Cependant, les dégâts occasionnés par les intempéries et les gelées de la fin mars auront des
conséquences néfastes en termes de récoltes, d’exportations et de prix. En certaines régions de
la vallée de l’Ararat, presque 100% des récoltes ont été endommagées et les pertes des
fermiers sont évaluées à environ 27 millions de dollars. Les autorités ont décidé d’accorder
des subventions d’un montant de 673 000 USD et de réduire de 50% le tarif de l’eau
d’irrigation.
D'autres branches de l'agriculture doivent aussi surmonter des difficultés :
- de nombreuses fermes qui exploitent des serres sont en train d’arrêter leurs activités en
raison de la hausse du prix du gaz ; Gazprom-Armenia refuse de les aider.
- malgré le très fort potentiel de développement, les fermes piscicoles sont aussi dans une
situation difficile pour diverses raisons : augmentation du prix de l’énergie, coût très élevé de
l’adoption du système semi-clos de recyclage imposé par le gouvernement (pour des raisons
d’économie d’eau), augmentation du prix des nourritures de poissons.
La situation est meilleure dans d'autres activités :
- ainsi, en 2013, 17 000 tonnes de fromages de 25 variétés différentes ont été produites alors
que la consommation intérieure est de 20 000 tonnes. Pour la première fois, les exportations
ont dépassé les importations : les fromages importés proviennent principalement des Pays-Bas
et de Bulgarie.
- de même, l’Arménie va commencer à exporter du miel vers l’Union européenne.
La construction, pour sa part, a enregistré une progression de 0,7%. C’est la première fois
depuis le début de la grande crise financière de 2008 que ce secteur enregistre une évolution
positive, grâce aux projets financés par le secteur public (+25%), alors que ceux des
entreprises ont progressé dans une moindre mesure. Les financements provenant des
donateurs internationaux pour la construction de routes ou autres infrastructures ont été
presque inexistants durant ce trimestre.
Cette évolution, bien que modeste, est jugée encourageante par les responsables ; mais la
tendance, même à court terme, n’est pas claire. Cependant, les sommes consacrées à la
construction ont été multipliées par 1,9 entre février et mars 2014.
Dans un rapport récent, la Banque mondiale a établi des prévisions relativement modestes
pour l’agriculture et la construction, prévoyant que la croissance serait plutôt tirée par
l’industrie et les services compétitifs.
Il faut rappeler aussi que le secteur de la construction a tiré l’économie arménienne entre 2001
et 2007, avec une croissance moyenne annuelle de 12,5%.
Le secteur tertiaire, enfin, se porte relativement mieux : le commerce a progressé de 4,5%
par rapport à la même période de 2012 et les services de 3,5%.
II- Les politiques sectorielles
Prix et politique monétaire. En 2013, le taux d’inflation avait fortement augmenté en raison
de la hausse des prix des services, des tarifs de l’électricité et du gaz et des produits agricoles.
La Banque centrale avait alors adopté une politique monétaire restrictive, en augmentant son
taux de refinancement jusqu’à 8,5%.
Mais la baisse du taux d'inflation (jusqu’à 5,6% en décembre et 3,8% en mars dernier) a
permis à la Banque centrale d'adopter une politique plus souple, en abaissant progressivement
son taux de base jusqu'à 7,5% dans un premier temps, puis et à 7,25% début mai. On estime
qu’en l’absence de chocs majeurs, l’inflation retrouvera vers le milieu de 2014 un niveau
conforme aux prévisions (4% + ou – 1,5%).
Parallèlement, les transferts non commerciaux provenant de l'étranger via le système bancaire
se sont élevés à 330,8 millions USD, dont 80% en provenance de Russie. Les sorties ont
représenté 67,2 millions. On sait qu'en 2013, les transferts de ce type vers l’Arménie s’étaient
élevés à environ 1,9 milliard de dollars, soit 17,3% du PIB.