Participation au réseau précarité
santé mentale. Mieux comprendre
le fonctionnement de la psychiatrie
pour mieux travailler ensemble
„„ Participation à des colloques et
des temps d’échanges sur nos pratiques professionnelle ou des thématiques spécifiques
„„ Animer des temps de prévention,
d’information auprès des jeunes
étudiants.
„„ Animer des temps de formation
auprès des futurs et jeunes professionnels en addictologie
„„ Renouveler la base documentaire
du soin en lien avec les centres de
documentation EPICEA et le centre
de documentation du GRPS.
„„ Travail de relais avec les partenaires du soin hôpital Dron (service
maternité, pédiatrie, soins infectieux, alcoologie, psychiatrie).
Rendre visite aux patients qui sont
hospitalisé mais aussi préparer la
sortie d’une hospitalisation pour que
le relais de la prise en charge puisse
s’effectuer dans meilleures conditions
Accompagner à l’extérieur
Lors des accompagnements extérieurs
un temps est parfois nécessaire pour
discuter de la rencontre qui vient
d’avoir lieu. Cette discussion a lieu
sur le trottoir parfois sous la pluie
mais ce besoin d’échanger sur ce qui
a été vécu, entendu par le patient
est important. Ce peut être une
impression très positive mais aussi
découragée, angoissée, …Il est alors
difficile de laisser partir la personne
sans prendre ce temps d’écoute. Ne
serait -il pas possible de prendre ce
temps de manière plus conviviale à
une table de café ? Il faudrait alors
penser au coût de fonctionnement
sachant que ce n’est pas systématique. Pour avoir un ordre d’idée sur 5
accompagnement physique . J’ai été
à me poser cette question à 2 reprises
une fois en sortant du graal lors d’un
rendez vous pour faire le point sur
la recherche d’un logement d’une
patient et une autre fois en sortant
de pôle emploi pour un patient en
difficulté dans sa recherche d’emploi.
Ces accompagnements extérieurs sont
amenés à se développer en fonction
des projets de nos patients car c’est
une expérience très positive qui
permet de valoriser la personne dans
sa capacité à faire.
Les consultations psychologiques
Bilan psychologique
Effectué en pré-admission ou en postadmission, il concerne le parcours de
vie de la personne, ses liens sociaux,
familiaux, professionnelles, amicaux…
Il permet de situer la personne dans
son contexte de vie quand ses liens se
délitent progressivement. La démarche de soin s’accompagne aussi de
désir de mieux être, de vivre autrement, de retrouver une place sociale
et familiale nouvelle, avec en toile de
fond la peur du changement et celle
de ne pas y arriver.
Les premières demandes de soin
par la Méthadone se font dans un
contexte :
„„ de maladies somatiques aiguës ou
chroniques,
„„ de pression familiale par l’entourage, ou de risque de perdre la garde
des enfants,
„„ de chantage affectif dans le
couple,
„„ de problèmes financiers, de logement ou de travail,
„„ suite à des ennuis judiciaires
notamment suite à des épisodes de
violence impulsive sous produit(s),
„„ ou bien encore suite à des situations graves de mise en danger vitale
(surconsommation, coma, hospitalisation en psychiatrie…)
Ces situations isolées ou accumulées
sont telles que la personne arrive au
bout dans ce qu’elle peut supporter.
L’accompagnement interdisciplinaire
est donc nécessaire.
Ce bilan sert de diagnostic préalable
à l’admission lorsqu’on sait que certaines personnes vivront des difficultés à s’adapter au fonctionnement du
17
service, notamment celles qui ont un
versant psychopathique, les personnalités évitantes ou les personnes souffrant de dépression par exemple, qui
éprouvent des difficultés à respecter
le cadre régulier de la délivrance afin
d’anticiper ces difficultés.
Il est également le lieu des premières
demandes de suivis individuels.
Suivi psychologique individuel.
La proposition d’un suivi n’est pas
systématique au bilan, elle se produit
quand la personne vit une difficulté
de vie particulière pour laquelle elle
souhaiterait être accompagnée dans
la recherche de solutions. Elle est
cohérente avec la démarche de soin
médical.
Le suivi peut se proposer en pré-admission mais se réalise le plus souvent
après admission dans le protocole de
soin.
Les différentes demandes de suivis
concernent : les affects dépressifs
associés à la monotonie du quotidien,
à la perte du goût et du plaisir à faire
des activités qui autrefois procuraient
un bien-être, à l’ennui entraînant de
l’isolement ; et qui sont des facteurs
de reconsommation importants. Un
travail est ainsi mené pour améliorer
les capacités de résistance à la tentation de re consommer, pour trouver
de nouvelles stratégies pour faire
face à certaines situations à risque.
Le suivi peut aussi concerner la
gestion des conflits familiaux, teintés
de regrets, de culpabilité, de peur
de perdre ses proches, de la honte
d’avoir commis certains comportements sous l’emprise du produit (violences verbales, physiques, vols…).
Il s’agit alors de reconsidérer la personne dans son histoire individuelle
en lien avec son histoire familiale. Un
travail sur la place et le rôle au sein
de sa famille, les capacités à communiquer (jeux de rôles, construc-
tion d’un génogramme), l’aide à la
verbalisation des émotions (récit de
vie et travail d’écriture), l’offre d’un
espace de parole sans tabous.
Ce travail nécessite parfois la présence de la famille ou du conjoint.
Suivis psychologiques pour
couples et familles
Les principales demandes proviennent des couples, des parents et des
fratries des patients. Le premier travail est d’expliquer la démarche de
soin par le médicament Méthadone,
médicament encore mal perçu et mal
compris. L’entourage proche perçoit
ce traitement de différentes manières :
„„ Soit comme la solution miraculeuse qui va «guérir» la personne :
il est alors fondamental de les aider
à comprendre la distinction entre
soigner et guérir.
„„ Soit le traitement est perçu
comme un substitut absolu : l’entourage du patient ne comprend pas
les épisodes de reconsommations
d’opiacés, en lien avec la dépendan-
ce psychique par exemple.
„„ Soit les proches s’opposent au
traitement Méthadone considéré
comme une drogue et incitent fortement la personne à arrêter ses
soins, à faire une cure de sevrage en
hospitalisation ou par eux-mêmes, la
démarche devenant trop brusque et
donc inefficace.
Dans tous ces cas, il est important
que l’entourage proche soit suffisamment renseigné sur le problème de
dépendance aux opiacés et accompagné afin de mieux comprendre la
teneur des difficultés vécues par leur
proche dépendant et de mieux s’articuler au protocole de soin à Réagir.
41 bilans psychologiques ont été
effectués sur l’ensemble des patients
du service (31 en 2009). Parmi ces 41
personnes, 20 ont formulé une demande de suivis psychologiques ; sur
lesquelles 16 personnes ont entamé
la démarche en suivi individuel et
couple, soit 94 consultations en suivi
(72 l’an dernier). Cela correspond
au total à 135 consultations bilans et
suivis confondus (103 en 2009).
Les consultations
Sociales
Le travail de l’assistante sociale dans
notre service de substitution permet
de ne pas focaliser le soin sur le traitement uniquement. En effet, lorsque
les usagers sont dans les consommations de produits, il arrive souvent
qu’ils laissent de côté tous les autres
aspects de leur vie quotidienne
(logement, emploi, ressources, santé,
famille, justice…). Lorsqu’un traitement de substitution est mis en
place, tous ces aspects reviennent
sur le devant de la scène, souvent de
manière problématique. L’assistante
sociale s’assure que ces difficultés
n’empêcheront pas la démarche de
soins d’être poursuivie. Il est important que la vie de la personne ne
soit plus focalisée uniquement sur
un produit (même si dans le cas de
la substitution le produit devient un
traitement), mais autour de différentes sphères qui pourront évoluer et
participer au bien être de la personne. Un lien social est ainsi créé.
Etre présent
Dans le cadre de la substitution,
l’assistante sociale est présente lors
des permanences quotidiennes de délivrance. Le contact avec les usagers
du service est ainsi facilité (ne dépendant pas uniquement de rendez-vous
formalisés). Durant ces permanences,
2010
Nombre de Personnes
65
Nombres d’actes
258
18
les professionnels (en étant plusieurs
quand cela est possible) sont disponibles, rencontrent régulièrement
les personnes et peuvent se détacher de la distribution pour recevoir
quelqu’un en entretien. L’assistante
sociale peut alors entrer en contact
avec les gens qui n’arrivent pas à venir aux rendez-vous : problématique
assez récurrente pour les personnes
suivies en addictologie. Sans entrer
dans la gestion des crises en urgence,
la présence et l’aide pour la résolution de certains soucis du quotidien
permet une mise en confiance et un
premier contact.
Nous notons également que l’aspect
informel des permanences permet
à certaines personnes d’être plus à
l’aise pour se confier, de livrer ce qui
leur pose soucis au jour le jour.
universelle, Revenu
de Solidarité Active,
Allocation Temporaire d’Attente… Il
s’agit en général de
faire le lien entre
les usagers du service et les administrations (CPAM, CAF,
Pôle Emploi…). Bien
souvent ce lien a été
coupé par manque
de compréhension
des deux côtés,
l’assistante sociale
tente alors de rétablir le dialogue.
