Informations économiques d`Afrique de l`ouest

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Direction Générale du Trésor – Publication des Services économiques
Informations économiques d’Afrique de
l’ouest anglophone
Semaine 50, du 12 au 18 décembre 2016
- Nigéria : Présentation du projet de budget 2017 ; Découverte de près de 7 Mds USD de dettes supplémentaires dans
les comptes publics ; Le Lloyd’s menace de « blacklister » les opérateurs aériens nigérians ; Le pays compte investir
3,2 Mds USD dans sa Banque d’agriculture ;
- Ghana : Nana Akufo-Addo élu président : perspectives économiques au lendemain de la victoire du NPP ; L’indice
des prix à la consommation recule à 15,5% ; Extension du secteur bancaire ;
- Sierra Leone : Le FMI achève la 6ème et dernière revue de l'accord FEC ; Iluka Resources prévoit de dépenser plus
de 290 M USD pour Sierra Rutile.
Nigéria
Présentation du projet de budget 2017.
Le président Buhari s’est rendu le 14 décembre devant le Parlement pour présenter son « budget de la reprise et de la
croissance » 2017, qui s’élève à 7,298 Bn NGN (environ 24 Mds USD), en progression de 20,4% par rapport au budget
2016 (6,06 Bn NGN). Les hypothèses retenues pour l’élaborer sont un taux de change moyen de 305 NGN pour 1 USD
(contre 290 NGN/USD annoncé le mois dernier et 197 dans le budget 2016), une production pétrolière de 2,2 M b/j
(même volume que l’hypothèse retenue en 2016) et un prix moyen du baril de 42,5 USD (contre 38 USD en 2016). Les
dépenses de capital prévues sont de 2,24 Bn NGN, les dépenses courantes de 2,98 Bn NGN, les coûts de personnel de
1,8 Bn NGN et le service de la dette de 1,66 Bn NGN soit 23% du budget. Le gouvernement fédéral entend lever 1,985
Bn NGN sous forme de revenus pétroliers (contre 820 mds NGN en 2016) et 1,373 Bn NGN de revenus non pétroliers
(contre 1,45 mds NGN en 2016). Le déficit budgétaire (2,36 Bn NGN) projeté est de 2,18% du PIB financé par le recours
à l’emprunt (2,321 Bn NGN) dont 54% (1,254 Bn NGN) localement et 46% (1,067 Bn NGN) à l’étranger. En répartition
sectoriel, le poste « énergie, construction et logement » obtient la part du lion avec 529 mds NGN, suivi des transports
(262 mds NGN), des programmes sociaux d’intervention spéciaux (150 mds NGN), de la Défense (140 mds NGN).
L’éducation (50 Mds NGN) et la santé (51 mds NGN) restent les parents pauvres du budget nigérian.
Dans son discours de présentation, le président Buhari a indiqué que le pays traversait la pire crise économique de son
histoire. Le pays accuse à présent trois trimestres consécutifs de contraction de son économie et le FMI table sur une
contraction du PIB de 1,7% en 2016.
Désignation des institutions qui seront en charge de l’émission de l’eurobond.
La semaine dernière, le gouvernement a désigné Citi Group, Standard Chartered Bank, Stanbic IBTC, Africa Practice
Communications Advisors et deux autres institutions (non dévoilées) pour gérer l’émission de l’eurobond de 1 Md USD,
que les autorités espèrent enclencher dès janvier 2017. Ces « arrangeurs » sont également désignés pour émettre les
futurs eurobonds du gouvernement dans les trois prochaines années. Pour rappel, le gouvernement entend émettre
des eurobonds à hauteur de 4,5 Mds USD d’après le Nigeria Global Medium-Term Notes Issuance Programme 20162018. Il s’agirait de la deuxième émission d’un Eurobond, la première – et dernière – étant intervenue en juillet 2013 ;
le pays avait alors réussi à lever 500 M USD à 5,38% à 5 ans et 500 M USD à 6,63% à 10 ans.
Découverte de près de 7 Mds USD de dettes supplémentaires dans les comptes publics.
D’après Reuters, ces créances auraient été accumulées sous l’administration de Goodluck Jonathan et seraient dues à
des prestataires de service, distributeurs de pétrole, exportateurs et sociétés de distribution d’électricité. D’après les
analystes de Ecobank, le niveau de ces dettes représenterait 2,3% du PIB. Pour rappel, la dette publique du Nigéria est
estimée à 16,6% du PIB. La ministre des Finances, Mme Kemi Adeosun, a indiqué que la dette serait apurée sous 10 ans.
Le Lloyd’s menace de « blacklister » les opérateurs aériens nigérians.
