Informations économiques d’Afrique de l’ouest anglophone – Décembre 2016 – © DG Trésor
Service économique régional d’Abuja
Nigéria – Ghana – Sierra Leone – Libéria
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Times nous informe que le président de l'Association des opérateurs aériens du Nigéria (AON) Nogie Meggison a lancé
un appel au gouvernement fédéral pour qu’il intervienne d'urgence en rendant les devises étrangères disponibles pour
le secteur. C’est, selon l’association, la principale raison qui explique les difficultés et les retards de paiements (4 mois
environ) auprès des réassureurs. Le secteur de l’aviation est particulièrement affecté par la pénurie de devises actuelle
au Nigéria, provoquant très souvent des problèmes de prestations. C’est le cas d’Arik Air, première compagnie du pays,
qui, d’après Vanguard, vient d’être sanctionnée par l’Autorité de l’aviation civile nigériane (NCAA) pour des retards de
bagages de plus de 48h vers l’aéroport de Lagos, en provenance de Londres. La compagnie devrait dédommager chacun
des passagers concernés à hauteur de 150 USD.
Les droits d'importation élevés et la pénurie de devises étouffent les activités commerciales des
ports.
D’après Business Day, les activités portuaires au Nigéria ont été durement frappées par certaines politiques
commerciales mal adaptées, notamment la hausse des droits d'importation des véhicules et du riz ou encore la
restriction de l’accès aux devises étrangères. Toutes ces mesures ont provoqué des pertes de revenus pour les
opérateurs du gouvernement et les terminaux, et ont rendu le pays peu attrayant pour les investisseurs. Pour illustrer
ces propos, Business Day rappelle qu’au début de l'année, le Bureau national des statistiques (NBS) a annoncé une
baisse de 793,5 Mds NGN d’échanges commerciaux au premier trimestre 2016, passant de 3 510 Mds NGN au quatrième
trimestre de 2015 à 2 720 Mds NGN. Selon l’Autorité portuaire nigériane (NPA), 341 navires ont accosté au Nigéria en
septembre 2016, le chiffre plus bas depuis neuf mois et représentant une baisse de 400 navires par rapport à août 2016.
Selon Lucky Amiwero, président du National Council of Managing Directors of Licensed Customs Agents (NCMDLCA), les
droits d'importation élevés sur les véhicules en 2014/2015 allant de 10% à 35%, avec une surtaxe supplémentaire de
35%, portant ainsi parfois la taxe totale à 70%, ont fortement affecté le volume de véhicules arrivant dans les ports. Cela
aurait profité aux ports ouest africains voisins, stimulant ainsi les opérations de ces derniers, en particulier le port de
Cotonou, au détriment des terminaux nigérians. À l'heure actuelle, les ports nigérians auraient perdu environ 80% de
leurs véhicules, favorisant la contrebande et provoquant une perte estimé de 5 000 emplois et environ 30 Mds NGN par
an. L’interdiction faite à 41 articles d’accéder aux devises étrangères a également pesé lourd sur les opérations
portuaires. D’après Vincent Nwani de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lagos (LCCI), « il est nécessaire de
revoir la politique qui limite l’accès aux devises étrangères, car 16 éléments de cette liste pourraient servir de matières
premières essentielles pour la production de biens intermédiaires au Nigéria ».
Le Nigéria compte investir 3,2 Mds USD dans sa Banque d’agriculture.
Selon Bloomberg, le Nigéria prévoit de capitaliser sa banque publique d'agriculture avec 3,2 Mds USD pour stimuler la
production agricole et réduire les importations alimentaires, en délivrant des prêts à des exploitants agricoles à des taux
avantageux. Le secteur agricole nigérian, qui comprend principalement des cultures, dont le cacao (4ème producteur
mondial), représente plus de 25% du PIB et emploie 70% de la population active. La Banque d'agriculture commencera
à prêter pour des projets agricoles à un taux d'intérêt inférieur à 10%, soit moins de la moitié des taux du marché selon
le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Audu Ogbeh. La banque, créée en 1972 pour fournir des crédits
et des soutiens techniques aux projets agricoles, aurait prêté près de 41 Mds NGN à 600 entreprises à travers le Nigéria
sur 10 ans. Le gouvernement veut également procéder à la distribution de 100 000 rizeries avec une capacité comprise
entre 30 000 et 60 000 tonnes métriques par an et des prêts de la Banque centrale du Nigéria (CBN) aux producteurs de
riz dans les Etats de Kebbi et Zamfara devraient permettre de faire baisser les importations de 10% cette année.
Le Nigéria décide de lancer ses premières obligations vertes.
Selon Jeune Afrique, le Nigéria espère lever 60 M EUR par l’émission de « green bonds », des obligations d'Etat destinées
à financer des projets respectueux de l'environnement. Celles-ci permettraient au pays de compléter ses importants
besoins de financement. La ministre nigériane de l’Environnement Amina J. Mohammed a déclaré être « en bonne voie
pour lancer cette première obligation souveraine au premier trimestre, et [qu’] il pourrait y en avoir un autre d’ici à la
fin de l’année ». Cette somme permettra notamment d’investir dans les transports publics électriques et dans la
reforestation des zones arides du nord du pays. La ministre a également cité le nettoyage du pays Ogoni et un projet de
centrale électrique solaire dans le nord du pays d’une capacité de 1 200 MW.
Ghana
Nana Akufo-Addo élu président : perspectives économiques au lendemain de la victoire du NPP.
Nana Akufo-Addo, candidat du parti d’opposition NPP a été élu au premier tour du suffrage du 7 décembre, avec 53%
des voix. Perçu comme étant un parti à l’écoute des entreprises, le NPP a tout au long de la campagne porté un
programme axé sur la diversification de l’économie ghanéenne, en promettant notamment une usine par district. Par