Accompagner
A travers l’accompagnement social,
il s’agit avant tout de replacer la
personne au cœur de son projet de
vie, et le cas échéant de l’aider à le
formaliser. La plupart du temps un
travail de (re)valorisation de l’estime de soi et de ses capacités est
nécessaire. Avant toute chose, il est
important de travailler sur le lien de
confiance qui se tisse entre le professionnel et l’usager du service. Sans
cette confiance les démarches seront
difficiles à réaliser.
Dans la pratique, lors de la signature
du protocole de soins, la personne
s’engage à rencontrer au moins une
fois la psychologue et l’assistante
sociale, pour des « bilans ». Le bilan
social est donc obligatoire, le but
étant de faire le tour de toutes les
difficultés généralement rencontrées
et de proposer si possible des pistes
de travail. Le suivi social par contre
n’est pas obligatoire et se base sur les
souhaits de la personne.
Travailler des thématiques
Le thème le plus abordé lors des accompagnement sociaux, est l’«accès
aux droit sociaux» qui regroupe tout
ce qui touche à l’intégration dans le
droit commun : Couverture Maladie
Un autre thème régulièrement abordé
est la justice : un nombre assez important de personnes sont suivies par
le Service pénitentiaire d’Insertion et
de Probation, le plus souvent pour des
obligations de soins dans le cadre de
sursis avec mise à l’épreuve, éventuellement pour des aménagements
de peine. Dans ces conditions, le lien
entre les services de soins et judiciaires font partie de la prise en charge.
D’une part pour que la personne
puisse justifier de ses démarches,
d’autre part pour mettre au point un
projet cohérent avec les obligations
de soins.
L’aide au logement est une demande
récurrente des personnes en démarche de soins. Il est vrai qu’il peut
sembler difficile de s’engager dans
une démarche de soins tout en étant
à la rue. En 2010, un certain nombre
de personnes suivies en méthadone
étaient également hébergées au
CAARUD. Pour faciliter le soin, nous
priorisons l’accès à la réservation de
leur nuit d’hébergement : le professionnel qui reçoit appelle directe-
aide aux droits sociaux
bilan méthadone
conseil/information
aide au logement
orientation externe
Bilan/suivi
entretien de soutien
orientation hébergement
suivis extérieurs
soutien famille
Addiction sans produits
0
10
20
30
40
50
19
60
70
80
ment les éducateurs du CAARUD pour
réserver. Concernant l’aide au logement proprement dite, nous aidons à
la recherche d’un foyer plus stable,
orientons vers des services d’aide à
l’accès comme le GRAAL à Tourcoing.
Cependant, ces démarches peuvent
être assez longues et frustrantes pour
les usagers.
Orienter
L’assistante sociale accompagne
également les projets de soins,
notamment par la recherche, et
l’orientation vers des structures adaptées : cure, postcure, appartements
thérapeutiques…
Des accompagnements physiques peuvent également être proposés dans la
mesure de la disponibilité des professionnels. Ils permettent de rassurer
une personne, de s’assurer de sa compréhension et d’entendre les mêmes
explications qu’elle afin de pouvoir en
discuter. L’accompagnement physique
est important pour certains de nos
usagers car ils n’ont pas forcément de
lien social en dehors de Réagir. Cette
disponibilité permet une mise en
confiance réciproque. La possibilité
de se déplacer sur l’extérieur permet
également aux professionnels de
rendre visite à des personnes hospitalisées. Cependant, les accompagnements prennent du temps et ne sont
pas toujours possibles.
La permanence
de soin
bourgogne
0BJECTIFS
Trois objectifs généraux sont définis dans le projet
thérapeutique du centre de soins, eux-mêmes déclinés
en objectifs spécifiques :
„„ favoriser le premier contact avec les usagers de
drogues,
„„ favoriser les soins et améliorer la santé des personnes accueillies,
„„ soutenir l’entourage concerné par les usages de
produits psycho-actifs.
permanence éducative
L’intervention éducative se matérialise sur le terrain à travers différents
temps de la démarche de soins et
s’adresse à un public particulier.
L’accueil
Il permet à toute personne connaissant une problématique en lien avec
des conduites addictives (personne
concernée, famille, entourage...)
d’avoir un premier contact avec
l’association.
C’est un temps d’écoute et d’échange
durant lequel la parole revêt un rôle
central. Il sous-tend une rencontre
avec un professionnel du soin, la découverte des missions de l’association
et la prise d’un premier rendez-vous.
Etape décisive et souvent déterminante pour la suite de l’accompagnement, l’accueil instaure un climat
rassurant, de confiance nécessaire
à la pérennité et à la qualité de la
démarche de soins.
L’entretien individuel
Au cœur de la relation éducative,
il permet la rencontre entre les
attentes de la personne et les besoins
repérés par l’éducateur. Il correspond
à un espace d’explicitation d’une
demande par la personne en lien
avec ses consommations et au travail
d’écoute active du professionnel.
L’éducateur cherche à évaluer la problématique de l’usager et à identifier
posément les priorités au regard de la
situation.
De ce travail d’évaluation doit émerger :
„„ Soit une orientation vers un service ou un professionnel à l’interne
de l’association
„„ Soit une orientation vers un service ou un professionnel à l’extérieur
(partenaires, structures de droit
commun,…)
„„ Soit un accompagnement éducatif
sur le moyen ou long terme
L’accompagnement éducatif s’inscrit
dans une programmation d’entretiens
plus ou moins réguliers. Il concerne
un public jeune (16-25 ans en moyenne) souvent en obligation de soins :
c’est-à-dire contraint par la justice
de se mettre en contact avec un organisme de soins. Les consommations de
cette population accueillie concernent surtout le cannabis et l’alcool.
Les demandes du public ne se dirigent
pas nécessairement vers l’abstinence
mais questionnent surtout les risques
de la consommation. Dans cet aspect
de l’accompagnement, les représentations et présupposés du jeune
sont explicités, discutés et remis en
question : l’entretien aboutit alors
souvent à un échange sur ses réalités
de vie souvent plus complexes que la
seule question des consommations.
Si l’éducateur travaille la prise de
conscience des difficultés et d’un
fonctionnement personnel et relationnel défaillant, il cherche avant
tout à valoriser les compétences et
les ressources du patient, capital
essentiel à la réalisation de soi. Il
peut dans cette démarche proposer
un accompagnement plus spécifique
avec d’autres professionnels (dans le
champ du soin, de l’emploi,…).
A ce niveau de l’accompagnement,
l’action éducative se centre sur
des missions de coordination des
différents acteurs par des réunions
de synthèse et des bilans réguliers
2008
2009
2010
Nombre d’actes
159
81
248
Nombres de personnes
24
44
66
dont nouvelles personnes
2
6
23
20
avec la personne en vue de l’aider à
construire un projet de vie fondé sur
son bien-être.
Ce projet est redéfini continuellement en entretien avec le patient et
l’incite à expliciter ses besoins et à
repérer les moyens d’y répondre de
façon coordonnée et adaptée.
Evolutions
Les entretiens éducatifs concernent
de plus en plus les familles. En effet,
l’origine d’une demande d’aide
provient rarement de celui qui adopte
des conduites addictives mais bien de
l’entourage.
Ainsi, il apparaît constructif de
questionner le système familial et
de conduire chaque membre à mieux
communiquer et à cerner ensemble
les moyens d’y parvenir.
L’action éducative n’a pas pour ambition d’entamer un travail thérapeutique à proprement parler mais bien
d’accompagner la cellule familiale
vers la formulation d’une demande de
soins et vers un mieux être relationnel.
Par ailleurs, l’accompagnement
éducatif doit être envisagé dans
une dimension collective en vue de
permettre au patient de se socialiser
c’est-à-dire à apprendre à exister
dans le groupe et à y faire vivre ses
attentes. Cette approche participe
dans sa pleine mesure à la démarche
de soins de la personne.
Ainsi, outre le repas et l’accueil communautaire du jeudi, un projet d’aide
à l’accès à la culture mené conjointement avec l’assistante sociale doit
permettre, par l’organisation et la
co construction de sorties culturelles
(théâtre, musées,…) d’orienter le
patient vers l’extérieur et de l’amener à y trouver des sources de plaisir
partagé.
La constitution récente d’un groupe
de quelques patients ambitionne
d’atteindre cet objectif en permettant à chacun d’exprimer ses envies
de sorties et ses préférences tout en
respectant celles des autres.
Horaires permanences
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
psycho et
social
éduc et
social sur
rdv
psy et
éducatif
10h-12h
psycho et
éducatif
14-17h
Interventions extérieures et travail
de rue
Repas et accueil communautaire
Le repas communautaire a été créé il y a 20
ans par le médecin Gérard Sabbe de Réagir
alors qu’il partageait son sandwich avec les
«jeunes du quartier», lors de sa consultation
médicale du jeudi midi.
Préparé par 5 bénévoles, le repas permet aux
usagers de passer un moment convivial avec
les professionnels, les bénévoles et d’autres
personnes. Ce repas est ouvert à tous, aux
personnes fréquentant les autres services de
Réagir ou non, les habitants du quartier ainsi
que les partenaires.
