La guerre qui trans!forme la mu!sique en bruit
Théâtre
25 avril 2015 00:00
Didier Beclard
À la guerre comme à la guerre. Les col!lec!tifs bruxel!lois Tris!tero (Kris!tien De Proost, Youri Dirkx et Peter
Van!den!bempt) et Trans!quin!quen!nal (Ber!nard Breuse, Sté!phane Oli!vier et Mi!guel De!cleire, mis hors
com!bat par les mi!crobes et rem!placé par Lucas Meis!ter, étu!diant à l'In!sas) ont formé une coa!li!tion pour
évo!quer la guerre avec une scène comme théâtre des opé!ra!tions. "Nous avons lu beau!coup de livres de
science-fic!tion, ex!plique Ber!nard Breuse, et la guerre est tou!jours pré!sente. Même si l'on parle d'uto!pie
ou de monde mer!veilleux c'est tou!jours après une guerre ou qu'il faut une guerre pour l'ob!te!nir." Sté!-
phane Oli!vier ren!ché!rit: "Face à la ré!sis!tance au chan!ge!ment de la so!ciété, la guerre peut ap!pa!raître
comme le vec!teur in!évi!table de chan!ge!ment réel. D'où l'ex!pres!sion, il nous fau!drait une bonne guerre."
Sur scène, les guer!riers dé!montent les mé!ca!nismes de la guerre, illus!trant par le geste com!ment un mo!-
ment de quié!tude et de fé!li!cité va ra!pi!de!ment dé!gé!né!rer en conflit, com!ment il est pos!sible de pas!ser de la
so!li!da!rité à l'af!fron!te!ment, de l'ordre au chaos le plus total. Sans dé!flo!rer un spec!tacle dont la dy!na!mique
re!pose es!sen!tiel!le!ment sur la sur!prise, di!sons pour re!prendre les mots de Sté!phane Oli!vier que "dans un
parc à thème, il y a l'at!trac!tion 'guer!re' et nous sommes de!dans."
Le spec!ta!teur est en effet le pre!mier ter!reau du spec!tacle qui tente, du début à la fin, de le faire sor!tir, si
pas de ses gonds, au moins de la salle. Les ac!teurs qui s'em!ploient de!puis long!temps à dé!cons!truire le
théâtre, poussent cette lo!gique, au final jouis!sive, jusque dans ses plus loin!tains re!tran!che!ments. Après
une courte in!tro!duc!tion - très Monty Py!thon et pas seule!ment parce qu'elle est jouée en an!glais - où les
femmes spar!tiates et athé!niennes dé!cident d'une grève du sexe pour ob!te!nir la paix, "We want more"
s'en!gouffre dans une spi!rale sou!vent hi!la!rante d'ab!sur!dité. Ou!bliez le pitch et les codes du théâtre, lais!-
sez-vous em!por!ter par le dé!lire car comme le rap!pelle un billet lancé dans la salle: "vous ne pou!vez pas
créer l'ex!pé!rience. Vous devez la subir." (Camus)
Di!dier Bé!clard
"We want more" sous la hou!lette de Marie Szers!no!vicz. En!core ce 25 avril au Kaai!thea!ter à Bruxelles, 02
201 59 59, www.!kaaitheater.!be. Puis à Bruges le 18 no!vembre, à Wi!rijk et Leu!ven début 2016.
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