10 000 BIO - N° 92 - NOVEMBRE 2014
Le diagnostic du cancer de l’ovaire
repose sur un argumentaire
à la fois clinique et biologique.
Le score ROMA(Risk of
Malignancy Algorithm), qui associe
le marqueur HE4 au CA125, apporte
une aide aux cliniciens pour orienter
leur diagnostic en cas de suspicion
clinique, pour une meilleure prise
en charge des patientes.
UN NOUVEAU MARQUEUR…
Le HE4 (Human Epididymal Protein 4)
est un marqueur du cancer de lovaire,
dont lexpression est minimale dans le
tissu ovarien sain. Des taux élevés de
HE4 ont été retrouvés dans le sérum
de patientes atteintes d’adénocarci-
nomes ovariens (90 % des cancers de
l’ovaire), même aux stades pcoces
I et II. Son expression, qui est indé-
pendante de celle du CA125, est iden-
tifi ée dans la moitié des cancers qui
n’expriment pas le CA125.
HE4 est donc plus sensible, mais aussi
plus spéci que que le CA125. Sa spéci-
cité est supérieure à celle du CA125,
notamment dans les formes précoces
et chez les femmes non ménopau-
sées. Cette protéine, qui présente une
cinétique parallèle à celle du CA125,
permet daf ner le diagnostic quand
elle est considérée en combinaison
avec le CA125 ou avec l’imagerie.
Contrairement au CA125, HE4 pré-
sente un intérêt dans le cancer de
l’endomètre, en progression de 21 %
depuis 2008 avec une augmentation
des dés de 8 %. Il permet d'établir
un diagnostic différentiel avec les
endométrioses, pathologie où il ne
s’élève pas.
De plus ce marqueur est augmenté
dans les cancers pulmonaires et pour-
rait être ainsi utile à doser comme fac-
teur pronostic des adénocarcinomes
pulmonaires.
INTERPRÉTÉ PAR
LE SCORE ROMA™
Lalgorithme ROMA™ évalue un risque
de malignité, en associant le statut
ménopausal de la patiente et les mar-
queurs sériques de HE4 et CA125. Ce
score permet de classer les patientes
selon leur niveau de risque de mali-
gnité, faible ou élevé. Il repsente
ainsi, en association avec examen
HE4 et score ROMA
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
Un diagnostic plus précis
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Un diagnostic plus précis
du cancer de l'ovairedu cancer de l'ovaire
14 DÉTECTION DES CANCERS
La place de la biologie
dans le suivi thérapeutique
de la femme
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LE MAGAZINE D’INFORMATION BIOMÉDICALE DE ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE
clinique et imagerie, une aide pré-
cieuse pour le diagnostic précoce du
cancer de l’ovaire.
POUR UNE MEILLEURE PRISE
EN CHARGE DES PATIENTES
L’indice ROMA™ permet d’adapter la
prise en charge des patientes. Une
femme ayant un risque élevé devra
être orientée rapidement vers une
équipe spécialisée. Le HE4 est uitile
dans le suivi, car il permet d’identifi er
précocement les femmes qui réci-
divent d’un cancer de lovaire.
Comme pour la plupart des marqueurs
tumoraux, sa variation est ts infor-
mative au cours de la prise en charge
et du suivi.
Enfi n, HE4 est utile dans le cas où
le CA125 n’est pas informatif. Sa
concentration augmente deux à cinq
mois avant la récidive clinique, ce qui
en fait un atout majeur pour les biolo-
gistes et les cliniciens.
3 QUESTIONS À...
Quels sont les avantages de HE4 pour
le diagnostic du cancer de l’ovaire ?
« Il est important de détecter précocement
le cancer de lovaire car cela impacte
le pronostic, cela est difficile car les
symptômes sont peu spécifiques.
Grâce au HE4, la prise en charge
diagnostique d’une masse pelvienne
suspecte est bien meilleure. Utilisé seul,
le CA125 n’est pas assez spécifique de la
pathologie cancéreuse. Quand on l'associe
au HE4, la spécificité augmente, ce qui
diminue les faux positifs. Un cancer
de l’ovaire de stade précoce bien orienté
pour le traitement évoluera de façon plus
favorable.
Mais HE4 a aussi une valeur cinétique qui
pourrait être intéressante dans le suivi en
cas de non élévation du CA125. Il semble
que la vitesse de diminution du marqueur,
sa demi-vie, sous traitement soit liée
à une bonne réponse au traitement.
De même son élévation signe une récidive.
Ces informations peuvent guider les
traitements. »
Pourquoi ne pas se fier uniquement
au marqueur HE4 ?
« Le CA125 et le HE4 ont deux voies
d’expression indépendantes et peuvent
se compléter. Cest en les associant que
la performance est maximale. L’utilisation
d’HE4 permet de palier au manque
de spécificité du CA125. Lutilisation
du score ROMA qui combine les deux
marqueurs permet de calculer une
probabilité de risque de cancer de
façon plus juste. Cependant, HE4 varie
avec lâge, ce qui est pris en compte
dans le test ROMA qui sépare les
femmes ménopausées des femmes
non ménopausées. Enfin si HE4 est très
spécifique il peut s’élever en cas de
pathologie rénale ou en cas de tabagisme. »
Où en est-on du remboursement
de cet examen ?
« Pour l’instant, le test est en attente
de l’agrément de la Food and Drugs
Administration (FDA). Il faut espérer que
ce marqueur pertinent fera bientôt l’objet
de discussions pour son remboursement,
même si son utilité est déjà démonte. »
Les cancers de l'ovaire
en France
Incidence faible
(10/100 000 femmes par an)
Fort taux de mortali
75 % des diagnostics réalisés
à un stade tardif
Le cancer de l’ovaire est la septième
cause de dés chez la femme, la
quatrième cause de décès par cancer,
après les cancers du sein, du côlon
et du poumon (plus de 3 000 décès
estimés en 2008). Les trois quarts de
ces cancers sont diagnostiqués à un
stade avancé et le pronostic est souvent
mauvais. La survie à cinq ans, tous
stades confondus, est denviron 45 %.
Plus de 90 % des cancers de l’ovaire
chez l’adulte sont des cancers
épithéliaux (adénocarcinomes) et sont
susceptibles de s’étendre aux trompes
et au péritoine.
15
EN PRATIQUE
Demander CA125 + HE4
Risque de malignité ROMA
Préménopause OU Ménopause
À PRÉCISER
* HE4 et CA125 sont dosés avec une même
technologie, ce qui n’autorise pas l’intégration
d’un résultat transmis de CA125.
Calcul intégrant
HE4* + CA125* + Statut ménopausal
Prélèvement
1 mL de sérum requis
Quantité minimale : 600 µL
Le sérum doit être séparé du caillot
puis congelé à -20 °C
DOCTEUR PIERRE-JEAN LAMY,
BIOLOGISTE, INSTITUT DU CANCER
DE MONTPELLIER
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