L’accueil communautaire suit le repas de
14h00 à 17 h00. C’est un temps durant lequel
les personnes peuvent se poser sans demande de démarche préalable. Par ce type
d’accueil, nous situons la personne dans son
contexte, chacun apporte son expérience,
son vécu, ses souffrances et son dynamisme.
Ce temps d’échange et d’écoute peut faire
émerger ensuite le désir d’entreprendre des
démarches socio-éducatives, psychologiques,
médicales. Nous proposons alors un accueil plus individualisé.
En 2010, 574 repas ont été servis dont 216 pour les
usagers.
Le site de la Bourgogne constitue un lieu de proximité pour
les habitants du quartier : il arrive souvent que des jeunes
ou moins jeunes passent pour dire un bonjour, prendre un
café, et échanger sur la vie de quartier avec les professionnels, les usagers et les bénévoles. Durant cet accueil chacun
est ressource pour l’autre.
21
Les actions de
Prévention
0pp0rtunité de
mener une missi0n de
Préventi0n
A l’heure de la précocité des premières consommations de psychotropes
et de la banalisation de certains produits tel que le cannabis et l’alcool,
la permanence d’accueil et d’orientation du quartier de la Bourgogne
entend organiser son action autour
de l’accueil et de l’accompagnement
d’un public de jeunes consommateurs
et de développer la prise en charge
des familles.
Souvent amené à prendre contact
avec l’association par contrainte judiciaire (obligation de soins), ce public,
qui ne se reconnaît pas dans les dispositifs CAARUD et service méthadone
(public marqué par leur parcours de
toxicomanie et de désinsertion), ne
vient pas spontanément chercher le
soutien des professionnels et alimente
ainsi un contexte de consommations à
risque qui peut le conduire à développer des conduites addictives.
Il convient donc d’aller à sa rencontre
et de construire à ses côtés autour
d’outils éducatifs adaptés un espace
d’écoute et de suivi privilégié.
Ainsi, le projet prévention s’appuie
sur un axe général visant à encourager la prise de contact volontaire et
individuelle du jeune et de la famille
avec l’équipe.
Plus spécifiquement, on peut définir
les objectifs suivants :
„„ Faire connaître l’association et
ses missions,
„„ Echanger autour de représentations sur des consommations avec ou
sans produit,
„„ Provoquer le dialogue sur le
parcours personnel du jeune dans ses
consommations,
„„ Faire émerger une demande de
soins,
„„ Proposer un accompagnement
adapté autour de problématiques de
conduites à risque.
Les acti0ns menées
Dans le cadre du projet prévention,
les différentes sollicitations des structures tourquennoises portent sur un
constat récurrent à savoir la question
des consommations de psychotropes
(en majorité alcool et cannabis) par
le public jeune.
Face à ces observations de terrain,
les acteurs sont souvent demandeurs
à notre égard d’un travail commun
afin de définir et de concrétiser
ensemble une démarche d’écoute,
d’échange et de soutien de problématiques souvent difficiles à aborder
pour eux.
Ainsi, c’est par ce travail partenarial
soutenu et régulier que le projet prévention se matérialise autour d’actions et d’interventions concertées. Il
s’agit ici de détailler ces actions ainsi
que les structures privilégiées.
AAPI (club de prévention)
Le travail avec l’équipe du quartier Bourgogne permet d’établir le
contact avec un public de jeunes (16
- 25 ans en moyenne) et d’aborder la
question des consommations à risque
avec eux.
Il s’organise autour de réunions de
discussions, d’objectifs communs,
d’un travail de rue conjoint (environ
1h par semaine) permettant la rencontre effective avec le public, d’interventions autour d’outils préventifs
(cdrom, vidéos, jeux de plateau,…).
22
Pour ce qui concerne le quartier de
l’Epidème, l’équipe avait constaté
lors d’un séjour avec des jeunes
d’importantes consommations de
cannabis. Avec les éducateurs, nous
avons entrepris par le travail de rue
de pouvoir rencontrer ces jeunes.
2010
Réunions préparation
6
Travail de rue
10
Bilans
2
total
18
Structures scolaires
Notre partenariat s’organise de façon
plus intensive avec le collège MendèsFrance. En 2010, les interventions
ont essentiellement consisté en des
visites régulières (environ une fois par
semaine) au foyer éducatif, espace
réservé aux élèves pendant l’heure
méridienne et durant des temps de
permanence.
C’est donc en lien avec l’assistante
éducative que nous avons pu faire
connaissance, rencontrer et échanger
avec les élèves.
Des réunions en fin d’année prévoyaient des interventions collectives plus ciblées sur la question
des conduites de consommations à
risques.
Nous sommes intervenus au lycée Le
Corbusier, en lien avec l’infirmière, à
deux reprises sur deux classes d’environ 30 élèves avec l’outil vidéo.
Le lycée Savary nous ayant contacté
en fin d’année, nous sommes en cours
d’élaboration d’un éventuel projet
de prévention des risques liés à la
consommation de cannabis.
2010
Réunions préparation
6
Interventions collectives
19
Bilans
1
TOTAL
26
ter des échanges et une réflexion avec
les jeunes avant le travail de création
plastique.
Le projet « mobilis’action » visait à
sensibiliser des jeunes déscolarisés aux
différents dispositifs d’aide sociale
existant dans divers domaines (emploi,
santé,…). Ces jeunes étaient repérés
et orientés en amont par l’équipe AAPI
des Francs.
En lien avec EPICEA et l’ANPAA 59,
nous avons organisé deux rencontres
avec les jeunes pour discuter de leur
réalité face aux produits.
2010
MJC La Fabrique
Sur le projet santé qui s’est organisé «
à cheval » sur 2009 - 2010, l’objectif
était de construire, avec des jeunes
orientés par l’équipe de l’AAPI des
Francs, une affiche de prévention
destinée aux jeunes.
Des interventions de REAGIR autour
d’un outil vidéo ont permis d’alimen-
Réunions préparation
8
Interventions collectives
4
Bilans
1
TOTAL
13
dynamique locale
A travers notre action menée depuis plus de
vingt ans sur le quartier de la Bourgogne, Réagir
est connue et reconnue par les habitants et les
structures du quartier. Notre champ d’intervention s’étend sur l’ensemble de la ville de
Tourcoing mais privilégie cependant les demandes
des partenaires du quartier de la Bourgogne et
visant plus spécifiquement ses habitants (parents
et enfants).
Le travail de rue avec l’AAPI, sur le quartier de
la Bourgogne, nous permet de rencontrer de
jeunes adolescents, des groupes de jeunes et des
familles qui restent souvent isolées. Ce temps
permet de créer du lien avec des personnes qui
ne franchiraient pas systématiquement la porte
de structures institutionnelles ou associatives
quand ils connaissent des difficultés liées à leur
consommation, ou d’autres problématiques.
Le Site de la Bourgogne n’est pas simplement
un lieu dans lequel nous traitons des difficultés,
il constitue un espace ressource pour chaque
professionnel travaillant sur le quartier et chaque
habitant.
23
Association « objectif emploi »
21 visites chez le partenaire à l’heure
de leurs permanences et lors du travail
de rue mené conjointement avec
l’AAPI, ont permis de rencontrer les
habitants et de les sensibiliser aux
missions de REAGIR. Ces rencontres
ont pour objectif de favoriser la prise
de rendez-vous avec l’équipe du soin.
Par ailleurs, l’équipe d’ « objectif emploi » vient régulièrement participer
aux repas communautaires de REAGIR
qui ont lieu les jeudis. C’est alors
l’occasion de faire le point sur l’actualité du quartier et de coordonner nos
actions d’accompagnement.
addictions mais aussi à une prise en charge globale de la
situation de la personne.
Centre sociaux
Le partenariat avec le centre social Marlière a donné naissance à des rencontres avec des jeunes via l’atelier « foot
en salle » de l’animateur (AILE).
C’est lors d’un atelier (du centre social Bourgogne) «thé ou
café» réunissant des mères de familles du quartier Bourgogne que nous avons pu, suite à la participation du groupe à
un repas communautaire, échanger sur les représentations
et les réalités en lien avec les consommations des personnes.
2010
Réunions préparation
4
Interventions
3
TOTAL
7
Comité habitants
En lien avec un collectif d’habitants de la Bourgogne, l’ASBT et objectif emploi, nous avons pu participer à l’organisation et à la réalisation d’une fête de quartier motivée
par le souhait des habitants de se retrouver autour d’un
moment festif et communautaire.
L’occasion nous était donnée de discuter avec les habitants
des missions de l’association.
2010
En avril 2010, nous avons aussi participé avec le «collectif d’habitants de la Bourgogne » à la préparation et
l’organisation de la fête de quartier en lien avec d’autres
associations de quartier. Les différentes rencontres se sont
déroulées au sein de Réagir, ce qui a permis de rencontrer
et d’échanger avec d’autres associations engagées sur le
quartier notamment dans le domaine de la culture.
Réunions préparation
5
fête de quartier
1
TOTAL
6
Structures ASE et PJJ
Réagir participe aussi activement à la vie du quartier, au
travers des différentes réunions de la ville : conseil de
quartier, réunion prévention sécurité, les réunions de cellule de crise, les rencontres autour des projets de quartier,
etc…
L’association Réagir participe également aux différentes
rencontres organisées par les structures du quartier (AG,
repas partenaire, tournoi de foot…).