Selon This Day, le marché de l’assurance britannique Lloyd's of London, qui réassure près de 100% des avions exploités
au Nigéria, menace de placer les compagnies aériennes nigérianes sur une liste noire. Ces dernières ne respectent pas
leurs obligations auprès de leurs réassureurs étrangers, notamment en ne réglant pas leurs primes d’assurances. Les
représentants du géant mondial de la réassurance sont récemment venus au Nigéria pour porter la voix de leurs sociétés
mères, en informant clairement les compagnies de la décision des réassureurs étrangers. En réaction à cela, Premium
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Informations économiques d’Afrique de l’ouest anglophone – Décembre 2016 – © DG Trésor
Times nous informe que le président de l'Association des opérateurs aériens du Nigéria (AON) Nogie Meggison a lancé
un appel au gouvernement fédéral pour qu’il intervienne d'urgence en rendant les devises étrangères disponibles pour
le secteur. C’est, selon l’association, la principale raison qui explique les difficultés et les retards de paiements (4 mois
environ) auprès des réassureurs. Le secteur de l’aviation est particulièrement affecté par la pénurie de devises actuelle
au Nigéria, provoquant très souvent des problèmes de prestations. C’est le cas d’Arik Air, première compagnie du pays,
qui, d’après Vanguard, vient d’être sanctionnée par l’Autorité de l’aviation civile nigériane (NCAA) pour des retards de
bagages de plus de 48h vers l’aéroport de Lagos, en provenance de Londres. La compagnie devrait dédommager chacun
des passagers concernés à hauteur de 150 USD.
Les droits d'importation élevés et la pénurie de devises étouffent les activités commerciales des
ports.
D’après Business Day, les activités portuaires au Nigéria ont été durement frappées par certaines politiques
commerciales mal adaptées, notamment la hausse des droits d'importation des véhicules et du riz ou encore la
restriction de l’accès aux devises étrangères. Toutes ces mesures ont provoqué des pertes de revenus pour les
opérateurs du gouvernement et les terminaux, et ont rendu le pays peu attrayant pour les investisseurs. Pour illustrer
ces propos, Business Day rappelle qu’au début de l'année, le Bureau national des statistiques (NBS) a annoncé une
baisse de 793,5 Mds NGN d’échanges commerciaux au premier trimestre 2016, passant de 3 510 Mds NGN au quatrième
trimestre de 2015 à 2 720 Mds NGN. Selon l’Autorité portuaire nigériane (NPA), 341 navires ont accosté au Nigéria en
septembre 2016, le chiffre plus bas depuis neuf mois et représentant une baisse de 400 navires par rapport à août 2016.
Selon Lucky Amiwero, président du National Council of Managing Directors of Licensed Customs Agents (NCMDLCA), les
droits d'importation élevés sur les véhicules en 2014/2015 allant de 10% à 35%, avec une surtaxe supplémentaire de
35%, portant ainsi parfois la taxe totale à 70%, ont fortement affecté le volume de véhicules arrivant dans les ports. Cela
aurait profité aux ports ouest africains voisins, stimulant ainsi les opérations de ces derniers, en particulier le port de
Cotonou, au détriment des terminaux nigérians. À l'heure actuelle, les ports nigérians auraient perdu environ 80% de
leurs véhicules, favorisant la contrebande et provoquant une perte estimé de 5 000 emplois et environ 30 Mds NGN par
an. L’interdiction faite à 41 articles d’accéder aux devises étrangères a également pesé lourd sur les opérations
portuaires. D’après Vincent Nwani de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lagos (LCCI), « il est nécessaire de
revoir la politique qui limite l’accès aux devises étrangères, car 16 éléments de cette liste pourraient servir de matières
premières essentielles pour la production de biens intermédiaires au Nigéria ».
Le Nigéria compte investir 3,2 Mds USD dans sa Banque d’agriculture.
Selon Bloomberg, le Nigéria prévoit de capitaliser sa banque publique d'agriculture avec 3,2 Mds USD pour stimuler la
production agricole et réduire les importations alimentaires, en délivrant des prêts à des exploitants agricoles à des taux
avantageux. Le secteur agricole nigérian, qui comprend principalement des cultures, dont le cacao (4ème producteur
mondial), représente plus de 25% du PIB et emploie 70% de la population active. La Banque d'agriculture commencera
à prêter pour des projets agricoles à un taux d'intérêt inférieur à 10%, soit moins de la moitié des taux du marché selon
le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Audu Ogbeh. La banque, créée en 1972 pour fournir des crédits
et des soutiens techniques aux projets agricoles, aurait prêté près de 41 Mds NGN à 600 entreprises à travers le Nigéria
sur 10 ans. Le gouvernement veut également procéder à la distribution de 100 000 rizeries avec une capacité comprise
entre 30 000 et 60 000 tonnes métriques par an et des prêts de la Banque centrale du Nigéria (CBN) aux producteurs de
riz dans les Etats de Kebbi et Zamfara devraient permettre de faire baisser les importations de 10% cette année.
Le Nigéria décide de lancer ses premières obligations vertes.
