2014, un début d`année contrasté

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2014, un début d’année contrasté
Les premiers mois de l’année ont été marqués par des décisions
(préparation du plan d’adhésion à l’Union douanière, retoquage par la
Cour constitutionnelle de la loi sur les retraites) qui réorienteront le cadre
dans lequel évoluera l’économie du pays. Les politiques sectorielles, les
hausses des prix de l’énergie, les interventions de la Banque centrale, les
intempéries, etc. auront aussi des conséquences plus ou moins heureuses
pour l’avenir. Après une analyse rapide des indicateurs macroéconomiques,
il conviendra d’évoquer quelques politiques sectorielles qui peuvent avoir
un impact positif pour le futur.
L'évolution sectorielle
Tableau 1 : les principaux indicateurs macroéconomiques
Année 2013 – 1er trimestre 2014
PIB
Indice d’activité économique
Production industrielle
Production agricole
Construction
Commerce (chiffre d’affaires)
Services aux ménages
Salaire mensuel moyen (USD)
Exportations
Importations
Indice des prix à la consommation
Taux de change moyen USD/AMD
Année 2013
1er trimestre 2014
Montants Variation
(millions s (%) *
USD)
10 431
+3,3
+3,5
3 029
+6,8
2 243
+7,1
1 080
-8,9
5 691
+1,2
2 497
+3,6
380
+6,5
1 480
+7,2
4 477
+5,1
+5,8
409,63
Montants
(millions
USD)
668
167
97
1 094
571
383
348
975
Variation
s (%) **
+3,3
-2,8
+5,2
+0,7
+4,5
+3,5
+6,6
+1,8
+0,2
+4,6
411,04
(*) Par rapport à l’année 2012
(**) Par rapport au 1er trimestre 2013
I- L'évolution sectorielle
Au premier trimestre 2014, l’activité économique a enregistré une progression globale de
3,3%, mais les évolutions sont différentes selon les secteurs.
Dans l’agriculture, la progression trimestrielle a été de 5,5%. Durant les trois premiers mois
de l'année, plus de 11 000 tonnes de fruits et légumes frais ont été exportées vers la Géorgie,
la Russie, l’Irak, les Emirats Arabes Unis et l’Ukraine ; soit un triplement par rapport à la
même période de 2013.
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Cependant, les dégâts occasionnés par les intempéries et les gelées de la fin mars auront des
conséquences néfastes en termes de récoltes, d’exportations et de prix. En certaines régions de
la vallée de l’Ararat, presque 100% des récoltes ont été endommagées et les pertes des
fermiers sont évaluées à environ 27 millions de dollars. Les autorités ont décidé d’accorder
des subventions d’un montant de 673 000 USD et de réduire de 50% le tarif de l’eau
d’irrigation.
D'autres branches de l'agriculture doivent aussi surmonter des difficultés :
- de nombreuses fermes qui exploitent des serres sont en train d’arrêter leurs activités en
raison de la hausse du prix du gaz ; Gazprom-Armenia refuse de les aider.
- malgré le très fort potentiel de développement, les fermes piscicoles sont aussi dans une
situation difficile pour diverses raisons : augmentation du prix de l’énergie, coût très élevé de
l’adoption du système semi-clos de recyclage imposé par le gouvernement (pour des raisons
d’économie d’eau), augmentation du prix des nourritures de poissons.
La situation est meilleure dans d'autres activités :
- ainsi, en 2013, 17 000 tonnes de fromages de 25 variétés différentes ont été produites alors
que la consommation intérieure est de 20 000 tonnes. Pour la première fois, les exportations
ont dépassé les importations : les fromages importés proviennent principalement des Pays-Bas
et de Bulgarie.
- de même, l’Arménie va commencer à exporter du miel vers l’Union européenne.
La construction, pour sa part, a enregistré une progression de 0,7%. C’est la première fois
depuis le début de la grande crise financière de 2008 que ce secteur enregistre une évolution
positive, grâce aux projets financés par le secteur public (+25%), alors que ceux des
entreprises ont progressé dans une moindre mesure. Les financements provenant des
donateurs internationaux pour la construction de routes ou autres infrastructures ont été
presque inexistants durant ce trimestre.
Cette évolution, bien que modeste, est jugée encourageante par les responsables ; mais la
tendance, même à court terme, n’est pas claire. Cependant, les sommes consacrées à la
construction ont été multipliées par 1,9 entre février et mars 2014.