Suite à des visites au foyer mosaïque (rue de Lille à
Tourcoing), nous avons rencontré l’équipe et les jeunes
hébergés. Puis nous avons organisé une réunion autour de
l’outil vidéo pour échanger avec eux sur leurs réalités.
Le partenariat avec le foyer PJJ est en cours de réalisation
et la fin de l’année 2010 a été l’occasion de préparer de
futures interventions collectives ainsi que des orientations
individuelles de jeunes.
Au delà des différentes réunions, nous sommes de plus en
plus sollicités par d’autres partenaires du quartier travaillant avec un public jeune : la médiathèque et l’association ASBT concernant un projet de sensibilisation, d’information et de prévention des conduites à risques visant le
public. Ce travail est en cours de réalisation pour 2011.
Réagir est impliqué et engagé dans la vie du quartier de
la Bourgogne et ce depuis sa création en 1989, son champ
d’intervention ne s’arrête pas qu’aux difficultés liées aux
24
2010
Réunions préparation
4
Visites et interventions
3
TOTAL
7
Intervention en milieu
pénitentiaire
« on ne voit bien qu’avec le cœur,
l’essentiel est invisible pour
les yeux » Antoine de Saint Exupéry,
écrit dans un courrier d’une personne
détenue.
L’assistante sociale du centre de soin
intervient au sein des deux maisons
d’arrêt de Loos – Sequedin et du centre de détention de Loos.
Objectifs réalisés
„„ Écouter et soutenir la personne :
lui permettre d’apaiser des tensions
vécues pendant l’incarcération ; les
conditions de détention, la solitude,
la rupture des liens sociaux et familiaux, la perte d’emploi, le manque
de repères...
« (…) plus le temps passe et plus je
m’enfonce dans mon
malheur, le désespoir me gagne plus
que la joie de vivre, je me sent seul
plus que jamais (…) » (écrit d’une
personne détenue)
„„ Conserver un lien avec la structure pour assurer au mieux la continuité du travail déjà engagé, notamment pour les personnes connaissant
plusieurs périodes d’incarcération,
« je fais réponse à votre courrier qui
m’a donné quelques minutes de joie
indispensable en ce lieu sinistre et
austère (…) j’espère qu’un jour on
aura l’occasion de se revoir et continuer ensemble le long processus de
réinsertion ? (…) il m’arrive fréquemment de penser à tout le bien que
vous m’avez apporté il y a un an (…)
» (écrit d’une personne détenue)
„„ Permettre de formuler une première demande d’aide et de pouvoir
répondre à une obligation de soin
posée par la justice,
„„ Aider à penser et à préparer au
mieux un projet de sortie afin de
prévenir les risques
de récidive,
„„ Informer sur les droits sociaux, d’assurer des orientations
auprès de l’association et/ou
d’autres structures adaptées à la
situation individuelle (médicale,
psychologique et socio-éducative).
„„ Coordonner les relais et permettre dans certains cas, la mise en
place des traitements (substitution
et autres).
„„ Créer et favoriser les partenariats
concourant à l’insertion sociale des
personnes détenues, favoriser les
orientations (admission en centres
résidentiels thérapeutiques, en communauté thérapeutique, en C.H.R.S,
auprès de structures spécialisées
à l’emploi…). Pour cela, des intervisions peuvent être organisées en
détention ou à REAGIR dans le cadre
de permission de sortie.
„„ Etre disponible auprès de la famille pour répondre à une demande
d’écoute et de soutien.
« l’homme embastillé se retrouve
face à lui même et dans le miroir de
sa cellule il peut se revoir, se regarder bien profondément, s’auto juger,
dresser en même temps le bilan de
sa vie (…) » (écrit d’une personne
détenue)
Quelques chiffres
En 2010, 163 actes ont été faits
auprès de 60 personnes détenues (en
2009, 55 personnes détenues ont été
rencontrées).
Parmi les actes principaux ;
„„ 120 entretiens ont été faits
auprès des personnes détenues,
„„ 21 orientations interne à l’association et 13 orientations externe
auprès des partenaires ont été pro-
25
« Sans aide à la sortie, la mission de
réinsertion sociale reste et demeure une
utopie. Avec rien, on ne construit rien. La
peine ne servirai à pas grand chose sans
cet accompagnement social des condamnés (…) » (écrit d’une personne détenue)
posées,
„„ 9 intervisions et synthèses/bilans
suivis ont été faits.
„„ 11 personnes rencontrées en
détention ont pu s’inscrire à leur
sortie, dans un suivi à moyen et long
terme avec l’association REAGIR.
A ce jour, nous pouvons constater que
les demandes des personnes détenues
ne cessent d’augmenter et que les
accompagnements se complexifient.
Bien souvent, les personnes détenues cumulent les difficultés d’ordre
social et/ou sanitaire ; perte d’emploi, de logement, rupture sociale/
familiale, isolement, manque de
repères, présentant un problème de
dépendance… rendant le vécu de la
détention difficile. Dans ce contexte,
les personnes sont d’abord dans une
demande d’écoute et de soutien que
d’élaboration d’un projet de sortie,
qui se dessine davantage au fur et à
mesure des entretiens.
Parallèlement au suivi individuel,
l’association s’investit et participe
aux différents groupes de travail en
lien avec les partenaires concourant
à l’action sociale des personnes détenues ; les Journées de Préparation
à la Sortie - les Commissions de Réinsertion des Sortants de Prison – les
Tables Rondes – le Comité TRISELEC.
Le déroulement du travail socio-éducatif
Demande
Faite par la personne détenue / sur orientation d’un partenaire (S.M.P.R – S.P.I.P –
autres structures sanitaires et sociales …)
Entretien d’évaluation
Entretien d’évaluation de la demande et de la
situation : première rencontre de la personne en
détention avec si besoin et sous son accord en présence d’un référent social d’une structure sanitaire
et sociale intervenant en maison d’arrêt.
Accompagnement
social
0rientation
L’accompagnement se fait durant le
temps de la détention sous forme d’entretiens individuels.
L’objectif est d’aider la personne à
construire un projet de sortie.
Les échanges sont axés sur le parcours
de vie liés aux consommations ainsi
que sur les épisodes de changement.
L’accompagnement peut se faire en
lien avec la famille quand elle est présente et que chacun est en demande
d’aide et de soutien.
Une orientation peut être proposée
auprès des partenaires sanitaires et
sociaux.
- soit parce que la personne est éloignée géographiquement de l’association REAGIR,
- soit parce qu’un projet de soin est
déjà travaillé en lien avec un référent
sanitaire/social.
Sortie
Orientation à la sortie de la personne
détenue
„„ auprès de l’association REAGIR
(C.S.A.P.A méthadone ou centre de soin
dans le cadre d’une obligation de soin ou
non./C.A.A.R.U.D),
„„ auprès d’un partenaire sanitaire /
social.
26
C.A.A.R.U.D
27
0BJECTIFS
„„
„„
„„
„„
„„
„„
Accueillir les usagers de drogues sans condition de soins
Répondre à leurs besoins fondamentaux : nourriture, repos, hygiène et lien social
Répondre à leurs besoins de mieux-être : sécurité, expression, respect et écoute
Répondre à leurs besoins médicaux sociaux
Réduire les risques liés à leurs addictions
Orienter si besoin vers le CSAPA et les partenaires
Le caarud regroupe deux dispositifs : un hébergement
d’urgence et un accueil de jour. Les mêmes personnes
peuvent fréquenter les deux services ou chacun des
dispositifs répondant à une demande spécifique.
La mission proprement dite de la réduction des risques
est faite dans les deux structures par les équipes, elle
utilise des moyens différents et regroupe aussi bien la
distribution du matériel d’injection ou de sniff, l’information des maladie transmissibles que la proposition
de dépistage.
En 2010, 292 personnes ont été accueillies au CAARUD.
Typologie du public
toxicomane accueilli
L’âge
Répartition Hommes Femmes
2009
2010
Moins de 18 ans
0%
0%
de 18 à 24 ans
11%
9.4%
de 25 à 29 ans
7%
8.4%
de 30 à 34 ans
18%
12.8%
de 35 à 39 ans
47%
53.7%
de 40 à 44 ans
8%
9.3%
de 45 à 50 ans
5%
3.5%
de 50 ans et plus
4%
2.9%
Hommes
Femmes
2009
79%
21%
2010
84%
16%
Origine Géographique
2010
Nous notons un vieillissement du public fréquentant la structure.
L’âge moyen est de 35,5 ans : 35.9 ans pour
les hommes et 33.1 ans pour les femmes
(augmentation).
Métropole Lilloise
60%
Département du Nord
20%
Autres
20%
Age de début de consommation
2010
Moins de 15 ans(1)
24.5%
15 ans
26.3%
16 ans
10.5%
17 ans
7%
de 18 à 24 ans
28%
de 25 à 29 ans
3.5%
de 30 à 34 ans
0%
plus de 35 ans
5.2%
(1) quelques débuts de
consommation à 12-13 ans
- cannabis, alcool - cités
durant des entretiens.
28
Produits consommés et déclarés comme posant problème par l’usager
Héroïne
Subutex® hors prescription
Méthadone hors prescription
Cocaïne
Benzodiazépines
Cannabis
Alcool
Tabac
Addiction sans produits
pas de produits
dérivés codéininés
2010
0
5
10
15
20
25
30
35
Lors de nos observations nous constatons majoritairement des polyconsommations : alcool, cannabis, tabac.
