RAPPORT D’ACTIVITES 2010 1 Sommaire Le Mot du Président 4 L 'ASSOCIATION 5 C.S.A.P.A 6 Typologie du public accueilli Le Centre de Soins 7 9 Les soins médicaux Les consultations sociales Les consultations psychologiques Le Service Méthadone 9 11 12 14 La prise en charge Prise en charge socio-éducative Les consultations psychologiques Les consultations Sociales La permanence de soin bourgogne permanence éducative Repas et accueil communautaire Les actions de Prévention 0pp0rtunité de mener une missi0n de Préventi0n Les acti0ns menées dynamique locale Intervention en milieu pénitentiaire C.A.A.R.U.D 15 16 17 18 20 20 21 22 22 22 23 25 27 Typologie du public toxicomane accueilli 28 Hébergement d’urgence 30 indicateurs d’Activité consultations post - hébergement Intervention médicale en C.H.R.S Un soir à l’hébergement CAARUD Ambulatoire 30 31 31 32 33 Le dépistage Conclusions perspectives Un après midi au CAARUD 33 33 34 Parcours de Paul 35 Partenariats 36 2 CSAPA 36 CAARUD 36 Transversalité 36 Pilotage Logistique 38 Le Pôle Administratif 38 La Logistique Ressources Humaines 0rganigramme Formations, colloques, séminaires Vie Associative 38 39 39 40 41 Les Administrateurs 41 CA, Bureaux, AG 41 Les Bénévoles 41 Perspectives 42 Index des sigles utilisés 3 43 Le Mot du Président RESSOURCE CHACUN PEUT ETRE POUR L’AUTRE ! Les années filant pour tout le monde, notre association va bientôt avoir 22 ans ! La question des comportements à risque et de la consommation de drogues et plus que jamais d’actualité et nous ne sommes malheureusement pas au bout du chemin. Toujours le même Président mais avec un nouveau directeur qui nous a rejoint au début de cette année. Il a « du pain sur la planche », comme on dit, pour continuer à faire vivre le projet associatif et ses objectifs, découvrir le réseau, faire advenir les projets en cours, … REAGIR a besoin du soutien de tous : salariés, bénévoles, administrateurs qu’ils soient ici remerciés pour leur travail quotidien, mais aussi des parents, des élus, des partenaires associatifs, des usagers comme de ceux qui sont passés par l’association et qui ont aujourd’hui retrouvé sens et équilibre dans leur vie. Je relève dans le rapport d’activité 2010, comme l’an dernier d’ailleurs, le pourcentage important de personnes accueillies à l’association et qui ont débuté leur consommation très tôt : 57 % avant 17 ans ! Nous ne sommes pas tous « addicts ». C’est que nous avons en nous des ressources individuelles et collectives pour garder le contrôle ou le reprendre si on l’a perdu. Soin et prévention se sont toujours conjugués à REAGIR. Pour autant, l’activité de prévention n’étant pas budgétisée à partir des crédits d’Etat médico-sociaux, elle reste donc aléatoire et précaire. Ce sont ces ressources que nous avons la responsabilité de renforcer. Et parmi elles, l’entourage joue un rôle capital, en particulier les parents pour les plus jeunes , mais aussi l’environnement institutionnel, l’école, les pairs, le monde du travail, … De plus, la subvention municipale allouée chaque année nous servait bien pour ce volet. Elle a malheureusement été réduite de moitié pour 2010. Nous aurons donc à trouver d’autres financements pour continuer à agir en prévention des adolescents qui est le parent pauvre des politiques publiques. Il serait pourtant important d’inscrire la prévention dans la durée et de lui donner les moyens nécessaires dont elle a besoin. Je pense bien que la réponse est dans un soutien « communautaire » où nous sommes tous acteurs, oui, CHACUN PEUT ETRE RESSOURCE POUR L’AUTRE ! Comme dit Alain MOREL, psychiatre : « Nous vivons dans une société qui favorise les addictions. ». Pour mieux soigner la toxicomanie et la prévenir, il est nécessaire de comprendre comment elle peut s’installer et trouver des lieux pour en parler. 4 Michel DELBERGHE Président L 'ASSOCIATION L’association Réagir, située à Tourcoing, se compose : d’un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), situé sur deux sites : 117 rue de Dunkerque (Quartier de la Blanche Porte) et 15 rue Monseigneur Leclerc (quartier de la Bourgogne). Le CSAPA propose également un service de Traitement de Substitution. d’un Centre d’Accueil, d’Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogues (CAARUD) proposant un accueil de jour, un hébergement d’urgence, et des soins ambulatoires. La mission principale de l’association est d’accueillir, soigner les personnes connaissant des problématiques d’addiction (avec ou sans produits) mais aussi prévenir les risques infectieux liés à la consommation de substances psycho-actives. L’association mène aussi une mission de soutien de l’entourage de la personne dépendante. Enfin, des actions de prévention ont lieu, notamment dans les établissements scolaires de la ville et auprès des partenaires associatifs. 5 C.S.A.P.A 6 Typologie du public accueilli L’âge Origine Géographique 2009 2010 Moins de 18 ans 0,3% 0,3% de 18 à 24 ans 13% 12% de 25 à 29 ans 16% 13% de 30 à 39 ans 45% 47% de 40 à 49 ans 20% 25% de 50 ans et plus 6% 3% Répartition Hommes Femmes 2009 2010 Métropole Lilloise 98% 98% Département du Nord 2% 1% Autres 0% 1% Hommes Femmes 2009 85% 15% 2010 83% 17% Patient lui-même Parents/conjoint/autre CSST Médecin Géné, Spécial Origine de la Demande Hôpital-Part.Sanitaire Service Social Injonction Thérapeutique Obligation de soins Autres cas Non précisé 0 10 20 30 40 50 % Patient lui-même Parents/conjoint/autre CSST Médecin Géné, Spécial Hôpital-Part.Sanitaire Service Social Type de demande Injonction Thérapeutique Obligation de soins Autres cas Non précisé 0 10 20 30 40 50 % SS Tiers Aucune Carte santé C.M.U. + Cplt Régime général (SS) Couverture sociale SS + Mutuelle C.M.U SS à 100 % 7 Produits consommés et déclarés comme posant problème par l’usager Héroïne Morphine, Opium 2010 2009 Subutex® hors prescription Méthadone hors prescription Cocaïne Benzodiazépines Lors de nos observations nous constatons majoritairement des polyconsommations : alcool, cannabis, tabac. (plus de 80%) Cannabis Alcool Tabac Addiction sans produits 0 10 20 18 à 24 ans 30 40 50 25 à 29 ans 30 à 34 ans plus de 35 ans 7.8% 2.4% 1.8% Age de début de consommation Moins de 15 ans(1) 15 ans 16 ans 17 ans 22.3% 13.8% 11.4% 9% 31.3% Les premières expérimentations concernent surtout l’alcool et le Cannabis pour les moins de 16 ans. L’expérimentation d’héroïne démarre surtout dans la tranche d’âge 18-30 ans. Nous observons également que les premières expérimentations se font plus précocement. Les caractéristiques liées au suivi médical et à l’état de santé La dimension psychiatrique et psychologique devient plus importante dans l’état de santé des publics toxicomanes. % des personnes Sans traitement de Substitution 50% Subutex® 15% Méthadone 35% Tests Sérologiques effectués Antécédents psychiatriques en % 2009 2010 oui 41% 49% non 59% 51% oui non VIH 35% 65% Tentatives de Suicide 2009 2010 Hépatite B 29% 71% Nombre de personnes 17 22 Hépatite C 35% 65% Les caractéristiques liées à la situation judiciaire oui non Incarcérations 61% 39% Contentieux civil* 47% 53% 8 Le Centre de Soins 0BJECTIFS Aider les personnes souffrant d’addiction : à trouver une meilleure qualité de vie, se déprendre de leurs dépendances, se protéger de leurs facteurs de vulnérabilité, diminuer les risques de complications liés aux usages de substances et aux modes de vie, traiter les comorbidités. Les soins médicaux Les motifs de consultation sont multiples. Même si la majorité des demandes concernent la mise en place d’un traitement de substitution, de plus en plus de patients consultent pour d’autres raisons : aide à l’arrêt du tabac, diminution de la consommation de cannabis, problèmes d’alcool. La plupart viennent ayant des problèmes d’addiction aux opiacées, mais de fil en aiguille nous découvrons les consommations d’alcool, de cannabis et évidemment du tabac. Parfois de cocaïne ou de free base. Ainsi, le mot ADDICTION reflète-il mieux la réalité des polyconsomations que nous observons que celui de toxicomane associé, dans l’imaginaire collectif, à la prise d’héroïne. gies, accidents, troubles psychiatriques, hépatites…… Le médecin réalise également l’examen physique : Attention particulière quant à l’état général (poids, taille), l’état du capital veineux, et les éventuels points d’injection. Examen buccodentaire primaire est effectué (Combien de fois faut il répéter l’importance de prendre rendez vous chez le dentiste) Recherche à l’auscultation cardiaque de souffles, vérification de l’existence ou de l’absence de bruits ajoutées à l’auscultation pulmonaire. Recherche de signes de circulation collatéralle et hépatomégalie Etat des pieds. Le travail du médecin. Nous explorons avec le patient ses attentes et essayons d’éclaircir les différentes possibilités de traitement, ainsi que les orientations qui nous semblent pertinentes. En ce qui concerne la dépendance aux opiacées, le choix peut se faire entre un traitement de substitution (TSO) ou un sevrage. Ce choix doit être laissé au patient, en expliquant les avantages et difficultés de chaque proposition. Qui parle de sevrage, parle de cure, éventuellement de postcure, mais surtout d’abstinence. En règle générale, la première consultation dure environ une heure, cela afin de pouvoir réaliser une anamnèse en profondeur, explorer l’histoire des consommations, situer l’âge de début, définir le mode de consommation, les quantités consommées, les périodes d’abstinence, les traitements précédents, les produits associés et les répercussions sur la vie de la personne. L’entretien permet également de dresser l’histoire de vie, études, travail, vie de couple, enfants. De repérer et définir les problèmes associés. Il s’agit également d’établir les antécédents médicaux : allergies, chirur- D’autre part les TSO que ce soit par buprénorphine ou méthadone impliquent un suivi au long cours, avec des molécules qui sont des stupéfiants et qui produisent aussi une dépendance. Le choix de la buprénorphine ou la méthadone se base sur le souhait du patient et aussi la nécessité d’être plus ou moins encadré. Actuellement nous ne recevons presque plus de patients naïfs, ils ont presque tous essayé la buprénorphine et la méthadone «de rue» ; ils ont déjà une idée de ce qu’ils veulent ou pas. Dans notre centre les patients viennent en général pour avoir accès aux TSO, la question du sevrage reste secondaire ou se pose pour d’autres produits. Pour les patients qui consultent pour une mise en place d’un traitement méthadone, il y a au préalable : un bilan social, psychologique, un rendez vous infirmier, ainsi qu’un examen d’urine qui permet de «valider» la prise d’opiacées. Les consultations au sein du service méthadone s’enchaînent à peu près toutes les demi heures. Nous sommes confrontés à un public qui n’honore pas forcement les rendez vous et qui «débarque quand bon lui semble». Pour les patients qui débutent le traitement de substitution la méthadone, nous commençons d’habitude avec des doses qui varient entre 20 et 40 mg par jour, via une délivrance quotidienne, jusqu’à trouver le dosage adéquat pour chaque patient. Dans un premier temps, il s’agit d’enlever le manque, après, de trouver la dose avec laquelle les patients ne pensent plus à consommer, ou de moins en moins souvent. Dans cette phase, le contact avec l’équipe infirmière est primordial, car ce seront elles qui verront le patient au jour le jour, et qui pourront 2008 2009 2010 Nombre de Patients 89 129 134 dont nouveaux patients 24 23 19 Nombre d’heures de consultation 546 546 561 Nombres d’actes 690 1032 1181 9 évaluer le manque et l’importance de celui-ci. Une fois les patients stabilisés, ils passeront moins souvent (jusqu’à venir une seule fois par semaine). Les rendez vous médicaux seront programmés tous les 14 jours (sauf indication du médecin), et plus ou moins rapprochés. Bien souvent, l’équipe infirmière gère les traitements annexes des patients, avec distribution journalière ou fractionnée dans la semaine. Nous proposons également de réaliser les sérologies (VIH, VHC, VHB) et éventuellement les vaccins. Parfois, nous rencontrons des patients réticents du fait de la difficulté à leur faire une prise de sang (prise de sang en artérielle). Les difficultés Les principales difficultés naissent de la difficulté de ne pouvoir orienter les patients vers d’autres structures, d’autres formes de prise en charge notamment en psychiatrie : ils veulent bien être «toxicos» mais pas «fous». C’est ainsi que par nécessité, nous délivrons des traitements psychiatriques. L’arrivée d’une Psychiatre dans le service en 2010 nous permet des orientations plus fluides, d’appréhender cette dimension psychiatrique et de réaliser au mieux des relais vers les UTP et CMP de tourcoing. Nous sommes également confrontés à la dimension psychosociale : comment soigner quand nos patients vivent dans l’urgence ? Il y a aussi une part importante des patients qui continuent à consommer parallèlement à leur TSO : nous augmentons la méthadone mais rien n’y fait. Nous devons accepter leur choix, en tant que médecin nous pouvons seulement être disponibles. Les poly consommations posent également problème chez nos patients plus ou moins stabilisés : la quantité d’alcool (notamment) consommée dépasse largement les recommandations de l’OMS. Même problématique avec le tabac : ils fument presque tous quotidiennement entre 