Selon Jeune Afrique, le Nigéria espère lever 60 M EUR par l’émission de « green bonds », des obligations d'Etat destinées
à financer des projets respectueux de l'environnement. Celles-ci permettraient au pays de compléter ses importants
besoins de financement. La ministre nigériane de l’Environnement Amina J. Mohammed a déclaré être « en bonne voie
pour lancer cette première obligation souveraine au premier trimestre, et [qu’] il pourrait y en avoir un autre d’ici à la
fin de l’année ». Cette somme permettra notamment d’investir dans les transports publics électriques et dans la
reforestation des zones arides du nord du pays. La ministre a également cité le nettoyage du pays Ogoni et un projet de
centrale électrique solaire dans le nord du pays d’une capacité de 1 200 MW.
Ghana
Nana Akufo-Addo élu président : perspectives économiques au lendemain de la victoire du NPP.
Nana Akufo-Addo, candidat du parti d’opposition NPP a été élu au premier tour du suffrage du 7 décembre, avec 53%
des voix. Perçu comme étant un parti à l’écoute des entreprises, le NPP a tout au long de la campagne porté un
programme axé sur la diversification de l’économie ghanéenne, en promettant notamment une usine par district. Par
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ailleurs, le nouveau président souhaite alléger la taxation en réduisant notamment l’impôt sur les sociétés de 25 à 20%
et la TVA pour les PME de 17,5% à 3%. L’inflation à un chiffre dès 2017 et la normalisation de l’approvisionnement en
électricité sont les deux autres fers de lance du programme. Un certain nombre de questions se posent quant aux
conditions de réalisation de ces promesses, notamment sur les compensations aux réductions d’impôts afin de
maintenir la discipline budgétaire, de même que le financement des créations d’usines promises.
L’indice des prix à la consommation recule à 15,5%.
L’indice des prix à la consommation en glissement annuel a diminué de 0,3 point à 15,5% contre 15,8% au mois d’octobre
2016, marquant un des plus faibles taux depuis 2 ans. La stabilité du cédi et des prix des biens importés ont permis cette
baisse, alors que l’inflation des biens alimentaires reste en hausse de 0,6 point à 9,3%. Ce résultat confirme la tendance
baissière de l’année 2016, malgré de fortes variations aux deuxième et troisième trimestres, mais reste supérieur à
l’objectif fixé par le FMI de 13,5% en fin d’année.
Extension du secteur bancaire.
La Banque Centrale vient d’autoriser la banque Premium Bank à débuter ses opérations au deuxième trimestre 2017.
Anciennement institution financière dénommée City Investments Company, l’établissement a obtenu la licence de
classe 1 lui permettant de devenir la 32ème banque universelle du pays. En tout, 5 banques ont obtenu l’agrément cette
année dont Omni Bank il y a un mois. La plupart des banques commerciales ghanéennes se positionnent sur le
financement aux petites et moyennes entreprises. La capitalisation requise pour obtenir l’agrément de la Banque
Centrale est actuellement de 120 M GHC (27 M EUR), mais à la suite de la revue des actifs entrepris par la BoG elle
devrait être augmentée à 250 M GHC (57 M EUR).
Sierra Leone
Le FMI achève la 6ème et dernière revue de l'accord FEC.
Le conseil d'administration du FMI a approuvé la sixième revue des résultats obtenus par la Sierra Leone dans le cadre
d'un programme appuyé par la facilité élargie de crédit, approbation qui permet de procéder à un décaissement d'un
montant 33,23 M USD. Ce programme triennal adopté en 2013 pour un montant global de 253,8 M USD, touche ainsi à
sa fin. Les autorités sierra léonaises seraient d’ores et déjà en discussion en vue de l’adoption d’un nouveau programme
dès 2017. L’économie sierra léonaise a été fortement mise à mal par l’effet combiné de deux chocs exogènes dès 2014,
à savoir l’épidémie d’Ebola et la baisse des cours de matières premières (notamment le minerai de fer). La Sierra Leone
a ainsi vu son économie se contracter de 20,6% en 2015. En 2016, le pays devrait enregistrer une reprise de 4,9% qui se
consoliderait à moyen terme autour de 6%. Le FMI recommande au pays de poursuivre ses efforts en termes de
diversification du tissu productif et de réformes structurelles notamment en matière budgétaire. La dette publique est
passée de 35% en 2014 à 43,8% en 2015 à 48,1% en 2016 mais devrait légèrement baisser en 2017 à 47,2% du PIB).
Iluka Resources prévoit de dépenser plus de 290 M USD pour Sierra Rutile.
D’après le journal Awoko, l’entreprise minière australienne Iluka Resources a indiqué qu'elle dépensera plus de 290 M
USD pour ses trois nouveaux sites d’extraction récupérés à Sierra Rutile. Iluka Resources a en effet terminé la semaine
dernière son acquisition des mines de Sierra Rutile pour 375 M USD. Iluka resources devient ainsi le plus grand
producteur de sables minéraux au monde et affirme vouloir stimuler sa production. L’entreprise a alors déclaré
envisager des dépenses jusqu'à 214 M USD pour augmenter sa production dans les trois mines du pays au cours des
trois à cinq prochaines années. 80 M USD seront également investis au cours des deux prochaines années pour renforcer
la sécurité des sites.
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