Utilisation en intraveineuse
2009
2010
oui
20%
16.9%
non
80%
83%
Les caractéristiques liées au suivi médical et à l’état de santé
La dimension psychiatrique et psychologique devient
plus importante dans l’état de santé des publics
toxicomanes.
% des personnes
Sans traitement de Substitution
34.5%
Subutex®
36.3%
Méthadone
29.1%
Tests Sérologiques
effectués
Antécédents psychiatriques en %
2009
2010
oui
58.7%
63.4%
non
41.3%
36.6%
oui
non
VIH
67.5%
32.5%
Tentatives de Suicide
2009
2010
Hépatite B
69.3%
30.7%
oui
51.3%
53.2%
Hépatite C
67.5%
32.5%
non
48.7%
46.8%
Les caractéristiques liées à la situation judiciaire
oui
non
Incarcérations
71.3%
28.7%
Contentieux civil*
41.6%
58.4%
29
Hébergement
d’urgence
indicateurs d’Activité
2008
2009
2010
Nuits d’ouverture
330
335
334
Nombres de personnes hébergées
261
191
244
dont nouvelles personnes
163
100
105
Nombre de nuitées
2658
2434
2567
Taux d’occupation
74%
67%
70%
120,00%
96,30%
100,00%
85,30%
87,40%
74,0%
76,5%
76,0%
80,00%
71,3%
67,8%
60,00%
95,30%
103,60% 100,60%
96,60%
93,60%
82,5%
76,0%
78,3%
76,0%
86,8%
81,5%
65,4%
40,00%
76,0%
65%
72,4%
65,2%
54,80% 60,0%
53,3%
86,60%
56,0%
50,0%
44,3%
36,4%
Taux de réservation 2010
occupation 2010
2009
0,0%
30
e
br
m
ce
e
Sur fond de réduction des risques liés aux consommations de produits, nous proposons au
public toxicomane en grande précarité sociale un cadre accueillant, chaleureux et sécurisé.
Une fois la relation de confiance établie, ensemble, avec la personne concernée nous allons pouvoir réfléchir sur les modalités d’aide qui lui permettront d’améliorer globalement
sa situation.
Dé
No
br
ct
o
O
pt
em
br
t
Se
ve
m
br
e
0,0%
Ao
û
t
ille
Ju
in
Ju
ai
M
Av
ril
s
ar
M
r
vr
ie
Fé
Ja
n
vie
r
0,00%
e
20,00%
consultations post - hébergement
rents professionnels de l’association ou vers des partenaires extérieurs .
Cinq jours par semaine, une consultation est ouverte le
matin à 8h30 aux personnes hébergés la nuit. Sur l’orientation des éducateurs d’après leurs demandes (incitées
ou non), les usagers peuvent rencontrer le médecin et
l’assistante sociale (2 fois/semaine), la psychologue (1
fois/semaine).
Depuis fin 2010, l’infirmière de l’hébergement propose
aussi des rencontres avec les hébergés dès 8h trois fois
par semaine. C’est l’occasion de faire un réel travail de
réduction des risques, de faire un point sur leur santé, de
leur proposer un dépistage et des soins éventuels. Cette
rencontre permet également l’orientation vers les diffé-
Consultations
C’est au cours de ces consultations sans rendez vous qu’un
bilan social, médical ou psychologique est réalisé. Un suivi
de la personne est possible lors des réunions de synthèse
le mardi matin : celles-ci permettent la définition d’un
projet de soins individualisé, d’une stratégie thérapeutique
et donnent lieu à une orientation interne et externe.
Médicales
Sociales
Psychologiques
nombre de personnes
39
42
6
nombre d’actes
123
113
8
Intervention médicale en C.H.R.S
Cette intervention pose également la question du cadre
thérapeutique car elle mélange le lieu de vie et de soins.
L’intervention médicale se déroule dans un CHRS (Accueil
Fraternel Roubaisien) proposant un accueil d'urgence et de
jour et est programmée sur deux matinées par mois.
La population est majoritairement masculine à l’exception
de quelques femmes fréquentant l'accueil de jour.
Il s'agit d'un public précarisé mêlant des problèmes de
santé, d’addictions, psychiatriques...
Le sens de cette consultation fut d'amener l'offre de soins
du CAARUD au sein du CHRS auprès des personnes qui pouvaient être concernées par des problématiques d’addiction. L'année 2010 fut un année difficile : la consultation,
du fait du départ du médecin, fût vacante durant quelques
mois.
Les difficultés rencontrées proviennent du manque de visibilité de
cette consultation, de problèmes de
communication, d’horaires changeants, etc. Parfois des personnes
venaient car leur éducateur le
leur avait demandé ; ce qui pose la
question du choix et de la motivation
individuelle pour rentrer dans une
démarche de soins.
En 2010, une dizaine de personnes
ont été reçues en consultation.
Compte tenu du temps investi, les résultats sont assez
"maigres", néanmoins il faut réfléchir à la possibilité d'intervenir autrement.
Ainsi, auprès des éducateurs, des séances d'éducation pour
la santé peuvent être proposées.
Pour 2011, il s’agira de définir les objectifs ensemble, afin
de comprendre et respecter les attentes des uns et des
autres et d’assurer une pertinence de l’action.
31
Un soir à l’hébergement
Il est 20 heures, le bordereau de réser-
vations nous indique le nombre de places réservées : 2
couples et 7 hommes seront répartis dans les cinq chambres.
A notre arrivée, plusieurs personnes attendent déjà aux
abords de la structure l’ouverture de 20h30. Nous les
saluons. Il y a quelques habitués et d’autres qui viennent
pour la première fois.
Nous avons juste le temps de lire les consignes du cahier
de bord, ainsi que les transmissions sur la déroulement de
la soirée précédente.
Nous préparons le café, le bac de serviette de toilette, pyjamas et claquettes mis à disposition.
La préparation du repas se fera en début de soirée.
20h30 : ouverture de l’hébergement.
Un éducateur s’installe dans la grande salle de vie et prépare dans la cuisine ouverte les repas afin de les distribuer
aux premiers arrivés.
La sonnerie de l’interphone retentit, le deuxième éducateur accueille individuellement chaque pesonne dans un
bureau après que son collègue ait fait entrer et patienter
les usagers dans la salle d’attente.
C’est le soulagement pour les 5 personnes qui sont arrivées (après des «heures de galère») et qui attendent
tranquillement le passage au bureau d’accueil.
Certains sont alcoolisés, d’autres somnolent : les consommations de produits induisent leurs effets sur les attitudes
et comportements.
Le passage au bureau d’accueil est l’occasion de faire
connaissance avec les nouveaux venus, de leur signifier les
règles de fonctionnement et de leur présenter les services
que nous offrons. La personne s’acquitte d’une participation pour la nuit (1€50). Elle place ses effets personnels
dans une consigne sécurisée. Elle remet son linge sale à
l’éducateur qui en fait l’inventaire (il sera mis en machine
durant la nuit et récupéré sec le lendemain matin).
Ensuite la personne intègre les espaces collectifs.
Elle part vers la salle de vie collective et y est accueilli
par le deuxième éducateur qui lui indique sa chambre et
qui lui propose un repas ainsi qu’un passage à la douche.
32
D’autres personnes arrivent : l’une d’entre elle n’a pas
d’argent ce soir, nous la rassurons en lui expliquant qu’elle
a le droit à deux nuits de dettes et qu’elle peut être
accueillie (elle devra honorer sa participation les jours
suivants).
Il est 22h30, 10 personnes sont arrivées, une ne viendra
pas, elle a annulée.
L’horaire signifié à la réservation a été respecté par tous.
Au-delà de 22h30 les retardataires qui n’auront pas prévenu ne seront pas accueillis et dirigés vers le 115.
Pour beaucoup de personnes que nous accueillons, le
passage à l’hébergement est l’occasion de réapprendre à
respecter les règles de vie en collectivité, de retrouver du
lien social.
Ce soir l’infirmière est présente en soirée, elle s’adresse
aux uns et aux autres afin d’évaluer les besoins et/ou
demandes de soins immédiats.
C’est l’occasion de faire un point sur l’état de santé, sur
les consommations et leurs conséquences.
Il s’agit également d’accrocher la personnes afin de faire
émerger et faciliter des démarches de soins pour les
consultations post hébergement le lendemain matin (médicale, sociale, psychologique).
Il s’agit également de mener une action de réduction des
risques.
23h, la sonnerie retentit : une personne sollicite un
échange de matériel d’injection. L’éducateur la prend
en charge. Cet échange est possible tous les soirs jusque
minuit.
Beaucoup sont partis se coucher très tôt, trop fatigués
pour discuter avec les accueillants ou regarder la télé. Les
derniers remettent leurs cigarettes et briquets aux éducateurs et rejoignent leur chambre. Demain ils se lèveront à
7h et quitteront la structure à 8h30.
Tout le monde est couché, les trois professionnels font
le point sur le déroulement de la soirée, inscrivent sur le
cahier de liaison les observations sur chacun des hébergés.