10 à 20 roulées. Ca ne les intéresse pas pour l’instant d’arrêter, peut être un jour, mais pour l’instant les préoccupations sont ailleurs. Il en va de même avec les benzodiazépines, utilisées pour «planer». Très peu de patients font une demande pour les aider à arrêter. Notre travail consiste à écouter, essayer de ne pas juger, être disponible, répéter à l’infini les mêmes choses en se disant qu’un jour il y aura un déclic. Une autre difficulté est de gérer les états de grossesse. La femme héroïnomane a ses cycles perturbés ce qui rend tardif la prise de conscience éventuelle de la grossesse. Durant ce temps, la femme consomme toujours et son bébé est en souffrance. Lors de l’entretien, si l’équipe soupçonne une grossesse, un test est proposé. Dès la confirmation de l’état de grossesse, le traitement de substitution est mis en place et un accompagnement global et pluridisciplinaire est mis en oeuvre (la situation revêtant un caractère d’urgence pour le Bébé). L’équipe accorde une attention particulière aux messages de préventions et de contraception qui sont délivrés aux usagères. Le travail en équipe avec les infirmières, les assistantes sociales, la psychologue et la psychiatre nous permet d’aborder les situations dans leur globalité et de passer le relais quand c’est nécessaire. Problèmes médicaux les plus fréquents Nous constatons qu’ils varient selon le degré de précarité et d’errance. Nous traitons, par exemple, les abcès le plus fréquemment en post hébergement : c’est un public qui continue à consommer et qui n’est pas forcement intéressé par les soins. Parmi ce public, nous accueillons beaucoup de patients ayant des problèmes psychiatriques, diagnostiqués ou pas. Autre problème récurrent, le soins de pieds et tout ce qui concerne les mycoses qui nécessitent des soins fréquents. Les patients fréquentant le soins présentent très fréquemment des problèmes dentaires (comme ceux du CAARUD), des bronchites asthmatiformes dues 10 parfois au mode de consommation du produit («fumette») Parmi les troubles psychiques, les plus fréquement rencontrés sont les troubles de l’humeur et les troubles anxieux. Il est important d’être attentif aux troubles induits par la méthadone, dont les plus gênants d’après les patients seraient : une hypersudation, diminution de la libido et la constipation. Relais Ville Du fait de nos missions, nous accueillons un public connaissant beaucoup de problèmes et désinséré socialement : de ce fait il ne saurait être représentatif de la population usagère de drogues dans son ensemble. Nous avons un nombre non négligeable de patients qui ne font que «passer» par REAGIR, et ensuite vont chez leur médecin traitant et en pharmacie de ville. Cependant, ceux pour lesquels ce relais serait nécessaire, ne souhaitent pas quitter l’association, aller en pharmacie de ville oui, mais ils préfèrent continuer leur suivi au centre. D’autres ont un médecin traitant mais préfèrent ne pas dévoiler leur consommation et viennent à Réagir anonymement. Il y a ceux pour lesquels, nous ne pouvons orienter dans un premiers temps car trop perdus, trop désinsérés, et qui ont besoin d’un cadre contenant. Les consultations sociales L’association Réagir dispose : d’une assistante sociale à temps plein, partagée entre les différents services (CSAPA/CAARUD) une autre assistante à mi-temps, exclusivement au service méthadone. Objectifs des interventions sociales Les interventions sociales débutent par l’accueil de la personne dans un cadre favorisant la prise de parole et l’échange. L’objectif est de créer un lien de confiance permettant de metttre à l’aise, de rassurer, pour parler de son parcours et de ses difficultés (changements de lieu de vie, errance, incarcérations, ouverture des droits sociaux, périodes d’investissement et de désinvestissement de tout projet, isolement, liens et ruptures sociales/ familiales … ). Dans son parcours, la personne se sent bien souvent jugée de ses comportements et de ses conséquences sur elle-même et sa famille et de ce fait, culpabilise. Pour cela, le professionnel adopte des attitudes d’empathie et de non jugement. Pour l’accompagner à construire son projet, il est tout aussi important de prendre en compte ses capacités et ses ressources personnelles/sociales et de les valoriser. Les interventions sociales ont également pour objectifs : D’informer sur les droits sociaux, sur les dispositifs de droits communs existants et d’en favoriser l’accès, D’écouter et de soutenir la personne dans ses démarches sociales et de soins, De pouvoir répondre à une difficulté sociale, à une demande d’accompagnement social, De favoriser l’émergence de cette demande et/ou de l’aider à l’éclairer, De permettre la construction d’un projet avec la personne accompagnée (l’aider à en fixer les priorités), De travailler la résolution de problèmes juridiques et sociaux, D’aider dans l’élaboration des démarches de soins et dans l’admission auprès des structures de soins (les centres de cures de sevrage, les centres thérapeutiques résidentiels, les appartements et communautés thérapeutiques… régionales/nationales…), De favoriser les orientations internes et externes et les liens avec les professionnels adaptés à leurs demandes, De l’entretien individuel à l’accompagnement social global Les interventions se déclinent en entretiens individuels et/ou familiaux. L’entretien constitue un outil qui se définit comme une situation de communication essentiellement verbale, au cours de laquelle le travailleur social cherche à obtenir des informations personnelles afin de comprendre et d’analyser la situation globale et la demande. Origine de la demande La demande peut être individuelle, issue d’une orientation d’un membre de l’équipe du C.S.A.P.A. / C.A.A.R.U.D, d’un partenaire extérieur, de la part de la justice (obligations de soins). Premier entretien Il s’agit d’un entretien d’évaluation de la demande et de la situation. Un bilan social est dressé : ressources dettes, couverture sociale, logement, emploi, environnement familial et social … Accompagnement social et/ou orientation Consistent en : La définition d’un projet individuel L’orientation auprès d’un professionnel interne à l’association (médecin, psychologue, infirmière, éducateur spécialisé…) L’orientation auprès d’une structure partenaire sanitaire/sociale Afin de favoriser la coordination et la cohérence du suivi social, le travail d’accompagnement se fait en lien et en concertation avec l’équipe pluridisciplinaire et les partenaires (réunions de synthèse interne hebdomadaire). Parallèlement, des intervisions entre la personne accompagnée (avec son accord) et les professionnels travaillant autour de son accompagnement peuvent également être mises en place. Si l’accompagnement social a pour objet de favoriser l’autonomie des personnes, nombre d’entre elles expriment une difficulté à se rendre seule dans des structures administratives et sanitaires pour faire leurs démarches. Partant de l’hypothèse, que les démarches administratives se complexifient, que certains ont une difficulté à lire et à écrire et que d’autres disent « ne pas savoir » et/ou « ne pas pouvoir », les accompagnements physiques deviennent parfois nécessaires. Dans ce sens, l’accompagnement social va au delà de l’entretien individuel. L’ouverture et/ou la mise à jour des droits sociaux représente 47 % du travail d’accompagnement, l’accès à l’hébergement en représente 11 %. 11 Perspectives de travail En lien avec l’éducateur spécialisé du centre de soin et l’animatrice socioéducative du centre méthadone, un projet favorisant l’accès à la culture a été travaillé : «devant scène – devant soi». L’objectif est d’utiliser la culture comme vecteur d’insertion sociale. Il s’agit : de faire découvrir pour le public inscrit dans un processus de soin, les lieux diffuseurs de culture (théâtre, cinéma, opéra, expositions, cirque …). de faire de cette découverte un réel temps de loisirs, un moment de rencontre, permettant ainsi de rompre avec l’isolement. Pour cela, nous travaillons en lien avec les différents lieux diffuseurs de culture de Tourcoing et utilisons le dispositif des crédits loisirs. 2008 2009 2010 Nombre total de Personnes 112 108 110 Nombre total d’actes 335 323 351 9 24 30 dont Nelles Pers Lieux Actes Entretiens Personnes rencontrées Permanence d’accueil et d’orientation - quartier de la Bourgogne 98 38 42 Centre de soin – rue de Dunkerque 75 29 C.H.R.S 1 1 Hôpital 2 Autre institution sanitaire - sociale 11 9 Domicile du patient 1 1 TOTAL 188 31 2 69 84 Les consultations psychologiques Bilans et suivis individuels L’entretien psychologique a pour but d’aider, de soutenir et d’encourager la démarche de soin et de réflexion sur le recours aux substances psychoactives. L’objectif est d’apporter un sens et une fonction aux conduites de consommation à risque. La mise au sens et la découverte de la fonction du recours aux produits permettent d’avoir une meilleure emprise sur les comportements devenus réfléchis et moins impulsifs. Cette démarche s’applique dans les cas de dépendance psychique associée à la consommation. Le suivi s’inscrit dans la durée et ne peut se construire qu’avec une motivation, une disponibilité psychique et une capacité d’élaboration mentale suffisantes de la part de la personne. C’est un travail de recherche de moyens pratiques avec des tâches à mettre en place au quotidien pour lutter contre le passage à l’acte vers la prise de drogues ou d’alcool. Certaines personnes doutent de leurs ressources internes pour résister aux tentations et aux sollicitations de l’extérieur. Les ressources doivent être révélées, valorisées et développées pour renforcer les capacités à faire face aux situations à risque et ainsi de renforcer l’estime de soi. Ce travail sur soi va donc au-delà de la notion «d’usage» et s’étend à toute la dynamique intrapsychique et interpersonnelle de l’individu pris dans son contexte global de vie. 12 2008 2009 2010 Nombre total de Personnes 102 117 115 Nombre total d’actes 560 470 470 dont bilans métha 55 31 41 dont suivi métha 22 17 16 Nombres d’actes métha 173 103 135 Suivi de l’entourage important de diffuser l’information de sa création. La prise en charge familiale concerne les pères, mères, enfants, fratrie, conjoints ou famille élargie. L’entourage familial est souvent le témoin impuissant du changement de comportement et de la dégradation de la santé physique et mentale de l’usager. Les premiers signes de consommations de substances psychoactives étant suspectées, détectés, le sujet reste difficile à aborder. L’entourage tente d’agir à son niveau, mais les tentatives de dialogue se transforment en injonction, en rejet ou en menace. Les proches de la personne ne savent plus comment agir pour aider et s’épuisent parfois, abandonnent. C’est dans ce contexte d’impuissance et d’épuisement que les familles viennent chercher des solutions, des conseils ainsi qu’une écoute personnalisée au sein de « REAGIR ». Les situations familiales problématiques sont souvent vécues dans l’urgence et la demande se formule dans un désir d’efficacité immédiate, l’attente devenant insupportable et pourtant ô combien nécessaire. L’accueil et l’accompagnement de la personne avec sa famille permettent un éclairage de la qualité des liens entre les membres. La mise en évidence de certaines formes de relations intrafamiliales (conflits, rejet, rancune, fusion…) permet de trouver d’autres modes de communication, afin de rétablir un nouvel équilibre au sein de la famille. 