Informations économiques d`Afrique de l`ouest anglophone

Direction Générale du Trésor Publication des Services économiques
Service économique régional d’Abuja
Nigéria Ghana Sierra Leone Libéria
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Informations économiques dAfrique de
louest anglophone
Semaine 46, du 14 au 20 novembre 2016
- Nigéria : le taux d’inflation atteint 18,3% en octobre ; la banque centrale souhaite pouvoir saisir les comptes libellés
en devises ; nouvelle attaque des Niger Delta Avengers dans l’Etat de Bayelsa ; projet de construction de 5 centrales
solaires dans le nord-est du pays ;
- Ghana : ralentissement de la hausse des prix à la consommation à 15,8% en octobre ; inauguration du nouvel
aéroport domestique de Wa ;
- Sierra Leone : le gouvernement annonce la fin des subventions aux carburants.
Nigéria
Le taux d’inflation atteint 18,3% en octobre.
D’après les chiffres du Bureau national de la statistique, en glissement annuel, la hausse des prix a progressé à 18,3%,
contre 17,9% en septembre, soit son niveau le plus élevé depuis 8 ans. En variation mensuelle, l’inflation est restée
stable à 0,8% (même niveau qu’en septembre) alors qu’elle était en baisse continue depuis 4 mois. La hausse des prix
alimentaires a atteint 17,1% contre 16,6% en septembre, tandis que l’inflation sous-jacente s’est établie à 18,1% contre
17,7% le mois précédent. Selon Ecobank, le comide politique monétaire, qui se tiendra les 21 et 22 novembre, devrait
maintenir le taux directeur inchanà 14% depuis juillet. Un sondage cemment publié par le PewResearchCenter
montre que les nigérians restent optimistes quant à l’évolution de la situation économique, 86% des sondés anticipant
une amélioration de la situation économique dans les 12 prochains mois. La pauvreté est considérée par 93% des
nigérians comme le principal problème auquel fait face le pays, suivie par les pénuries d’énergies (89%), la sécurité
(88%), la corruption (88%) et enfin, le manque d’opportunités d’emploi (88%).
D’après Moody’s, le manque de devises demeure la principale difficulté que les entreprises
rencontrent au Nigéria.
Selon l’agence de notation, l’économie nigériane est toujours en train de s’ajuster à un niveau de prix du pétrole plus
faible et ses répercussions sur les entrées en devises, qui ont conduit à une baisse de la disponibilité des dollars et à une
réduction du niveau de la croissance. La dépréciation du naira de presque 60% en juin a partiellement soldé la demande
de dollar accumulée et stabilisé le niveau des réserves de change. Cependant, l’accès aux dollars à travers les canaux
officiels demeure problématique pour nombre d’entreprises. A court terme, les entrées de capitaux ne devraient pas
rebondir fortement étant donnée l’existence d’un marché parallèle des devises dissuadant les investisseurs qui
craignent un nouveau décrochage de la monnaie nigériane face au dollar. Le Nigéria reste malgré tout la plus grande
économie d’Afrique subsaharienne en parité de pouvoir d’achat, offrant un marché de taille pour les entreprises (près
de 180 M d’habitants). La croissance de la classe moyenne, à la fois en termes relatif et absolu, mais également la hausse
du niveau de richesse des consommateurs, continueront de soutenir des dépenses de consommation élevées.
La banque centrale souhaite pouvoir saisir les comptes libellés en devises.
La Banque centrale du Nigéria (CBN) cherche à amender les règles qui encadrent le fonctionnement du marché des
changes. Selon un document de travail de la banque centrale, l’institution voudrait étendre ses pouvoirs pour lui
permettre de « saisir » des devises étrangères dans le cas « cet argent est importé pour financer des activités
terroristes ou tout autres activités subversives menaçant la sécurité du Nigéria ». Certains analystes craignent à travers
cette proposition, une manœuvre qui pourrait rendre possible l’accès par la banque centrale et le gouvernement aux
comptes en devises. Si un tel amendement venait à passer, les nigérians disposant de comptes libellés en monnaie
étrangère seraient alors tentés de retirer leurs devises en liquide plutôt que de risquer de voir leur épargne changée de
manière forcée au taux officiel alors qu’un meilleur prix est disponible sur le marché parallèle. Contre ce risque, la CBN
propose une peine de prison de deux ans ou une amende pour toute personne en possession de devises étrangères en
liquide depuis plus 30 jours après la date d’achat. Le principal problème de la banque centrale est qu’un différentiel
important continue d’exister entre le taux de change « officiel » interbancaire (305 NGN / 1 USD) et celui du marché
parallèle (compris actuellement entre 390 et 410 NGN / 1 USD).