Des pistes d’orientation sont réfléchies pour certains : ils
seront incités à consulter le lendemain soit l’assistante
sociale, le médecin ou la psychologue.
CAARUD Ambulatoire
Réduction des
risques
Priorité des professionnels du
CAARUD, elle consiste en :
„„ La distribution de matériel stérile
et unique pour l’injection (kits,
sterifit, eau, stericup , seringue )
„„ La distribution de préservatifs
„„ La distribution de kits sniff
„„ La récupération du matériel d’injection( essentiellement seringues )
dans des containers spéciaux
„„ L’information disponible sous
formes de plaquettes : effet des différents produits , risques overdose,
risque maladies infectieuses telle
que hépatite B & C et VIH
„„ L’information sous formes de discussions collectives ou individuelles
„„ La surveillance de l’état veineux
La distribution se fait tous les après
midi , le soir jusqu'à minuit et le
matin de 7h30 a 8h30
2009
2010
«Seringues
distribuées»
3153
4817
«Seringues
récupérées»
4086
3548
Stéricups
2770
2500
Eau
2874
3000
Alcool
2669
Préservatifs
Passages
sions , ateliers )
C’est un espace dans lequel les
usagers peuvent se rencontrer et
trouver du soutien aussi bien auprès
des autres usagers que des professionnels .
Après midi type
Si le nombre de salaries le permet, au
moins 3, l’accueil peut être individualisé (la demande est pris plus en
profondeur) via un entretien avec
l’éducateur ou l’infirmière selon les
besoins. La personne y trouve un
soutien, une écoute, une aide pour
ses diverses démarches et problématiques.
Le professionnel prends le temps de
chercher avec lui et l’oriente vers
les différents partenaires internes ou
externes. L’après midi, l’infirmière
répond aux demandes de soins de
première urgences : plaies, soins
d’abcès, soins de pieds, douleurs
diverses, problèmes digestifs, soins
d’hygiène, entorse, soin de peau. Elle
met en oeuvre une écoute active,
un soutien et oriente les personnes.
Une réelle prise en charge peut être
menée.
2009
2010
nombre passages
1600
1201
4250
Nombre de personnes
188
120
1530
2200
douches
337
208
80
180
laveries
399
259
collations
1437
1201
L’accueil de
jour
L’accueil est ouvert, de 14h à 17h, le
lundi, mardi, mercredi et vendredi.
L’équipe est composée d’éducateurs
et d’une infirmière.
L’accueil de jour est avant tout un accueil collectif qui répond aux besoins
essentiels d’une personne consommatrice de drogue, vivant souvent dans
la rue, coupée des liens familiaux et
sans argent. Nous proposons selon les
besoins et demandes :
„„ Une collation pour se restaurer
„„ Des douches
„„ Une laverie
„„ Des fauteuils pour se reposer
„„ Des animations ( jeux , discus-
Actes de soins
Nbre Personnes
150
52
Nbre d’orientations médicales
internes
42
Le dépistage
Dès le premier accueil, que ce soit
au Caarud ambulatoire ou à l’hébergement d’urgence, un dépistage des
sérologies hépatite B, hépatite C et
VIH est proposé aux horaires de présence de l’infirmière. Les personnes
ne se déplacent que très peu lors des
permanences instaurées uniquement
à cet effet. Le nombre de dépistage
est très inférieur à ce qu’il serait
33
possible de pratiquer étant donne le
public accueilli le coût du dépistage
étant une des raisons principale.
Nous avons également évalué notre
action de dépistage en 2010. Ainsi,
compte tenu des particularité du
public accueilli, la plage horaire fixe
de dépistage proposée le jeudi matin
n’était pas satisfaisante et recevait
peu de personnes. Pour le public
toxicomane en particulier, il est très
difficile de se projeter dans le temps
et de programmer des rendez vous.
Nous avons alors choisi de mettre
en place une organisation différente
avec une possibilité de dépistage
tout au long de la semaine durant les
temps de présence de l’infirmière.
Nous répondons mieux aux problématiques de ce public s’inscrivant dans
«l’ici et le maintenant».
Conclusions
perspectives
En 2010, de nombreux mouvements
de personnel ont induit une instabilité au CAARUD ambulatoire : sur les
services proposés et la conduite de la
réduction des risques.
De janvier à février, l’action médicale
a été réduite. D’avril à mai, les actes
infirmiers n’ont pu être dispensés.
Enfin, d’octobre à novembre, l’action
éducative a été impactée par l’absence de l’éducatrice.
Fin novembre, la situation est redevenue normale : trois professionnels
étaient de nouveaux présents durant
les plages d’accueil collectif de
l’après midi : une infirmière et deux
éducateurs.
Nous pouvons ainsi à ce jour répondre
à la quasi totalité des missions d’un
CAARUD (au regard de la nomenclature).
En 2011, il reste cependant à mener
la mission de «contact» des usagers à
l’extérieur sur des lieux repérés. Cela
se fera à travers le développement de
partenariats.
Un après midi au CAARUD
Il est l3h45, 3 personnes attendent déjà devant la grille, sac
à dos sur l’épaule, ou n’ayant que leurs vêtements pour bagage. Ils connaissent la règle, personne n’entre avant 14h.
Nous préparons le café et dressons le buffet qui fera office
de collation.
14h précise, l’interphone sonne, nous allons donc accueillir
les premiers arrivants de l’après midi. Deux d’entre eux qui
connaissent déjà bien la structure, mettent leurs effet personnels dans les casiers sécurisés, puis saisissent claquettes,
serviettes et pyjamas pour se rendre directement aux douches et faire laver leur linge.
C’est le premier accueil pour la troisième personne, à qui
nous présentons la structure et les services proposés. Un éducateur ou l’infirmière s’entretient avec elle afin d’initier un
dossier qui servira à définir son parcours de vie, son degré
d’addiction, ses modes de consommations, ses antécédents
judiciaires et sociaux et ses besoins quant à l’association. Ce
dossier permettra le suivi de l’usager tout au long de son
accompagnement par l’association.
Pendant ce temps, la salle commune accueille d’autres
personnes. Le professionnel désigné en début d’après
midi, propose une première battée de linge à 14h30 (une
deuxième sera proposée à l5h si besoin).
Une fois le linge en machine, nous prenons le temps de
discuter avec les usagers.
Certains restent très discrets, d’autres font connaissance autour d’une cigarette dans le jardin, d’autres encore
nous sollicitent pour diverses démarches administratives
(actualisation Pôle Emploi, rédaction de CV, lettres de
motivations, appels téléphoniques. . .) ou bien tout simplement lisent les actualités du jour, jouent aux jeux de
société...
Ces moments de dialogues sont surtout le théâtre de notre principale mission de l’après-midi, la réduction des
risques lies a l’usage de drogues : plaquettes informatives mises a disposition, débats et échanges sur les différents dispositifs, et surtout don de matériel d’injection
et/ou de sniff, sous la forme de kits stérilises.
Selon les demandes, nous sommes aussi amenés à orienter l’usager vers le service de soin méthadone, dans le
cadre d’un suivi médicalisé.
Les assistantes sociales de la structure sont sollicitées
pour le suivi de démarches administratives diverses :
CMU, RSA, AAH, logement, etc...).
Il est maintenant 16h, l’infirmière est demandée pour
un soin de pieds, le patient la suit dans son bureau. Elle
en profite pour faire un point sur sa santé (dépistage
VIH, VHC. . .) et surveille l’état de son réseau veineux
sachant que le patient est injecteur.
Elle l’invite à revenir le lendemain, mercredi, afin de
rencontrer le médecin lors de son temps de présence
hebdomadaire.
Il est maintenant l6h40, le linge enfin sec, au grand
bonheur de certains usagers qui s’impatientaient, est
restitué. Le temps d’un dernier café et tout le monde
reprend sa route.
Certains reviendront ce soir ayant réservé une place libre à l’hébergement ; d’autres se dirigent vers le métro
pour rejoindre les foyers de la métropole. ..
L’équipe éducative profite du calme revenu dans les locaux pour remplir le cahier de bord du service et faire
les transmissions a l’équipe de nuit.
34
Parcours de
Paul
Orienté en urgence par le 115 en
octobre 2010, Paul sera hébergé à
Réagir pendant 40 nuits.
Durant cette période, il fréquente
également l’accueil de jour du
CAARUD. Suite au bilan de sa situation, l’équipe pluridisciplinaire
l’accompagne dans sa démarche de
soin et de réinsertion sociale.
Paul sort de dix années d’incarcération et se retrouve à la rue sans
solutions d’hébergement, dépensant
rapidement son petit pécule de sortie. Il a perdu ses papiers d’identité,
n’a pas de couverture sociale, ni de
revenus.
Ancien héroïnomane sous substitution, il n’a plus de traitement depuis
sa sortie. N’ayant formulé aucune
demande d’accompagnement auprès
des services pénitenciers, parce qu’il
en était incapable, Paul n’a pas préparé sa sortie.
A son arrivée, les éducateurs l’oriente en consultation médicale post hébergement. Il apparaît qu’il présente
des signes de manque et d’anxiété, il
ne sait où aller et ne sait que faire.
Un accord entre le centre d’information et de traitement des dépendances, Paul et le Médecin du CAARUD,
lui propose la délivrance gratuite du
traitement (Subbutex et traitements
psychiatriques) par le C.I.T.D, ce qu’il
accepte.