Dans un rapport récent, la Banque mondiale a établi des prévisions relativement modestes
pour l’agriculture et la construction, prévoyant que la croissance serait plutôt tirée par
l’industrie et les services compétitifs.
Il faut rappeler aussi que le secteur de la construction a tiré l’économie arménienne entre 2001
et 2007, avec une croissance moyenne annuelle de 12,5%.
Le secteur tertiaire, enfin, se porte relativement mieux : le commerce a progressé de 4,5%
par rapport à la même période de 2012 et les services de 3,5%.
II- Les politiques sectorielles
Prix et politique monétaire. En 2013, le taux d’inflation avait fortement augmenté en raison
de la hausse des prix des services, des tarifs de l’électricité et du gaz et des produits agricoles.
La Banque centrale avait alors adopté une politique monétaire restrictive, en augmentant son
taux de refinancement jusqu’à 8,5%.
Mais la baisse du taux d'inflation (jusqu’à 5,6% en décembre et 3,8% en mars dernier) a
permis à la Banque centrale d'adopter une politique plus souple, en abaissant progressivement
son taux de base jusqu'à 7,5% dans un premier temps, puis et à 7,25% début mai. On estime
qu’en l’absence de chocs majeurs, l’inflation retrouvera vers le milieu de 2014 un niveau
conforme aux prévisions (4% + ou – 1,5%).
Parallèlement, les transferts non commerciaux provenant de l'étranger via le système bancaire
se sont élevés à 330,8 millions USD, dont 80% en provenance de Russie. Les sorties ont
représenté 67,2 millions. On sait qu'en 2013, les transferts de ce type vers l’Arménie s’étaient
élevés à environ 1,9 milliard de dollars, soit 17,3% du PIB.
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La taxation des voitures chères. Le parlement a aboli, en première lecture, la taxe sur les
voitures chères sur proposition du parti au pouvoir. Cet amendement concerne les voitures
dont le prix est supérieur à 25 milliards de drams (AMD) (soit 60 000 USD) et âgées de moins
de deux ans. L’introduction de cette taxe avait donné lieu à un recul de 3 milliards AMD des
rentrées fiscales ; on s’attend à leur retour à la hausse via les taxes d’accise (1).
Paiement différé de la TVA. Le gouvernement a décidé de baisser de 300 à 200 millions de
drams (500 000 USD) l’investissement minimum nécessaire pour bénéficier du paiement
différé de trois ans de la TVA.
La loi sur les retraites. La Cour constitutionnelle (CC) a annulé la composante obligatoire de
la loi sur les retraites par capitalisation qui avait été fortement contestée par toutes les couches
de la population. La CC a estimé que la décision du gouvernement était anticonstitutionnelle,
que certaines normes n’avaient pas été respectées et qu’une application mécanique de
l’expérience internationale dans ce domaine n’était pas acceptable pour l’Arménie. Elle a
invité le gouvernement et le Parlement à mettre cette loi en conformité avec les exigences du
pays.
L'évolution future des nouvelles technologies. En adoptent une politique dynamique, les
autorités espèrent créer près de 25 000 emplois dans le secteur des Nouvelles Technologies
d'ici à 2025. A cette date, ce secteur devrait représenter 6 à 7% du PIB. On prévoit aussi que
dès 2017, 60% de la production pourra être exportée.
La création d'une zone franche spécialisée dans les activités de joaillerie. Elle s’étendra
sur une superficie de 25 000 m² et accueillera environ 150 entreprises qui pourront exporter
facilement leurs produits. Coût du projet : 20 millions USD. L’Association des Joailliers
Arméniens signera un accord de 10 ans avec l'Etat qui pourra être reconduit par la suite.
Malgré le léger mieux enregistré en mars par rapport à février, les trois indices trimestriels de
prévision de la Banque centrale, calculés à partir d’enquêtes réalisées auprès des entreprises et
des ménages, sont en recul. Reste à espérer que ces anticipations pessimistes soient démenties
par les faits.
Gérard Achdjian
APRICOT Group
Mise en relations d’affaires avec l’Arménie
www.apricotgroup.eu
Pour des informations détaillées sur l’économie de l’Arménie, veuillez consulter le site
www.gab-ibn.com
(1) Droits à acquitter pour accéder à la consommation de certains produits.
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