Informations économiques d’Afrique de l’ouest anglophone Novembre 2016 © DG Trésor
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Nouvelle attaque des Niger Delta Avengers dans l’Etat de Bayelsa.
Les Niger Delta Avengers ont revendiqué une attaque contre les branches 1, 2 et 3 du pipeline « Nembe Creek Trunk
Line », dans l’Etat de Bayelsa. Ces 3 branches ont une capacité d’exportation de 300 000 barils par jour sur les 600 000
qui transitent par ce pipeline quotidiennement. Aiteo est l’opérateur de ce pipeline de 100 km, appartenant en partie à
l’italien Agip. Shell, qui produit le pétrole brut Bonny Light exporté grâce à ce pipeline, a vendu ses parts en 2015. La
compagnie ne s’est néanmoins pas déclarée en force majeure, une clause contractuelle qui permet d’arrêter les
livraisons en cas d’évènement exceptionnel. Ce pipeline « Nembe Creek Trunk Line » a déjà été saboté à deux reprises
cette année, forçant Shell à suspendre ses exportations de Bonny Light entre mai et juillet puis entre août et septembre.
Selon le dernier rapport de la NNPC, la production pétrolière a atteint 1,5 M de b/j en août 2016, accusant une baisse
de 9% par rapport à juillet 2016 et de 29% en glissement annuel. Enfin, en septembre 2016, le nombre de pipelines
sabotés a chuté de 19% par rapport à août, passant de 221 à 171. D’après les récentes déclarations du ministre d’Etat
aux Ressources pétrolières, Ibe Kachikwu, la production s’est rétablie à 2,1 M de b/j en octobre.
Techno Oil construira le plus gros terminal de GPL du pays.
D’après le quotidien Punch, Techno Oil Limited et Cakasa Nigeria Company Limited ont signé un accord pour la
construction d'un terminal automatisé de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à Lagos. Le projet de 12 000 tonnes, financé par
la banque nigériane Access Bank Plc, serait le plus important en Afrique de l'ouest. Construite sur le littoral de Kirikiri à
Apapa (Lagos), la future installation pourrait permettre d'augmenter le stockage et la consommation de GPL au Nigéria.
Selon le directeur général de Techno Gas and Power, M. Collins Onyeama, le projet, qui devrait être terminé en
novembre 2017, sera géré par Cakasa en partenariat avec une entreprise européenne qui avait conduit des installations
similaires au Nigéria et dans d'autres pays africains. Toujours d’après M. Onyeama, l'usine de fabrication de bouteilles
de GPL de la société, actuellement en cours de construction à Lagos, devrait être inaugurée en février de l'année
prochaine.
Projet de construction de 5 centrales solaires dans le nord-est du pays.
Selon Punch, un consortium d'entreprises allemandes spécialisées dans les énergies renouvelables, mené par la société
Nigus, a conclu un accord avec le gouvernement fédéral nigérian pour la construction de cinq centrales solaires d'une
valeur totale de 600 M USD dans plusieurs Etats du nord-est du pays. Chacune des centrales solaires aura une capacité
de production de 100 MW et la première sera construite d’ici mars 2017 dans l’Etat d'Adamawa. Cette annonce
intervient alors que, selon Business Day, les 14 accords d’achats d’électricité, contrats signés entre le Nigerian Bulk
Electricity Trader (NBET) et 14 développeurs de projets solaires, sont menacés par l’indisponibilité de près de 2,5 Mds
USD nécessaires à la construction des centrales solaires. Les développeurs doivent faire face aux pressions
inflationnistes et à la dépréciation de la monnaie locale, qui ont poussé le coût des infrastructures solaires au-delà des
projections initiales. Si la situation reste inchangée, environ 1 125 MW d'énergie solaire, qui devaient alimenter le seau
national à partir du troisième trimestre 2017, ne seront pas produits puisqu’aucune des 14 entreprises n'a commencé
à construire ses infrastructures à l’heure d’aujourd’hui.
Projet de construction d’un écoquartier pour 300 M USD à Lagos.
