Laboratoire Luc Olivier | Tél. Villers-le-Bouillet : 085 27 45 45 – Liège : 04 263 18 60 – Marche-en-Famenne : 084 31 42 29 | www.labolivier.be
Dépistage du cancer de l’ovaire : CA125,
HE4 et score ROMA
Elodie Selis, Médecin Biologiste
Sandy De Spiegeleer, Pharmacien Biologiste
Laboratoire Luc Olivier
Proxilab Liège
Proxilab Luxembourg
Proxilab Hainaut
www.labolivier.be
Laboratoire Luc Olivier décembre 2016
Le cancer de l’ovaire est la septième cause de cancer et la quatrième cause de décès par cancer chez la femme. Les adénocarcinomes, ou tumeurs épithé-
liales, représentent 80 à 90 % des cancers ovariens.
Malgré une faible incidence, le taux de mortalité du cancer épithélial de l’ovaire (CEO) est élevé. Ce pronostic défavorable est expliqué par une symptomato-
logie non spécifique et tardive qui a pour conséquence un diagnostic à un stade avancé (stade III ou IV) dans 75 % des cas, lorsque le taux de survie est le plus
faible.
Une femme sur cinq présentera une masse pelvienne durant sa vie et pour 13 à 21 % de ces masses, le diagnostic sera malin. Il est donc primordial de
disposer d’outils de dépistage performants afin de pouvoir orienter rapidement les patientes qui présentent un risque augmenté de CEO vers une prise en
charge adéquate.
Le CA125 est le marqueur tumoral le plus largement utilisé dans le dépistage du CEO. Sa concentration dans le sérum n’est pourtant augmentée que chez
80% des patientes avec un cancer ovarien et ne va permettre de dépister que 50 % des CEO de stade I. De plus, l’expression du CA125 augmente également
dans des pathologies gynécologiques bénignes (kyste ovarien, endométriose, fibrome) diminuant particulièrement sa sensibilité et sa spécificité chez les
femmes pré-ménopausées, ainsi que dans d’autres pathologies non gynécologiques (cirrhose, hépatite).
La protéine épididymaire humaine de type 4 (HE4) est exprimée notamment par l’épithélium sain du tractus respiratoire et du tractus génital. Son expression,
indépendante de celle du CA125, augmente fortement en cas d’adénocarcinome ovarien avec une sensibilité significativement plus élevée que le CA125
pour la détection des stades précoces du CEO. Contrairement au CA125, elle ne s’élève pas dans la majorité des pathologies ovariennes bénignes. La
protéine HE4 va également être surexprimée dans près de la moitié des CEO qui n’expriment pas le CA125.
Par ailleurs, il a également été démontré une meilleure sensibilité du dosage de la protéine HE4 pour la détection précoce du cancer de l’endomètre.
Des taux sériques de HE4 élevés associés à des taux de CA125 dans les normes suggèrent la présence possible d’un cancer ovarien ou de l’endomètre.
La protéine HE4 n’est toutefois pas spécifique du tissu ovarien et du cancer de l’ovaire : elle est exprimée dans les cancers thyroïdiens, les adénocarcinomes
pulmonaires, mammaires et les mésothéliomes. Sa concentration augmente avec l’âge (ménopause) et peut se retrouver faussement augmentée dans cer-
taines conditions comme l’insuffisance rénale ou des pathologies hépatiques.
ROMA : Risk Of Malignancy Algorithm
L’algorithme ROMA évalue un risque de malignité en associant les dosages sériques de HE4, de CA125 et le statut ménopausal de la patiente. Il permet de
classer les patientes selon leur niveau de risque de malignité : faible ou élevé.
Chez la femme pré-ménopausée
Chez la femme post-ménopausée
ROMA ≥ 11.4 : haut risque de cancer de l’ovaire
ROMA ≥ 29.9 : haut risque de cancer de l’ovaire
ROMA < 11.4 : faible risque de cancer de l’ovaire
ROMA < 29.9 : faible risque de cancer de l’ovaire
Utilisé comme marqueur tumoral unique, il a été
démontré que le HE4 présentait la meilleure sensibilité
pour la détection des cancers ovariens, particulièrement
de stade I.
La combinaison du CA125 et du HE4 s’avère, elle,
être un prédicteur plus fiable de malignité que
n’importe quel marqueur utilisé seul.