2008 2009 2010 Nombre de parents 19 17 23 Nombre d’actes 34 24 44 Environ un tiers des personnes accueillies par la psychologue sont en obligation de soin. Certaines d’entre elles sont très participatives, d’autres vivent l’obligation de soin comme une contrainte pesante, prix de leur « liberté » hors des murs de la prison. Pour ces dernières, un travail appuyé visant à solidifier l’alliance thérapeutique est préalable à un réel suivi psychologique. C’est un temps fondamental permettant l’émergence d’une demande psychologique. Pour les familles : 23 membres des familles des patients ont été accueillis, soit 44 consultations familiales. Parmi elles : 5 parents et leur enfant, 2 conjointes, 3 patients, leur conjointe et leurs enfants. Les tentatives de «solutions» de l’entourage proche sont parfois désespérées et concernent par exemple : la menace : «si tu continues à te droguer, je te quitterai et tu ne reverras plus les enfants !» la moralisation : «Ce que tu fais est mal. Si tu veux être quelqu’un de bien, obéis-moi !» la dévalorisation : « tu n’es qu’un toxico, tu n’as aucune parole, Consultations multi-familiales Créées au dernier trimestre 2010. Trois séances ont rassemblé 3 participantes, 2 conjointes et une maman dont les patients sont suivis à Réagir. La demande de ce dispositif d’accueil est bien présente, mais nécessite d’être appuyée par les partenaires extérieurs, auprès desquels il est 13 aucune valeur ! » la culpabilisation : « Regarde le mal qu’on endure par ta faute !» C’est toute la sphère familiale qui doit être prise en charge afin d’aider les familles à changer leur perception de la situation, de rétablir des liens de confiance, de valoriser leur rôle, d’encourager leurs efforts ; faire de l’entourage proche l’allié du soin. Objectifs à venir Le nombre de consultations familiales a presque doublé par rapport à l’an dernier (de 24 à 42). De ce fait, la mise en place d’un groupe thérapeutique pour les familles et les couples concernés de près ou de loin par le problème d’addictions a pu avoir lieu au cours du dernier trimestre 2010. Ce projet nécessite d’être poursuivi en 2011. Les demandes de l’entourage familiale au sein du dispositif Méthadone méritent aussi d’être traitées de manière spécifique dans le cadre de consultations « couples et familles » 0BJECTIFS permettre l’élaboration d’une vie sans pharmacodépendance non médicalement justifiée favoriser l’inclusion des usagers dans un processus thérapeutique et faciliter le suivi médico-psycho-social d’éventuelles pathologies associées à la dépendance, d’ordre psychiatrique, somatique ou social. prévenir la survenue de problèmes sanitaires et sociaux découlant de l’usage d’opiacés, en aidant à la réduction de la consommation de psychotropes mésusés et en favorisant l’abandon de la voie injectable, et des pratiques à risques. accompagner la personne dans l’élaboration d’un projet de soins concerté et individualisé. Le Service Méthadone Situé dans les locaux du CSAPA, le service méthadone accueille ses patients depuis un peu plus de 4 ans. Le bureau petit mais chaleureux, est non seulement un lieu de travail administratif et de délivrance de traitement, mais également un cadre où le lien se crée, se tisse jour après jour. En effet, le traitement de substitution doit être identifié comme un outil qui va permettre à l’individu de se réapproprier la place qu’il souhaite dans la société. Cet équilibre de vie peut être envisagé dans l’abstinence de produit, dans une meilleure gestion des consommations afin d’en limiter les risques. Dans tous les cas, l’objectif est la recherche d’un mieux être physique, psychologique, social et familial.. Afin de répondre à ce besoin, le service est composé d’une équipe pluridisciplinaire accueillante et disponible. Par ailleurs, le travail inter-service et le réseau extérieur viennent compléter la cohérence d’une prise en charge personnalisée. Le fonctionnement Tout d’abord, un rappel : qu’est ce que la méthadone ? La méthadone est une substance opiacée de synthèse utilisée dans de nombreux pays, afin d’aider les personnes consommatrices d’opiacés à sortir de leur dépendance. La méthadone est un médicament qui se présente sous forme de sirop ou de gélule. La forme gélule nécessite une ancienneté de traitement d’au moins un an et une stabilisation de la situation générale. Elle est prescrite par un médecin et nécessite un encadrement social et psychologique afin d’aider au mieux la personne dans sa démarche. Cette dernière pourra durer de plusieurs mois à plusieurs années. Le service est ouvert de 8h30 à 17h tous les jours sauf samedi et dimanche. Cette amplitude horaire permet non seulement d’accueillir les patients sous traitement ou en devenir, mais également d’être disponible et de répondre à toutes autres demandes : L’accueil, l’écoute et l’orientation des patients des différents services. La continuité de la gestion des rendez-vous. L’écoute et l’orientation suite aux appels téléphoniques. Les plages de délivrance méthadone se font de 8h30 à 10h30 et de 15h30 à 17h00. Lors des périodes de congés des salariés, les deux plages de délivrance sont remplacées par une seule de 10h00 à 13h30. Cependant, pour certains patients, un relais temporaire en pharmacie de ville ou dans un autre centre peut être organisé. Bien qu’un des membres de l’équipe puisse accueillir spontanément, les entretiens se font sur rendez-vous après une première évaluation . Les plages de délivrance de traitement sont assurées par une infirmière et une animatrice socio-éducative. Cette pluridisciplinarité permet aux patients des rencontres informelles. Le fonctionnement en binôme offre 2008 2009 2010 Nombre total de Personnes 55 66 111 Dont nouvelles personnes 25 45 52 2382 2347 3081 Nombre total d’actes 14 également une certaine disponibilité pour effectuer des démarches limitées dans le temps (prise de rendezvous extérieurs, soutien dans les démarches administratives etc…). Chaque professionnel a un rôle et une fonction bien spécifique basés sur ses compétences, néanmoins, chacun peut assurer l’accueil , l’écoute et l’orientation des personnes qui se présentent à REAGIR. De même, si la délivrance doit obligatoirement être faite par un infirmier, l’équipe est formée à l’ensemble du fonctionnement du service. Ce qui permet un continuité de soin et de prise du traitement avec du personnel infirmier vacataire ou intérimaire. Le partenariat Une convention a été établie avec le Centre Hospitalier de Tourcoing dans le cadre de la fourniture de la Méthadone. La prise en charge Médecin de Ville Autre Centre Patient lui même SMPR Autres Evaluation de la demande Orientation Autre structure Prise en Charge au centre Traitement Buprémorphine Traitement Méthadone Entretien Psychologique Entretien Social Consultation Médicale Médecin de Ville + suivi psychosocial Pharmacie Ville ou Pharmacie Ville avec délivrance au Centre Mise en place du traitement 1) Phase d’initialisation : si possible en début de semaine avec augmentation du dosage de façon progressive et un passage journalier au centre. 2) Phase de stabilisation : mise en place de l’aide de l’accompagnement social, psychologique, éducatif et traitement des pathologies associées (hépatites, VIH, soins dentaires, etc….). 3) Le relais en médecine de ville avec ou non la continuité de l’aide des professionnels du centre. Un relais dans un autre centre et également possible. La prise en charge par un équipe pluridisciplinaire offre au patient un soin global et personnalisé en fonction des objectifs posés. La délivrance s’effectue en binôme (une infirmière et un professionnel socio-éducatif) ce qui permet une grande disponibilité et une écoute particulière. 15 Prise en charge socioéducative Accueillir L’animatrice socio éducative, en lien avec l’équipe présente mène une fonction d’accueil qui revêt plusieurs composantes : Répondre aux appels téléphoniques pré-filtrés par la secrétaire médicale ou qui arrivent directement sur le poste en l’absence de cette dernière. Accueillir et faire patienter les patients Savoir écouter, évaluer, orienter, réconforter Proposer un rendez vous avec un des professionnels du service ou d’un autre service de réagir Etre disponible au sein de la salle d’attente pour gérer d’éventuelles tensions ou un mal être évoqué par le patient durant ce temps d’attente. Etre vigilant aux discussions entre usagers pour prévenir d’éventuelles malveillances (trafic, taxe, règlements de compte…) d’y apporter une écoute complémentaire. Nous partons de ce qui est dit pour permettre une discussion sur tout ce qui peut être périphérique à la prise du traitement (l’hébergement, le logement, la rue, les difficultés de la gestion du quotidien (besoins primaires), la recherche d’emploi, la justice, les consommations, …). Cet échange peut continuer de manière informelle ou déboucher sur une prise de rendez-vous. Il est aussi possible en fonction de la disponibilité de l’animatrice socioéducative de pouvoir répondre à certaines demande dans l’ici et le maintenant : Confirmer un hébergement pour le soir au caarud de réagir ou sur une autre structure pour une personne qui vient prendre son traitement valider une recherche d’emploi Réfléchir une minute C’est bien ce que nous apprenons en théorie lors de notre formation et il est nécessaire de s’astreindre à l’appliquer dans notre pratique professionnelle. En effet, la prise de recul est nécessaire face à un public qui fonctionne dans l’ici et le maintenant, dans une temporalité immédiate. L’urgence est appréhendée différemment par le patient et le professionnel (Ceci lui est explicité). En fonction de sa demande, un travail de recherche peut s’avérer nécessaire : recherche de partenaire, d’information auprès de d’autres professionnels, au sein d’une base documentaire existante, sur internet. Evaluer L’entretien d’évaluation permet d’accueillir et d’évaluer la demande de soin et d’apporter des pistes de réflexions. Durant ce temps, nous saisissons le dossier Progedis et expliquons les divers modalités de soin. Si la demande tend vers une initialisation de la méthadone, le protocole de soin est alors expliqué à la personne, un premier bilan urinaire est effectué. Si la demande est pertinente, les rendez vous médicaux, psychologiques et sociaux sont programmés de suite. Il se peut aussi qu’un temps de réflexion soit nécessaire avant toute poursuite d’engagement et/ou qu’une orientation soit proposée vers un autre service ou nos partenaires du soin. Le traitement en pointant à pôle emploi sur intenet, prendre ou confirmer un rendez vous avec un partenaire confirmer une demande de postcure en assurant les rendez-vous téléphoniques …) La monitrice éducatrice participe à la distribution du traitement en lien avec les infirmières. Il s’agit lors de la délivrance d’accueillir la parole de la personne et 16 L’accompagnement physique lors de certains projets difficiles à réaliser par les patients peut être proposé. Ceci peut l’aider à surmonter ses difficultés, permettre à la motivation de ne pas retomber, le valoriser dans ses capacités car il ignore ou ne sais plus qu’il a parfois beaucoup de ressources. S’inscrire dans une dynamique partenariale La monitrice éducatrice a participé à plusieurs actions et projets partenariaux : À l’animation du projet «parcours santé» du foyer Béthel et au forum de clôture : moment d’échange avec les résidents du Chrs Béthel et les partenaires acteur du projet. Au projet du centre de post-cure visa Regain (CHRS de Tourcoing) : 22 personnes hébergées et 2 accompagnateurs accueillies pour la découverte de notre structure. L’équipe de réagir a ainsi pu agir dans le parcours de soin des résidents et faciliter leur venue à réagir (s’ils étaient concernés par d’autres addictions que l’alcool). Participation au réseau précarité santé mentale. Mieux comprendre le fonctionnement de la psychiatrie pour mieux travailler ensemble Participation à des colloques et des temps d’échanges sur nos pratiques professionnelle ou des thématiques spécifiques Animer des temps de prévention, d’information auprès des jeunes étudiants. Animer des temps de formation auprès des futurs et jeunes professionnels en addictologie Renouveler la base documentaire du soin en lien avec les centres de documentation EPICEA et le centre de documentation du GRPS. Travail de relais avec les partenaires du soin hôpital Dron (service maternité, pédiatrie, soins infectieux, alcoologie, psychiatrie). Rendre visite aux patients qui sont hospitalisé mais aussi préparer la sortie d’une hospitalisation pour que le relais de la prise en charge puisse s’effectuer dans meilleures conditions Accompagner à l’extérieur Lors des accompagnements extérieurs un temps est parfois nécessaire pour discuter de la rencontre qui vient d’avoir lieu. Cette discussion a lieu sur le trottoir parfois sous la pluie mais ce besoin d’échanger sur ce qui a été vécu, entendu par le patient est important. Ce peut être une impression très positive mais aussi découragée, angoissée, …Il est alors difficile de laisser partir la personne sans prendre ce temps d’écoute. Ne serait -il pas possible de prendre ce temps de manière plus conviviale à une table de café ? Il faudrait alors penser au coût de fonctionnement sachant que ce n’est pas systématique. Pour avoir un ordre d’idée sur 5 accompagnement physique . J’ai été à me poser cette question à 2 reprises une fois en sortant du graal lors d’un rendez vous pour faire le point sur la recherche d’un logement d’une patient et une autre fois en sortant de pôle emploi pour un patient en difficulté dans sa recherche d’emploi. Ces accompagnements extérieurs sont amenés à se développer en fonction des projets de nos patients car c’est une expérience très positive qui permet de valoriser la personne dans sa capacité à faire. Les consultations psychologiques Bilan psychologique Effectué en pré-admission ou en postadmission, il concerne le parcours de vie de la personne, ses liens sociaux, familiaux, professionnelles, amicaux… Il permet de situer la personne dans son contexte de vie quand ses liens se délitent progressivement. La démarche de soin s’accompagne aussi de désir de mieux être, de vivre autrement, de retrouver une place sociale et familiale nouvelle, avec en toile de fond la peur du changement et celle de ne pas y arriver. Les premières demandes de soin par la Méthadone se font dans un contexte : de maladies somatiques aiguës ou chroniques, de pression familiale par l’entourage, ou de risque de perdre la garde des enfants, de chantage affectif dans le couple, de problèmes financiers, de logement ou de travail, suite à des ennuis judiciaires notamment suite à des épisodes de violence impulsive sous produit(s), ou bien encore suite à des situations graves de mise en danger vitale (surconsommation, coma, hospitalisation en psychiatrie…) Ces situations isolées ou accumulées sont telles que la personne arrive au bout dans ce qu’elle peut supporter. L’accompagnement interdisciplinaire est donc nécessaire. Ce bilan sert de diagnostic préalable à l’admission lorsqu’on sait que certaines personnes vivront des difficultés à s’adapter au fonctionnement du 17 service, notamment celles qui ont un versant psychopathique, les personnalités évitantes