Nous convenons avec lui qu’il prenne
son traitement quotidiennement au
sein de notre service Méthadone. il
pourra ainsi réserver sa place à l’hébergement systématiquement.
Dans un second temps, l’assistante
sociale du service lui propose de
l’aider à régulariser sa situation
administrative, d’accéder aux droits
sociaux auxquels il a droit : domiciliation administrative, C.M.U, R.S.A,
pièce d’identité...
Paul vient régulièrement tous les
après midi, l’accueil de jour chaleureux, convivial, son cadre sécurisant,
lui permettent de se poser et d’avancer dans son projet.
L’équipe est à l’écoute et tente
de répondre à ses besoins les plus
urgents.
L’infirmière lui prodigue des soins liés
à son mal de dos et soulage ses pieds
abîmés par l’errance.
Paul prend son traitement assidûment mais continue à consommer de
l’Héroïne de manière occasionnelle
(il nous en parle librement). Il nous
fait remarquer que la qualité de
l’Héroïne a changée et nous interroge
sur les risques qu’il prend quant à la
quantité consommée.
Paul ne connaît pas bien les risques
liés à l’injection, ni le matériel à
utiliser. L’infirmière lui présente les
kits d’injection et lui en explique le
fonctionnement.
En l’absence de C.M.U, l’infirmière
l’oriente vers le CDAG pour un dépistage sérologique.
Lors des réunions de synthèse du
Mardi (équipe pluridisciplinaire de
Réagir), la situation de Paul est
régulièrement évoquée. L’assistante
sociale propose une orientation à
l’âtre (Association pour toxicomane
sortant de prison) à l’issue des 40
nuits possibles à l’hébergement.
Le jour de son accueil dans cette
structure, Paul qui a consommé, enfreint le règlement et met en échec
cette solution. Il revient à réagir le
jour même.
Déstabilisé, il devient très anxieux,
ses idées suicidaires persistent. La
psychiatre de l’association le rencontre et l’oriente vers l’UTP de
Tourcoing pour y être hospitalisé.
Il y reste un mois. Durant cette période, toutes les démarches administratives engagées se poursuivent par le
travail des deux assistantes sociales.
Paul obtient la C.M.U, son R.S.A et
sa carte d’identité. Il se sent mieux
et nous rends visite le mercredi
après midi après négociation avec le
psychiatre de l’UTP. Il était prévu que
Paul intègre un centre de postcure,
mais la rencontre avec une femme
fréquentant le CAARUD, chez laquelle
il s’installe, suspend son projet.
Paul prend de la distance avec le
CAARUD, mais continue à honorer ses
consultations médicales au service
Méthadone.
Mi janvier, Paul vient à l’accueil de
jour, il n’est pas bien. Son passé resurgit, il est de nouveau hospitalisé à
sa demande pour sa sécurité et celle
des autres. Les liens avec Réagir sont
maintenus et nous prenons régulièrement de ses nouvelles.
35
Partenariats
L’association Réagir induit, s’inscrit, en permanence dans
une dynamique partenariale à plusieurs dimensions selon
les missions du CAARUD et du CSAPA.
L’équipe du site de la Bourgogne, développe et maintient
une forte dynamique locale sur le quartier avec les acteurs
associatifs du quartier : centres sociaux, Club de Prévention AAPI, ASBT, ...
Concernant l’axe «Prévention», l’année 2010 est caractérisée par une augmentation des sollicitations d’interventions
dans les établissements scolaires.
CSAPA
Les partenaires principaux des orientations et suivis
médicaux sont :
„„ les services hospitaliers :
- le CH Dron : service addictologie et unité psychiatrique ; une convention définit également la livraison de
la méthadone.
- le Pavillon 15 à Roubaix, le CDAG...
„„ Les médecins et pharmacie de Ville : un petit groupe
-insuffisant - de partenaires est créé mais les partenariats
(nécessaires) restent difficiles à construire avec de nouveaux acteurs.
„„ nous orientons également des patients vers l’association MSL Lille pour les soins médicaux «généralistes»
„„ concernant les dépistages, nous proposons aux patients
n’ayant pas de couverture sociale, de prendre rendez vous
au CDAG.
Concernant la dimension psychologique et psychiatrique :
„„ les liens avec le secteur psychiatrique de Tourcoing
pour le suivi et les orientations des patients s’est développé en fin d’année. En 2011 est prévu des rencontres
afin de développer un partenariat réel.
CAARUD
Hébergement :
En 2010, poursuite du partenariat avec le 115 pour la mise
à disposition de place d’hébergement libres et l’orientation des personnes ayant besoin d’hébergement d’urgence.
La coordination des fermetures et l’orientation et le suivi
des personnes avec l’équipe hébergement du Cèdre Bleu
s’est poursuivi.
Ambulatoire :
Les partenariats et/ou participation aux réseaux ont soufferts de l’instabilité de l’équipe (départs, vacances de postes...). L’objectif pour 2011, sera de réinscrire le CAARUD
dans une nouvelle dynamique partenariale.
Transversalité
Accompagnement social
„„ Les deux assistantes sociales sollicitent et travaillent
avec les mêmes partenaires concernant les thématiques
sociales d’accompagnement de la personnes : CCAS, mission locale, GRAAL, UTPAS, Sécurité sociale....
„„ Notre mission, spécifique, d’intervention auprès de
patients incarcérés, se fait à travers des partenariats
spécifiques : maison d’arrêt de Loos - Sequedin, TriSelec...
L’association réagir est membre de plusieurs réseaux de
travail, de réflexions, et d’échanges de pratiques : Granitea, Réseau Précarité Santé Mentale, Collectif RDR...
Les services municipaux sont également des partenaires
récurrents de l’association : politique de la Ville, santé,
prévention/sécurité, services aux associations...
36
CAARUD
Site Bourgogne
Volet Prévention
CSAPA Soins + métha
CH Dron
MSL Lille
Médecins de Ville
Pharmacies
centre prévention santé CDAG
pavillon 14 et 15 CH roubaix
CITD
Secteur Psychiatrique G16 G17
Secteur Pédo Psy I07
CHRS tourcoing et roubaix
Croix rouge /secours populaire
SPIP
Associations addicto (Cèdre bleu, Relais…)
Mission locale
ABEJ
collectif RDR
INPES
EPICEA
CMAO (115)
Club de prévention AAPI
ANPAA 59
Lycées
Collège Mendès France
service municipaux tourcoing
objectif emploi
SMPR
PJJ
Foyer Mosaïque
Comité Habitants
Centres sociaux (Bourgogne et Marlière)
centre social La Mousserie
CCAS
Acteurs associatifs locaux (ASBT, …)
Partenariats acquis
dont Partenariats en développement durant 2010
37
partenariats restant à
construire
Pilotage Logistique
Le Pôle Administratif
Assistanat de direction
„„ assiste la direction : courrier,
outils, recherches, organisation...
„„ accueil général physique et téléphonique
„„ secrétariat de la structure (direction, équipe, président)
„„ classement et archivage
„„ suivi des horaires et congés
„„ édition des contrats
„„ gestion administrative
„„ rapports d’activité type ARS et
annuel
„„ gestion des fournitures administrative
„„ gestion de l’équipement informatique
„„ exploitation et supervision du
logiciel PROGEDIS.
„„ organisation des colloques, séminaires, réunions, AG, CA
„„ gestion du listing partenaires et
contacts
„„ centralisation et diffusion de
l’information interne et externe
Comptabilité
„„ saisie des pièces comptables
„„ rapprochement bancaires
„„ suivi des investissements
„„ préparation des comptes administratifs
„„ clôture annuelle
„„ participation à l’élaboration des
budgets prévisionnels
„„ vérification des achats, contrôle
des factures
„„ création des outils nécessaires à
la gestion économique de l’association
„„ mise en place de la comptabilité
analytique
„„ élaboration de la paie (30 fiches
de paie mensuelles)
„„ contrôle des charges sociales
Secrétariat Médical (CSAPA)
„„ accueil physique et téléphonique,
„„ gestion des rendez-vous (gestion
des 8 agendas de professionnels)
environ 1750 rendez-vous de posés et
d’acte rentrés pour 2010,
„„ édition, suivi des courriers,
„„ création de divers documents
pouvant servir aux différents professionnels,
„„ création et gestion des dossiers
communs et médicaux,
„„ classement, archivage,
„„ suivi de l’organisation et planification du service soins et
méthadone,
„„ conduite des entretiens auprès
des patients pour leurs dossiers administratifs PRO G DIS,
„„ saisie des différentes rubriques
sur PRO G DIS des patients suivis en
méthadone, soins et maison d’arrêt
„„ réservation pour l’hébergement
d’urgence en cas d’absence des personnes référentes.
L’année 2010, a été marquée par la
volonté d’humaniser au maximum
l’accueil des patients. La période de
prise en charge (traitement de substitution) est souvent vécue comme
difficile pour le patient (peur d’être
jugé, se culpabilise, n’ose pas mettre
les mots sur leurs consommations, de
ne pas être compris etc…). L’assistante médicale, doit être disponible;
attentive aux demandes des patients.
Elle doit faire preuve d’initiative,
être discrète (secret professionnel
oblige) et s’adapter à la personnalité
des différents professionnels.