D’après Vanguard, un projet de « smart city » a été dévoilé cette semaine. Connu sous le nom d’Imperial International
Business City (IIBC), il devrait être le premier écoquartier d’affaires construit en Afrique, sur une surface de 200 ha, situé
derrière Lekki Phase 1 à Lagos. Selon Femi Akioye, directeur général de Channeldrill Resources Ltd, développeur et
promoteur du projet, cette initiative est évaluée à 300 M USD. L’axe Lekki-Ikate Elegushi Kingdom pourrait attirer plus
de 50 Mds USD d'IDE dans les quatre prochaines années selon les projections. Selon lui, « l'Etat de Lagos est la 4ème
économie d’Afrique avec un PIB de 131 Mds USD […] et compte pour 90% des IDE au Nigéria au cours de la dernière
année ». Le projet devrait offrir différentes tailles de parcelles, allant de 650 à 5 000 m². Les différents consultants
sur le projet seront majoritairement européens, avec le belge Dredging International Limited, le hollandais Royal
HaskoningDHV, et les britanniques Mott Macdonald et Gensler Associates. En parallèle de cette information, Reuters a
annoncé que plus de 300 000 personnes seraient menacées d'expulsion et pourraient être laissées sans abri par les
différentes démolitions de bidonvilles prochainement prévues à Lagos, alors que nombre d’entre eux vit sur les rives de
la lagune depuis plus d'un siècle. Amnesty International a notamment appelé le Nigéria à retarder ces démolitions et à
offrir des solutions alternatives aux expulsés. Malgré une ordonnance de la Haute cour émise le 7 novembre pour mettre
un terme aux expulsions, plus de 40 communautés de bidonvilles qui vivent sur la lagune de Lagos, doivent être
évacuées.
Arik Air annonce la réduction de ses vols domestiques en raison de la pénurie de carburant.
Selon l’agence de presse Reuters, Arik Air veut réduire le nombre de ses vols domestiques en raison d'une pénurie de
kérosène. La réduction des services est également une des conséquences de la situation monétaire actuelle. Le nombre
de vols suspendus n’est pas connu et la situation pourrait rester inchangée « jusqu'à ce que la situation de l'offre
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s'améliore ». La baisse du cours du naira et la difficulté à obtenir des devises pour l’achat de carburant créent des
pénuries périodiques dans le pays. Alors que la plupart des passagers glent en naira et que les fournisseurs de
kérosène demandent des dollars, les compagnies locales font fait face à de grandes difficultés. Certains transporteurs
internationaux ont également réduit ou arrêté leurs vols vers le Nigéria ces derniers mois, en raison de la baisse de la
rentabilité de leurs activités. Pour rappel, la compagnie Arik Air est le plus grand transporteur d'Afrique de l'ouest en
nombre de passagers, desservant Londres, New York ou encore Johannesburg.
Ghana
Ralentissement de la hausse des prix à la consommation à 15,8% en octobre.
En glissement annuel, l’inflation a diminué de 1,4 point à 15,8% contre 17,2% au mois de septembre 2016. Cette
situation résulte d’un ralentissement de la hausse des prix des biens non-alimentaires (19,4% contre 21,6% le mois
dernier), tandis que l’inflation alimentaire est passée de 9% à 8,7%. La baisse de l’inflation au Ghana se confirme et se
rapproche de l’objectif du FMI d’une hausse des prix contenue à 13,5% d’ici la fin de l’année.
L’émission pour la 1ère fois d’une obligation domestique à 10 ans a permis au gouvernement de
lever 438 M GHC (110 M USD).
Pour la 1ère émission d’une obligation domestique à 10 ans, le gouvernement ghanéen a levé 438 M GHC (110 M USD),
soit 50 M USD de plus que son objectif, avec un taux d’intérêt de 19%. Cette somme servira à soutenir les dépenses
publiques. La dette publique s’établissait à 63% du PIB à la fin du premier semestre 2016, et pourrait atteindre à 67%
d’ici la fin de l’année selon le FMI.
Inauguration du nouvel aéroport domestique de Wa.
Le Président Mahama a inauguré le nouvel aéroport domestique de Wa, capitale de la région Upper West. Les
opérations commerciales débuteront dès la fin du mois de novembre, permettant au nord du pays de bénéficier d’une
double desserte, en complément de l’aéroport international de Tamale. Le trafic domestique continue de s’accroître
dans le pays, passant de 14 000 passagers en juillet 2015 à plus de 22 000 en juillet 2016. Ce nouvel aéroport permettra
notamment de mieux desservir le grand nord ghanéen mais également la région frontalière du Burkina Faso, facilitant
les échanges commerciaux.
Sierra Leone
Le gouvernement annonce la fin des subventions aux carburants.
Dans le cadre de ses nouvelles mesures, le prix à la pompe du gallon d’essence et de diesel est passé de 0,67 à 1,68 USD.
Le prix du fuel atteint désormais 0,90 USD par litre contre 0,56 USD auparavant. Selon le porte-parole du Président
sierra-léonais Ernest Bai Koroma, cette hausse était nécessaire pour répondre à la baisse des recettes publiques causée
par l’épidémie d’Ebola et la baisse du prix du minerai de fer. Le gouvernement sierra-léonais s’est lancé le mois dernier
dans un cure d’austérité sans précédent, souhaitant réduire les dépenses de fonctionnement de 30%. D’après les
dernières estimations du FMI, après s’être contractée de 21,1% en 2015, l’économie devrait croitre à 4,3% en 2016.
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