ou les personnes souffrant de dépression par exemple, qui éprouvent des difficultés à respecter le cadre régulier de la délivrance afin d’anticiper ces difficultés. Il est également le lieu des premières demandes de suivis individuels. Suivi psychologique individuel. La proposition d’un suivi n’est pas systématique au bilan, elle se produit quand la personne vit une difficulté de vie particulière pour laquelle elle souhaiterait être accompagnée dans la recherche de solutions. Elle est cohérente avec la démarche de soin médical. Le suivi peut se proposer en pré-admission mais se réalise le plus souvent après admission dans le protocole de soin. Les différentes demandes de suivis concernent : les affects dépressifs associés à la monotonie du quotidien, à la perte du goût et du plaisir à faire des activités qui autrefois procuraient un bien-être, à l’ennui entraînant de l’isolement ; et qui sont des facteurs de reconsommation importants. Un travail est ainsi mené pour améliorer les capacités de résistance à la tentation de re consommer, pour trouver de nouvelles stratégies pour faire face à certaines situations à risque. Le suivi peut aussi concerner la gestion des conflits familiaux, teintés de regrets, de culpabilité, de peur de perdre ses proches, de la honte d’avoir commis certains comportements sous l’emprise du produit (violences verbales, physiques, vols…). Il s’agit alors de reconsidérer la personne dans son histoire individuelle en lien avec son histoire familiale. Un travail sur la place et le rôle au sein de sa famille, les capacités à communiquer (jeux de rôles, construc- tion d’un génogramme), l’aide à la verbalisation des émotions (récit de vie et travail d’écriture), l’offre d’un espace de parole sans tabous. Ce travail nécessite parfois la présence de la famille ou du conjoint. Suivis psychologiques pour couples et familles Les principales demandes proviennent des couples, des parents et des fratries des patients. Le premier travail est d’expliquer la démarche de soin par le médicament Méthadone, médicament encore mal perçu et mal compris. L’entourage proche perçoit ce traitement de différentes manières : Soit comme la solution miraculeuse qui va «guérir» la personne : il est alors fondamental de les aider à comprendre la distinction entre soigner et guérir. Soit le traitement est perçu comme un substitut absolu : l’entourage du patient ne comprend pas les épisodes de reconsommations d’opiacés, en lien avec la dépendan- ce psychique par exemple. Soit les proches s’opposent au traitement Méthadone considéré comme une drogue et incitent fortement la personne à arrêter ses soins, à faire une cure de sevrage en hospitalisation ou par eux-mêmes, la démarche devenant trop brusque et donc inefficace. Dans tous ces cas, il est important que l’entourage proche soit suffisamment renseigné sur le problème de dépendance aux opiacés et accompagné afin de mieux comprendre la teneur des difficultés vécues par leur proche dépendant et de mieux s’articuler au protocole de soin à Réagir. 41 bilans psychologiques ont été effectués sur l’ensemble des patients du service (31 en 2009). Parmi ces 41 personnes, 20 ont formulé une demande de suivis psychologiques ; sur lesquelles 16 personnes ont entamé la démarche en suivi individuel et couple, soit 94 consultations en suivi (72 l’an dernier). Cela correspond au total à 135 consultations bilans et suivis confondus (103 en 2009). Les consultations Sociales Le travail de l’assistante sociale dans notre service de substitution permet de ne pas focaliser le soin sur le traitement uniquement. En effet, lorsque les usagers sont dans les consommations de produits, il arrive souvent qu’ils laissent de côté tous les autres aspects de leur vie quotidienne (logement, emploi, ressources, santé, famille, justice…). Lorsqu’un traitement de substitution est mis en place, tous ces aspects reviennent sur le devant de la scène, souvent de manière problématique. L’assistante sociale s’assure que ces difficultés n’empêcheront pas la démarche de soins d’être poursuivie. Il est important que la vie de la personne ne soit plus focalisée uniquement sur un produit (même si dans le cas de la substitution le produit devient un traitement), mais autour de différentes sphères qui pourront évoluer et participer au bien être de la personne. Un lien social est ainsi créé. Etre présent Dans le cadre de la substitution, l’assistante sociale est présente lors des permanences quotidiennes de délivrance. Le contact avec les usagers du service est ainsi facilité (ne dépendant pas uniquement de rendez-vous formalisés). Durant ces permanences, 2010 Nombre de Personnes 65 Nombres d’actes 258 18 les professionnels (en étant plusieurs quand cela est possible) sont disponibles, rencontrent régulièrement les personnes et peuvent se détacher de la distribution pour recevoir quelqu’un en entretien. L’assistante sociale peut alors entrer en contact avec les gens qui n’arrivent pas à venir aux rendez-vous : problématique assez récurrente pour les personnes suivies en addictologie. Sans entrer dans la gestion des crises en urgence, la présence et l’aide pour la résolution de certains soucis du quotidien permet une mise en confiance et un premier contact. Nous notons également que l’aspect informel des permanences permet à certaines personnes d’être plus à l’aise pour se confier, de livrer ce qui leur pose soucis au jour le jour. universelle, Revenu de Solidarité Active, Allocation Temporaire d’Attente… Il s’agit en général de faire le lien entre les usagers du service et les administrations (CPAM, CAF, Pôle Emploi…). Bien souvent ce lien a été coupé par manque de compréhension des deux côtés, l’assistante sociale tente alors de rétablir le dialogue. Accompagner A travers l’accompagnement social, il s’agit avant tout de replacer la personne au cœur de son projet de vie, et le cas échéant de l’aider à le formaliser. La plupart du temps un travail de (re)valorisation de l’estime de soi et de ses capacités est nécessaire. Avant toute chose, il est important de travailler sur le lien de confiance qui se tisse entre le professionnel et l’usager du service. Sans cette confiance les démarches seront difficiles à réaliser. Dans la pratique, lors de la signature du protocole de soins, la personne s’engage à rencontrer au moins une fois la psychologue et l’assistante sociale, pour des « bilans ». Le bilan social est donc obligatoire, le but étant de faire le tour de toutes les difficultés généralement rencontrées et de proposer si possible des pistes de travail. Le suivi social par contre n’est pas obligatoire et se base sur les souhaits de la personne. Travailler des thématiques Le thème le plus abordé lors des accompagnement sociaux, est l’«accès aux droit sociaux» qui regroupe tout ce qui touche à l’intégration dans le droit commun : Couverture Maladie Un autre thème régulièrement abordé est la justice : un nombre assez important de personnes sont suivies par le Service pénitentiaire d’Insertion et de Probation, le plus souvent pour des obligations de soins dans le cadre de sursis avec mise à l’épreuve, éventuellement pour des aménagements de peine. Dans ces conditions, le lien entre les services de soins et judiciaires font partie de la prise en charge. D’une part pour que la personne puisse justifier de ses démarches, d’autre part pour mettre au point un projet cohérent avec les obligations de soins. L’aide au logement est une demande récurrente des personnes en démarche de soins. Il est vrai qu’il peut sembler difficile de s’engager dans une démarche de soins tout en étant à la rue. En 2010, un certain nombre de personnes suivies en méthadone étaient également hébergées au CAARUD. Pour faciliter le soin, nous priorisons l’accès à la réservation de leur nuit d’hébergement : le professionnel qui reçoit appelle directe- aide aux droits sociaux bilan méthadone conseil/information aide au logement orientation externe Bilan/suivi entretien de soutien orientation hébergement suivis extérieurs soutien famille Addiction sans produits 0 10 20 30 40 50 19 60 70 80 ment les éducateurs du CAARUD pour réserver. Concernant l’aide au logement proprement dite, nous aidons à la recherche d’un foyer plus stable, orientons vers des services d’aide à l’accès comme le GRAAL à Tourcoing. Cependant, ces démarches peuvent être assez longues et frustrantes pour les usagers. Orienter L’assistante sociale accompagne également les projets de soins, notamment par la recherche, et l’orientation vers des structures adaptées : cure, postcure, appartements thérapeutiques… Des accompagnements physiques peuvent également être proposés dans la mesure de la disponibilité des professionnels. Ils permettent de rassurer une personne, de s’assurer de sa compréhension et d’entendre les mêmes explications qu’elle afin de pouvoir en discuter. L’accompagnement physique est important pour certains de nos usagers car ils n’ont pas forcément de lien social en dehors de Réagir. Cette disponibilité permet une mise en confiance réciproque. La possibilité de se déplacer sur l’extérieur permet également aux professionnels de rendre visite à des personnes hospitalisées. Cependant, les accompagnements prennent du temps et ne sont pas toujours possibles. La permanence de soin bourgogne 0BJECTIFS Trois objectifs généraux sont définis dans le projet thérapeutique du centre de soins, eux-mêmes déclinés en objectifs spécifiques : favoriser le premier contact avec les usagers de drogues, favoriser les soins et améliorer la santé des personnes accueillies, soutenir l’entourage concerné par les usages de produits psycho-actifs. permanence éducative L’intervention éducative se matérialise sur le terrain à travers différents temps de la démarche de soins et s’adresse à un public particulier. L’accueil Il permet à toute personne connaissant une problématique en lien avec des conduites addictives (personne concernée, famille, entourage...) d’avoir un premier contact avec l’association. C’est un temps d’écoute et d’échange durant lequel la parole revêt un rôle central. Il sous-tend une rencontre avec un professionnel du soin, la découverte des missions de l’association et la prise d’un premier rendez-vous. Etape décisive et souvent déterminante pour la suite de l’accompagnement, l’accueil instaure un climat rassurant, de confiance nécessaire à la pérennité et à la qualité de la démarche de soins. L’entretien individuel Au cœur de la relation éducative, il permet la rencontre entre les attentes de la personne et les besoins repérés par l’éducateur. Il correspond à un espace d’explicitation d’une demande par la personne en lien avec ses consommations et au travail d’écoute active du professionnel. L’éducateur cherche à évaluer la problématique de l’usager et à identifier posément les priorités au regard de la situation. De ce travail d’évaluation doit émerger : Soit une orientation vers un service ou un professionnel à l’interne de l’association Soit une orientation vers un service ou un professionnel à l’extérieur (partenaires, structures de droit commun,…) Soit un accompagnement éducatif sur le moyen ou long terme L’accompagnement éducatif s’inscrit dans une programmation d’entretiens plus ou moins réguliers. Il concerne un public jeune (16-25 ans en moyenne) souvent en obligation de soins : c’est-à-dire contraint par la justice de se mettre en contact avec un organisme de soins. Les consommations de cette population accueillie concernent surtout le cannabis et l’alcool. Les demandes du public ne se dirigent pas nécessairement vers l’abstinence mais questionnent surtout les risques de la consommation. Dans cet aspect de l’accompagnement, les représentations et présupposés du jeune sont explicités, discutés et remis en question : l’entretien aboutit alors souvent à un échange sur ses réalités de vie souvent plus complexes que la seule question des consommations. Si l’éducateur travaille la prise de conscience des difficultés et d’un fonctionnement personnel et relationnel défaillant, il cherche avant tout à valoriser les compétences et les ressources du patient, capital essentiel à la réalisation de soi. Il peut dans cette démarche proposer un accompagnement plus spécifique avec d’autres professionnels (dans le champ du soin, de l’emploi,…). A ce niveau de l’accompagnement, l’action éducative se centre sur des missions de coordination des différents acteurs par des réunions de synthèse et des bilans réguliers 2008 2009 2010 Nombre d’actes 159 81 248 Nombres de personnes 24 44 66 dont nouvelles personnes 2 6 23 20 avec la personne en vue de l’aider à construire un projet de vie fondé sur son bien-être. Ce projet est redéfini continuellement en entretien avec le patient et l’incite à expliciter ses besoins et à repérer les moyens d’y répondre de façon coordonnée et adaptée. Evolutions Les entretiens éducatifs concernent de plus en plus les familles. En effet, l’origine d’une demande d’aide provient rarement de celui qui adopte des conduites addictives mais bien de l’entourage. Ainsi, il apparaît constructif de questionner le système familial et de conduire chaque membre à mieux communiquer et à cerner ensemble les moyens d’y parvenir. L’action éducative n’a pas pour ambition d’entamer un travail thérapeutique à proprement parler mais bien d’accompagner la cellule familiale vers la formulation d’une demande de soins et vers