Introduction
Dans le cadre de l’´etude des ´equations de Fermat g´en´eralis´ees, la motivation principale
de cette th`ese concerne le cas particulier des ´equations diophantiennes ternaires de type
(p, p, 2), o`u pest un nombre premier sup´erieur ou ´egal `a 5. Il s’agit d’´equations de la forme
(1) axp+byp=cz2,
o`u a,b,csont des entiers naturels non nuls. On s’int`eresse `a la d´etermination de l’ensemble
Sp(a, b, c) des solutions propres non triviales de cette ´equation ; suivant une terminologie
parfois utilis´ee, on dira qu’une solution (x, y, z)∈Z3de l’´equation (1) est non triviale
si xyz est non nul et qu’elle est propre si x,yet zsont premiers entre eux dans leur
ensemble. D’apr`es les travaux de H. Darmon et A. Granville, Sp(a, b, c) est un ensemble
fini ([Da-Gr]).
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Etant donn´es trois entiers naturels non nuls a, b, c, premiers entre eux deux `a deux,
on examinera les probl`emes suivants :
Probl`eme 1. Supposons que les trois entiers a+b,a−bet b−an’appartiennent pas
`a cZ2. Pour tout nombre premier passez grand, en fonction de a, b, c, l’ensemble Sp(a, b, c)
est-il vide ?
Probl`eme 2. Supposons que l’un des entiers a+b,a−bet b−aappartienne `a
cZ2. Pour tout nombre premier passez grand, en fonction de a, b, c, l’implication suivante
est-elle vraie :
(x, y, z)∈Sp(a, b, c) =⇒xy =±1 ?
Probl`eme 3. Le nombre premier p>5 ´etant fix´e, comment d´eterminer Sp(a, b, c) ?
La conjecture (abc) entraˆıne que la r´eponse aux probl`emes 1 et 2 est positive et l’on
a la conclusion souhait´ee si p > α +βlog(abc), o`u αet βsont deux constantes absolues
positives. L’´etude du probl`eme 2 est en fait plus difficile que celle du probl`eme 1. La raison
en est que si a−b,a+bou b−aest dans cZ2, et si ab est distinct de 1, il existe un point
hh ´evident ii (x, y, z)∈Sp(a, b, c) tel que xy =±1.
Afin d’aborder ces probl`emes, on emploie principalement deux m´ethodes. La premi`ere
est la m´ethode modulaire qui utilise les travaux de G. Frey, J.-P. Serre, K. Ribet et A.
Wiles sur les repr´esentations modulaires, qui ont conduit `a la d´emonstration du th´eor`eme
de Fermat (cf. [Fr], [Ri], [Se2], [Wi]). En ce qui concerne les probl`emes 1 et 2, l’approche
modulaire permet de relier la description de Sp(a, b, c) `a l’existence d’une courbe elliptique
d´efinie sur Q, dont le conducteur ne d´epend essentiellement que de a, b, c, et poss´edant
au moins un point d’ordre 2 rationnel sur Q. C’est la raison pour laquelle on a ´et´e amen´e
`a examiner le probl`eme suivant :
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