L’assistante médicale est le pivot de
la relation entre le médecin, les différents professionnels et le patient.
C’est également un rôle primordial
joué dans le premier accueil du patient qui peut être déterminant pour
la suite de l’accompagnement.
La Logistique
Travaux, maintenance, sécurité
Assurés par L’ouvrier qualifié sur deux
Bâtiments :
„„ le local dans le quartier de la
Bourgogne de 158 m2
„„ le Rez-de-chaussée et 1er étage
rue de Dunkerque de 789 M2
De façon permanente :
„„ De nombreux petits travaux sont
effectués tout au long de l’année
(réparations, modifications d’agencements...)
„„ La maintenance du Bâtiment et
des matériels (remplacement des
lampes, de prises...)
„„ Veille au bon fonctionnement du
matériel et des installations, renouvelle si nécessaire
„„ La gestion des stocks alimentaires
et les commandes nécessaires
„„ Les vérifications de sécurité
courante : installation électrique,
exercice incendie, tenue du cahier
de sécurité, mises à jour des pièces
réglementaires, contrôle techniques
(mensuels, trimestriels, annuels).
„„ Vérification du chauffage et des
sanitaires
„„ Entretien du Bâtiment
„„ Gestion des livraisons
„„ Veille à actualiser les normes et à
les mettre en oeuvre.
38
Travaux réalisés :
„„ Création d’un local archives
(établissements des plans, cloisonnement, installation des éléments de
sécurité, finitions)
„„ Raccordement de deux bureaux
au réseau informatique
Entretien
L’agent d’entretien de réagir assure l’entretien du Bâtiment rue de
Dunkerque (du Lundi au Dimanche) en
parallèle des interventions d’intermaid quand elle est abscente.
Le nettoyage du Bâtiment de la Bourgogne est assuré par Intermaid.
Ressources
Humaines
0rganigramme
Administration
Conseil d’administration
Président : Michel Delberghe
Direction
Laurent Deligne
Logistique
Catherine Godin
Comptable
Stéphane Callewaert
Ouvrier qualifié
Florian Demouveau
Assistant de direction
Leïla Ameur
Maîtresse de maison
CSAPA
Service
Soins ambulatoires
Service délivrance
Méthadone
Christine Bouchez
Chef de service
Jean-Guy Duthoit
Médecin
Frédérique Craye
Infirmière
Thomas Birlouet
Educateur spé
Maria Château
Médecin
Nathalie Candelier
Infirmière
Safia Metidji
Psychologue
Safia Metidji
Psychologue
Géraldine Roussel
Assistante sociale
Charlotte Gil
Psychiatre
Isabelle Rodriguez
Animatrice
Nathalie Pochebonne
Assistante sociale
Nathalie Pochebonne
Assistante sociale
Safia Metidji
Psychologue
Stéphanie Baert
Secrétaire médicale
Site Bourgogne
Permanence d'accueil et d'orientation
Djamila Chiheb
Chef de service
Camille Lainé
Monitrice éducatrice
Stéphanie Baert
Secrétaire médicale"
CAARUD
Accueil de jour
Réduction Des Risques
Infectieux
Service hébergement
d'urgence João
Toufik Mekeddem
Chef de service
Post hébergement
Toufik Mekeddem
Chef de service"
Toufik Mekeddem - Chef de service
Maria Château
Médecin
Nathalie Candelier
Infirmière
Camille Lainé
Monitrice éducatrice
Rafik Zane
Moniteur éducateur
39
Zakariaa Ammar
Moniteur éducateur
El'Houssine Belhaj
Moniteur éducateur
Nabil Bouzaïane
Moniteur éducateur
Mohamed Moussouni
Moniteur éducateur
Rafik Zane
Moniteur éducateur
Mehdi Martin
Educateur spé
Maria Château
Médecin
Nathalie Pochebonne
Assistante sociale
Safia Metidji
Psychologue
Formations, colloques,
séminaires
Formations
„„ formation missions du CAARUD
„„ formation sevrage alcool en service ambulatoire
Séminaires et Colloques
„„ participation au séminaire national ANITEA à Arcachon
„„ participation au séminaire laboratoires Boucharra et
Schering TSO
„„ animation d’une formation de 2 jours pour le GRANITEA
„„ visite de la nouvelle communauté thérapeutique de
l’espace du possible à Le Catteau
„„ rencontre de l’équipe de Martine Bernard à Halluin et
à Lille pour améliorer les accompagnements lié à l’hébergement
„„ rencontre des équipes du C.S.A.P.A de Marmottan et
Espoir Goutte d’Or à Paris
„„ rencontre des acteurs de la culture et du dispositif des
crédits loisirs pour la création du projet lié à la culture.
Formation : suite de la formation TABAC – formation
C.A.A.R.U.D. avec Mr Karl Cerny de l’Espace du possible.
„„ participation à des intervisions inter-structures
Accueil de stagiaires
Participation au travail de réseau
„„ Accueil et encadrement pendant 6 mois d’une élève
stagiaire en 2ème année de formation assistante sociale à
Institut Social de Lille Vauban.
Réagir est membre du réseau précarité santé mentale réunissant les acteurs sanitaires (psychiatrie) et sociaux afin
de travailler sur des thèmes pour améliorer les accompagnements.
Réagir est adhérent et acteur du réseau GRANITEA : participation aux groupes de travail TREND notamment
Les rencontres partenariales :
„„ visite de la nouvelle maison relais Béthel à Tourcoing
40
Vie Associative
Les Administrateurs
Prénom Nom
Fonction
Profession
Michel Delberghe
Président
Prêtre
Jeanine Gheysen
Vice-présidente
Retraitée
Jean-David Deheunynck
Secrétaire
Psychiatre
Marc Acquaert
Trésorier
Expert comptable
Gérard Fournet
Administrateur
Médecin retraité
Philippe Farvacque
Administrateur
Chargé de mission
Frantz Gentholz
Administrateur
Médecin généraliste
Abderrahmane Hammouch
Administrateur
Avocat
Jean-Marie Laverze
Administrateur
Retraité
Emmanuel Leman
Administrateur
Retraité
Eric Levasseur
Administrateur
Directeur
CA, Bureaux, AG
En 2010, se sont tenus six Conseil d’Administration, une Assemblée Générale (3 juin) et dix Bureaux.
Les points importants abordés cette année :
„„ problématique de la fréquentation de l’hébergement d’urgence durant les périodes hivernales
„„ réflexion sur les modalités et les objectifs de la supervision interne
„„ départ de la Directrice et son remplacement
„„ le recrutement du nouveau directeur
„„ approbation et clôtures des comptes
„„ suivi des missions réalisées quant aux orientations validées
„„ mise en oeuvre d’une démarche d’évaluation interne (intervention URIOPSS)
Les Bénévoles
„„
„„
„„
„„
„„
„„
„„
Michel Delberghe
Chantal Denhaene
Pierre-Yves Deprez
Gérard Fournet
Jean-Marie Laverze
Christiane Voreux
Jeannine Turostowski
Les Bénévoles s’impliquent fortement dans l’organisation des repas communautaires et accueille le public
tous les jeudis après midis.
Cela représente 1,11 équivalent temps plein.
41
Perspectives
Faire face : à la demande croissante envers
le CSAPA, et l’augmentation importante des suivis
méthadone.
Développer le partenariat avec les CMP adultes
de Tourcoing
Formaliser le partenariat avec l’AAPI
Mettre en oeuvre la mission du CAARUD
d’interventions extérieures auprès des usagers de
drogues.
Développer l’accueil et l’accompagnement de
l’entourage des personnes souffrant d’addiction
Démarrer une démarche d’évaluation interne
Intégrer le logiciel IEG dans la gestion comptable
et économique
Redémarrer les supervisions
42
Index des sigles
utilisés
AAH : Allocation Adulte Handicapé
ADIL : Agence Départementale pour l’Information sur le Logement
ANITEA : Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie et
Addictologie
APL : Allocation Personnalisée au Logement
CAARUD : Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des
Risques pour Usagers de Drogues
CAF : Caisse d’Allocations Familiales
CCAA : Centre de Consultation en Alcoologie Ambulatoire
CCAS : Centre Communal d’Action Sociale
CDAG :
CDD : Contrat à Durée Déterminée
CDI : Contrat à Durée Indéterminée
CES : Contrat Emploi Solidarité
CHRS : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale
CITD :
CMP : Centre médico Psychologique
CMU : Couverture Maladie Universelle
CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie
CSAPA : Centre de Soins, d’Accompagnement, de Prévention en
Addictologie
FSL : Fonds de Solidarité pour le Logement
GRAAL : Groupement de Recherche pour l’Aide et l’Accès au
Logement
RSA: Revenu de Solidarité Active
SMPR : Service Médico Psychologique Régional
SPIP : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation
UAC : Unité d’Alcoologie Clinique
UTPAS : Unité Territoriale de Prévention et d’Action Sociale
43
117, rue de Dunkerque 59200 Tourcoing /Tel : 03.20.46.01.10 - Fax : 03.20.03.54.82
15, rue Monseigneur Leclerc 59200 Tourcoing / Tel : 03.20.01.65.15 - Fax : 03.20.23.86.67
[email protected] - http://www.reagir-tourcoing.fr
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