un mieux être relationnel. Par ailleurs, l’accompagnement éducatif doit être envisagé dans une dimension collective en vue de permettre au patient de se socialiser c’est-à-dire à apprendre à exister dans le groupe et à y faire vivre ses attentes. Cette approche participe dans sa pleine mesure à la démarche de soins de la personne. Ainsi, outre le repas et l’accueil communautaire du jeudi, un projet d’aide à l’accès à la culture mené conjointement avec l’assistante sociale doit permettre, par l’organisation et la co construction de sorties culturelles (théâtre, musées,…) d’orienter le patient vers l’extérieur et de l’amener à y trouver des sources de plaisir partagé. La constitution récente d’un groupe de quelques patients ambitionne d’atteindre cet objectif en permettant à chacun d’exprimer ses envies de sorties et ses préférences tout en respectant celles des autres. Horaires permanences Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi psycho et social éduc et social sur rdv psy et éducatif 10h-12h psycho et éducatif 14-17h Interventions extérieures et travail de rue Repas et accueil communautaire Le repas communautaire a été créé il y a 20 ans par le médecin Gérard Sabbe de Réagir alors qu’il partageait son sandwich avec les «jeunes du quartier», lors de sa consultation médicale du jeudi midi. Préparé par 5 bénévoles, le repas permet aux usagers de passer un moment convivial avec les professionnels, les bénévoles et d’autres personnes. Ce repas est ouvert à tous, aux personnes fréquentant les autres services de Réagir ou non, les habitants du quartier ainsi que les partenaires. L’accueil communautaire suit le repas de 14h00 à 17 h00. C’est un temps durant lequel les personnes peuvent se poser sans demande de démarche préalable. Par ce type d’accueil, nous situons la personne dans son contexte, chacun apporte son expérience, son vécu, ses souffrances et son dynamisme. Ce temps d’échange et d’écoute peut faire émerger ensuite le désir d’entreprendre des démarches socio-éducatives, psychologiques, médicales. Nous proposons alors un accueil plus individualisé. En 2010, 574 repas ont été servis dont 216 pour les usagers. Le site de la Bourgogne constitue un lieu de proximité pour les habitants du quartier : il arrive souvent que des jeunes ou moins jeunes passent pour dire un bonjour, prendre un café, et échanger sur la vie de quartier avec les professionnels, les usagers et les bénévoles. Durant cet accueil chacun est ressource pour l’autre. 21 Les actions de Prévention 0pp0rtunité de mener une missi0n de Préventi0n A l’heure de la précocité des premières consommations de psychotropes et de la banalisation de certains produits tel que le cannabis et l’alcool, la permanence d’accueil et d’orientation du quartier de la Bourgogne entend organiser son action autour de l’accueil et de l’accompagnement d’un public de jeunes consommateurs et de développer la prise en charge des familles. Souvent amené à prendre contact avec l’association par contrainte judiciaire (obligation de soins), ce public, qui ne se reconnaît pas dans les dispositifs CAARUD et service méthadone (public marqué par leur parcours de toxicomanie et de désinsertion), ne vient pas spontanément chercher le soutien des professionnels et alimente ainsi un contexte de consommations à risque qui peut le conduire à développer des conduites addictives. Il convient donc d’aller à sa rencontre et de construire à ses côtés autour d’outils éducatifs adaptés un espace d’écoute et de suivi privilégié. Ainsi, le projet prévention s’appuie sur un axe général visant à encourager la prise de contact volontaire et individuelle du jeune et de la famille avec l’équipe. Plus spécifiquement, on peut définir les objectifs suivants : Faire connaître l’association et ses missions, Echanger autour de représentations sur des consommations avec ou sans produit, Provoquer le dialogue sur le parcours personnel du jeune dans ses consommations, Faire émerger une demande de soins, Proposer un accompagnement adapté autour de problématiques de conduites à risque. Les acti0ns menées Dans le cadre du projet prévention, les différentes sollicitations des structures tourquennoises portent sur un constat récurrent à savoir la question des consommations de psychotropes (en majorité alcool et cannabis) par le public jeune. Face à ces observations de terrain, les acteurs sont souvent demandeurs à notre égard d’un travail commun afin de définir et de concrétiser ensemble une démarche d’écoute, d’échange et de soutien de problématiques souvent difficiles à aborder pour eux. Ainsi, c’est par ce travail partenarial soutenu et régulier que le projet prévention se matérialise autour d’actions et d’interventions concertées. Il s’agit ici de détailler ces actions ainsi que les structures privilégiées. AAPI (club de prévention) Le travail avec l’équipe du quartier Bourgogne permet d’établir le contact avec un public de jeunes (16 - 25 ans en moyenne) et d’aborder la question des consommations à risque avec eux. Il s’organise autour de réunions de discussions, d’objectifs communs, d’un travail de rue conjoint (environ 1h par semaine) permettant la rencontre effective avec le public, d’interventions autour d’outils préventifs (cdrom, vidéos, jeux de plateau,…). 22 Pour ce qui concerne le quartier de l’Epidème, l’équipe avait constaté lors d’un séjour avec des jeunes d’importantes consommations de cannabis. Avec les éducateurs, nous avons entrepris par le travail de rue de pouvoir rencontrer ces jeunes. 2010 Réunions préparation 6 Travail de rue 10 Bilans 2 total 18 Structures scolaires Notre partenariat s’organise de façon plus intensive avec le collège MendèsFrance. En 2010, les interventions ont essentiellement consisté en des visites régulières (environ une fois par semaine) au foyer éducatif, espace réservé aux élèves pendant l’heure méridienne et durant des temps de permanence. C’est donc en lien avec l’assistante éducative que nous avons pu faire connaissance, rencontrer et échanger avec les élèves. Des réunions en fin d’année prévoyaient des interventions collectives plus ciblées sur la question des conduites de consommations à risques. Nous sommes intervenus au lycée Le Corbusier, en lien avec l’infirmière, à deux reprises sur deux classes d’environ 30 élèves avec l’outil vidéo. Le lycée Savary nous ayant contacté en fin d’année, nous sommes en cours d’élaboration d’un éventuel projet de prévention des risques liés à la consommation de cannabis. 2010 Réunions préparation 6 Interventions collectives 19 Bilans 1 TOTAL 26 ter des échanges et une réflexion avec les jeunes avant le travail de création plastique. Le projet « mobilis’action » visait à sensibiliser des jeunes déscolarisés aux différents dispositifs d’aide sociale existant dans divers domaines (emploi, santé,…). Ces jeunes étaient repérés et orientés en amont par l’équipe AAPI des Francs. En lien avec EPICEA et l’ANPAA 59, nous avons organisé deux rencontres avec les jeunes pour discuter de leur réalité face aux produits. 2010 MJC La Fabrique Sur le projet santé qui s’est organisé « à cheval » sur 2009 - 2010, l’objectif était de construire, avec des jeunes orientés par l’équipe de l’AAPI des Francs, une affiche de prévention destinée aux jeunes. Des interventions de REAGIR autour d’un outil vidéo ont permis d’alimen- Réunions préparation 8 Interventions collectives 4 Bilans 1 TOTAL 13 dynamique locale A travers notre action menée depuis plus de vingt ans sur le quartier de la Bourgogne, Réagir est connue et reconnue par les habitants et les structures du quartier. Notre champ d’intervention s’étend sur l’ensemble de la ville de Tourcoing mais privilégie cependant les demandes des partenaires du quartier de la Bourgogne et visant plus spécifiquement ses habitants (parents et enfants). Le travail de rue avec l’AAPI, sur le quartier de la Bourgogne, nous permet de rencontrer de jeunes adolescents, des groupes de jeunes et des familles qui restent souvent isolées. Ce temps permet de créer du lien avec des personnes qui ne franchiraient pas systématiquement la porte de structures institutionnelles ou associatives quand ils connaissent des difficultés liées à leur consommation, ou d’autres problématiques. Le Site de la Bourgogne n’est pas simplement un lieu dans lequel nous traitons des difficultés, il constitue un espace ressource pour chaque professionnel travaillant sur le quartier et chaque habitant. 23 Association « objectif emploi » 21 visites chez le partenaire à l’heure de leurs permanences et lors du travail de rue mené conjointement avec l’AAPI, ont permis de rencontrer les habitants et de les sensibiliser aux missions de REAGIR. Ces rencontres ont pour objectif de favoriser la prise de rendez-vous avec l’équipe du soin. Par ailleurs, l’équipe d’ « objectif emploi » vient régulièrement participer aux repas communautaires de REAGIR qui ont lieu les jeudis. C’est alors l’occasion de faire le point sur l’actualité du quartier et de coordonner nos actions d’accompagnement. addictions mais aussi à une prise en charge globale de la situation de la personne. Centre sociaux Le partenariat avec le centre social Marlière a donné naissance à des rencontres avec des jeunes via l’atelier « foot en salle » de l’animateur (AILE). C’est lors d’un atelier (du centre social Bourgogne) «thé ou café» réunissant des mères de familles du quartier Bourgogne que nous avons pu, suite à la participation du groupe à un repas communautaire, échanger sur les représentations et les réalités en lien avec les consommations des personnes. 2010 Réunions préparation 4 Interventions 3 TOTAL 7 Comité habitants En lien avec un collectif d’habitants de la Bourgogne, l’ASBT et objectif emploi, nous avons pu participer à l’organisation et à la réalisation d’une fête de quartier motivée par le souhait des habitants de se retrouver autour d’un moment festif et communautaire. L’occasion nous était donnée de discuter avec les habitants des missions de l’association. 2010 En avril 2010, nous avons aussi participé avec le «collectif d’habitants de la Bourgogne » à la préparation et l’organisation de la fête de quartier en lien avec d’autres associations de quartier. Les différentes rencontres se sont déroulées au sein de Réagir, ce qui a permis de rencontrer et d’échanger avec d’autres associations engagées sur le quartier notamment dans le domaine de la culture. Réunions préparation 5 fête de quartier 1 TOTAL 6 Structures ASE et PJJ Réagir participe aussi activement à la vie du quartier, au travers des différentes réunions de la ville : conseil de quartier, réunion prévention sécurité, les réunions de cellule de crise, les rencontres autour des projets de quartier, etc… L’association Réagir participe également aux différentes rencontres organisées par les structures du quartier (AG, repas partenaire, tournoi de foot…). Suite à des visites au foyer mosaïque (rue de Lille à Tourcoing), nous avons rencontré l’équipe et les jeunes hébergés. Puis nous avons organisé une réunion autour de l’outil vidéo pour échanger avec eux sur leurs réalités. Le partenariat avec le foyer PJJ est en cours de réalisation et la fin de l’année 2010 a été l’occasion de préparer de futures interventions collectives ainsi que des orientations individuelles de jeunes. Au delà des différentes réunions, nous sommes de plus en plus sollicités par d’autres partenaires du quartier travaillant avec un public jeune : la médiathèque et l’association ASBT concernant un projet de sensibilisation, d’information et de prévention des conduites à risques visant le public. Ce travail est en cours de réalisation pour 2011. Réagir est impliqué et engagé dans la vie du quartier de la Bourgogne et ce depuis sa création en 1989, son champ d’intervention ne s’arrête pas qu’aux difficultés liées aux 24 2010 Réunions préparation 4 Visites et interventions 3 TOTAL 7 Intervention en milieu pénitentiaire « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux » Antoine de Saint Exupéry, écrit dans un courrier d’une personne détenue. L’assistante sociale du centre de soin intervient au sein des deux maisons d’arrêt de Loos – Sequedin et du centre de détention de Loos. Objectifs réalisés Écouter et soutenir la personne : lui permettre d’apaiser des tensions vécues pendant l’incarcération ; les conditions de détention, la solitude, la rupture des liens sociaux et familiaux, la perte d’emploi, le manque de repères... « (…) plus le temps passe et plus je m’enfonce dans mon malheur, le désespoir me gagne plus que la joie de vivre, je me sent seul plus que jamais (…) » (écrit d’une personne détenue) Conserver un lien avec la structure pour assurer au mieux la continuité du travail déjà engagé, notamment pour les personnes connaissant plusieurs périodes d’incarcération, « je fais réponse à votre courrier qui m’a donné quelques minutes de joie indispensable en ce lieu sinistre et austère (…) j’espère qu’un jour on aura l’occasion de se revoir et continuer ensemble le long processus de réinsertion ? (…) il m’arrive fréquemment de penser à tout le bien que vous m’avez apporté il y a un an (…) » (écrit d’une personne détenue) Permettre de formuler une première demande d’aide et de pouvoir répondre à une obligation de soin posée par la justice, Aider à penser et à préparer au mieux un projet de sortie afin de prévenir les risques de récidive, Informer sur les droits sociaux, d’assurer des orientations auprès de l’association et/ou d’autres structures adaptées à la situation individuelle (médicale, psychologique et socio-éducative). Coordonner les relais et permettre dans certains cas, la mise en place des traitements (substitution et autres). Créer et favoriser les partenariats concourant à l’insertion sociale des personnes détenues, favoriser les orientations (admission en centres résidentiels thérapeutiques, en communauté thérapeutique, en C.H.R.S, auprès de structures spécialisées à l’emploi…). Pour cela, des intervisions peuvent être organisées en détention ou à REAGIR dans le cadre de permission de sortie. Etre disponible auprès de la famille pour répondre à une demande d’écoute et de soutien. « l’homme embastillé se retrouve face à lui même et dans le miroir de sa cellule il peut se revoir, se regarder bien profondément, s’auto juger, dresser en même temps le bilan de sa vie (…) » (écrit d’une personne détenue) Quelques chiffres En 2010, 163 actes ont été faits auprès de 60 personnes détenues (en 2009, 55 personnes détenues ont été rencontrées). Parmi les actes principaux ; 120 entretiens ont été faits auprès des personnes détenues, 21 orientations interne à l’association et 13 orientations externe auprès des partenaires ont été pro- 25 « Sans aide à la sortie, la mission de réinsertion sociale reste et demeure une utopie. Avec rien, on ne construit rien. La peine ne servirai à pas grand chose sans cet accompagnement social des condamnés (…) » (écrit d’une personne détenue) posées, 9 intervisions et synthèses/bilans suivis ont été faits. 11 personnes rencontrées en détention ont pu s’inscrire à leur sortie, dans un suivi à moyen et long terme avec l’association REAGIR. A ce jour, nous pouvons constater que les demandes des personnes détenues ne cessent d’augmenter et que les accompagnements se complexifient. Bien souvent, les personnes détenues cumulent les difficultés d’ordre social et/ou sanitaire ; perte d’emploi, de logement, rupture sociale/ familiale, isolement, manque de repères, présentant un problème de dépendance… rendant le vécu de la détention difficile. Dans ce contexte, les personnes sont d’abord dans une demande d’écoute et de soutien que d’élaboration d’un projet de sortie, qui se dessine davantage au fur et à mesure des entretiens. Parallèlement au suivi individuel, l’association s’investit et participe aux différents groupes de travail en lien avec les partenaires concourant à l’action sociale des personnes détenues ; les Journées de Préparation à la Sortie - les Commissions de Réinsertion des Sortants de Prison – les Tables Rondes – le Comité TRISELEC. Le déroulement du travail socio-éducatif Demande Faite par la personne détenue / sur orientation d’un partenaire (S.M.P.R – S.P.I.P – autres structures sanitaires et sociales …) Entretien d’évaluation Entretien d’évaluation de la demande et de la situation : première rencontre de la personne en détention avec si besoin et sous son accord en présence d’un référent social d’une structure sanitaire et sociale intervenant en maison d’arrêt. Accompagnement social 0rientation L’accompagnement se fait durant le temps de la détention sous forme d’entretiens individuels. L’objectif est d’aider la personne à construire un projet de sortie. Les échanges sont axés sur le parcours de vie liés aux consommations ainsi que sur les épisodes de changement. L’accompagnement peut se faire en lien avec la famille quand elle est présente et que chacun est en demande d’aide et de soutien. Une orientation peut être proposée auprès des partenaires sanitaires et sociaux. - soit parce que la personne est éloignée géographiquement de l’association REAGIR, - soit parce qu’un projet de soin est déjà travaillé en lien avec un référent sanitaire/social. Sortie Orientation à la sortie de la personne détenue auprès de l’association REAGIR (C.S.A.P.A méthadone ou centre de soin dans le cadre d’une obligation de soin ou non./C.A.A.R.U.D), auprès d’un partenaire sanitaire / social. 26 C.A.A.R.U.D 27 0BJECTIFS Accueillir les usagers de drogues sans condition de soins Répondre à leurs besoins fondamentaux : nourriture, repos, hygiène et lien social Répondre à leurs besoins de mieux-être : sécurité, expression, respect et écoute Répondre à leurs besoins médicaux sociaux Réduire les risques liés à leurs addictions Orienter si besoin vers le CSAPA et les partenaires Le caarud regroupe deux dispositifs : un hébergement d’urgence et un accueil de jour. Les mêmes personnes peuvent fréquenter les deux services ou chacun des dispositifs répondant à une demande spécifique. La mission proprement dite de la réduction des risques est faite dans les deux structures par les équipes, elle utilise des moyens différents et regroupe aussi bien la distribution du matériel d’injection ou de sniff, l’information des maladie transmissibles que la proposition de dépistage. En 2010, 292 personnes ont été accueillies au CAARUD. Typologie du public toxicomane accueilli L’âge Répartition Hommes Femmes 2009 2010 Moins de 18 ans 0% 0% de 18 à 24 ans 11% 9.4% de 25 à 29 ans 7% 8.4% de 30 à 34 ans 18% 12.8% de 35 à 39 ans 47% 53.7% de 40 à 44 ans 8% 9.3% de 45 à 50 ans 5% 3.5% de 50 ans et plus 4% 2.9% Hommes Femmes 2009 79% 21% 2010 84% 16% Origine Géographique 2010 Nous notons un vieillissement du public fréquentant la structure. L’âge moyen est de 35,5 ans : 35.9 ans pour les hommes et 33.1 ans pour les femmes (augmentation). Métropole Lilloise 60% Département du Nord 20% Autres 20% Age de début de consommation 2010 Moins de 15 ans(1) 24.5% 15 ans 26.3% 16 ans 10.5% 17 ans 7% de 18 à 24 ans 28% de 25 à 29 ans 3.5% de 30 à 34 ans 0% plus de 35 ans 5.2% (1) quelques débuts de consommation à 12-13 ans - cannabis, alcool - cités durant des entretiens. 28 Produits consommés et déclarés comme posant problème par l’usager Héroïne Subutex® hors prescription Méthadone hors prescription Cocaïne Benzodiazépines Cannabis Alcool Tabac Addiction sans produits pas de produits dérivés codéininés 2010 0 5 10 15 20 25 30 35 Lors de nos observations nous constatons majoritairement des polyconsommations : alcool, cannabis, tabac. Utilisation en intraveineuse 2009 2010 oui 20% 16.9% non 80% 83% Les caractéristiques liées au suivi médical et à l’état de santé La dimension psychiatrique et psychologique devient plus importante dans l’état de santé des publics toxicomanes. % des personnes Sans traitement de Substitution 34.5% Subutex® 36.3% Méthadone 29.1% Tests Sérologiques effectués Antécédents psychiatriques en % 2009 2010 oui 58.7% 63.4% non 41.3% 36.6% oui non VIH 67.5% 32.5% Tentatives de Suicide 2009 2010 Hépatite B 69.3% 30.7% oui 51.3% 53.2% Hépatite C 67.5% 32.5% non 48.7% 46.8% Les caractéristiques liées à la situation judiciaire oui non Incarcérations 71.3% 28.7% Contentieux civil* 41.6% 58.4% 29 Hébergement d’urgence indicateurs d’Activité 2008 2009 2010 Nuits d’ouverture 330 335 334 Nombres de personnes hébergées 261 191 244 dont nouvelles personnes 163 100 105 Nombre de nuitées 2658 2434 2567 Taux d’occupation 74% 67% 70% 120,00% 96,30% 100,00% 85,30% 87,40% 74,0% 76,5% 76,0% 80,00% 71,3% 67,8% 60,00% 95,30% 103,60% 100,60% 96,60% 93,60% 82,5% 76,0% 78,3% 76,0% 86,8% 81,5% 65,4% 40,00% 76,0% 65% 72,4% 65,2% 54,80% 60,0% 53,3% 86,60% 56,0% 50,0% 44,3% 36,4% Taux de réservation 2010 occupation 2010 2009 0,0% 30 e br m ce e Sur fond de réduction des risques liés aux consommations de produits, nous proposons au public toxicomane en grande précarité sociale un cadre accueillant, chaleureux et sécurisé. Une fois la relation de confiance établie, ensemble, avec la personne concernée nous allons pouvoir réfléchir sur les modalités d’aide qui lui permettront d’améliorer globalement sa situation. Dé No br ct o O pt em br t Se ve m br e 0,0% Ao û t ille Ju in Ju ai M Av ril s ar M r vr ie Fé Ja n vie r 0,00% e 20,00% consultations post - hébergement rents professionnels de l’association ou vers des partenaires extérieurs . Cinq jours par semaine, une consultation est ouverte le matin à 8h30 aux personnes hébergés la nuit. Sur l’orientation des éducateurs d’après leurs demandes (incitées ou non), les usagers peuvent rencontrer le médecin et l’assistante sociale (2 fois/semaine), la psychologue (1 fois/semaine). Depuis fin 2010, l’infirmière de l’hébergement propose aussi des rencontres avec les hébergés dès 8h trois fois par semaine. C’est l’occasion de faire un réel travail de réduction des risques, de faire un point sur leur santé, de leur proposer un dépistage et des soins éventuels. Cette rencontre permet également l’orientation vers les diffé- Consultations C’est au cours de ces consultations sans rendez vous qu’un bilan social, médical ou psychologique est réalisé. Un suivi de la personne est possible lors des réunions de synthèse le mardi matin : celles-ci permettent la définition d’un projet de soins individualisé, d’une stratégie thérapeutique et donnent lieu à une orientation interne et externe. Médicales Sociales Psychologiques nombre de personnes 39 42 6 nombre d’actes 123 113 8 Intervention médicale en C.H.R.S Cette intervention pose également la question du cadre thérapeutique car elle mélange le lieu de vie et de soins. L’intervention médicale se déroule dans un CHRS (Accueil Fraternel Roubaisien) proposant un accueil d'urgence et de jour et est programmée sur deux matinées par mois. La population est majoritairement masculine à l’exception de quelques femmes fréquentant l'accueil de jour. Il s'agit d'un public précarisé mêlant des problèmes de santé, d’addictions, psychiatriques... Le sens de cette consultation fut d'amener l'offre de soins du CAARUD au sein du CHRS auprès des personnes qui pouvaient être concernées par des problématiques d’addiction. L'année 2010 fut un année difficile : la consultation, du fait du départ du médecin, fût vacante durant quelques mois. Les difficultés rencontrées proviennent du manque de visibilité de cette consultation, de problèmes de communication, d’horaires changeants, etc. Parfois des personnes venaient car leur éducateur le leur avait demandé ; ce qui pose la question du choix et de la motivation individuelle pour rentrer dans une démarche de soins. En 2010, une dizaine de personnes ont été reçues en consultation. Compte tenu du temps investi, les résultats sont assez "maigres", néanmoins il faut réfléchir à la possibilité d'intervenir autrement. Ainsi, auprès des éducateurs, des séances d'éducation pour la santé peuvent être proposées. Pour 2011, il s’agira de définir les objectifs ensemble, afin de comprendre et respecter les attentes des uns et des autres et d’assurer une pertinence de l’action. 31 Un soir à l’hébergement Il est 20 heures, le bordereau de réser- vations nous indique le nombre de places réservées : 2 couples et 7 hommes seront répartis dans les cinq chambres. A notre arrivée, plusieurs personnes attendent déjà aux abords de la structure l’ouverture de 20h30. Nous les saluons. Il y a quelques habitués et d’autres qui viennent pour la première fois. Nous avons juste le temps de lire les consignes du cahier de bord, ainsi que les transmissions sur la déroulement de la soirée précédente. Nous préparons le café, le bac de serviette de toilette, pyjamas et claquettes mis à disposition. La préparation du repas se fera en début de soirée. 20h30 : ouverture de l’hébergement. Un éducateur s’installe dans la grande salle de vie et prépare dans la cuisine ouverte les repas afin de les distribuer aux premiers arrivés. La sonnerie de l’interphone retentit, le deuxième éducateur accueille individuellement chaque pesonne dans un bureau après que son collègue ait fait entrer et patienter les usagers dans la salle d’attente. C’est le soulagement pour les 5 personnes qui sont arrivées (après des «heures de galère») et qui attendent tranquillement le passage au bureau d’accueil. Certains sont alcoolisés, d’autres somnolent : les consommations de produits induisent leurs effets sur les attitudes et comportements. Le passage au bureau d’accueil est l’occasion de faire connaissance avec les nouveaux venus, de leur signifier les règles de fonctionnement et de leur présenter les services que nous offrons. La personne s’acquitte d’une participation pour la nuit (1€50). Elle place ses effets personnels dans une consigne sécurisée. Elle remet son linge sale à l’éducateur qui en fait l’inventaire (il sera mis en machine durant la nuit et récupéré sec le lendemain matin). Ensuite la personne intègre les espaces collectifs. Elle part vers la salle de vie collective et y est accueilli par le deuxième éducateur qui lui indique sa chambre et qui lui propose un repas ainsi qu’un passage à la douche. 32 D’autres personnes arrivent : l’une d’entre elle n’a pas d’argent ce soir, nous la rassurons en lui expliquant qu’elle a le droit à deux nuits de dettes et qu’elle peut être accueillie (elle devra honorer sa participation les jours suivants). Il est 22h30, 10 personnes sont arrivées, une ne viendra pas, elle a annulée. L’horaire signifié à la réservation a été respecté par tous. Au-delà de 22h30 les retardataires qui n’auront pas prévenu ne seront pas accueillis et dirigés vers le 115. Pour beaucoup de personnes que nous accueillons, le passage à l’hébergement est l’occasion de réapprendre à respecter les règles de vie en collectivité, de retrouver du lien social. Ce soir l’infirmière est présente en soirée, elle s’adresse aux uns et aux autres afin d’évaluer les besoins et/ou demandes de soins immédiats. C’est l’occasion de faire un point sur l’état de santé, sur les consommations et leurs conséquences. Il s’agit également d’accrocher la personnes afin de faire émerger et faciliter des démarches de soins pour les consultations post hébergement le lendemain matin (médicale, sociale, psychologique). Il s’agit également de mener une action de réduction des risques. 23h, la sonnerie retentit : une personne sollicite un échange de matériel d’injection. L’éducateur la prend en charge. Cet échange est possible tous les soirs jusque minuit. Beaucoup sont partis se coucher très tôt, trop fatigués pour discuter avec les accueillants ou regarder la télé. Les derniers remettent leurs cigarettes et briquets aux éducateurs et rejoignent leur chambre. Demain ils se lèveront à 7h et quitteront la structure à 8h30. Tout le monde est couché, les trois professionnels font le point sur le déroulement de la soirée, inscrivent sur le cahier de liaison les observations sur chacun des hébergés. Des pistes d’orientation sont réfléchies pour certains : ils seront incités à consulter le lendemain soit l’assistante sociale, le médecin ou la psychologue. CAARUD Ambulatoire Réduction des risques Priorité des professionnels du CAARUD, elle consiste en : La distribution de matériel stérile et unique pour l’injection (kits, sterifit, eau, stericup , seringue ) La distribution de préservatifs La distribution de kits sniff La récupération du matériel d’injection( essentiellement seringues ) dans des containers spéciaux L’information disponible sous formes de plaquettes : effet des différents produits , risques overdose, risque maladies infectieuses telle que hépatite B & C et VIH L’information sous formes de discussions collectives ou individuelles La surveillance de l’état veineux La distribution se fait tous les après midi , le soir jusqu'à minuit et le matin de 7h30 a 8h30 2009 2010 «Seringues distribuées» 3153 4817 «Seringues récupérées» 4086 3548 Stéricups 2770 2500 Eau 2874 3000 Alcool 2669 Préservatifs Passages sions , ateliers ) C’est un espace dans lequel les usagers peuvent se rencontrer et trouver du soutien aussi bien auprès des autres usagers que des professionnels . Après midi type Si le nombre de salaries le permet, au moins 3, l’accueil peut être individualisé (la demande est pris plus en profondeur) via un entretien avec l’éducateur ou l’infirmière selon les besoins. La personne y trouve un soutien, une écoute, une aide pour ses diverses démarches et problématiques. Le professionnel prends le temps de chercher avec lui et l’oriente vers les différents partenaires internes ou externes. L’après midi, l’infirmière répond aux demandes de soins de première urgences : plaies, soins d’abcès, soins de pieds, douleurs diverses, problèmes digestifs, soins d’hygiène, entorse, soin de peau. Elle met en oeuvre une écoute active, un soutien et oriente les personnes. Une réelle prise en charge peut être menée. 2009 2010 nombre passages 1600 1201 4250 Nombre de personnes 188 120 1530 2200 douches 337 208 80 180 laveries 399 259 collations 1437 1201 L’accueil de jour L’accueil est ouvert, de 14h à 17h, le lundi, mardi, mercredi et vendredi. L’équipe est composée d’éducateurs et d’une infirmière. L’accueil de jour est avant tout un accueil collectif qui répond aux besoins essentiels d’une personne consommatrice de drogue, vivant souvent dans la rue, coupée des liens familiaux et sans argent. Nous proposons selon les besoins et demandes : Une collation pour se restaurer Des douches Une laverie Des fauteuils pour se reposer Des animations ( jeux , discus- Actes de soins Nbre Personnes 150 52 Nbre d’orientations médicales internes 42 Le dépistage Dès le premier accueil, que ce soit au Caarud ambulatoire ou à l’hébergement d’urgence, un dépistage des sérologies hépatite B, hépatite C et VIH est proposé aux horaires de présence de l’infirmière. Les personnes ne se déplacent que très peu lors des permanences instaurées uniquement à cet effet. Le nombre de dépistage est très inférieur à ce qu’il serait 33 possible de pratiquer étant donne le public accueilli le coût du dépistage étant une des raisons principale. Nous avons également évalué notre action de dépistage en 2010. Ainsi, compte tenu des particularité du public accueilli, la plage horaire fixe de dépistage proposée le jeudi matin n’était pas satisfaisante et recevait peu de personnes. Pour le public toxicomane en particulier, il est très difficile de se projeter dans le temps et de programmer des rendez vous. Nous avons alors choisi de mettre en place une organisation différente avec une possibilité de dépistage tout au long de la semaine durant les temps de présence de l’infirmière. Nous répondons mieux aux problématiques de ce public s’inscrivant dans «l’ici et le maintenant». Conclusions perspectives En 2010, de nombreux mouvements de personnel ont induit une instabilité au CAARUD ambulatoire : sur les services proposés et la conduite de la réduction des risques. De janvier à février, l’action médicale a été réduite. D’avril à mai, les actes infirmiers n’ont pu être dispensés. Enfin, d’octobre à novembre, l’action éducative a été impactée par l’absence de l’éducatrice. Fin novembre, la situation est redevenue normale : trois professionnels étaient de nouveaux présents durant les plages d’accueil collectif de l’après midi : une infirmière et deux éducateurs. Nous pouvons ainsi à ce jour répondre à la quasi totalité des missions d’un CAARUD (au regard de la nomenclature). En 2011, il reste cependant à mener la mission de «contact» des usagers à l’extérieur sur des lieux repérés. Cela se fera à travers le développement de partenariats. Un après midi au CAARUD Il est l3h45, 3 personnes attendent déjà devant la grille, sac à dos sur l’épaule, ou n’ayant que leurs vêtements pour bagage. Ils connaissent la règle, personne n’entre avant 14h. Nous préparons le café et dressons le buffet qui fera office de collation. 14h précise, l’interphone sonne, nous allons donc accueillir les premiers arrivants de l’après midi. Deux d’entre eux qui connaissent déjà bien la structure, mettent leurs effet personnels dans les casiers sécurisés, puis saisissent claquettes, serviettes et pyjamas pour se rendre directement aux douches et faire laver leur linge. C’est le premier accueil pour la troisième personne, à qui nous présentons la structure et les services proposés. Un éducateur ou l’infirmière s’entretient avec elle afin d’initier un dossier qui servira à définir son parcours de vie, son degré d’addiction, ses modes de consommations, ses antécédents judiciaires et sociaux et ses besoins quant à l’association. Ce dossier permettra le suivi de l’usager tout au long de son accompagnement par l’association. Pendant ce temps, la salle commune accueille d’autres personnes. Le professionnel désigné en début d’après midi, propose une première battée de linge à 14h30 (une deuxième sera proposée à l5h si besoin). Une fois le linge en machine, nous prenons le temps de discuter avec les usagers. Certains restent très discrets, d’autres font connaissance autour d’une cigarette dans le jardin, d’autres encore nous sollicitent pour diverses démarches administratives (actualisation Pôle Emploi, rédaction de CV, lettres de motivations, appels téléphoniques. . .) ou bien tout simplement lisent les actualités du jour, jouent aux jeux de société... Ces moments de dialogues sont surtout le théâtre de notre principale mission de l’après-midi, la réduction des risques lies a l’usage de drogues : plaquettes informatives mises a disposition, débats et échanges sur les différents dispositifs, et surtout don de matériel d’injection et/ou de sniff, sous la forme de kits stérilises. Selon les demandes, nous sommes aussi amenés à orienter l’usager vers le service de soin méthadone, dans le cadre d’un suivi médicalisé. Les assistantes sociales de la structure sont sollicitées pour le suivi de démarches administratives diverses : CMU, RSA, AAH, logement, etc...). Il est maintenant 16h, l’infirmière est demandée pour un soin de pieds, le patient la suit dans son bureau. Elle en profite pour faire un point sur sa santé (dépistage VIH, VHC. . .) et surveille l’état de son réseau veineux sachant que le patient est injecteur. Elle l’invite à revenir le lendemain, mercredi, afin de rencontrer le médecin lors de son temps de présence hebdomadaire. Il est maintenant l6h40, le linge enfin sec, au grand bonheur de certains usagers qui s’impatientaient, est restitué. Le temps d’un dernier café et tout le monde reprend sa route. Certains reviendront ce soir ayant réservé une place libre à l’hébergement ; d’autres se dirigent vers le métro pour rejoindre les foyers de la métropole. .. L’équipe éducative profite du calme revenu dans les locaux pour remplir le cahier de bord du service et faire les transmissions a l’équipe de nuit. 34 Parcours de Paul Orienté en urgence par le 115 en octobre 2010, Paul sera hébergé à Réagir pendant 40 nuits. Durant cette période, il fréquente également l’accueil de jour du CAARUD. Suite au bilan de sa situation, l’équipe pluridisciplinaire l’accompagne dans sa démarche de soin et de réinsertion sociale. Paul sort de dix années d’incarcération et se retrouve à la rue sans solutions d’hébergement, dépensant rapidement son petit pécule de sortie. Il a perdu ses papiers d’identité, n’a pas de couverture sociale, ni de revenus. Ancien héroïnomane sous substitution, il n’a plus de traitement depuis sa sortie. N’ayant formulé aucune demande d’accompagnement auprès des services pénitenciers, parce qu’il en était incapable, Paul n’a pas préparé sa sortie. A son arrivée, les éducateurs l’oriente en consultation médicale post hébergement. Il apparaît qu’il présente des signes de manque et d’anxiété, il ne sait où aller et ne sait que faire. Un accord entre le centre d’information et de traitement des dépendances, Paul et le Médecin du CAARUD, lui propose la délivrance gratuite du traitement (Subbutex et traitements psychiatriques) par le C.I.T.D, ce qu’il accepte. Nous convenons avec lui qu’il prenne son traitement quotidiennement au sein de notre service Méthadone. il pourra ainsi réserver sa place à l’hébergement systématiquement. Dans un second temps, l’assistante sociale du service lui propose de l’aider à régulariser sa situation administrative, d’accéder aux droits sociaux auxquels il a droit : domiciliation administrative, C.M.U, R.S.A, pièce d’identité... Paul vient régulièrement tous les après midi, l’accueil de jour chaleureux, convivial, son cadre sécurisant, lui permettent de se poser et d’avancer dans son projet. L’équipe est à l’écoute et tente de répondre à ses besoins les plus urgents. L’infirmière lui prodigue des soins liés à son mal de dos et soulage ses pieds abîmés par l’errance. Paul prend son traitement assidûment mais continue à consommer de l’Héroïne de manière occasionnelle (il nous en parle librement). Il nous fait remarquer que la qualité de l’Héroïne a changée et nous interroge sur les risques qu’il prend quant à la quantité consommée. Paul ne connaît pas bien les risques liés à l’injection, ni le matériel à utiliser. L’infirmière lui présente les kits d’injection et lui en explique le fonctionnement. En l’absence de C.M.U, l’infirmière l’oriente vers le CDAG pour un dépistage sérologique. Lors des réunions de synthèse du Mardi (équipe pluridisciplinaire de Réagir), la situation de Paul est régulièrement évoquée. L’assistante sociale propose une orientation à l’âtre (Association pour toxicomane sortant de prison) à l’issue des 40 nuits possibles à l’hébergement. Le jour de son accueil dans cette structure, Paul qui a consommé, enfreint le règlement et met en échec cette solution. Il revient à réagir le jour même. Déstabilisé, il devient très anxieux, ses idées suicidaires persistent. La psychiatre de l’association le rencontre et l’oriente vers l’UTP de Tourcoing pour y être hospitalisé. Il y reste un mois. Durant cette période, toutes les démarches administratives engagées se poursuivent par le travail des deux assistantes sociales. Paul obtient la C.M.U, son R.S.A et sa carte d’identité. Il se sent mieux et nous rends visite le mercredi après midi après négociation avec le psychiatre de l’UTP. Il était prévu que Paul intègre un centre de postcure, mais la rencontre avec une femme fréquentant le CAARUD, chez laquelle il s’installe, suspend son projet. Paul prend de la distance avec le CAARUD, mais continue à honorer ses consultations médicales au service Méthadone. Mi janvier, Paul vient à l’accueil de jour, il n’est pas bien. Son passé resurgit, il est de nouveau hospitalisé à sa demande pour sa sécurité et celle des autres. Les liens avec Réagir sont maintenus et nous prenons régulièrement de ses nouvelles. 35 Partenariats L’association Réagir induit, s’inscrit, en permanence dans une dynamique partenariale à plusieurs dimensions selon les missions du CAARUD et du CSAPA. L’équipe du site de la Bourgogne, développe et maintient une forte dynamique locale sur le quartier avec les acteurs associatifs du quartier : centres sociaux, Club de Prévention AAPI, ASBT, ... Concernant l’axe «Prévention», l’année 2010 est caractérisée par une augmentation des sollicitations d’interventions dans les établissements scolaires. CSAPA Les partenaires principaux des orientations et suivis médicaux sont : les services hospitaliers : - le CH Dron : service addictologie et unité psychiatrique ; une convention définit également la livraison de la méthadone. - le Pavillon 15 à Roubaix, le CDAG... Les médecins et pharmacie de Ville : un petit groupe -insuffisant - de partenaires est créé mais les partenariats (nécessaires) restent difficiles à construire avec de nouveaux acteurs. nous orientons également des patients vers l’association MSL Lille pour les soins médicaux «généralistes» concernant les dépistages, nous proposons aux patients n’ayant pas de couverture sociale, de prendre rendez vous au CDAG. Concernant la dimension psychologique et psychiatrique : les liens avec le secteur psychiatrique de Tourcoing pour le suivi et les orientations des patients s’est développé en fin d’année. En 2011 est prévu des rencontres afin de développer un partenariat réel. CAARUD Hébergement : En 2010, poursuite du partenariat avec le 115 pour la mise à disposition de place d’hébergement libres et l’orientation des personnes ayant besoin d’hébergement d’urgence. La coordination des fermetures et l’orientation et le suivi des personnes avec l’équipe hébergement du Cèdre Bleu s’est poursuivi. Ambulatoire : Les partenariats et/ou participation aux réseaux ont soufferts de l’instabilité de l’équipe (départs, vacances de postes...). L’objectif pour 2011, sera de réinscrire le CAARUD dans une nouvelle dynamique partenariale. Transversalité Accompagnement social Les deux assistantes sociales sollicitent et travaillent avec les mêmes partenaires concernant les thématiques sociales d’accompagnement de la personnes : CCAS, mission locale, GRAAL, UTPAS, Sécurité sociale.... Notre mission, spécifique, d’intervention auprès de patients incarcérés, se fait à travers des partenariats spécifiques : maison d’arrêt de Loos - Sequedin, TriSelec... L’association réagir est membre de plusieurs réseaux de travail, de réflexions, et d’échanges de pratiques : Granitea, Réseau Précarité Santé Mentale, Collectif RDR... Les services municipaux sont également des partenaires récurrents de l’association : politique de la Ville, santé, prévention/sécurité, services aux associations... 36 CAARUD Site Bourgogne Volet Prévention CSAPA Soins + métha CH Dron MSL Lille Médecins de Ville Pharmacies centre prévention santé CDAG pavillon 14 et 15 CH roubaix CITD Secteur Psychiatrique G16 G17 Secteur Pédo Psy I07 CHRS tourcoing et roubaix Croix rouge /secours populaire SPIP Associations addicto (Cèdre bleu, Relais…) Mission locale ABEJ collectif RDR INPES EPICEA CMAO (115) Club de prévention AAPI ANPAA 59 Lycées Collège Mendès France service municipaux tourcoing objectif emploi SMPR PJJ Foyer Mosaïque Comité Habitants Centres sociaux (Bourgogne et Marlière) centre social La Mousserie CCAS Acteurs associatifs locaux (ASBT, …) Partenariats acquis dont Partenariats en développement durant 2010 37 partenariats restant à construire Pilotage Logistique Le Pôle Administratif Assistanat de direction assiste la direction : courrier, outils, recherches, organisation... accueil général physique et téléphonique secrétariat de la structure (direction, équipe, président) classement et archivage suivi des horaires et congés édition des contrats gestion administrative rapports d’activité type ARS et annuel gestion des fournitures administrative gestion de l’équipement informatique exploitation et supervision du logiciel PROGEDIS. organisation des colloques, séminaires, réunions, AG, CA gestion du listing partenaires et contacts centralisation et diffusion de l’information interne et externe Comptabilité saisie des pièces comptables rapprochement bancaires suivi des investissements préparation des comptes administratifs clôture annuelle participation à l’élaboration des budgets prévisionnels vérification des achats, contrôle des factures création des outils nécessaires à la gestion économique de l’association mise en place de la comptabilité analytique élaboration de la paie (30 fiches de paie mensuelles) contrôle des charges sociales Secrétariat Médical (CSAPA) accueil physique et téléphonique, gestion des rendez-vous (gestion des 8 agendas de professionnels) environ 1750 rendez-vous de posés et d’acte rentrés pour 2010, édition, suivi des courriers, création de divers documents pouvant servir aux différents professionnels, création et gestion des dossiers communs et médicaux, classement, archivage, suivi de l’organisation et planification du service soins et méthadone, conduite des entretiens auprès des patients pour leurs dossiers administratifs PRO G DIS, saisie des différentes rubriques sur PRO G DIS des patients suivis en méthadone, soins et maison d’arrêt réservation pour l’hébergement d’urgence en cas d’absence des personnes référentes. L’année 2010, a été marquée par la volonté d’humaniser au maximum l’accueil des patients. La période de prise en charge (traitement de substitution) est souvent vécue comme difficile pour le patient (peur d’être jugé, se culpabilise, n’ose pas mettre les mots sur leurs consommations, de ne pas être compris etc…). L’assistante médicale, doit être disponible; attentive aux demandes des patients. Elle doit faire preuve d’initiative, être discrète (secret professionnel oblige) et s’adapter à la personnalité des différents professionnels. L’assistante médicale est le pivot de la relation entre le médecin, les différents professionnels et le patient. C’est également un rôle primordial joué dans le premier accueil du patient qui peut être déterminant pour la suite de l’accompagnement. La Logistique Travaux, maintenance, sécurité Assurés par L’ouvrier qualifié sur deux Bâtiments : le local dans le quartier de la Bourgogne de 158 m2 le Rez-de-chaussée et 1er étage rue de Dunkerque de 789 M2 De façon permanente : De nombreux petits travaux sont effectués tout au long de l’année (réparations, modifications d’agencements...) La maintenance du Bâtiment et des matériels (remplacement des lampes, de prises...) Veille au bon fonctionnement du matériel et des installations, renouvelle si nécessaire La gestion des stocks alimentaires et les commandes nécessaires Les vérifications de sécurité courante : installation électrique, exercice incendie, tenue du cahier de sécurité, mises à jour des pièces réglementaires, contrôle techniques (mensuels, trimestriels, annuels). Vérification du chauffage et des sanitaires Entretien du Bâtiment Gestion des livraisons Veille à actualiser les normes et à les mettre en oeuvre. 38 Travaux réalisés : Création d’un local archives (établissements des plans, cloisonnement, installation des éléments de sécurité, finitions) Raccordement de deux bureaux au réseau informatique Entretien L’agent d’entretien de réagir assure l’entretien du Bâtiment rue de Dunkerque (du Lundi au Dimanche) en parallèle des interventions d’intermaid quand elle est abscente. Le nettoyage du Bâtiment de la Bourgogne est assuré par Intermaid. Ressources Humaines 0rganigramme Administration Conseil d’administration Président : Michel Delberghe Direction Laurent Deligne Logistique Catherine Godin Comptable Stéphane Callewaert Ouvrier qualifié Florian Demouveau Assistant de direction Leïla Ameur Maîtresse de maison CSAPA Service Soins ambulatoires Service délivrance Méthadone Christine Bouchez Chef de service Jean-Guy Duthoit Médecin Frédérique Craye Infirmière Thomas Birlouet Educateur spé Maria Château Médecin Nathalie Candelier Infirmière Safia Metidji Psychologue Safia Metidji Psychologue Géraldine Roussel Assistante sociale Charlotte Gil Psychiatre Isabelle Rodriguez Animatrice Nathalie Pochebonne Assistante sociale Nathalie Pochebonne Assistante sociale Safia Metidji Psychologue Stéphanie Baert Secrétaire médicale Site Bourgogne Permanence d'accueil et d'orientation Djamila Chiheb Chef de service Camille Lainé Monitrice éducatrice Stéphanie Baert Secrétaire médicale" CAARUD Accueil de jour Réduction Des Risques Infectieux Service hébergement d'urgence João Toufik Mekeddem Chef de service Post hébergement Toufik Mekeddem Chef de service" Toufik Mekeddem - Chef de service Maria Château Médecin Nathalie Candelier Infirmière Camille Lainé Monitrice éducatrice Rafik Zane Moniteur éducateur 39 Zakariaa Ammar Moniteur éducateur El'Houssine Belhaj Moniteur éducateur Nabil Bouzaïane Moniteur éducateur Mohamed Moussouni Moniteur éducateur Rafik Zane Moniteur éducateur Mehdi Martin Educateur spé Maria Château Médecin Nathalie Pochebonne Assistante sociale Safia Metidji Psychologue Formations, colloques, séminaires Formations formation missions du CAARUD formation sevrage alcool en service ambulatoire Séminaires et Colloques participation au séminaire national ANITEA à Arcachon participation au séminaire laboratoires Boucharra et Schering TSO animation d’une formation de 2 jours pour le GRANITEA visite de la nouvelle communauté thérapeutique de l’espace du possible à Le Catteau rencontre de l’équipe de Martine Bernard à Halluin et à Lille pour améliorer les accompagnements lié à l’hébergement rencontre des équipes du C.S.A.P.A de Marmottan et Espoir Goutte d’Or à Paris rencontre des acteurs de la culture et du dispositif des crédits loisirs pour la création du projet lié à la culture. Formation : suite de la formation TABAC – formation C.A.A.R.U.D. avec Mr Karl Cerny de l’Espace du possible. participation à des intervisions inter-structures Accueil de stagiaires Participation au travail de réseau Accueil et encadrement pendant 6 mois d’une élève stagiaire en 2ème année de formation assistante sociale à Institut Social de Lille Vauban. Réagir est membre du réseau précarité santé mentale réunissant les acteurs sanitaires (psychiatrie) et sociaux afin de travailler sur des thèmes pour améliorer les accompagnements. Réagir est adhérent et acteur du réseau GRANITEA : participation aux groupes de travail TREND notamment Les rencontres partenariales : visite de la nouvelle maison relais Béthel à Tourcoing 40 Vie Associative Les Administrateurs Prénom Nom Fonction Profession Michel Delberghe Président Prêtre Jeanine Gheysen Vice-présidente Retraitée Jean-David Deheunynck Secrétaire Psychiatre Marc Acquaert Trésorier Expert comptable Gérard Fournet Administrateur Médecin retraité Philippe Farvacque Administrateur Chargé de mission Frantz Gentholz Administrateur Médecin généraliste Abderrahmane Hammouch Administrateur Avocat Jean-Marie Laverze Administrateur Retraité Emmanuel Leman Administrateur Retraité Eric Levasseur Administrateur Directeur CA, Bureaux, AG En 2010, se sont tenus six Conseil d’Administration, une Assemblée Générale (3 juin) et dix Bureaux. Les points importants abordés cette année : problématique de la fréquentation de l’hébergement d’urgence durant les périodes hivernales réflexion sur les modalités et les objectifs de la supervision interne départ de la Directrice et son remplacement le recrutement du nouveau directeur approbation et clôtures des comptes suivi des missions réalisées quant aux orientations validées mise en oeuvre d’une démarche d’évaluation interne (intervention URIOPSS) Les Bénévoles Michel Delberghe Chantal Denhaene Pierre-Yves Deprez Gérard Fournet Jean-Marie Laverze Christiane Voreux Jeannine Turostowski Les Bénévoles s’impliquent fortement dans l’organisation des repas communautaires et accueille le public tous les jeudis après midis. Cela représente 1,11 équivalent temps plein. 41 Perspectives Faire face : à la demande croissante envers le CSAPA, et l’augmentation importante des suivis méthadone. Développer le partenariat avec les CMP adultes de Tourcoing Formaliser le partenariat avec l’AAPI Mettre en oeuvre la mission du CAARUD d’interventions extérieures auprès des usagers de drogues. Développer l’accueil et l’accompagnement de l’entourage des personnes souffrant d’addiction Démarrer une démarche d’évaluation interne Intégrer le logiciel IEG dans la gestion comptable et économique Redémarrer les supervisions 42 Index des sigles utilisés AAH : Allocation Adulte Handicapé ADIL : Agence Départementale pour l’Information sur le Logement ANITEA : Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie et Addictologie APL : Allocation Personnalisée au Logement CAARUD : Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues CAF : Caisse d’Allocations Familiales CCAA : Centre de Consultation en Alcoologie Ambulatoire CCAS : Centre Communal d’Action Sociale CDAG : CDD : Contrat à Durée Déterminée CDI : Contrat à Durée Indéterminée CES : Contrat Emploi Solidarité CHRS : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale CITD : CMP : Centre médico Psychologique CMU : Couverture Maladie Universelle CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie CSAPA : Centre de Soins, d’Accompagnement, de Prévention en Addictologie FSL : Fonds de Solidarité pour le Logement GRAAL : Groupement de Recherche pour l’Aide et l’Accès au Logement RSA: Revenu de Solidarité Active SMPR : Service Médico Psychologique Régional SPIP : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation UAC : Unité d’Alcoologie Clinique UTPAS : Unité Territoriale de Prévention et d’Action Sociale 43 117, rue de Dunkerque 59200 Tourcoing /Tel : 03.20.46.01.10 - Fax : 03.20.03.54.82 15, rue Monseigneur Leclerc 59200 Tourcoing / Tel : 03.20.01.65.15 - Fax : 03.20.23.86.67 [email protected] - http://www.reagir-tourcoing.fr